Issu d'une famille de la petite noblesse d'Andorre, il est né d'un père connu sous le nom d'Almeyreda, anarchiste libertaire souvent emprisonné et d'une jeune militante. Son père meurt en 1917 et il est élevé à Montpellier par un ami de son père. Interne au lycée de Millau, il s'en inspirera pour Zéro de Conduite, pamphlet anarchisant, interdit par la censure. Il poursuit ses études à Chartres puis à la Sorbonne. Il travaille à partir de 1926 avec l'éditeur Claude Aveline, épouse Élisabeth Lozinska, dite Lydou et entre à la Franco Film à Nice comme opérateur. Il y entreprend avec Boris Kaufman, l'opérateur de Vertov À Propos de Nice, un moyen métrage documentaire sur la ville de Nice, salué par ses amis de l'avant-garde surréaliste, Germaine Dulac ou Jean Painlevé. Il signe un documentaire sur le champion de natation Jean Taris et réalise enfin Zéro de Conduite, grâce à Jacques-Louis Nounez. Les ennuis de Vigo avec la censure ne découragent pas Nounez qui lui confie la réalisation de L'Atalante avec Michel Simon. Vigo a du mal à finir le film en raison d'une santé chancellante. Ce chef-d'œuvre de poésie, d'insolence et d'humanité connaît un grave échec. Les distributeurs imposent un nouveau montage, le remplacement de la partition de Maurice Jobert par la chanson de Lys Gautis, Le Chaland qui passe qui donne le titre à cette nouvelle version. Vigo, surnommé le Rimbaud du cinéma, meurt après la fin de l'exclusivité du film. L'Atalante, restituée dans sa version et son titre originaux reste un des grands moments du cinéma et l'interprétation de Michel Simon proche du génie. Le prix Jean-Vigo, institué par Claude Aveline en 1950 récompense des films qui se caractérisent par leur indépendance d'esprit et la qualité de leur réalisation.
Jean Vigo est décédé à Paris, le 5 octobre 1934.
FILMOGRAPHIE :
L'ATALANTE
(1934)
1931 :
1933 :
1934 :
TARIS ou LA NATATION, court métrage
ZÉRO DE CONDUITE, moyen métrage
avec Jean Dasté, Delfin, Louis Lefèvre, Robert Le Flem, Louis de Gonzague-Frick
L'ATALANTE
avec Michel Simon, Dita Parlo, Jean Dasté, Gilles Margaritis, René Blech, Pierre Prévert