John GARFIELD
 Acteur américain
Acteur américain de cinéma et de théâtre, John Garfield est réputé pour l'intensité de son jeu dans des rôles de rebelles et d'antihéros, Inoubliable violoniste dans Humoresque et vagabond Frank Chambers dans Le Facteur sonne deux fois, il est dans les années cinquante, l’une des plus célèbres stars victimes du maccarthysme.
John Garfield, de son vrai nom Jacob Julius Garfinkel, est né le 4 mars 1913 à New York. Il y grandit dans un quartier juif pauvre du Lower East Side. Adolescent, sa participation à de nombreuses rixes entre bandes rivales lui vaut la maison de correction, où il s'initie au théâtre et à la boxe. Grâce à une bourse remportée lors d'un concours national d'éloquence sponsorisé par le New York Times, il s'inscrit à l'American Laboratory School, où il prend des leçons d'art dramatique avec Maria Ouspenskaya. Sa nature turbulente le pousse à mener une vie de hobo au début des années 1930.
Le vagabond rebelle
John Garfiield retourne à New York en 1932 et rejoint la prestigieuse troupe du Civic Repertory Theatre, dirigée par Eva Le Gallienne. C'est avec cette compagnie qu'il fait ses débuts à Broadway dans un petit rôle de la pièce Lost Boy de James M. Barrie. En 1934, il intègre le Group Theatre, célèbre troupe fondée par Harold Clurman, Lee Strasberg et Cheryl Crawford. Il est remarqué dans trois pièces de Clifford Odets dont il est la vedette, Waiting for Lefty, Awake and Sing ! et Golden Boy. Son succès l'amène à signer un contrat avec la Warner Bros. Il fait ses débuts au cinéma dans le mélodrame Rêves de jeunesse de Michael Curtiz. Son interprétation troublante d'un jeune musicien cynique lui vaut des critiques élogieuses, une légion d’admiratrices et une nomination aux oscars pour le meilleur second rôle. Au cours des années 1940, Garfield participe à des drames à succès comme Je suis un criminel avec la fameuse bande des Dead End Kids, Saturday's Children, Le Château de l’angoisse, Le Vaisseau fantôme et Tortilla Flat d’après John Steinbeck. Victime d'une légère attaque cardiaque, il est exempté du service militaire durant la Seconde Guerre mondiale. Rétabli, il apparaît dans des films de guerre Air Force d’Howard Hawks, Destination Tokyo, Hollywood Canteen et La Route des Ténèbres, trois films de Delmer Daves.
Un prince du film noir
Malgré un physique assez quelconque, il émane de cet acteur viril et sûr de lui une forte sensualité qui lui permet de décrocher des rôles forts et ambigus. John Garfield acquiert la dimension de héros culte et de star grâce à une série films noirs devenus ds classiques du cinéma. Écarté de l’adaptation de L’Esclave aux mains d’or au profit de William Holden, il se rattrape en apprenant le violon pour son rôle éblouissant auprès de Joan Crawford dans Humoresque. C'est son dernier rôle pour la Warner Bros et aussi, selon l'avis de nombreux critiques, son meilleur rôle. Il atteint des sommets dans le torride Le Facteur sonne toujours deux fois qui l’associe à Lana Turner dans une histoire d'adultère et de vengeance classique. Il incarne le juif Dave Goldman dans Le Mur invisible d’Elia Kazan face à Gregory Peck, un film à l'époque controversé en raison de son traitement très direct du problème de l'antisémitisme. La même année, il incarne son rôle le plus populaire, le boxeur de Sang et or de Robert Rossen qui vaut à son interprète principal une nomination aux oscars pour le meilleur acteur. Il retrouve Joan Crawford dans Femme ou Maîtresse et campe un avocat dans le film noir original, L'Enfer de la corruption d’Abraham Polonsky. Dans Trafic en haute mer, il joue un propriétaire de bateau qui accepte de transporter clandestinement un groupe de Chinois et dans Les Insurgés un activiste américain à Cuba dans les années trente.
Victime de la Chasse aux Sorcières
Mais le monde rentre dans un contexte de la guerre froide particulièrement tendu. Les Etats-Unis, sous l’impulsion du sénateur du Wisconsin Joseph McCarthy, s’imaginent être menacés par une conspiration communiste. En 1951, alors que John Garfield vient de terminer Menace dans la nuit de John Berry, il est accusé, par la commission sénatoriale d’investigation, d’avoir signé une pétition en faveur des dix personnalités inscrites sur une liste noire. Il est interrogé mais refuse de donner le moindre nom. Bien que non communiste, il ne peut cependant pas nier ses sympathies pour les plus défavorisés et les meurtris de la vie. Il sait d’où il vient et de quoi il parle. La chasse aux sorcières finit par avoir raison de lui. Banni des studios, John Garfield sombre dans l’alcoolisme. Il décède prématurément le 20 mai 1952, victime d’une crise cardiaque. Il était marié avec Roberta Siedman depuis 1935 et père de trois enfants. Malgré les calomnies et les humiliations, il va néanmoins devenir une figure légendaire du cinéma hollywoodien.


FILMOGRAPHIE :

Avec Eleanor Parker
1933 : Prologue (Fool Parade) de Lloyd Bacon (figuration)
1938 : Swinging in the Movies de Crane Wilbur (cm)
1938 : Rêves de jeunesse (Four daughters) de Michael Curtiz
1939 : Je suis un criminel (They made me a criminal) de Busby Berkeley
1939 : Blackwell's Island de William C. McGann
1939 : Juarez (Juarez) de William Dieterle
1939 : Filles courageuses (Daughters courageous) de Michael Curtiz
1939 : Jeunesse triomphante (Dust be my destiny) de Lewis Seiler
1939 : Quatre jeunes femmes (Four wives) de Michael Curtiz
1940 : Le Château de l'angoisse (Castle on the Hudson) d’Anatole Litvak
1940 : L’École du Mariage (Saturday's children) de Vincent Sherman
1940 : L’Or noir (Flowing gold) d’Alfred E. Green
1940 : East of the River d’Alfred E. Green
1941 : Le Vaisseau fantôme (The Sea Wolf) de Michael Curtiz
1941 : Out of the fog d’Anatole Litvak
1941 : Dangerous they live de Robert Florey
1942 : Tortilla flat (Tortilla Flat) de Victor Fleming
1943 : Air Force (Air Force) d’Howard Hawks
1943 : Destination Tokyo (Destination Tokyoà de Delmer Daves
1943 : Nid d’espions ou L’Espion d’Hitler (The fallen Sparrow) de Richard Wallace
1943 : Remerciez votre bonne étoile (Thank your lucky Stars) de David Butler
1944 : Entre deux Mondes (Between two Worlds) d’Edward A. Blatt
1944 : Hollywood Canteen (Hollywood Canteen) de Delmer Daves
1945 : La Route des ténèbres (Pride of the marines) de Delmer Daves
1945 : The Horn blows at Midnight de Raoul Walsh
1946 : Humoresque (Humoresque) de Jean Negulesco
1946 : Le facteur sonne toujours deux fois (The Postman Always Rings Twice) de Tay Garnett
1946 : Meurtre au port (Nobody Lives Forever) de Jean Negulesco
1947 : Sang et or (Body and soul) de Robert Rossen
1947 : Le Mur Invisible (Gentleman's Agreement) d’Elia Kazan
1947 : Femme ou maîtresse (Daisy Kenyon) d’Otto Preminger
1948 : L'Enfer de la corruption (Force of Evil) d’Abraham Polonsky
1949 : Les Insurgés (We were strangers) de John Huston
1949 : L'Ange de la haine (Jigsaw) de Fletcher Markle
1950 : La Belle de Paris (Under My Skin) de Jean Negulesco
1950 : Trafic en haute mer (The Breaking point) de Michael Curtiz
1951 : Menace dans la nuit (He ran all the Way) de John Berry


Filmographie de John GARFIELD
 
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