Sydney GREENSTREET
 Acteur britannique
Comédien réputé de la scène londonienne, Sydney Greenstreet doit patienter jusqu’à la soixantaine pour devenir une vraie gueule de cinéma. Si son nom reste peu connu de la jeune génération, l’imposante silhouette de cette force de la nature et son regard en coin entretiennent sa légende. Sydney Hughes Greenstreet est né à Sandwich, dans le Kent, le 27 décembre 1879. Fils d’un tanneur nommé John Jarvis Greenstreet de sa femme Ann, il est l’aîné de huit enfants. Après avoir passé son enfance au grand air du Kent, ses rêves d’indépendance le pousse à quitter le domicile familial à l’âge de 18 ans pour s’émanciper. Réussissant à se faire engager comme saisonnier sur une plantation de thé de Ceylan, Sydney est forcé de se reconvertir à cause de la vague de sécheresse qui frappe le pays peu de temps après. Il revient en Angleterre et change alors de secteur et prend les rênes d’une brasserie locale. Finalement pour tromper son ennui, il décide de prendre des cours de comédie. Là commence sa véritable carrière.
Longue carrière théâtrale
Foulant les planches des théâtres dès le début du siècle dernier, Sydney Greenstreet fait preuve d’une belle aisance sur scène et acquiert vite une expérience qui lui vaut de se perfectionner rapidement et de se faire progressivement un nom dans le milieu. Oscillant entre des pièces populaires et un registre plus classique, il passe de Sherlock Holmes à Shakespeare. Il intègre la troupe de Ben Greet et joue dans Le Marchand de Venise, Les Joyeuses Commères de Windsor, Comme il vous plaira. Fort d’une belle renommée nationale, il interprète sa première pièce à Broadway, There shall e no night avec Montgomery Clift.
Véritable gueule du film noir
Sydney Greenstreet a déjà dépassé la soixantaine quand il tourne son premier film, Le Faucon maltais de John Huston avec Humphrey Bogart et surtout Peter Lorre avec qui il jouera à 7 reprises. Le contraste entre le petit bonhomme aux gros yeux globuleux et le flegmatique obèse ventripotent fonctionne à merveille dans des films exotiques, des films de guerre et surtout des films noirs comme Casablanca et Passage à Marseille de Michael Curtiz, Intrigues en Orient de Raoul Walsh, Trois Étrabgers et Les Conspirateurs de Jean Negulesco ou Le Verdict de Don Siegel. Il occupe le premier rang dans la peau du jovial monsieur Peters dans Le Masque de Demetrios appelant un double niveau de lecture qui sied parfaitement au jeu du comédien. Il est également à l’affiche de quelques chefs d’œuvre de la Warner comme La Charge fantastique et Intrigues en Orient de Raoul Walsh, Entre deux mondes de Delmer Daves, L’Impitoyable d’Edgar G. Ulmer et Boulevard des Passions avec Joan Crawford. Il est psychologue dans La Mort n’est pas au rendez-vous aux côtés de Bogart et Alexis Smith, l’éditeur de la mythomane Barbara Stanwyck dans Indiscrétion et l’écrivain anglais Thackeray dans La vie passionnée des sœurs Brontë.
Sydney Greenstreet fait sa dernière prestation au cinéma dans Malaya de Richard Thorpe où il campe un mystérieux Hollandais qui recrute son gang parmi les clients de son saloon. Apparaissant dans une vingtaine de séries et feuilletons à partir de la décennie suivante, il incarne Nero Wolfe dans l’émission de radio The New Adventures of Nero Wolfe basée sur le détective aussi rond que génial imaginé par Rex Stout. Sydney Greenstreet tire finalement sa révérence le 19 janvier 1954, succombant à une attaque de diabète et d’une néphrite aiguë chronique dans son domicile d’Hollywood, à l’âge de 74 ans. Il laisse dans le deuil son unique enfant, John Ogden Greenstreet, issu en 1920 de son mariage avec Dorothy Marie Ogden. Au-delà des rôles secondaires qu’il incarnait avec la même prestance que s’il s’agissait de rôles de grande ampleur, Sydney Greenstreet laisse l’image d’un passionné que le Septième Art n’oubliera pas.


FILMOGRAPHIE :

Avec son épouse
Dorothy Marie Ogden
1941 : Le Faucon maltais (The Maltese Falcon) de John Huston
1941 : La Charge fantastique (They died with their Boots on) de Raoul Walsh
1942 : L'amour n'est pas en jeu (In this our Life) de John Huston (caméo)
1942 : Griffes jaunes (Across the Pacific) de John Huston
1942 : Casablanca (Casablanca) de Michael Curtiz
1943 : Intrigues en Orient (Background to Danger) de Raoul Walsh
1944 : Passage pour Marseille (Passage to Marseille) de Michael Curtiz
1944 : Entre deux mondes (en) (Between two Worlds) d'Edward A. Blatt
1944 : Le Masque de Dimitrios (The Mask of Dimitrios) de Jean Negulesco
1944 : Les Conspirateurs (The Conspirators) de Jean Negulesco
1944 : Hollywood Canteen (Hollywood Canteen) de Delmer Daves
1945 : Pillow to Post de Vincent Sherman
1945 : La mort n'était pas au rendez-vous (Conflict) de Curtis Bernhardt
1945 : Joyeux Noël dans le Connecticut (Christmas in Connecticut) de Peter Godfrey
1946 : Trois étrangers (Three Strangers) de Jean Negulesco
1946 : La Vie passionnée des sœurs Brontë (Devotion) de Curtis Bernhardt
1946 : Le Verdict (The Verdict) de Don Siegel
1947 : Gosse de riche (That Way with Women) de Frederick De Cordova
1947 : Marchands d'illusions (The Hucksters) de Jack Conway
1948 : La Femme en Blanc (The Woman in White) de Peter Godfrey
1948 : L'Impitoyable (Ruthless) d'Edgar George Ulmer
1948 : Quand le rideau tombe (The Velvet Touch) de Jack Gage
1949 : Boulevard des passions (Flamingo Road) de Michael Curtiz
1949 : Les Travailleurs du chapeau (It's a Great Feeling) de David Butler
1949 : Malaya (Malaya) de Richard Thorpe


Filmographie de Sydney GREENSTREET
 
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