Fils d'instituteur, il devient journaliste au lendemain de la première guerre mondiale. Il exprime son pacifisme dans La Bataille, organe de presse de la CGT et son esprit satirique et pamphlétaire dans Le Journal du Peuple et Le Canard enchaîné dont il est un des créateurs. Ses appels à la rebellion et à la désobéissance lui vaudront de multiples arrestations pendant l'Occupation. Commencée en 1932 avec La Dame de chez Maxim's, sa carrière de dialoguiste est des plus brillantes. On lui doit les meilleures réparties de Drôle de Drame (Bizarre, bizarre) et de Hôtel du Nord (Atmosphère) de Marcel Carné. Il s'adapte au classicisme de Maurice Tourneur pour Le Patriote et Robert Siodmak pour Mister Flow et trouve sa pleine mesure dans le pessimisme de Julien Duvivier (Pépé le Moko, Un Carnet de Bal, La Fin du Jour). Il trouve son interprète idéal en Louis Jouvet, son double cinématographique. Dans Entrée des Artistes, l'acteur interpelle des blanchisseurs en leur disant : Vous appellez ça un métier, laver en famille le linge sâle des autres. Ce goût de la formule se fait souvent au détriment de l'action, d'où son relatif échec comme auteur de théâtre (Aveux spontanés, Le petit Navire) et de son unique réalisation, Lady Paname. Cette évocation du music-hall des années folles fait de Jouvet un penseur anarchiste désabusé face à Suzy Delair en danseuse légère. Après l'échec de ce film, Jeanson ne retentera pas l'expérience. Après guerre, il reprend ses activités au Crapouillot et travaille avec Christian-Jaque (Un Revenant, Fanfan la Tulipe, La Tulipe noire), Delannoy (Guinguette, Le Majordome) et bien sûr Duvivier (Pot-Bouille, Marie-Octobre, Le Diable et les dix Commandements). Marié depuis 1928 à l'actrice Marion Delbo, il se remarie en 1967 avec la scénariste et comédienne Claude Marcy.
Henri Jeanson est décédé à Équermauville (Calvados), le 6 novembre 1970.
FILMOGRAPHIE :
LADY PANAME
(1950)
avec Louis Jouvet, Suzy Delair, Henri Guisol, Jane Marken, Raymond Souplex, Pierre Trabaud