Leo GENN
 Acteur britannique
Leo Genn possédait ce flegme, cette distinction aristocratique, ce charme décontracté et cette voix douce qui en font un des meilleurs représentants de l’école anglaise. Il aurait pu faire carrière comme avocat mais il préféra user de son éloquence pour le répertoire de l’Old Vic.
Leopold John Genn est né à Londres, le 9 août 1905, de Woolfe Genn et Rachel Asserson, des commerçants juifs prospères. Il fréquente la City of London Shool où il étudie les lettres classiques et les mathématiques mais s’oriente vers le droit au St Catharine’s College de Cambridge. Il passe un doctorat en droit et exerce comme avocat à partir de 1928. En plus d’une tête bien pleine, le jeune homme pratique le football et le tennis.
Grand acteur de théâtre
Leo Genn entre comme acteur dans la troupe des Berkley Players attachés à la synagogue de l’Ouest de Londres. Il poursuit parallèlement les activités de juriste et d’acteur de théâtre. Il apparaît sur les planches dans A Marriage has been disarranged, Ballerina de Rodney Ackland et Clive of India de R. J. Minney. Il devient membre de la Old Vic entre 1934 et 1936 et incarne Horatio dans Hamlet auprès de Laurence Olivier. En 1938, il joue la pièce The Flashing Stream qu’il accompagne jusqu’aux États-Unis. Parmi ses autres prestations théâtrales, on retiendra Another Part of the Forest de Lillian Helman, Douze hommes en colère de Reginald Rose et The Sacred Flame de Somerset Maugham.
Un bon second rôle à Hollywood
Leo Genn fait une première apparition au cinéma en 1935 dans Immortal Gentleman, une biographie de Shakespeare dans lequel il joue Shylock. Sa voix et sa présence stylée en font un beau prince qui danse avec Eliza Doolittle dans Pygmalion bien qu’il ne soit pas crédité. Il joue les docteurs, les procureurs ou les écrivains mais est rarement apparent au générique. Leo Genn rejoint la réserve des officiers à l’approche de la guerre et sert pendant le conflit dans l’Artillerie royale où il est promu lieutenant-colonel en 1943. Pendant un congé, il endosse le rôle de Charles Ier d’Albret dans Henry V de Laurence Olivier. Avec sa voix veloutée, il sert de narrateur dans plusieurs films de propagande. Après la guerre, il participe comme avocat au procès des crimes de guerre nazis de Belsen. Leo Genn accède aux rôles principaux, surtout de militaires dans des productions britanniques comme La Couleur qui tue de Sidney Gilliat, Le Cheval de Bois de Jack Lee ou La Boîte magique de John Boulting. Il rejoint Hollywood pour Le Deuil sied à Electre de Dudley Nichols, La Fosse aux Serpents d’Anatole Litvak en docteur face à la schizophrène Olivia de Havilland, L’Histoire des Minniver d’H. C. Potter où il est un général conquis par la gracieuse Cathy O’Donnell, Quo Vadis de Richard Thorpe où il incarne Petrone et Moby Dick de John Huston dans le rôle du second du capitaine Achab, Starbuck.
Des militaires à la pelle
En Angleterre, il occupe des emplois un peu stéréotypés dans L’Inconnu de Monaco avec Merle Oberon, le film de guerre Les Bérets rouges de Terence Young avec Alan Ladd ou les polars Une Affaire troublante avec Gene Tierney et Le Foulard Vert avec Ann Todd. Il joue Sir Clifford Chatterley dans une adaptation très chaste de L’Amant de Lady Chatterley de D. H. Lawrence adapté par Marc Allégret et Philippe de Rothschild avec Danielle Darrieux. Portant beau l’uniforme, il est le major Gerrard dans Le Commando sacrifié, le major Piquart dans J’Accuse ! de José Ferrer, le sergent Kendall dans La brigade des bérets noirs, le major Pemberton dans Les Évadés de la Nuit de Roberto Rossellini, le major-général Hollander dans Le Jour le plus long, le général Jung-Lu dans Les 55 Jours de Pékin et le général Mandrake dans Dix petits nègres. Il occupe les fonctions de chef du MI5 dans Le Silencieux de Claude Pinoteau face à Lino Ventura. Leo Genn a épousé Marguerite Van Praag, la directrice de casting des studios Ealing, le 14 mai 1933. Le couple sans enfants restera uni toute leur vie. Leo Genn succombe d’une crise cardiaque suite à des problèmes pulmonaires à Londres le 26 janvier 1978. Son épouse le suit en septembre de la même année. Il est enterré au cimetière d'Étretat en Seine-Maritime.


FILMOGRAPHIE :

Avec John Huston
1935 : Immortal Gentleman de Widgey R. Newman
1935 : Rhodes, l’africain (Rhodes of Africa) de Berthold Viertel
1936 : Dream doctor de Widgey R. Newman
1936 : Le Danger d'aimer (Accused) de Thornton Freeland
1937 : The Cavalier of the Streets d’Harold French
1937 : Les Deux Aventuriers (Jump for Glory) de Raoul Walsh
1937 : Le Rat (The Rat) de Jack Raymond
1938 : Alerte aux Indes (The Drum) de Zoltan Korda
1938 : Pygmalion (Bernard Shaw’s Pygmalion) d’Anthony Asquith
1938 : La Reine du Crime (Kate Plus Ten) de Reginald Denham
1938 : Dangerous Medicine d’Arthur B. Woods
1940 : Espionne à bord (Contraband) de Michael Powell
1940 : L'aventure est commencée (Ten Days in Paris) de Tim Whelan
1940 : Law and Disorder de David MacDonald
1940 : Le dernier Témoin (Girl in the News) de Carol Reed
1942 : Le jeune monsieur Pitt (The Young Mr. Pitt) de Carol Reed
1943 : The Bells Go Down de Basil Dearden
1944 : L'Héroïque Parade (The Way Ahead) de Carol Reed
1944 : Henry V (Henry the Fift) de Laurence Olivier
1945 : César et Cléopâtre (Caesar and Cleopatra) de Gabriel Pascal
1946 : La Couleur qui tue (Green for Danger) de Sidney Gilliat
1947 : Le deuil sied à Électre (Mourning becomes Electra) de Dudley Nichols
1948 : Quand le rideau tombe (The Velvet Touch) de John Gage
1948 : La Fosse aux serpents (The Snake Pit) d'Anatole Litvak
1950 : Jennifer (No Place for Jennifer) d’Henry Cass
1950 : Le Cheval de bois (The Wooden Horse) de Jack Lee
1950 : L'Histoire des Miniver (The Miniver story) de H. C. Potter
1951 : La Boîte magique (The Magic Box) de John Boulting
1951 : Quo Vadis (Quo Vadis) de Mervyn LeRoy
1952 : L’Inconnu de Monaco (24 Hours of a Woman's Life) de Victor Saville
1952 : Capitaine sans loi (Plymouth Adventure) de Clarence Brown
1953 : Les Belles de l’île du plaisir (The Girls of Pleasure Island) d’Alvin Ganzer
1953 : Les Bérets rouges (The Red Beret) de Terence Young
1953 : Une Affaire troublante (Personal Affair) d’Anthony Pellissier
1954 : Le Foulard vert (The Green Scarf) de George More O’Ferrall
1955 : Chantage de Guy Lefranc
1955 : L'Amant de Lady Chatterley de Marc Allégret
1956 : Moby Dick (Moby Dick) de John Huston
1956 : Au sud de Mombasa (Beyond Mombasa) de George Marshall
1957 : Le Commando sacrifié (The Steel Bayonet) de Michael Carreras
1958 : L'Affaire Dreyfus (I Accuse!) de José Ferrer
1958 : La Brigade des bérets noirs (No Time to Die) de Terence Young
1960 : La Blonde et les Nus de Soho (Too Hot to Handle) de Terence Young
1960 : Les Évadés de la nuit (Era notte a Roma) de Roberto Rossellini
1960 : Madame Miniver (Mrs Miniver) de Marc Daniels (tv)
1962 : Le Jour le plus long (The Longest Day) d’Andrew Marton, Ken Annakin
1963 : Les 55 Jours de Pékin (55 Days at Peking) de Nicholas Ray
1964 : Dr Mabuse et le rayon de la mort (Die Todesstrahlen des Dr Mabuse) d’Hugo Fregonese
1965 : Les Dix Petits Indiens (Ten Little Indians) de George Pollock
1966 : Le Cirque de la peur (Circus of Fear) de John Llewellyn Moxey & Werner Jacobs
1966 : Khartoum (Khartoum) de Basil Dearden
1968 : Dr Jekyll & Mr Hyde (The Strange Case of Dr. Jekyll and Mr. Hyde) de Charles Jarrott (tv)
1970 : Le Trône de feu (Il Trono di fuoco) de Jesús Franco
1970 : Chambres communicantes (Connecting Rooms) de Franklin Gollings
1971 : La Nuit qui ne finit pas (Endless Night) de Sidney Gilliat
1971 : Le Venin de la peur (Una Lucertola con la pelle di donna) de Lucio Fulci
1971 : Chercheurs d’Or (Die, screaming, Marianne) de Pete Walker
1973 : Le Silencieux de Claude Pinoteau
1973 : Le Piège (The MacKintosh Man) de John Huston
1974 : Frightmare de Pete Walker
1975 : Docteur Korczak (Sie sind frei, Doktor Korczak) d’Aleksander Ford


Filmographie de Leo GENN
 
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