Thomas GOMEZ
 Acteur américain, Actrice américaine
Espagnol du côté de son père et franco-irlandais par sa mère, Thomas Sabino Gomez voit le jour à New York, où sa famille avait émigré peu avant, le 10 juillet 1905. En 1923, tout droit sorti de l’école secondaire, il gagne une bourse pour étudier avec le célèbre acteur et metteur en scène shakespearien Walter Hampden, souvent appelé le doyen du théâtre américain. Il répond à une annonce d’offre qui lui permet d’être engagé par le groupe de théâtre d’Alfred Lunt et Lynn Fontanne. Avec les Lunt, il voyage à travers le pays et perfectionne sa technique de jeu dans les grands classiques comme Cyrano de Bergerac, Hamlet, Becky Sharp, Delight Idiot et La Mégère apprivoisée .Au final, il fait ses grands débuts à New York dans La Mouette et There shall be no night avec un débutant nommé Montgomery Clift. Le cinéma s’intéresse à lui et l’engage dans un rôle de nazi pour Sherlock Holmes et la voix de la terreur, très éloigné des romans de Conan Doyle.
Le bad boy
Gomez a réalisé dès lors pendant près d’un demi siècle de grandes performances dans des rôles de paysans ou de rois, de prêtres et de pénitents, de victimes et de voyous, et même à la fin de sa carrière un singe. En tout cas, un mauvais gars. Mais cet imposant acteur de 140 kg s’est engagé à ne jouer un rôle hispanique que s’il pouvait en dégager de la sympathie, sinon de l’humanité. Il a cette chance avec Et tournent les chevaux de bois de Robert Montgomery qui lui permet d’être nominé aux Oscars (il est battu par Edmund Gwenn). Dans le dossier de presse d’Universal, il est décrit comme «grand, gras, gros plouc buveur de tequila, qui a une brève lueur de noblesse». Casanier dans l’âme, il s’installe à l’hôtel Roosevelt d’Hollywood où il a la réputation d’être un lecteur insatiable.
Grande figure du film noir
Les années 1940 lui apportent les meilleurs rôles de sa carrière dans des films noirs où il exprime un profond sentiment de résignation mélancolique et de lassitude, un méchant par lâcheté destiné de toute façon à perdre. Dans Johnny O’Clock de Robert Rossen, il joue un propriétaire de casino marié à Ellen Drew. Lorsqu’elle refuse de l’embrasser, il s’emporte mais tel un lion blessé, son visage s’adoucit pour se montrer un amant pitoyable. La violence de ses personnages ne sert qu’à dévoiler les fêlures comme dans Key Largo où il est Curly Hoff, l’homme de main d’Edward G. Robinson face à Humphrey Bogart, L’Enfer de la Corruption où il joue le frère plutôt sympathique d’un John Garfield arrogant et immoral, La Carte forcée avec Walter Pidgeon. Il s’amuse de sa propre image dans Les Sœurs Casse-cou avec Celeste Holmes et Loretta Young. Toute sa vie, Gomez est un syndiqué convaincu et siège au conseil d’administration de la Screen Actors Guild pendant près de 40 ans. À la fin des années 1940, il a acheté une maison dans les collines d’Hollywood, où il a vécu jusqu’à sa mort.
Un second rôle truculent
Son énorme carrure va lui servir à camper des personnages truculents dans les années cinquante, comme le messager de Kim, le vizir des Aventures d’Hadji, Don Homero Calderon dans Sombrero, le capitaine Barbee de The Gambler from Natchez, Don David dans Le Brave et la Belle, Bouglione dans Trapeze et Demetrios Bacos dans La Vie à belles dents. S’il s’est contenté de rôles secondaires au cinéma, il n’en est pas de même au théâtre où il joue Claudius dans Hamlet, le professeur Moriarty dans Sherlock Holmes, Oliver Cromwell dans Un Homme pour l’Éternité et le patriarche de La Chatte sur un toit brûlant de Tennessee Williams. C’est l’auteur qui l’encouragera à camper en 1961 Papa Zacharias dans la version cinéma d’Été et fumée. Tout au long des années soixante, il est un habitué du petit écran où il joue Satan dans The Twilight Zone et apparaît notamment dans Route 66, le Dr Kildare, La loi de Burke, Le Virginien, Opération vol, Ma Sorcière bien aimée et Gunsmoke.
Le plaisir du jeu passionnément
Acteur passionné, Thomas Gomez ne s’est jamais marié et a vécu tranquillement et simplement. Son seul écart était son amour immodéré de la gastronomie, avec des résultats prévisibles pour son tour de taille. Suite à un accident de voiture à la fin du mois de mai 1971, Thomas Gomez tombe dans le coma et au bout de trois semaines et meurt le vendredi 18 Juin 1971, à l’hôpital St. John de Santa Monica. Thomas Gomez disait que peu lui importait ce qu’un rôle peut paraître sur le papier, il essaie toujours de lui insuffler «une certaine fourberie, de la chaleur et de la grandeur.» Et cela s’est présenté très souvent pour cet immense acteur... dans tous les sens du terme.


FILMOGRAPHIE :

Avec Edward G. Robinson
1942 : La voix de la terreur (Sherlock Holmes and the Voice of Terror) de John Rawlins
1942 : Deux nigauds détectives (Who Done It?) d’Erle C. Kenton
1942 : La Fièvre de l'or noir (Pittsburgh) de Lewis Seiler
1942 : Les Mille et Une Nuits (Arabian Nights) de John Rawlins
1943 : La Sauvagesse blanche (White Savage) d’Arthur Lubin
1943 : Frontier Badmen de Ford Beebe
1943 : Corvette K-225 de Richard Rosson et Howard Hawks
1943 : Crazy House d’Edward F. Cline
1944 : Les Mains qui tuent (Phantom Lady) de Robert Siodmak
1944 : Hommes du Monde (In Society) de Jean Yarbrough, Erle C. Kenton
1944 : La Passion du Docteur Holmes (The Climax) de George Waggner
1944 : Bowery to Broadway de Charles Lamont
1944 : Les Yeux du Mort (Dead Man's Eyes) de Reginald Le Borg
1944 : Caravane d’Amour (Can't Help Singing) de Frank Ryan
1945 : Frisco Sal de George Waggner
1945 : Patrick the Great de Frank Ryan
1945 : I'll Tell the World de Leslie Goodwins
1945 : Les 4 bandits de Coffeyville (The Daltons Ride Again) de Ray Taylor
1946 : A Night in Paradise d’Arthur Lubin
1946 : Swell Guy de Frank Tuttle
1947 : L'Heure du crime (Johnny O'Clock) de Robert Rossen
1947 : Singapour (Singapore) de John Brahm
1947 : Et tournent les chevaux de bois (Ride the Pink Horse) de Robert Montgomery
1947 : Othello (A Double Life) de George Cukor
1947 : Capitaine de Castille (Captain from Castile) d’Henry King
1948 : Casbah (Casbah) de John Berry
1948 : Key Largo (Key Largo) de John Huston
1948 : Angel in Exile d’Allan Dwan et Philip Ford
1948 : L'Enfer de la corruption (Force of Evil) d’Abraham Polonsky
1949 : Un Crack qui craque (Sorrowful Jones) de Sidney Lanfield
1949 : Les Sœurs casse-cou (Come to the Stable) d’Henry Koster
1949 : Le Baiser de Minuit (That Midnight Kiss) de Norman Taurog
1949 : The Woman on Pier 13 de Robert Stevenson
1950 : L'Aigle et le Vautour (The Eagle and the Hawk) de Lewis R. Foster
1950 : Les Furies (The Furies) d’Anthony Mann
1950 : Kim (Kim) de Victor Saville
1951 : The Harlem Globetrotters de Phil Brown et Will Jason
1951 : La Flibustière des Antilles (Anne of the Indies) de Jack Tourneur
1952 : Le Paradis des mauvais garçons (Macao) de Josef von Sternberg
1952 : La Carte forcée (The Sellout) de Gerald Mayer
1952 : La Veuve joyeuse (The merry Widow) de Curtis Bernhardt
1952 : La dernière Flèche (Pony Soldier) de Joseph Newman
1953 : Sombrero (Sombrero) de Norman Foster
1954 : The Gambler from Natchez d’Henry Levin
1954 : Les Aventures de Hajji Baba (The Adventures of Hajji Baba) de Don Weis
1955 : Las Vegas Shakedown de Sidney Salkow
1955 : Le Brave et la Belle (The Magnificent Matador) de Budd Boetticher
1955 : The Looters d’Abner Biberman
1955 : Night Freight de Jean Yarbrough
1956 : Le Conquérant (The Conqueror) de Dick Powell
1956 : Trapèze (Trapeze) de Carol Reed
1959 : John Paul Jones, maître des mers (John Paul Jones) de John Villiers Farrow
1959 : La Vie à belles dents (But Not for Me) de Walter Lang
1961 : Été et Fumées (Summer and Smoke) de Peter Glenville
1968 : Micmac au Montana (Stay Away, Joe) de Peter Tewksbury
1970 : Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes) de Don Taylor


Filmographie de Thomas GOMEZ
 
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