Ben GAZZARA
 Acteur américain
Bien qu'il ait beaucoup tourné pendant plus d'un demi-siècle, c'est en raison de sa complicité avec John Cassavetes que Ben Gazzara a marqué l'histoire du cinéma. Il excelle à jouer des personnages ambigus cachant de grandes blessures derrière un sourire triste de circonstance.
Fils d’immigrés italiens, Biagio Anthony Gazzara voit le jour à New York, le 28 août 1930. Il grandit dans les rues du quartier pauvre du Lower East Side, fréquente différentes écoles et semble destiné à décrocher un brevet d'ingénieur en mécanique. Une voie tracée par ses parents qui ne lui convient pas. Convoqué par ses directeurs, il lui est fortement suggéré d'accepter une bourse pour aller étudier l'art dramatique.
Débuts sur les planches
Tout en travaillant le jour, il répète la nuit. En 1951, il entre à l'Actor's Studio où il débute son apprentissage. Il y reste jusqu'en 1963. Alors qu'il étudie sous l'autorité de Lee Strasberg, il débute au théâtre avec End as a man de Calder Willingham. Quelque temps plus tard, il participe, en jouant le rôle du jeune mari, à la création de La chatte sur un toit brûlant de Tennessee Williams et de A hat full of rain de Michael V. Gazzo. Ses débuts à l'écran, Ben Gazzara les doit à Jack Garfein qui, avec Demain ce seront des hommes porte à l'écran la pièce End as a man qui a révélé l’acteur dans le rôle d’un officier sadique. Dès lors, Gazzara va cultiver cette ambiguité sur scène et à l’écran.
Grand acteur indépendant
Ben Gazzara tient un rôle principal dans le classique du film de procès, Autopsie d'un meurtre d'Otto Preminger, où il est l'accusé de meurtre défendu par James Stewart. Il tourne en Italie dans Larmes de joie de Mario Monicelli, au côté d'Anna Magnani. Mais jusqu'en 1969, Ben Gazzara préfère s'illustrer au théâtre et à la télévision. Il tient le rôle principal de la série Match contre la vie où il joue un homme atteint d’une maladie incurable. Pour l’occasion, il réalise certains épisodes. En 1970 Ben Gazzara est un des trois protagonistes de Husbands de John Cassavetes, Peter Falk complétant se trio de maris qui remettent en cause leur triste quotidien à l’occasion de l’enterrement d’un ami. Cette expérience lui permet de se remettre en selle et lui ouvre la voie de personnages de loser.
Avec Cassavetes et Bogdanovich
Il tourne de nouveau avec John Cassavetes dans Meurtre d'un bookmaker chinois et Openings night. Maquereau à Singapour dans Jack le magnifique de Peter Bogdanovitch, amant vieillissant dans Et tout le monde riait du même réalisateur aux côtés d’Audrey Hepburn, il revient sur la terre de ses ancêtres avec Contes de la folie ordinaire de Marco Ferreri, d’après Charles Buchowski, en amoureux ivrogne et obsédé sexuel, épris d'Ornella Muti. Sa carrière italienne se poursuit avec La Fille de Trieste où il retrouve sa partenaire. La plupart de ses films des années 80 passent inaperçus, à l'exception de Road House de Rowdy Herrington, film d'action à succès mené par Patrick Swayze. Dans ce contexte, il décide de passer à la mise en scène en 1990 en écrivant, interprétant et réalisant Beyond the ocean, un essai honorable sans lendemain.
Avec des auteurs du monde entier
Avec la notoriété acquise dans les films de Cassavetes, Ben Gazzara intéresse des cinéastes du monde entier. Il tourne le film tunisien Les Hirondelles ne meurent pas à Jérusalem de Ridha Behi, joue un pharaon dans Nefertiti, la fille du soleil du français Guy Gilles, participe au thriller labyrinthique La Prisonnière espagnole de David Mamet, joue les producteurs de porno dans The Big Lebowski des frères Coen, les restaurateurs italiens dans Summer of Sam de Spike Lee et tourne avec des auteurs controversés comme Vincent Gallo dans Buffalo'66, Lars von Trier dans Dogville ou Todd Solondz dans Happiness. Il fait quelques concessions commerciales comme dans le remake Thomas Crown aux côtés de Piece Brosnan pour terminer par une participation dans Chez Gino de Samuel Benchetrit. Il s’illustre pour le petit écran en père d'un malade du sida dans Un printemps de glace de John Erman et le biopic Don Bosco de Leandro Castellani.
Une vie privée discrète
Si l’acteur est plutôt discret sur sa vie privée, Ben Gazzara a été marié trois. Sa première épouse de 1951 à 1957 est la charmante actrice Louise Erickson. En 1961, il se remarie avec Janice Rule, sa partenaire pour plusieurs spectacles à Broadway et devient le père d’Elizabeth Gazzara. Après un deuxième divorce, il épouse l’ancien top model allemand Elke Krivat en 1982. Il dira de la compagne de ses dernières années et la mère de sa deuxième fille, « Quand je l’ai rencontrée, je buvais trop, je batifolais trop, j’avais un comportement suicidaire. Elle a remis de l’amour et de l’espoir dans ma vie. Elle m’a sauvé la vie. » Ben Gazzara décède des suites d’un cancer du pancréas le 3 février 2012 à Manhattan, à l’âge de quatre-vingt-un ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Peter Falk
et John Cassavetes
1957 : Demain ce seront des hommes (The Strange One) de Jack Garfein
1959 : Autopsie d’un meurtre (Anatomy of a Murder) de Otto Preminger
1960 : Larmes de joie (Risate di gioia) de Mario Monicelli
1961 : Les Blouses blanches (The Young Doctors) de Phil Karlson
1962 : L'Arsenal de la peur (La città prigioniera) de Joseph Anthony
1962 : Convicts 4 de Millard Kaufman
1965 : À corps perdu (A Rage to Live) de Walter Grauman
1969 : Mardi, c’est donc la Belgique (If It's Tuesday, This Must Be Belgium) de Mel Stuart
1969 : Le Pont de Remagen (The Bridge at Remagen) de John Guillermin
1970 : Les Maris (Husbands) de John Cassavetes
1972 : Action héroïne (Afyon oppio) de Ferdinando Baldi
1973 : Odyssée sous la mer (The Neptune Factor) de Donald Petrie
1975 : Capone de Steve Carver
1976 : Meurtre d’un bookmaker chinois (The Killing of a Chinese Bookie) de John Cassavetes
1976 : Haute Tension (en) (High Velocity) de Remi Kramer
1976 : Le Voyage des damnés (Voyage of the Damned) de Stuart Rosenberg
1978 : Opening Night de John Cassavetes
1979 : Liés par le sang (Bloodline) de Terence Young
1979 : Jack le Magnifique (Saint Jack) de Peter Bogdanovich
1981 : Inchon (Inchon) de Terence Young
1981 : Et tout le monde riait (They All Laughed) de Peter Bogdanovich
1981 : Conte de la folie ordinaire (Storie di ordinaria follia) de Marco Ferreri
1983 : La Fille de Trieste (La ragazza di Trieste) de Pasquale Festa Campanile
1984 : Uno scandalo perbene de Pasquale Festa Campanile
1985 : La donna delle meraviglie d’Alberto Bevilacqua
1986 : Le Maître de la camorra (Il camorrista) de Giuseppe Tornatore
1986 : Champagne amer ou La Mémoire tatouée, de Ridha Béhi et Henri Vart
1985 : Figlio mio, infinitamente caro... de Valentino Orsini
1987 : Contrôle (Il giorno prima) de Giuliano Montaldo
1988 : Don Bosco (Don Bosco) de Leandro Castellani
1989 : Passe-passe (Quicker Than the Eye) de Nicolas Gessner
1989 : Road House (Road House) de Rowdy Herrington
1990 : Au-delà de l'océan (Oltre l'oceano) de Ben Gazzara
1991 : Per sempre de Walter Hugo Khouri
1992 : Les Gens d’en face (Los de enfrente) de Jesús Garay
1994 : Sherwood's Travels de Ron Coswell et Steve Miner
1994 : Néfertiti, la fille du soleil (Nefertiti, figlia del sole) de Guy Gilles
1994 : Les hirondelles ne meurent pas à Jérusalem de Ridha Béhi
1995 : Banditi de Stefano Mignucci
1996 : Scene of the Crime de Terence H. Winkless
1996 : Una Donna in fuga de Roberto Rocco
1996 : Zone limite (The Zone) de Barry Zetlin
1997 : Vicious Circles de Sandy Whitelaw (en)
1997 : Farmer & Chase de Michael Seitzman (en)
1997 : Haute Trahison (Shadow Conspiracy) de George Pan Cosmatos
1997 : Stag de Gavin Widling
1997 : La Prisonnière espagnole (The Spanish Prisoner) de David Mamet
1998 : Valentine's Day de Duane Clark
1998 : Shark in a Bottle de Mark Anthony Little
1998 : Too Tired to Die de Wonsuk Chin
1998 : Buffalo '66 (Buffolo ’66) de Vincent Gallo
1998 : The Big Lebowski (The Big Lebowski) de Joel Coen
1998 : Happiness (Happiness) de Todd Solondz
1998 : Illuminata de John Turturro
1999 : Paradise Cove de Robert Clapsadle
1999 : Summer of Sam (Summer of Sam) de Spike Lee
1999 : Thomas Crown (The Thomas Crown Affair) de John McTiernan
1999 : Jack of Hearts de Serge Rodnunsky (en)
2000 : Home Sweet Hoboken de Yoshifumi Hosoya
2000 : Poor Liza de Slava Tsukerman (en)
2000 : Blue Moon de John A. Gallagher
2000 : Fantômes d’amour (Believe) de Robert Tinnell
2000 : Very Mean Men (en) de Tony Vitale
2000 : Undertaker's Paradise de Matthias X. Oberg
2000 : La Liste (The List) de Sylvain Guy
2001 : Nella terra di nessuno de Gianfranco Giagni
2002 : Schubert de Jorge Castillo
2003 : L'Ospite segreto de Paolo Modugno
2003 : Dogville (Dogville) de Lars von Trier
2005 : The Shore (The Shore) de Dionysius Zervos
2005 : Bonjour Michel d’Arcangelo Bonaccorso
2005 : Paris, je t'aime, « Quartier latin » de Gérard Depardieu et Frédéric Auburtin
2008 : Looking for Palladin d’Andrzej Krakowski (en)
2008 : Eve de Natalie Portman (cm)
2009 : Holy Money de Maxime Alexandre
2010 : 13 de Gela Babluani
2010 : Christopher Roth de Maxime Alexandre
2011 : Chez Gino de Samuel Benchetrit

Télévision :
1961 : Cry Vengeance! de Franklin J. Schaffner
1964 : A Carol for Another Christmas de Joseph L. Mankiewicz
1965 : Match contre la vie (Run for Your Life) de Richard Benedict
1972 : When Michael Calls de Philip Leacock
1972 : Fireball Forward de Marvin J. Chomsky
1972 : The Family Rico de Paul Wendkos
1972 : Poursuite (Pursuit) de Michael Crichton
1973 : Maneater de Vince Edwards
1974 : QB VII de Tom Gries
1977 : The Death of Richie de Paul Wendkos
1977 : The Trial of Lee Harvey Oswald de David Greene
1982 : A Question of Honor de Jud Taylor
1985 : Un printemps de glace (An Early Frost) de John Erman
1985 : Chaînes conjugales (A Letter to Three Wives) de Larry Elikann
1987 : Les Tueurs de l'autoroute (Police Story: The Freeway Killings) de William A. Graham
1987 : Downpayment on Murder de Waris Hussein
1990 : People Like Us de William Hale
1991 : Mensonges d’amour (Lies Before Kisses) de Lou Antonio
1993 : Blindsided de Thomas Michael Donnelly
1993 : Love, Honor & Obey: The Last Mafia Marriage de John Tiffin Patterson
1994 : Les Gens d’en face de Jesús Garay
1994 : Vies parallèles (Parallel Lives) de Linda Yellen
1994 : Piège conjugal (Fatal Vows: The Alexandra O'Hara Story) de John Power
1995 : Convict Cowboy de Rod Holcomb
1997 : The Notorious 7 de Denney Pierce
1998 : Angelo nero de Roberto Rocco
1998 : Il Tesoro di Damasco de José María Sánchez
1999 : Tre stelle de Pier Francesco Pingitore (mini-série)
2000 : Piovuto dal cielo de José María Sánchez
2000 : Un Bacio nel buio de Roberto Rocco
2001 : La Ballade de Ryan (Brian's Song) de John Gray
2002 : Debby Miller, une fille du New Jersey (Hysterical Blindness) de Mira Nair
2006 : Le Don paisible (Quiet Flows the Don) de Sergueï Bondartchouk
2008 : Meurtres à l'Empire State Building de William Karel


Filmographie de Ben GAZZARA
 
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