Alec GUINNESS
 Acteur britannique
La quête de l’identité a toujours poursuivi Alec Guinness depuis son enfance marquée par l’absence d’un père, l’indifférence de sa mère et la tyrannie de son beau-père. Celui qu’on croit volontiers distant, aristocratique et arrogant s’avoue lui-même timide et peu à l’aise dans le monde. C’est pour cette raison que, de son propre aveu, il aime se dissimuler sous des déguisements et apprécie les personnages extravertis.
Alec Guinness de Cuffe naît le 2 avril 1914 à Marylebone, un quartier du nord de Londres. Après une scolarité pour le moins discrète, il débute dans la vie active en tant que rédacteur dans une agence publicitaire et habite une mansarde dans Baker Street. Très intéressé par le théâtre il prend des cours d’art dramatique dans la classe de Fay Compton. Alec fait des figurations dans de nombreuses pièces de théâtre montées à travers tout le pays. Avec son pouvoir de transformation, il est bientôt remarqué par John Gielgud et Laurence Olivier. En 1934, il apparaît dans une production musicale britannique, Prima Donna de Victor Saville sans se faire remarquer. À la fin des années trente, Laurence Olivier l’engage pour jouer Hamlet avec sa troupe de l’Old Vic Theatre.
De stupéfiantes transformations
Alec Guinness fait la connaissance d’une jeune comédienne, Merula Salaman et mettra deux ans pour lui demander sa main. Ils se marient en 1938 et de leur union naît un fils unique, Matthew en 1940. Pendant la seconde guerre mondiale, il s’engage deans la Royal Navy mais n’interrompt pas ses activités artistiques. En 1946, il fait ses vrais débuts au cinéma dans le rôle d’Herbert Pocket dans Les grandes espérances de David Lean. Il retrouve le cinéaste deux ans après pour incarner méconnaissable l’odieux juif Fagin, dans une des nombreuses adaptations d’Oliver Twist. Dans la foulée, il signe son premier exploit en interprétant huit personnages de la même famille, dont une femme dans Noblesse Oblige de Robert Hamer. Couvert de prix, Alec Guinness devient grâce à cette performance une grande vedette du cinéma britannique.
De Lean à Hollywood
Alec Guinness devient un pilier de l’âge d’or de la comédie britannique sous l’égide de Charles Frend (De la Coupe aux Lèvres), Henry Cass (Vacances sur ordonnance), Charles Crichton (De l’Or en barre), Robert Hamer (Détective du Bon Dieu) et surtout Alexander Mackendrick (L’Homme au complet blanc et Tueurs de Dames). Fidèle à son ami David Lean, il devient le colonel têtu du Pont de la rivière Kwaï, où son interprétation lui vaut l’Oscar du meilleur acteur, le prince du désert dans Lawrence d’Arabie, le commissaire du peuple dans Docteur Jivago et le sage indien dans La Route des Indes. À Hollywood, Alec Guinness a pour partenaire les plus belles actrices comme Grace Kelly dans Le Cygne, Maureen O’Hara dans Notre Agent de La Havane, Sophia Loren dans La Chute de l’Empire romain et Gina Lollobrigida dans Hôtel Paradiso. Il n’hésite pas à endosser des personnages historiques comme Hitler dans Les dix derniers jours d’Hitler, Charles Ier dans Cromwell ou le pape Innocent dans François et les chemins du Soleil.
Le retour dans les étoiles
À la fin des années quatre-vingts, une nouvelle génération de cinéphiles redécouvrent l’immense acteur, lorsqu’il accepte d’apparaître dans une production de science-fiction américaine, La guerre des étoiles réalisée par George Lucas. Dans son autobiographie Bessings in desguise, Alec Guinness écrit qu’il détestait ce rôle et que les répliques n’étaient pas à la hauteur de son personnage. Quelle ironie! C’est grâce au rôle d’Obi-Wan Kenobi que ce grand comédien trouve un second souffle à sa carrière et un nouveau public. Il reste cependant fidèle à Charles Dickens pour de petites productions comme Le Petit Lord Fauntleroy avec le jeune Ricky Schroeder ou Little Dorritt. Après Témoin muet d’Anthony Walker au terme de soixante ans de carrière, il passe le relais à son fils Matthew Guinness, qui a décidé de suivre les traces de son père. Anobli par la Reine Elizabeth II, Sir Alec Guinness s’éteint le 5 août 2000 dans sa propriété de Midhurst dans le Sussex, vaincu par un cancer du foie. Acteur génial, ce grand modeste fait désormais partie des plus grands acteurs britanniques de tous les temps.


FILMOGRAPHIE :

Avec George Lucas
1934 : Prima Donna (Evensong) de Victor Saville
1946 : Les grandes espérances (Great Expectations) de David Lean
1947 : Oliver Twist (Oliver Twist) de David Lean
1949 : Noblesse oblige (Kind, Hearts and Coronets) de Robert Hamer
1949 : De la coupe aux lèvres (A run for your Money) de Charles Frend
1950 : Vacances sur ordonnance (Last Holiday) de Henry Cass
1950 : Le Moineau de la Tamise (The Mudlark) de Jean Negulesco
1951 : De l’or en barre (The Lavender Hill Mob) de Charles Crichton
1951 : L’homme au complet blanc (The Man in the white Suit) d’Alexander Mackendrick
1952 : Trois dames et un as (The Card) de Ronald Neame
1953 : Tonnerre sur Malte (The Malta Story) de Brian Desmond Hurst
1953 : Capitaine Paradis (The Captain’s Paradise) d’Anthony Kimmins
1953 : Détective du bon dieu (Father Brown) de Robert Hamer
1954 : Deux anglais à Paris (To Paris with Love) de Robert Hamer
1954 : L’emprisonné (The Prisoner) de Peter Glenville
1955 : Tueur de dames (The Ladykillers) d’Alexander Mackendrick
1955 : Baker's Dozen de Desmond Davis (tv)
1956 : Le cygne (The Swan) de Charles Vidor
1957 : Il était un petit navire (All at Sea) de Charles Frend
1957 : Le Pont de la rivière Kwai (The Bridge on the River Kwai) de David Lean
1958 : De la bouche du cheval (The Horse’s Mouth) de Ronald Neame
1959 : Le Bouc émissaire (The Scapegoat) de Robert Hamer
1959 : The Wicked Scheme of Jebal Deeks de Franklin J. Schaffner (tv)
1959 : Notre agent à la Havane (Our Man in Havana) de Carol Reed
1960 : Les Fanfares de la gloire (Tunes of Glory) de Ronald Neame
1961 : Le Gentleman en kimono (A Majority of One) de Mervyn LeRoy
1962 : Les Mutinés du Téméraire (H.M.S. Defiant) de Lewis Gilbert
1962 : Lawrence d’Arabie (Lawrence of Arabia) de David Lean
1963 : La Chute de l’empire romain (The Fall of the Roman Empire) d’Anthony Mann
1964 : Situation désespérée ... (Situation hopeless… but not serious) de Gottfried Reinhardt
1965 : Le Secret du rapport Quiller (The Quiller Memorandum) de Michael Anderson
1965 : Docteur Jivago (Doctor Zhivago) de David Lean
1966 : Paradiso Hôtel du libre échange (Hotel Paradiso) de Peter Glenville
1967 : Les Comédiens (The Comedians) de Peter Glenville
1968 : Twelfth Night Sections de John Sichel (tv)
1969 : Conversation at Night de Rudolph Cartier (tv)
1969 : Cromwell (Cromwell) de Ken Hughes
1970 : Scrooge (Mr. Scrooge) de Ronald Neame
1972 : François et le Chemin du soleil (Fratello sole, sorella luna) de Franco Zeffirelli
1972 : Les dix derniers jours d’Hitler (Gli ultimi 10 giorni di Hitler) d’Ennio de Concini
1974 : The Gift of Friendship de Mike Newell (tv)
1976 : Un Cadavre au Dessert (Murder by Death) de Robert Moore
1976 : César et Cléopâtre (Caesar and Cleopatra) de James Cellan Jones (tv)
1976 : La Guerre des étoiles (Star Wars) de George Lucas
1979 : La Taupe (Tinker, Tailor, Soldier, Spy) de John Irvin (tv)
1980 : La Guerre des abîmes (Raise the Titanic) de Jerry Jameson
1980 : L’Empire contre-attaque (The Empire strikes back) d’Irvin Kerschner
1981 : Le petit Lord Fontleroy (Little Lord Fontleroy) de Jack Gold
1982 : Les Gens de Smiley (Smiley's People) de Simon Langton (tv)
1982 : Le Retour du Jedi (Return of the Jedi) de Richard Marquand
1983 : Lovesick de Marshall Brickman
1984 : La Route des Indes (A Passage to India) de David Lean
1984 : Edwin (Edwin) – de Rodney Bennett (tv)
1986 : Little Dorrit (Little Dorrit’s story) de Christine Edzard
1988 : Une Poignée de cendres (A Handful of Dust) de Charles Sturridge
1991 : Kafka (Kafka) de Steven Soderbergh
1992 : Un certain Jour de juin (A Foreign Field) de Charles Sturridge (tv)
1995 : Témoin muet (Mute Witness) d’Anthony Walker


Filmographie d'Alec GUINNESS
 
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