Il débute comme assistant pendant la guerre de Richard Thorpe pour Deux Filles et un Marin, d'Albert Lewin sur Le Portrait de Dorian Gray et d'Harold Bucquet sur Sans Amour. Réalisateur de deuxième équipe de Le Démon de l'Or de Sylvan S. Simon et Jenny femme marquée de Douglas Sirk, il se voit confier trois films par la Columbia. Il va s'y signaler par un style décontracté, des scénarios extravagants et une mise en scène hommage aux grands cinéastes d'aventure comme Raoul Walsh ou John Huston. SOS Cargo en Flammes, très admiré par Yves Boisset est une suite d'événements invraisemblables dans un bateau. La Cité de l'Épouvante est un thriller typique des années cinquante (on peut y trouver une certaine parenté avec Panique dans la Rue d'Elia Kazan), où un tueur est susceptible de propager la variole à New York. La mise en scène virtuose masque les faiblesses d'un scénario assez ridicule. Les Pirates de Floride multiplie les morceaux de bravoure avec crocodiles sanguinaires, pirates attachants et pin-up sensuelle (Terry Moore, déguisée en garçon). C'est sur ce dernier film que vont s'extasier Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon dans Cinquante ans de cinéma américain. Doit-on pour cela hisser McEvoy au rang des cinéastes culte et génies oubliés ? Cela serait assez exagéré. Mais on peut apprécier le dilettantisme d'un cinéaste qui sait ne pas se prendre au sérieux et qui serait le premier étonné de faire l'objet d'articles d'historiens du cinéma.
Earl McEvoy est décédé à Norwalk (Connecticut), le 26 février 1959.
FILMOGRAPHIE :
LA CITÉ
DE L'ÉPOUVANTE
(1950)
1950 :
1951 :
avec Broderick Crawford, John Ireland, Ellen Drew, Edgar Buchana, Ted De Corsia
LA CITÉ DE L'ÉPOUVANTE (The Killer that stalked New York)
avec Charles Korvin, Evelyn Keyes, William Bishop, Barry Kelley, Lola Albright, Dorothy Malone
LES PIRATES DE LA FLORIDE (The Barefoot Mailman)
avec Robert Cummings, Terry Moore, Jerome Courtland, John Russell, Will Geer, Ellen Corby