William Clark Gable est né le 1er février 1901 à Cadix dans l’Ohio, de William Henry "Will" Gable, foreur de puits de pétrole et de son épouse Adeline née Hershelman qui meurt alors que l’enfant n’a que dix mois. Le père se remarie avec une certaine Jennie Dunlap qui a élevé cet enfant timide avec une voix forte et lui enseigne le piano et lui donne des cours à la maison. Après le décès de sa belle-mère en 1920, son père s’installe à Portland et travaille dans un grand magasin. Le jeune Clark rejoint la troupe de théâtre, The Red Lantern Players grâce à l’acteur Earl Larimore. Puis en suivant les conseils de Josephine Dillon, la directrice du théâtre de Portland, il améliore la maîtrise de sa voix et son attitude. Il épouse Josephine Dillon, de 15 ans son aînée en 1924 et le couple se rend à Hollywood.
Des débuts difficiles
Le débutant fait de la figuration dans des films muets comme La Veuve joyeuse d’Erich von Stroheim, The Plastic Age avec Clara Bow ou Paradis interdit avec Pola Negri. Il revient sur scène jouer dans What Price Glory. On le décrit alors comme un « jeune, vigoureux et brutalement masculin ». Gable et Dillon se séparent en mars 1929 et le divorce est prononcé l’année suivante. Après son apparition impressionnante dans le bouillonnant et désespéré, Killer Mears, dans The Last Mile au théâtre, Clark Gable campe un méchant mal rasé dans le western The Painted Desert mettant en vedette William Boyd. Passé à la Warner, il incarne un odieux chausseur qui assomme le personnage de Barbara Stanwyck dans Night Nurse et remplace James Cagney dans L’Ennemi public qui le propulse au rang de star. En 1930, il signe pour la MGM et c’est le début d’une décade prodigieuse.
Sous le signe du Lion
Clark Gable occupe un second rôle aussi important que la vedette Wallace Berry dans Hell Divers. Joan Crawford insiste pour l’avoir comme partenaire dans Dance, Fools, Danse. Le duo fonctionne si bien qu’ils se produiront dans sept films parmi lesquels Fascination, Le Tourbillon de la Danse, La Passagère et Le Cargo maudit. Malgré ses oreilles décollées, il apparaît comme le plus grand séducteur de la firme au Lion donnant la réplique aux plus belles stars comme Greta Garbo dans Courtisane, Norma Shearer dans Âmes Libres et La Ronde des Pantins, Jean Harlow dans La Belle de Saïgon, Sa Femme et sa Dactylo et Saratoga, Myrna Loy dans Ennemi public n° 1, Billie Burke dans Souvent femme varie, Constance Bennett dans Chronique mondaine, Rosalind Russell dans La Malle de Singapour, Loretta Young dans L’Appel de la Forêt. Frank Capra lui propose le rôle de Peter Warne, un journaliste à sensation embarqué dans des situations cocasses auprès de l’excentrique héritière Claudette Colbert dans New York Miami. Il obtient pour ce film son seul Oscar en 1935. Il confirme sa popularité avec Les Révoltés du Bounty face à Charles Laughton. Malgré sa réticence à jouer le rôle, Gable est surtout connu pour sa performance dans Autant en emporte le vent où il joue Rhett Butler et ses amours tourmentés avec Scarlett O’Hara (Vivien Leigh). À la ville (ou plutôt dans son ranch), Clark Gable forme le couple le plus glamour avec Carole Lombard épousée en 1939 mais l’actrice périt dans un accident d’avion en 1942. Très affecté, l’acteur prend ses distances avec sa carrière.
Des films mineurs et une vie dissolue
Après la guerre, Clark Gable rompt son contrat avec la MGM. Peu de films rencontrent le succès, peut-être est-il un peu trop âgé pour poursuivre dans le répertoire qui a fait sa gloire. Il tourne Mogambo de John Ford avec Ava Gardner et Grace Kelly, Marchands d’Illusion avec Deborah Kerr, Les Implacables de Raoul Walsh avec Jane Russell et une série de films mineurs (Le Chouchou du Professeur, La vie à belles dents, C’est arrivé à Naples). Clark Gable s’est remarié avec Sylvie Ashley entre 1949 et 1952, puis avec Kay Williams, sa dernière épouse à partir de 1955. Usé prématurément, il finit épuisé le tournage des Désaxés de John Huston auprès de Montgomery Clift et Marilyn Monroe. Il succombe à une crise cardiaque le 16 novembre 1960. En 1998, la fille adoptive de Loretta Young, Judy Lewis révèle qu’elle est le fruit d’une liaison cachée entre sa mère et Clark Gable. La star, surnommé le King, repose au Forest Lawn Memorial Park de Glendale, à côté de sa mère et de Carole Lombard.
FILMOGRAPHIE :
Avec Carole Lombard
1924 : Paradis défendu (Forbidden Paradise) d’Ernst Lubitsch
1925 : The Pacemakers de Wesley Ruggles
1925 : Déclassé de Robert G. Vignola
1925 : The Merry Kiddo de Wesley Ruggles
1925 : What Price Gloria? de Wesley Ruggles
1925 : La Veuve joyeuse (The Merry Widow) d’Erich von Stroheim
1925 : Quand on a vingt ans (The Plastic Age) de Wesley Ruggles
1925 : North Star de Paul Powell
1925 : Ben-Hur (Ben-Hur: A Tale of The Christ) de Fred Niblo
1926 : La Chevauchée de la mort (The Johnstown Flood) d’Irving Cummings
1926 : One Minute to Play de Sam Wood
1930 : Du Barry, Woman of Passion de Sam Taylor
1931 : Le Désert rouge (The Painted Desert) d’Howard Higgin
1931 : The Front Page (The Front Page) de Lewis Milestone
1931 : Quand on est belle (The Easiest Way) de Jack Conway
1931 : La Pente (Dance, Fools, Dance) d’Harry Beaumont
1931 : The Finger Points (John Francis Dillon) de Louis J. Blanco
1931 : Tribunal secret (The Secret Six) de George W. Hill
1931 : La Pécheresse (Laughing Sinners) d’Harry Beaumont
1931 : Âmes libres (A Free Soul) de Clarence Brown
1931 : L'Ange blanc (Night Nurse) de William A. Wellman
1931 : Sporting Blood de Charles Brabin
1931 : La Courtisane (Susan Lenox (Her Fall and Rise) de Robert Z. Leonard
1931 : Fascination (Possessed) de Clarence Brown
1931 : Les Titans du ciel (Hell Divers) de George W. Hill
1932 : Polly of the Circus d’Alfred Santell
1932 : La Belle de Saïgon (Red Dust) de Victor Fleming
1932 : Strange Interlude de Robert Z. Leonard
1932 : Un mauvais garçon (No Man of Her Own) de Wesley Ruggles
1933 : La Sœur blanche (The White Sister) de Victor Fleming
1933 : Dans tes bras (Hold Your Man) de Sam Wood
1933 : Vol de nuit (Night Flight) de Clarence Brown
1933 : Le Tourbillon de la danse (Dancing Lady) de Robert Z. Leonard
1934 : New York-Miami (It Happened One Night) de Frank Capra
1934 : Les Hommes en blanc (Men in White) de Richard Boleslawski
1934 : L'Ennemi public n° 1 (Manhattan Melodrama) de W. S. Van Dyke
1934 : La Passagère (Chained) de Clarence Brown
1934 : Souvent femme varie (Forsaking All Others) de W. S. Van Dyke
1935 : Chronique mondaine (After Office Hours) de Robert Z. Leonard
1935 : L'Appel de la forêt (The Call of the Wild) de William A. Wellman
1935 : La Malle de Singapour (China Seas) de Tay Garnett
1935 : Les Révoltés du Bounty (Mutiny on the Bounty) de Frank Lloyd
1936 : Sa femme et sa secrétaire (Wife vs. Secretary) de Clarence Brown
1936 : San Francisco (San Francisco) de W. S. Van Dyke
1936 : Caïn et Mabel (Cain and Mabel) de Lloyd Bacon
1936 : Loufoque et Cie (Love on the Run) de W. S. Van Dyke
1937 : La Vie privée du tribun (Parnell) de John M. Stahl
1936 : Saratoga (Saratoga) de Jack Conway
1938 : Pilote d'essai (Test Pilot) de Victor Fleming
1938 : Un envoyé très spécial (Too Hot to Handle) de Jack Conway
1939 : La Ronde des pantins (Idiot's Delight) de Clarence Brown
1939 : Autant en emporte le vent (Gone with the Wind) de Victor Fleming
1940 : Le Cargo maudit (Strange Cargo) de Frank Borzage
1940 : La Fièvre du pétrole (Boom Town) de Jack Conway
1940 : Camarade X (Comrade X) de King Vidor
1941 : L'aventure commence à Bombay (They Met in Bombay) de Clarence Brown
1941 : Franc jeu (Honky Tonk) de Jack Conway
1942 : Je te retrouverai (Somewhere I'll Find You) de Wesley Ruggles
1945 : L'Aventure (Adventure) de Victor Fleming
1947 : Marchands d'illusions (The Hucksters) de Jack Conway
1948 : Le Retour (Homecoming) de Mervyn LeRoy
1948 : Tragique Décision (Command Decision) de Sam Wood
1949 : Faites vos jeux (Any Number Can Play) de Mervyn LeRoy
1950 : La Clé sous la porte (Key to the City) de George Sidney
1950 : Pour plaire à sa belle (To Please a Lady) de Clarence Brown
1951 : Au-delà du Missouri (Across the Wide Missouri) de William A. Wellman
1951 : Une vedette disparaît (Calloway Went Thataway) de Melvin Frank et Norman Panama
1952 : L'Étoile du destin (Lone Star) de Vincent Sherman
1953 : Ne me quitte jamais (Never Let Me Go) de Delmer Daves
1953 : Mogambo (Mogambo) de John Ford
1954 : Voyage au-delà des vivants (Betrayed) de Gottfried Reinhardt
1955 : Le Rendez-vous de Hong Kong (Soldier of Fortune) d’Edward Dmytryk
1955 : Les Implacables (The Tall Men) de Raoul Walsh
1956 : Le Roi et Quatre Reines (The King and Four Queens) de Dan Kehoe
1957 : L'Esclave libre (Band of Angels) de Raoul Walsh
1958 : L'Odyssée du sous-marin Nerka (Run Silent, Run Deep) de Robert Wise
1958 : Le Chouchou du professeur (Teacher's Pet) de George Seaton
1959 : La Vie à belles dents (But Not for Me) de Walter Lang
1960 : C'est arrivé à Naples (It Started in Naples) de Melville Shavelson
1961 : Les Désaxés (The Misfits) de John Huston
Filmographie de Clark GABLE