Paulette GODDARD
 Actrice américaine
Paulette Goddard, de son vrai nom Marion Levy, est née le 3 juin 1910 à New York. À l’âge de treize ans et après quelques petits emplois, dont celui de mannequin, Paulette Goddard débute comme Ziegfeld girl chez Florenz Ziegfeld dans plusieurs de ses célèbres revues. Elle adopte alors le prénom Paulette et le nom de jeune fille de sa mère Goddard. Mariée en 1927, à l’âge de seize ans à Edgar James, un riche industriel, elle divorce dès 1930. Par la suite, elle se dirige vers Hollywood et décroche des petits rôles souvent non créditée chez Hal Roach avec Laurel et Hardy, à la Paramount Pictures et la Samuel Goldwyn Company où elle joue les Goldwyn girls d’Eddie Cantor aux côtés de Betty Grable, Lucille Ball et Jane Wyman.
La Belle et le Clochard
C’est la rencontre avec Charlie Chaplin qui va la propulser star. Rencontrée en 1932, Paulette Goddard va inspirer à Charlie Chaplin le rôle de la gamine dans Les Temps modernes. Pour le film, elle prend des cours de chant, de danse et répète inlassablement des scènes du film jusqu’à l’épuisement. À sa sortie, Les Temps modernes est assez mal accueilli par la critique et c’est de ce film que date l’hostilité persistante dont Charlie Chaplin ne cessa plus de faire l’objet en Amérique. Épuisés par le tournage, le couple embarque en février 1936 pour une croisière en Extrême-Orient et c’est au cours de ce voyage qu’ils se marient, une union qui restera secrète et donnera lieu plus tard à une polémique pendant les préparatifs du casting du film le plus célèbre de l’histoire hollywoodienne. En 1938, le producteur David O. Selznick recherche sa Scarlett pour Autant en Emporte le Vent et toutes les actrices se mettent sur les rangs pour remporter le rôle. Paulette Goddard est l’une des actrices pressenties. Elle passe un bout d’essai et tourne deux scènes sous la direction de George Cukor. Selznick est séduit et l’envoie à La Nouvelle-Orléans pour travailler son accent du Sud. Le producteur s’est presque décidé à la choisir pour le rôle de Scarlett quand la rumeur se répand que Paulette Goddard et Charlie Chaplin ne sont pas mariés et sans preuves irréfutables de leur acte de mariage le rôle tant convoité va lui échapper. Mais elle saura rebondir, George Cukor lui propose un rôle dans son prochain film Femmes où elle interprète avec énergie le rôle de Miriam. Remarquée à nouveau par la Paramount Pictures, la compagnie va lui faire signer un contrat et Paulette Godard va devenir une des plus grandes stars de la firme pendant dix ans.
Star à la Paramount
Tout de suite, elle rencontre un triomphe avec Le Mystère de la maison Norman, une comédie débridée remake d’un classique du film d’horreur, Le Chat et le Canari avec un Bob Hope qui inaugure toute une série de films à succès à la Paramount. L’année 1940 sera prolifique, elle retrouve Bob Hope pour Le Mystère du château maudit, même ingrédients que pour le précédent et même résultats au box-office. De nouveau Charlie Chaplin fait appel à elle pour jouer le rôle d’une jeune fille juive Hannah dans Le Dictateur, brillante satire antihitlérienne. Néanmoins, le couple divorcera en 1942. Elle tourne également une comédie musicale Swing Romance avec Fred Astaire qui vient de se séparer de sa partenaire de prédilection Ginger Rogers. Autre succès, la même année, avec un film de Cecil B. DeMille, Les Tuniques écarlates. Elle retrouvera par deux fois De Mille dans des superproductions à recettes garanties, Les Naufrageurs des mers du sud en 1942 qui accumulent tempêtes, naufrages, trésor, calamar géant, combat sous-marin, le tout sublimé par le Technicolor, puis Les Conquérants d’un nouveau monde en 1947, épopée à gros budget dédiée aux premiers colons américains. Aux côtés de Gary Cooper, elle affrontera la déportation coloniale, les indiens, les feux, les explosions et un Cecil B. De Mille décidé à lui faire subir les pires tourments. En 1944, elle reçoit une nomination à l’oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Les Anges de miséricorde, film consacré aux infirmières de la Seconde Guerre mondiale. Elle contribuera également à l’effort de guerre en participant aux tournées pour le moral des troupes et aux films de divertissement avec une pléiade de stars dans leur propre rôle comme Au pays du rythme ou Duffy’s Tavern.
De Burgess Meredith à Erich Maria Remarque
Parmi ses meilleurs films on peut encore citer Par la porte d’or brillant mélodrame avec Charles Boyer et Olivia de Havilland, La Duchesse des bas-fonds un film d’époque et Le Journal d’une femme de chambre de Jean Renoir. Paulette Goddard produit ce dernier film avec son troisième mari, l’acteur Burgess Meredith rencontré sur le tournage de Swing Romance, ils se marieront en 1944. Avec cette extraordinaire tragi-comédie, adaptée très librement du roman d’Octave Mirbeau, sa carrière prend un virage important. Pourtant, à la fin des années quarante, la carrière de Paulette Goddard décline et elle ne tournera plus qu’une dizaine de films. D’une production assez médiocre tournée vers le film de genre, on ne peut retenir que Anna Lucasta, un mélodrame d’Irving Rapper et Un Mari Idéal d’après Oscar Wilde. Elle fera néanmoins de nombreuses apparitions à la télévision. Divorcée de Burgess Meredith en 1950, elle se marie une quatrième et dernière fois en 1958 avec l’écrivain Erich Maria Remarque et s’installe en Suisse et en Italie. Le couple occupe la résidence Casa Monte Tabor jusqu’à la mort de ce dernier époux en 1970. Loin des plateaux mais très active, elle meurt d’une crise cardiaque le 23 avril 1990. En 1995, grâce à un don de 20 millions de dollars légué par Paulette Goddard, est créé au sein de la New York University, le Remarque Institute, centre de recherche sur l’histoire contemporaine de l’Europe et les rapports Europe-Amérique. L’historien Tony Judt en assure la direction jusqu’à sa mort, en 2010.


FILMOGRAPHIE :

Avec Cecil B. DeMille
1929 : Laurel et Hardy en wagon-lit (Berth Marks) de Lewis R. Foster
1929 : Le Signe sur la porte (The Locked Door) de George Fitzmaurice
1930 : Whoopee! (Whoopee !) de Thornton Freeland
1931 : Les Carrefours de la ville (City Streets) de Rouben Mamoulian
1931 : Palmy Days d’A. Edward Sutherland
1931 : The Girl Habit d’Edward F. Cline
1931 : Pénitencier de femmes (Ladies of the Big House) de Marion Gering
1932 : The Mouthpiece d’Elliott Nugent et James Flood
1932 : Show Business d’Elliott Nugent et James Flood (cm)
1932 : Young Ironsides de James Parrott (cm)
1932 : Les Sans-soucis (Pack Up Your Troubles) de George Marshall et Ray McCarey
1932 : Girl Grief de James Parrott (cm)
1932 : Le Roi de l’Arène (The Kid from Spain) de Leo McCarey
1933 : Les Faubourgs de New York (The Bowery) de Raoul Walsh
1933 : Scandales romains (Roman Scandals) de Frank Tuttle
1934 : Le Gosse aux Millions (Kid Millions) de Roy Del Ruth
1936 : Les Temps modernes (Modern Times) de Charles Chaplin
1936 : La Bohémienne (The Bohemian Girl) de James W. Horne et Charley Rogers
1938 : La Famille sans-souci (The Young in Heart) de Richard Wallace
1938 : Coup de théâtre (Dramatic School) de Robert B. Sinclair
1939 : Femmes (The Women) de George Cukor
1939 : Le Mystère de la maison Norman (The Cat and the Canary) d’Elliott Nugent
1940 : Le Mystère du château maudit (The Ghost Breakers) de George Marshall
1940 : Le Dictateur (The Great Dictator) de Charles Chaplin
1940 : Les Tuniques écarlates (North West Mounted Police) de Cecil B. DeMille
1940 : Swing Romance (Second Chorus) de Henry C. Potter
1941 : L'Or du ciel (Pot O'Gold) de George Marshall
1941 : Par la porte d'or (Hold Back the Dawn) de Mitchell Leisen
1941 : Rien que la vérité (Nothing But the Truth) de Elliott Nugent
1942 : Espionne aux enchères (The Lady Has Plans) de Sidney Lanfield
1942 : Les Naufrageurs des mers du Sud (Reap the Wild Wind) de Cecil B. DeMille
1942 : La Fille de la forêt (The Forest Rangers) de George Marshall
1942 : Au pays du rythme (Star Spangled Rythm) de George Marshall
1943 : La Boule de cristal (The Crystal Ball) de Elliott Nugent
1943 : Les Anges de miséricorde (So Proudly, We Hail) de Mark Sandrich
1944 : L'amour cherche un toit (Standing Room Only) de Sidney Lanfield
1944 : I Love a Soldier de Mark Sandrich
1945 : La Taverne de la Folie (Duffy's Tavern) d’Hal Walker
1945 : La Duchesse des bas-fonds (Kitty) de Mitchell Leisen
1946 : Le Journal d'une femme de chambre (The Diary of a Chambermaid) de Jean Renoir
1947 : Ma femme, la capitaine (Suddenly, It's Spring) de Mitchell Leisen
1947 : Les Conquérants d'un nouveau monde (Unconquered) de Cecil B. DeMille
1947 : Hollywood en folie (Variety Girl) de George Marshall
1947 : Un mari idéal (An Ideal Husband) d’Alexandre Korda
1948 : La Folle Enquête (On Our Merry Way)de King Vidor et Leslie Fenton
1948 : La Proie du Hasard (Hazard) de George Marshall
1949 : La Vengeance des Borgia (Bride of Vengeance) de Mitchell Leisen
1949 : Anna Lucasta (Anna Lucasta) d’Irving Rapper
1950 : Le Bandit Général (The Torch) d’Emilio Fernández
1952 : Les Mille et une filles de Bagdad (Babes in Bagdad) d’Edgar George Ulmer
1953 : Investigation criminelle (Vince Squad) d’Arnold Laven
1953 : Les Péchés de Jezabel (Sins of Jezebel) de Reginald Le Borg
1953 : The Doctor's Downfall de Ted Post (tv)
1953 : Paris Model d’Alfred E. Green
1954 : La Charge des lanciers (Charge of the Lancers) de William Castle
1954 : The Case of Lady Beryl de Jack Gage (tv)
1954 : Meurtres sans empreintes (The Unholy Four ou A Stranger Came Home) de T. Fisher
1957 : Singapour (Singapore) de James Neilson (tv)
1961 : The Phantom d’Harold Daniels (tv)
1964 : Les Deux Rivales (Gli indifferenti) de Francesco Maselli
1972 : The Snoop Sisters de Leonard B. Stern (tv)


Filmographie de Paulette GODDARD
 
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