Fille d’immigrés juifs d’Europe orientale, Lee Grant est née Lyova Haskepp Rosenthal à New York, le 31 octobre 1927. Sa mère, Witia Haskell, est enseignante, et son père Abraham W. Rosenthal est courtier en immeubles et éducateur. À quatre ans, elle débute comme ballerine au Metropolitan Opera de New York et durant son enfance, elle étudie la danse et la comédie. Elle fréquente l’Actor’s Studio et adopte son nom de scène, Lee Grant, compilation des deux principaux généraux américains de la guerre civile. Ses débuts d’actrices sont difficiles. Doublure dans l’Oklahoma en 1944, et à Broadway en 1948, elle obtient enfin des critiques élogieuses pour Detective Story, en 1949, avec Ralph Bellamy.
Blacklistée
Lee Grant s’établit en tant qu’actrice dramatique dans les théâtres de Broadway et fait ses débuts au cinéma dans la version cinématographique d'Histoire de Détective. Elle reçoit son premier Oscar du meilleur second rôle féminin et gagne le Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes. Mais ses débuts fulgurants sont rapidement compromis par l’avènement du maccarthysme et de son Comité des luttes contre les Activités anti-américaines. Appelée à témoigner contre son mari, le dramaturge Arnold Manoff, père de sa fille, l’actrice Dinah Manoff (dénoncé par le réalisateur Edward Dmytryk), elle refuse de témoigner et est finalement mise à l’index du cinéma américain. Elle continue à travailler au théâtre, notamment dans Deux sur la Balançoire et Les Bonnes de Genet puis reprend sa carrière cinématographique dans les années 1960. Apparaissant dans la série télévisée Peyton Place, elle remporte un Emmy Award pour ses performances remarquables dans la catégorie actrice dans un second rôle. Si Lee Grant ne décroche que rarement un premier rôle, elle est un atout majeur dans des drames politiques comme Le Balcon ou Le Propriétaire ou des films à grands spectacles comme Le Voyage des Damnés ou Airport 1977. En 1967, Grant incarne l’épouse d’un diplomate américain dans Mission Impossible et la même année une veuve désemparée d’une victime d’assassinat dans le film oscarisé Dans la chaleur de la nuit de Norman Jewison.
De nombreux prix
Lee Grant remporte un nouvel oscar pour sa belle prestation dans Shampoo d'Hal Ashby aux côtés de Warren Beatty et Julie Christie. En 1975, elle crée sa propre sitcom intitulée Fay qui, malgré sa popularité, est annulée après seulement huit épisodes par la NBC. Elle s’intéresse à la réalisation par le biais du documentaire comme Down and Out in America en 1986 qui a remporté l’Oscar du long métrage documentaire. Elle dirige également plusieurs épisodes de la série Portraits intimes pour Lifetime. Les cicatrices et les craintes des années de la liste noire restent gravées dans sa mémoire et y restent pendant toute sa carrière. Pour exorciser ces années de plomb, elle publie en 2002 une émouvante autobiographie I said yes for everything. Elle signale son combat pour surmonter sa carrière brisée grâce à la présence de sa fille (Dinah était mon Graal, écrit-elle) et de quelques amis qui l’on fait travailler. Sa gamme étendue d’actrice s’illustre dans la comédie où elle est notamment la mère dominatrice de Plaza Suite d’Arthur Hiller, écrit par Neil Diamond, puis celle de Portnoy et son complexe avec Richard Benjamin mais se montre aussi à son aise dans le drame. En 1971, elle donne la réplique à Peter Falk dans un des premiers épisodes de Columbo, dans un épisode intitulé La Rançon d’un homme mort et retrouve son partenaire à Broadway dans Le Prisonnier de la seconde avenue de Neil Simon. Elle avoue être possédée par son âge et angoisse de plus en plus alors que ses partenaires, comme Bruce Dern ou Sissy Spacek, ne cessent de louer ses qualités. En 1992, elle joue Dora Cohn dans Citizen Cohn et croise la route de David Lynch en 2004 pour Mulholland Drive. En 2013, elle fait son grand retour à la scène, après une absense de 40 ans pour jouer dans The Gin Game. Lee a épousé en deuxième noces le producteur Joseph Fleury en 1962. Sa fille Dinah Manoff est devenue pour sa part productrice.
FILMOGRAPHIE :
Avec Grace Kelly
1955 : Les Visiteurs maudits (Storm Fear) de Cornel Wilde
1958 : Where Is Thy Brother? – d’Ernest Kinoy (tv)
1959 : Au milieu de la nuit (Middle of the Night) de Delbert Mann
1959 : The World of Sholom Aleichem – de Don Richardson (tv)
1959 : L’Ange bleu (The Blue Angel) d’Edward Dmytryk
1963 : Le Balcon (The Balcony) de Joseph Strick
1963 : An Affair of the Skin de Ben Maddow
1964 : Terror in the City d’Allen Baron
1967 : Divorce à l'américaine (Divorce American Style) de Bud Yorkin
1967 : Dans la chaleur de la nuit (In the Heat of the Night) de Norman Jewison
1967 : La Vallée des poupées (Valley of the Dolls) de Mark Robson
1968 : Buona sera Madame Campbell (Buona Sera, Mrs. Campbell) de Melvin Frank
1969 : Une si belle garce (The Big Bounce) d’Alex March
1969 : Les Naufragés de l'espace (Marooned) de John Sturges
1970 : Le Propriétaire (The Landlord) d’Hal Ashby
19701 : Les Esclaves de la Nuit (Night Slaves) de Ted Post (tv)
1970 : Le Reptile (There Was a Crooked Man...) de Joseph L. Mankiewicz
1971 : The Neon Ceiling – de Frank Pierson (tv)
1971 : Plaza Suite (Plaza Suite) d’Arthur Hiller
1972 : Portnoy et son complexe (Portnoy's Complaint) de Ernest Lehman
1974 : Crime à distance (The Internecine Project) de Ken Hughes
1975 : Un voyage périlleux (Perilous Voyage) de William A. Graham (tv)
1975 : Shampoo (Shampoo) d’Hal Ashby
1975 : La Mouette (The Seagull) de John J. Desmond (tv)
1975 : Fay (Fay) d’Alan Arkin (tv)
1976 : Le Voyage des damnés (Voyage of the Damned) de Stuart Rosenberg
1977 : The Spell – de Lee Philips (tv)
1977 : Les Naufragés du 747 (Airport '77) de Jerry Jameson
1978 : Damien, la malédiction II (Damien: Omen II) de Don Taylor
1978 : L'Inévitable Catastrophe (The Swarm) d’Irwin Allen
1978 : The Good Doctor – de Jack O’Brien (tv)
1978 : The Mafu Cage (Don’t tring the Doorbell) de Karen Arthur
1979 : When You Comin' Back, Red Ryder? de Milton Katselas
1979 : Backstairs at the White House – de Michael O’Herlihy (tv)
1979 : You Can’t Go Home Again – de Ralph Nelson (tv)
1980 : La Puce et le Grincheux (Little Miss Marker) de Walter Bernstein
1981 : Charlie Chan and the Curse of the Dragon Queen de Clive Donner
1981 : Un Visage qui vaut de l’or (The Million Dollar Face) de Michael O’Herlihy (tv)
1981 : Réservé aux Dames (For Ladies Only) de Mel Damski (tv)
1982 : Thou Shalt Not Kill – d’I.C. Rapoport (tv)
1982 : Terreur à l’hôpital central (Visiting Hours) de Jean-Claude Lord
1982 : Plaza Suite (Plaza Suite) d’Harvey Medlinsky (tv)
1982 : Bare Essence – de Walter Grauman (tv)
1983 : Le Rêve de Frrances (Will There Really Be a Morning ?) de Fielder Cook (tv)
1984 : Billions for Boris d’Alex Grassholf
1984 : Constance (Will there Really be a Morning .) de Fielder Cook
1984 : Ras les profs ! (Teachers), d’Arthur Hiller
1985 : Mussolini, the Untold Story – de William A. Graham (tv)
1987 : La Gagne (The Big Town) de Harold Becker
1989 : Passeport pour l’Enfer (The Hijacking of the Achille Lauro) de Robert L. Collins (tv)
1990 : Elle a dit non (She Said no) de John Patterson (tv)
1991 : Rendez-vous au paradis (Defending Your Life) d’Albert Brooks
1992 : Le Combat d’Alison (Something to live for) de Tom McLoughlin (tv)
1992 : Au Nom de ma Fille (In My Daughter’s Name) de Jud Taylor (tv)
1992 : Le Persécuteur (Citizen Cohn) de Frank Pierson (tv)
1994 : Under Heat de Peter Reeed
1996 : Le Dernier Anniversaire (It's My Party) de Randal Kleiser
1996 : Revers de fortune (The Substance of Fire) de Daniel J. Sullivan
1998 : Poor Liza de Slava Tsukerman
2000 : Docteur T et les femmes (Dr T and the Women) de Robert Altman
2000 : The Amati Girls de Anne de Salvo
2001 : Mulholland Drive de David Lynch
2005 : Going Shopping de Henry Jaglom
Filmographie de Lee GRANT