John GIELGUD
 Acteur et metteur en scène britannique
Élégant, fin, racé, ferme et doux, tout en charme et en poésie, la voix profonde et mélodieuse, John Gielgud, grand spécialiste de l'œuvre de Shakespeare, fut rapidement surnommé le plus grand Hamlet du 20e siècle, un rôle qu'il interpréta pour la première fois en 1929 et qu'il endossera à plus de 500 reprises ! Une carrière prestigieuse qui lui a valu d’être anobli en 1953 par la reine Elizabeth II.
Fils d’un financier, Franciszek Gielgud d’une famille aristocratique polonaise et de Kate Terry, une comédienne réputée, Arthur John Gielgud naît le 14 avril 1904 à Londres et grandit dans le quartier huppé de Kensington. Son père aurait aimé qu'il suive ses traces mais, en digne descendant, par sa mère, d'une lignée ininterrompue d'acteurs depuis le XVIIIe siècle, il se découvre très vite une vocation pour le théâtre.
Grand interprète de Shakespeare
Inscrit à dix-sept ans dans le cours Lady Benson, il est engagé comme figurant à l'Old Vic Theater. On lui confie une réplique unique dans Henry V. C'est sa première rencontre avec Shakespeare. À dix-neuf ans, il est le Roméo de Roméo et Juliette. Cinq ans plus tard, il triomphe dans Hamlet. Puis ce sera, durant sa longue carrière, « tout » Shakespeare, Mesure pour mesure, Richard II, Macbeth, Le Marchand de Venise, Othello, Le Songe d'une nuit d'été, Jules Cesar, Comme il vous plaira, La Nuit des Rois, Beaucoup de bruit pour rien. Et, bien sûr, La Tempête dont il demeure un Prospéro inégalé, personnage tout de magie, à la fois présent et éthéré. En 1957, il ira même jusqu'à concevoir, mettre en scène et jouer seul Les Âges de l'homme, un spectacle composé uniquement de monologues shakespeariens qu'il présentera dans le monde entier. Il est ainsi devenu un maître de la versification anglaise, métamorphosant certaines tirades shakespeariennes en arias d'opéra, sans pour autant perdre son naturel et sa simplicité. Concurrent dans ce registre de Laurence Olivier et de Ralph Richardson qui devint par la suite son partenaire de scène préféré, il s'illustre très vite dans d'autres univers de la scène comme Tchekhov dans La Cerisaie, Les Trois Sœurs et La Mouette et des auteurs contemporains comme Edward Albee (Tiny Alice), Alan Bennett (Forty years on), Charles Wood (Veterans) ou David Storey (Home).
Des apparitions espacées au cinéma
En 1935, John Gielgud remplace au pied levé Robert Donat souffrant deans Quatre de l’espionnage d’Alfred Hitchcock où il démontre son élégance et son humour légendaire. Il incarne Benjamin Disraeli dans Le Premier Ministre de Thorold Dickinson en 1941. Après la Seconde Guerre mondiale, il fonde sa propre compagnie théâtrale composée uniquement de pensionnaires. Grand admirateur, Peter Brook lui confie un mémorable Œdipe de Sénèque et le dirige dans Bingo d'Edward Bond, pièce iconoclaste où Gielgud interprète un Shakespeare dans les dernières années de sa vie et dans No Man's Land d'Harold Pinter. Il revient au cinéma pour incarner Cassius dans Jules César de Joseph L. Mankiewicz.
Le vieil aristocrate anglais
John Gielgud revient régulièrement sur grand écran à un âge assez avancé pour un rôle secondaire de Falstaff d’Orson Welles et dans les années 1980 dans Galileo de Joseph Losey, Elephant Man de David Lynch, Les Chariots de Feu de Hugh Hudson, Gandhi de Richard Attenborough, Le Chef d'orchestre d’Andrzej Wajada et surtout Providence d’Alain Resnais qui vont lui permettre d'imprimer une marque plus durable à l'écran. En 1991, John Gielgud tourne sous la direction de Peter Greenaway une adaptation expérimentale de La Tempête, Prospero's Book. Au théâtre, l'une de ses dernières grandes prestations sera The Best Friends de Hugh Whitemore, en 1987. Il se contente souvent de participations de gentlemen anglais dans des comédies comme Arthur ou Lancelot, le premier chevalier de Jerry Zucker ou des drames comme Plenty avec Meryl Streep, La Puissance de l’ange de John G. Avildsen, Shine avec Geoffrey Rush, Portrait de femme de Jane Campion avec Nicole Kidman ou Hamlet de Kenneth Branagh. Le compagnon de longue date de John Gielgud depuis 1975, Martin Hensler, son secrétaire d’origine hongroise meurt en décembre 1998. Après cela, la santé de sir John décline et le grand acteur s’éteint le 21 mai 2000 à Wolton Underwood dans le Buckinghamshire emporté par une infection des voies respiratoires à l'âge de 96 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Peggy Ashcroft
dans Roméo et Juliette
1924 : Who is the man ? de Walter Summers
1929 : The Clue of the New Pin d’Arthur Maude
1932 : Insult d’Harry Lachman
1933 : The good companions de Victor Saville
1936 : Quatre de l'espionnage (Secret Agent) d'Alfred Hitchcock
1941 : Le Premier Ministre (The Prime Minister) de Thorold Dickinson
1953 : Jules César (Julius Caesar) de Joseph L. Mankiewicz
1954 : Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de Renato Castellani
1955 : Richard III (Richard III) de Laurence Olivier
1956 : Le Tour du monde en 80 jours (Around the World in Eighty Days) de Michael Anderson
1957 : Miss Ba (The Barretts of Wimpole street) de Sidney Franklin
1957 : Sainte Jeanne (Saint Joan) d'Otto Preminger
1964 : Becket (Beckett) de Peter Glenville
1965 : Falstaff (Falstaff) d'Orson Welles
1965 : Le Cher Disparu (The Loved One) de Tony Richardson
1968 : La Charge de la brigade légère (The Charge of the Light Brigade) de Tony Richardson
1968 : Les Filles du code secret (Sebastian) de David Greene
1968 : Les Souliers de saint Pierre (The Shoes of the Fisherman) de Michael Anderson
1968 : Les tueurs sont lâchés (Assignment to kill) de Sheldon Reynolds
1969 : Ah Dieu ! que la guerre est jolie (Oh! What a Lovely War) de Richard Attenborough
1970 : Jules César (Jules Caesar) de Stuart Burge
1972 : L’Aigle en cage (Eagle in a Cage) de Fielder Cook
1973 : Les Horizons perdus (Lost horizon) de Charles Jarrott
1974 : Le Crime de l'Orient-Express (Murder on the Orient Express) de Sidney Lumet
1974 : Gold (Gold) de Peter Hunt
1974 : Fric frac, rue des Diams (11 Harrowhouse) d'Aram Avakian
1975 : Galileo (Galileo) de Joseph Losey
1976 : Le Tigre du ciel (Aces High) de Jack Gold
1976 : Providence d'Alain Resnais
1979 : Meurtre par décret (Murder by Decree) de Bob Clark
1979 : Caligula (Caligula) de Tinto Brass
1979 : La Guerre des Otages (The Human Factor) d'Otto Preminger
1979 : Le Chef d'orchestre (Dyrygent) d'Andrzej Wajda
1980 : Elephant Man (The Elephant Man) de David Lynch
1980 : La Formule (The Formula) de John G. Avildsen
1980 : Le Lion du Désert (Omar Mukhtar, Lion of the Desert) de Mustapha Akkad
1981 : Les Chariots de feu (Chariots of Fire) d'Hugh Hudson
1981 : Arthur (Arthur) de Steve Gordon
1982 : Gandhi (Gandhi) de Richard Attenborough
1983 : La Dépravée (The Wicked Lady) de Michael Winner
1985 : Plenty (Plenty) de Fred Schepisi
1985 : La Partie de chasse (The Shooting Party) d'Alan Bridges
1986 : Le Dénonciateur (The Whistle Blower) de Simon Langton
1988 : Rendez-vous avec la mort (Appointment with Death) de Michael Winner
1988 : Arthur 2 dans la dèche (Arthur 2, on the Rocks) de Bud Yorkin
1989 : Getting It Right de Randal Kleiser
1990 : Strike It Rich de James Scott
1991 : Prospero's Books (Prospero’s Books) de Peter Greenaway
1991 : Une lueur dans la nuit (Shining through) de David Seltzer
1992 : La Puissance de l’Ange (The Power of One) de John G. Avildsen
1995 : Lancelot, le premier chevalier (First Knight) de Jerry Zucker
1995 : Haunted de Lewis Gilbert
1996 : Shine (Shine) de Scott Hicks
1996 : Portrait de femme (The Portrait of a Lady) de Jane Campion
1996 : Hamlet (Hamlet) de Kenneth Branagh
1998 : Elizabeth (Elizabeth, the Virgin Queen) de Shekhar Kapur
1998 : The Tichborne Claimant de David Yates

Télévision :
1966 : Alice au pays des merveilles (Alice in Wonderland) de Jonathan Miller
1975 : Edward the King de John Gorrie
1978 : Les Misérables (Les Miserables) de Glenn Jordan
1980 : Bizarre, bizarre (Tales of the unexpected) de Roald Dahl
1981 : Retour au château (Brideshead Revisited) de Charles Sturridge & Michael Linday-Hogg
1982 : Inside the Third Reich de Marvin J. Chomsky
1982 : Marco Polo (Marco Polo) de Giuliano Montaldo
1983 : Wagner (Wagner) de Tony Palmer
1983 : La Pourpre et le Noir (The Scarlet and the Black) de Jerry London
1986 : Le Fantôme de Canterville (The Canterville Ghost) de Paul Bogart
1989 : Summer's Lease de Martyn Friend
1996 : Les Voyages de Gulliver (Gulliver's Travels) de Charles Sturridge
1998 : Merlin (Merlin) de Steve Barron


Filmographie de John GIELGUD
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs G > Contact