Reine du Musical
Malgré sa petite taille et son physique atypique, la petite Judy est remodelée par les studios et triomphe grâce à sa voix dans une prestation scènique pour Le Règne de la Joie de Roy Del Ruth. Elle est choisie pour donner la réplique à Mickey Rooney, le séducteur de poche de la firme pour L’Amour frappe Andy Hardy, longue série de George B. Seitz dans laquelle elle apparaît trois fois. Elle participe à la comédie musicale sur le football Pigskin Parade et devient célèbre grâce à son rôle de Dorothy Gale dans Le magicien d’Oz de Victor Fleming, qui lui vaut un Oscar miniature spécial récompensant sa performance exceptionnelle et propulse Over the Rainbow parmi les plus grands standards de la musique américaine. Avec ses airs de gamines aux grands yeux étonnés, Judy Garland est par la suite l’interprète avec Mickey Rooney de trois films musicaux pleins d’entrain, Place au rythme, En avant la musique et Débuts à Broadway orchestrés par le grand chorégraphe Busby Berkeley. Le duo symbolise une adolescence insouciante au prix d’un travail acharné, composé de tennis, piscine, randonnées et malheureusement de prise d’amphétamines. Elle devient l’adolescente craquante de La danseuse des Follies Ziegfeld de Robert Z. Leonard avec Hedy Lamarr et Lana Turner et de Lily Mars, vedette de Norman Taurog avec Van Heflin dans lesquelles pour la première fois elle porte des toilettes adultes.
La descente infernale
Sous la houlette de son deuxième époux Vincente Minnelli, Judy Garland tourne une romance dramatique sans chansons L’Horloge aux côtés de Robert Walker, une exception dans son début de carrière, puis l’immense succès Le chant du Missouri avec la petite Margaret O’Brien, un numéro de Ziegfeld Follies avec William Powell et Le pirate, comédie musicale pleine de fantaisie avec Gene Kelly. Pendant le tournage de ce dernier film, Judy est placée dans un sanatorium privé pour soigner une dépression nerveuse. Après la guerre, elle enchaîne Parade du printemps de Charles Walters avec Fred Astaire, La pluie qui chante de Richard Whorf et Amour poste restante de Robert Z. Leonard. Mais la santé mentale de la star, aggravée par la prise de barbituriques et d’alcool rend sa présence sur les tournages de plus en plus délicate. Excédée par ses retards et ses changements d’humeur, la MGM décide de se séparer d’elle en 1950.
Le come-back étincelant et la chute
Pour remonter la pente, Judy Garland se produit sur scène en Grande-Bretagne et fait son grand retour dans l’étincelante comédie musicale de George Cukor, Une étoile est née. Poussée par son troisième mari Sidney Luft, la star est éblouissante mais le coût exorbitant de l’entreprise en raison des absences de Judy n’est pas amorti. Judy Garland tourne trois films dans les années soixante, Jugement à Nuremberg de Stanley Kramer, reconstitution historique du procès des bourreaux nazis, Un enfant attend du jeune John Cassavetes avec Burt Lancaster, un drame autour de la maladie mentale des enfants et L’ombre du passé de Ronald Neame tourné en Angleterre avec Dirk Bogarde. Mais Judy Garland n’est plus que l’ombre d’elle-même. Sa vie personnelle n’est guère plus encourageante. Elle s’est mariée cinq fois avec David Rose, de 1941 à 1944, Vincente Minnelli de 1945 à 1951 (père de la chanteuse Liza), Sidney Luft de 1952 à 1965 (père de Lorna et Joey), Mark Herron de 1965 à 1969 et brièvement avec Mickey Deans de mars 1969 à son décès. Le 21 juin 1969, Judy Garland est retrouvée morte dans les toilettes de sa maison louée à Londres. Officiellement, la cause du décès est une surdose de barbituriques mais les excès en tout genre avaient depuis longtemps fait ses ravages.
FILMOGRAPHIE :
Avec George Cukor
1936 : Le Kiosque à Musique (Every Sunday) de Felix X. Feist (cm)
1936 : Parade du football (Pigskin Parade) de David Butler
1937 : Le Règne de la joie (Broadway melody of 1938) de Roy Del Ruth
1937 : Le Jockey rouge (Thoroughbreds Don't Cry) d'Alfred E. Green
1937 : Tout le Monde chante (Everybody Sing) d'Edwin L. Marin
1938 : Surprise Camping (Listen, Darling) d'Edwin L. Marin
1938 : L'amour frappe André Hardy (Love Finds Andy Hardy) de George B. Seitz
1939 : Le Magicien d'Oz (The Wizard of Oz) de Victor Fleming
1939 : Place au rythme (Babes in Arms) de Busby Berkeley
1940 : En avant la musique (Strike up the band) de Busby Berkeley
1940 : La petite Nellie Kelly (Little Nellie Kelly) de Norman Taurog
1940 : André Hardy va dans le monde (Andy Hardy meets debutante) de George B. Seitz
1941 : La Danseuse des Folies Ziegfeld (Ziegfeld Girl) de Robert Z. Leonard
1941 : La vie commence pour André Hardy (Life Begins For Andy Hardy) de George B. Seitz
1941 : Débuts à Broadway (Babes on broadway) de Busby Berkeley
1942 : Pour moi et ma mie (For Me and My Gal) de Busby Berkeley
1943 : Lily Mars vedette (Presenting Lily Mars) de Norman Taurog
1943 : Girl Crazy (Girl Crazy) de Norman Taurog et Busby Berkeley
1943 : La Parade aux étoiles (Thousands cheer) de George Sidney
1944 : Le Chant du Missouri (Meet Me in St. Louis) de Vincente Minnelli
1945 : L'Horloge (The Clock) de Vincente Minnelli
1946 : Les Demoiselles Harvey (The Harvey girls) de George Sidney
1946 : Ziegfeld Follies (Ziegfeld Follies) de Vincente Minnelli
1946 : La Pluie qui chante (Till The Clouds Roll By) de Richard Whorf
1948 : Le Pirate (The Pirate) de Vincente Minnelli
1948 : Parade de printemps (Easter Parade) de Charles Walters
1948 : Ma vie est une chanson (Words and music) de Norman Taurog
1949 : Amour poste restante (In the Good Old Summertime) de Robert Z. Leonard
1950 : La Jolie Fermière (Summer Stock) de Charles Walters
1954 : Une étoile est née (A star is born) de George Cukor
1961 : Jugement à Nuremberg (Judgment at Nuremberg) de Stanley Kramer
1963 : Un enfant attend (A child is waiting) de John Cassavetes
1963 : L'Ombre du passé (I Could Go On Singing) de Ronald Neame
1967 : La Vallée des poupées (Valley of the Dolls) de Mark Robson (scènes supprimées)
Filmographie de Judy GARLAND