Joan GREENWOOD
 Actrice britannique
Avant tout actrice de théâtre, Joan Greenwood s’est distinguée par sa voix rauque, associée à son élocution lente et précise et une élégance toute britannique. Aussi populaire en France qu’en Angleterre, cette belle actrice a su marquer de sa présence quelques joyaux du cinéma.
Joan Mary Waller Greenwood voit le jour dans le quartier chic de Chelsea de Londres, le 4 mars 1921. Fille unique de Sydney Earnshaw Greenwood, un peintre portraitiste et d’Ida née Waller, elle suit sa scolarité à l'école de St Catherine de Bramley. À quinze ans, elle se dirige vers une carrière de danseuse de ballet mais s’oriente très vite vers le théâtre en intégrant la Royal Academy of Dramatic Art.
De beaux succès théâtraux
Joan Greenwood joue pendant deux ans les pièces du répertoire. Sa maîtrise du français lui permet de jouer à Londres Le Malade imaginaire quand elle a 18 ans. Elle rejoint l'Oxford Playhouse Repertory Company et se produit dans L’École de la Médisance de Sheridan, César et Cléopâtre et Hamlet de Shakespeare, La Maison de Poupée d’Ibsen. La jeune actrice fait une apparition à la télévision dès 1939 dans Little Ladyship et tourne ses premiers films de cinéma, La Famille de ma Femme de Walter C. Mycroft et He Found a Star de John Paddy Carstairs en 1941. Belle et gracieuse, Joan Greenwood poursuit avec l’insouciance de ses vingt ans une florissante carrière théâtrale sous les bombardements de Londres endossant notamment le rôle de Wendy dans Peter Pan, Elie Dunn dans Heartbreak House, Ophélie dans Hamlet, Celia dans Volpone et Nora dans La Maison de Poupée. Leslie Howard la remarque et lui confie un des premiers rôles de son film The Gentle Sex.
Des rôles en costumes à la Rank
Après la guerre, Joan Greenwood signe un contrat de sept ans avec Rank Organisation. Elle joue des rôles de soutien dans Frenzy et They knew Mr Knight et accède très vite aux rôles principaux dans A Girl in a Million. Sydney Box, patron de la Rank est tellement impressionné par sa performance qu'il change le titre pour faire référence à elle. Elle donne la réplique à Michael Redgrave et Jean Kent dans Les Pirates de la Manche, à John Mills dans L’Homme d’Octobre et à Margaret Lockwood dans La Licorne blanche. En revanche Sarabande où elle joue Sophia Dorothea aux côtés de Stewart Granger est un échec coûteux au box-office, de même que Les Amours de Lord Byron où elle incarne avec grâce Lady Caroline Lamb.
Les comédies de la Ealing
La carrière de Joan Greenwood est relancée par les comédies à succès qu’elle tourne pour la compagnie Ealing comme Noblesse oblige de Robert Hamer et deux films d’Alexander Mackendrick, Whisky à gogo qui s’amuse du rationnement et de la pénurie d’alcool pendant la guerre et L’Homme au complet blanc où Alec Guiness est le génial inventeur d’un tissu immaculé. Après ces classiques de l’humour britannnique, elle est la compagne écossaise de Richard Todd dans La Chair et le Sang et vient en France donner la réplique à Bourvil dans Le Passe-Muraille d’après Marcel Aymé. Privilégiant le théâtre, elle choisit avec parcimonie ses rôles au cinéma, passant de l’adaptation d’Il importe d’être constant avec Michael Redgrave au Détective du Bon Dieu avec Alec Guinness. Elle apparaît à la télévision dans des émissions de retransmissions théâtrales et fait admirer son français impeccable dans Monsieur Ripois où elle est une des conquêtes de Gérard Philipe. Elle fait une escale à Hollywood pour le flamboyant Les Contrebandiers de Monfleet de Fritz Lang avec son compatriote Stewart Granger et le puissant Les Feux du Théâtre de Sidney Lumet avec Henry Fonda.
La vie avec Morel
Joan Greenwood donne la réplique au théâtre au comédien André Morel qu’elle épouse en 1960. Leur fils, Jason Morell sera acteur, écrivain et metteur en scène de cinéma et de théâtre. Ses apparitions dans les années soixante sont incrites sous le sceau de la diversité avec L’Île mystérieuse, La Doublure du Général avec Danny Kaye, Tom Jones avec Albert Finney ou La Baie aux Émeraudes. Le 27 février 1987, neuf ans après la mort de son mari, Joan Greenwood est décédée d'une bronchite aiguë et d'asthme chez elle à Londres, moins d'une semaine avant son 66e anniversaire.


FILMOGRAPHIE :

Avec Bourvil
1941 : La Famille de ma Femme (My Wife's Family) de Walter C. Mycroft
1941 : He Found a Star de John Paddy Carstairs
1943 : Femmes en mission (The Gentle Sex) de Leslie Howard
1946 : Quartier Latin (Frenzy) de Vernon Sewell
1946 : They Knew Mr. Knight de Norman Walker
1946 : A Girl in a Million de Francis Searle
1947 : L’Homme d’Octobre (The October Man) de Roy Ward Baker
1947 : Les Pirates de la Manche (The Man Within) de Bernard Knowles
1947 : La Licorne blanche (The White Unicorn) de Bernard Knowles
1948 : Sarabande (Saraband for Dead Lovers) de Basil Dearden
1949 : Les Amours de Lord Byron (The Bad Lord Byron) de David McDonald
1949 : Noblesse oblige (Kind Hearts and Coronets), de Robert Hamer
1949 : Whisky à gogo (Whisky Galore!) d’Alexander Mackendrick
1951 : La Chair et le Sang (Flesh & Blood) d’Anthony Kimmins
1951 : L'Homme au complet blanc (The Man in the White Suit) d’Alexander Mackendrick
1951 : Garou-Garou, le passe-muraille de Jean Boyer
1951 : Histoire de jeunes femmes (Young Wives' Tale) d’Henry Cass
1952 : Il importe d’être Constant (The Importance of Being Earnest) d’Anthony Asquith
1953 : Monsieur Ripois de René Clément
1954 : Détective du bon Dieu (Father Brown) de Robert Hamer
1955 : Les Contrebandiers de Moonfleet (Moonfleet) de Fritz Lang
1958 : Les Feux du théâtre (Stage Struck) de Sidney Lumet
1961 : L'Île mystérieuse (Mysterious Island) de Cy Endfield
1961 : La Doublure du Général (On the Double) de Peter Glenville
1962 : The Amorous Prawn d’Anthony Kimmins
1963 : Tom Jones, entre l'alcôve et la potence (Tom Jones) de Tony Richardson
1964 : La Baie aux émeraudes (The Moon-Spinners) de James Neilson
1971 : Girl Boy (Girl Stroke Boy) de Bob Kellett
1977 : L’Irréel (The Uncanny/The Cats Killers) de Denis Héroux
1978 : Le Chien des Baskerville (The Hound of the Baskervilles) de Paul Morrissey
1988 : La Petite Dorrit (Little Dorrit) de Christine Edzard

Télévision :
1939 : Little Ladyship d’Istvan Bekeffy
1954 : The King and Mrs. Candle d’Arthur Penn
1956 : Man and Superman de George Schaefer
1956 : Tears in the Wind de Dennis Vance
1957 : Policy for Love de Leonard Brett
1957 : Ann Veronica de Vivian Milroy
1959 : After Hours Richard Lester
1966 : The Reluctant Debutante de John Jacobs
1979 : The Flame Is Love de Michael O'Herlihy
1981 : Bizarre, bizarre, « Bosom Friends » de Graham Evans
1981 : Country de Richard Eyre
1983 : Wagner (Wagner) de Tony Palmer
1984 : Strangers and Brothers de Ronald Wilson
1984 : Ellis Island, les portes de l'espoir (Ellis Island) de Jerry London
1985 : Past Caring de Richard Eyre
1985 : Girls on Top de Paul Jackson
1987 : Miss Marple à l’Hôtel Beltram (At Bertram's Hotel) de Mary McMurray
1987 : Melba (Melba) de Rodney Fisher


Filmographie de Joan GREENWOOD
 
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