Bonita GRANVILLE
 Actrice et productrice américaine
Ils sont peu nombreux aujourd’hui les jeunes Américains qui se souviennent encore de Bonita Granville. Il n’y a à cela rien d’étonnant étant donné que l’espiègle blondinette a pris sa retraite à 32 ans. Mais dans une carrière d’une quinzaine d’années, elle a eu le temps de laisser son empreinte dans un registre moins lisse que ses rivales Shirley Temple et Margaret O’Brien.
Bonita Granville, née le 2 février 1923 à New York, est la fille de Bernard Granville, un ancien clown devenu acteur de vaudeville et de Rosa Timponti, issue d’une famille de comédiens de Chicago, Elle fait ses débuts sur scène à l’âge de trois ans. Cinq ans plus tard, la famille déménage à Hollywood. Un voisin qui est aussi directeur de casting lui propose de jouer le rôle d’Ann Harding enfant dans Westward Passage. Il est vrai qu’il existe une ressemblance avec l’actrice vedette. Après cette première expérience qui comble ses parents, Bonita Granville enchaîne avec le rôle de la jeune danseuse Fanny Bridges dans Cavalcade de Frank Lloyd. Avec son visage poupin et son air malicieux, la petite peste à bouclettes est choisie pour enchaîner quelques rôles d’adolescentes à l’esprit parfois cynique.
Nominée à 13 ans
En 1936, William Wyler lui fait jouer une jeune fille odieuse lançant des mensonges malveillants sur la vie sexuelle de deux enseignantes, Miriam Hopkins et Merle Oberon dans Ils étaient trois. Pour sa performance de petite peste, elle est nommée pour l’Oscar du second rôle féminin, sans l’obtenir. Contrairement à nombre de ses petites collègues, Bonita confirme son statut à l’adolescence. Elle est la fille envoûtée d’un couple de puritains dans Le démon sur la ville de Frank Lloyd, accusant Claudette Colbert de sorcellerie, puis Roberta, L’enfant rebelle qui se transforme en petite fille modèle sous l’influence de Dolores Costello. La Warner Bros. lui offre le rôle fort sympathique de la courageuse Nancy Drew, dans une série policière de quatre films aux côtés de Frankie Thomas où elle résout diverses enquêtes. Désormais la jeune fille espiègle se range. Dans Forçats contre espions d’ Edward Dmytryk, elle aide son père gardien de phare à cacher deux détenus et dans Les enfants d’Hitler du même Dmytryk, elle incarne Anna, une enseignante dans une école américaine, dans le Berlin de 1933. Dans un film noir Le coupable de John Reinhardt, elle incarne deux jumelles Estelle et Linda tour à tour aimées par Wally Cassell. Elle retourne à ses bas instincts en semant à deux reprises la perturbation chez le juge Hardy et son fils Andy alias Mickey Rooney.
Retraite précoce
Âgée à peine de 23 ans, elle épouse le milliardaire Jack Wrather et devient mère à quatre reprises de deux filles Molly et Linda, futures actrices de télévision et deux garçons Jack et Christopher. Bonita Granville retourne dans l’enseignement pour le thriller anti-communiste Trahison à Budapest de Felix E. Feist. Elle apparaît encore dans deux westerns, La Ruée de l’Or noir de Lesley Selander et Le Justicier solitaire avec Clayton Moore dont son mari avait produit la série The Lone Ranger à la fin des années 40. Elle se retire des écrans en 1955. Son mari à la tête de la Wrather Corporation achète les droits de la série télévisée Lassie, qu’elle produit et dont elle réalise des épisodes. Elle assure aussi la production de trois films pour le cinéma. Présidente du Comité de Tutelle des Orphelins de la ville de Los Angeles, elle est nommée par Richard Nixon au Conseil d’Administration du Los Angeles Music Center en 1972, poste renouvelé en 1982 par Ronald Reagan. À la mort de son époux en 1984, elle revend sa société de production à l’empire Walt Disney, accumulant au passage un pactole non négligeable. L’actrice, que l’on surnomme aussi Bunny, occupe la présidence de L’American Film Institute depuis 1986 jusqu’à son décès, le 11 octobre 1988, des suites d’un cancer du poumon, à l’hôpital Saint-John de Santa Monica, en Californie. L’insupportable gamine était devenue une femme d’affaires avisée et très influente à Hollywood.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jack Wrather
1932 : Westward Passage de Robert Milton
1932 : Le valet d’argent (silver dollar) d’Alfred E. Green
1933 : Cavalcade de Frank Lloyd
1933 : Les quatre Filles du docteur March (Little Women) de George Cukor
1933 : Le chant du berceau (Cradle Song) de Mitchell Leisen
1934 : Le calvaire de Flora Winters (The Life of Vergie Winters) d’Alfred Santell
1934 : La Maison au pignon vert (Anne of the Green Gables) de George Nichols Jr.
1935 : Impétueuse jeunesse (Ah ! Wilderness) de Clarence Brown
1935 : La revanche (Song of the Saddle) de Louis King
1936 : Ils étaient trois (These Three) de William Wyler
1936 : Le jardin d’Allah (The Garden of Allah) de Richard Boleslavsky
1936 : Révolte à Dublin (The Plough and the Stars) de John Ford
1936 : Le Démon sur la ville (Maid of Salem) de Frank Lloyd
1937 : Pour un baiser (Quality Street) de George Stevens
1937 : L’Aventure de minuit (It’s Love I’m after) d’Archie Mayo
1937 : Une Journée de printemps (Call it a Day) d’Archie Mayo
1937 : La Femme errante (White Banners) d’Edmund Goulding
1938 : Madame et son clochard (Merrily we live) de Norman Z. McLeod
1938 : L’Enfant rebelle (Beloved Brat) d’Arthur Lubin
1938 : Chérie (My Bill) de John Farrow
1938 : Une enfant terrible (Hard to get) de Ray Enright
1938 : Nancy Drew, Detective de William Clemens
1938 : L’affaire Lambert (Nancy Drew… Reporter) de William Clemens
1939 : Jeunes filles en surveillance (Outside these Walls) de Ray McCarey
1939 : Nancy Drew… Trouble Shooter de William Clemens
1939 : The Angels wash their faces de Ray Enright
1939 : Nancy Drew et l’escalier secret (Nancy Drew and the Hidden Staircase) de W. Clemens
1940 : Forty little Mothers de Busby Berkeley
1940 : La Tempête qui tue (The Mortal Storm) de Frank Borzage
1940 : Those were the Days de Theodore Reed
1940 : Un Mari imaginaire (Third Finger, left Hand) de Robert Z. Leonard
1940 : Évasion (Escape) de Mervyn le Roy
1940 : Gallant Sons de George B. Seitz
1940 : The wild Man of Borneo de Robert B. Sinclair
1941 : The People versus Dr. Kildare d’Harold S. Bucquet
1941 : Down in San Diego de Robert B. Sinclair
1941 : Souvenirs (H.M. Pulham, Esq.) de King Vidor
1942 : La Fièvre du Jazz (Syncopation) de William Dieterle
1942 : La Clé de verre (The Glass Key) de Stuart Heisler
1942 : Une Femme cherche son destin (Now, Voyager) d’Irving Rapper
1942 : Forçats contre espions (Seven Miles from Alcatraz) d’Edward Dmytryk
1942 : Les Enfants d’Hitler (Hitler’s Children) d’Edward Dmytryk & Irving Reis
1944 : Je préfère les brunes (Andy Hardy’s Blonde Trouble) de George B. Seitz
1944 : Hollywood mélodie (Song of the Open Road) de S. Sylvan Simon
1944 : Youth runs wild de Mark Robson
1945 : The beautiful Cheat de Charles Barton
1945 : Senorita from the West de Frank R. Strayer
1945 : Breakfast in Hollywood d’Harold Schuster
1946 : The Truth about Murder de Lew Landers
1946 : Fatalité (Suspense) de Frank Tuttle
1946 : Peines de cœur (Love laughs at Andy Hardy) de Willis Goldbeck
1946 : The Guilty de John Reinhardt
1948 : Les Révoltés du Texas (Strike it rich) de Lesley Selander
1949 : Coupable de trahison (Guilty of Treason) de Felix E. Feist
1955 : Le Justicier solitaire (The Lone Ranger) de Stuart Heisler


Filmographie de Bonita GRANVILLE
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs G > Contact