Chishu RYU
 Acteur japonais
Chishû Ryû est un monument du cinéma japonais, sa filmographie couvre presque 65 ans, de Rêves de jeunesse, le deuxième film d’Ozu en 1928, au 45e film de la série des Tora san en 1992. Durant cette période il est apparu dans plus de 160 films et environ 70 productions télévisées.
Chishu Ryu est né le 13 mai 1904 dans le village de Tamamizu, dans la région rurale du Kumamoto à Kyushu, la plus méridionale et la plus occidentale des quatre îles du Japon. Son père est le grand prêtre de Raishoji, un temple de l’école de bouddhisme. Ryu fréquente l’école primaire du village et un collège préfectoral avant d’entrer au Département de philosophie et d’éthique indienne de l’Université Toyo pour étudier le bouddhisme. Ses parents espérent qu’il succédera à son père en tant que prêtre de Raishoji, mais Ryu ne le souhaite pas.
Des débuts discrets
En 1925, Chishu Ryu abandonne l’université et s’inscrit à l’académie de théâtre des studios Kamata de la société de production Shochiku. Peu de temps après, son père meurt et Chisu Ryu rentre chez lui pour jouer le rôle de prêtre. Au bout de six mois, cependant, il passe le relais à son frère aîné et retourne à Kamata. Pendant environ dix ans, il est confiné à des emplois accessoires et à des rôles mineurs, souvent non crédités. Au cours de cette période, il participe à quatorze films réalisés par Yasujiro Ozu, commençant par la comédie universitaire Rêves de jeunesse en 1928. Il trouve son premier grand rôle dans Une Auberge à Tokyo d’Ozu, en 1936 et se démarque en tant qu’acteur dans Le fils unique en jouant un professeur raté d’âge mûr malgré le fait qu’il n’a que 32 ans. C’est son rôle décisif et il commence maintenant à jouer un rôle important dans les films d’autres réalisateurs. Il interprète d’abord le rôle principal dans Aogeba totoshi de Torajiro Saito. Son premier rôle principal dans un film d’Ozu remonte à 1942, Il était un père. C’est un autre rôle âgé, celui du père de Shuji Sano, qui n’a que sept ans de moins que lui.
L’acteur fétiche d’Ozu
Chishu Ryu est désormais l’acteur préféré d’Ozu et au final sera apparu dans 52 de ses 54 films. Il a joué un rôle (pas toujours le rôle principal) dans chacun des films d’après-guerre d’Ozu, de Printemps tardif à Fin d’Automne. En 1953, il joue son plus célèbre rôle de personne âgée dans Voyage à Tokyo où il forme un couple touchant avec Chieko Hiashiyama. Il racontera qu’Ozu pouvait refaire les mêmes prises entre 20 et 30 fois, pour éliminer chez ses acteurs toute touche personnelle et ainsi amener ses acteurs à exécuter des gestes d’automates. Ceci semblait convenir à Ryû Chishû puisqu’il se considérait comme un piètre acteur. Il commente sa qualité d’acteur, ainsi : «Comme ma maladresse était bien connue dans la compagnie, lorsque mon tour arrivait sur le plateau, l’équipe éteignait les lumières et s’en allait. Monsieur Ozu et moi restions seuls et il me faisait répéter inlassablement, me donnant toutes sortes de conseils jusqu’à ce que finalement j’arrive plus ou moins à faire ce que l’on attendait de moi. Après chaque tournage, je craignais qu’il ne m’emploie plus jamais mais, à ma grande surprise, il me choisissait pour son film suivant. Je ne saurais trop le remercier de cette considération pour quelqu’un que, je pense, aucun autre metteur en scène n’aurait utilisé.» Ryu est apparu dans plus de 100 films d’autres réalisateurs. Il fait partie des 24 yeux de Kinoshita et joue le rôle du Premier ministre de la guerre, Kantaro Suzuki, dans La journée la plus longue au Japon de Kihachi Okamoto. Il a notamment joué de 1969 à sa mort en 1993 les prêtres bouddhistes bienveillants dans plus de quarante de la très populaire série Tora-san. Il s’auto-parodie dans la comédie Funérailles de Juzo Itami. Le dernier film de Ryu, La jeunesse de Torajiro date de 1992.
Brocardé pour son accent
Chishu Ryu meurt à Tokyo le 16 mars 1993. Toute sa vie, il a gardé l’accent rural du Kumamoto. Cela l’a peut-être handicapé au début de sa carrière, mais c’est devenu une partie de son personnage à l’écran, signe d’authenticité et d’honnêteté simple. Lorsque le chroniqueur Natsuhiko Yamamoto a publié un article délibérément provocateur intitulé «Je ne peux pas supporter Chishu Ryu», dans lequel il a tourné en dérision l’accent de Ryu, la réaction a été furieuse et son magazine, Shukan Shincho, a été inondé de lettres de protestation.


FILMOGRAPHIE :

Avec Shima Iwashita
1928 : Rêves de jeunesse (Wakodo no yume) de Yasujiro Ozu
1928 : Femme perdu (Nyobo funshitsu) de Yasujiro Ozu
1929 : Jours de jeunesse (Gakusei romansu) de Yasujiro Ozu
1930 : J'ai été recalé, mais... (Rakudai wa shita keredo) de Yasujiro Ozu
1930 : L'Épouse de la nuit (Sono yo no tsuma) de Yasujiro Ozu
1932 : Où sont les rêves de jeunesse ? (Seishun no yume ima izuko) de Yasujiro Ozu
1933 : Une femme de Tokyo (Tokyo no onna) de Yasujiro Ozu
1933 : Cœur capricieux (Dekigokoro) de Yasujiro Ozu
1934 : La Rue san fin (Kagiri naki hodo) de MIkio Naruse
1934 : L'Amour d’une mère (Haha o kowazuya) de Yasujiro Ozu
1935 : Le Collège est un endroit agréable (Daigaku yoitoko) de Yasujiro Ozu
1935 : Une Auberge à Tokyo (Tokyo no Yado) de Yasujiro Ozu
1936 : Le Fils unique (Hitori musuko) de Yasujiro Ozu
1936 : Akemi, le nouveau chemin (Shindo : Akemi no maki) d’Heinosuke Gosho
1937 : La Chanson du panier à fleur (Hana-kago no uta) d’Heinosuke Gosho
1940 : L’Histoire du commandant de chars Nishizumi (Nishizumi senshacho-den) de Yoshimura
1941 : La Tour d’introspection (Mikaeri no to) d’Hiroshi Shimizu
1941 : Les Frères et Sœurs Toda (Todake no kyodai) de Yasujiro Ozu
1941 : Le Peigne ou Pour une épingle à cheveux (Kanzashi) d’Hiroshi Shimizu
1942 : Il était un père (Chichi ariki) de Yasujiro Ozu
1944 : L'Armée (Rikugun) de Keisuke Kinoshita
1945 : Les Demoiselles d’Izu (Izu no musumetachi) d’Heinosuke Gosho
1948 : Main dans la main, les enfants (Te o tsunagu kora) d’Hiroshi Inagaki
1947 : Récit d’un propriétaire (Nagaya Shinshiroku) de Yasujiro Ozu
1948 : Une poule dans le vent (Kaze no naka no mendori) de Yasujiro Ozu
1948 : Visage inoubliable (Omokage) d’Heinosuke Gosho
1948 : Une image vivante (Ikiteiru gazo) de Yasuki Chiba
1949 : Printemps tardif (Banshun) de Yasujiro Ozu
1950 : Rêves de printemps (Haru no shio) de Noboru Nakamura
1950 : Les Sœurs Munakata (Munakata shimai) de Yasujiro Ozu
1951 : Carmen revient au pays (Karumen kokyo ni kaeru) de Keisuke Kinoshita
1951 : L'École de la liberté (Jiyu gakko) de Minoru Shibuya
1951 : Été précoce (Bakushu) de Yasujiro Ozu
1951 : Le Plaisir en famille (Waga ya wa tanoshi) de Noboru Nakamura
1951 : Feux d’artifice sur la mer (Umi no hanabi) de Keisuke Kinoshita
1951 : Inochi uruwashi d’Hideo Oba
1952 : Le Goût du riz au thé vert (Ochazuke no aji) de Yasujiro Ozu
1952 : Vagues (Nami) de Noboru Nakamura
1953 : Voyage à Tokyo (Tokyo monogatari) de Yasujiro Ozu
1953 : Lettre d’amour (Koibumi) de Kinuyo Tanaka
1954 : Vingt-quatre prunelles (Nijushi no hitomi) de Keisuke Kinoshita
1955 : La Lune s’est levée (Tsuki wa noborinu) de Kinuyo Tanaka
1955 : Comme une fleur des champs (Nogiku no gotoki kimi nariki) de Keisuke Kinoshita
1956 : Les yeux des enfants (Kodomo no me) de Yoshiro Kawazu
1956 : Printemps précoce (Soshun) de Yasujiro Ozu
1956 : Arachi d’Hiroshi Inagaki
1957 : Le Train bondé (Manin densha) de Kon Ichikawa
1957 : Crépuscule à Tokyo (Tokyo boshoku) de Yasujiro Ozu
1958 : Fleurs d’équinoxe (Higanbana) de Yasujiro Ozu
1958 : L'Homme au pousse-pousse (Muhomatsu no issho) d’Hiroshi Inagaki
1959 : Bonjour (Ohayo) de Yasujiro Ozu
1959 : Le Rêve du printemps (Haru no Yume) de Keisuke Kinoshita
1959 : Herbes flottantes (Ukikusa) de Yasujiro Ozu
1960 : Les salauds dorment en paix (Warui yatsu hodo yoku nemuru) d’Akira Kurosawa
1960 : Filles, épouses et une mère (Musume tsuma haha) de Mikio Naruse
1960 : Les internées de Kampili (Shiroi hada to kiroi taicho) de Manao Horiuchi
1960 : Fin d’automne (Akibiyori) de Yasujiro Ozu
1961 : La Condition de l'homme (Ninjen no joken) de Masaki Kobayashi
1961 : Dernier Caprice (Kohayagawake no aki) de Yasujiro Ozu
1962 : La place de la femme (Onna no za) de Mikio Naruse
1962 : Le Goût du saké (Sanma no aji) de Yasujiro Ozu
1962 : Au paradis des ivrognes (Yopparai tengoku) de Minori Shibuya
1965 : Barberousse (Akahige) d’Akira Kurosawa
1965 : Le radis et la carotte (Daikon to ninjin) de Minori Shibuya
1967 : Le Jour le plus long au Japon (Nippon no ichiban nagai hi) de Kihachi Okamoto
1969 : C’est dur d’être un homme (Otoko wa tsurai yo) de Yoji Yamada
1969 : Maman chérie (Zoku Otoko wa tsurai yo) de Yoji Yamada
1970 : Une Famille (Kazoku) de Yoji Yamada
1970 : Le Grand Amour (Otoko wa tsurai yo: Futen no Tora) d’Azuma Morisaki
1970 : Le Millionnaire (Shin otoko wa tsurai yo) de Shun'ichi Kobayashi
1970 : Tora-san est nostalgique (Otoko wa tsurai yo: Bokyo hen) de Yoji Yamada
1970 : Une famille (Kazoku) de Yoji Yamada : Genzo
1971 : Un air de candeur (Otoko wa tsurai yo: Junjo hen) de Yoji Yamada
1971 : Le Bon Samaritain (Otoko wa tsurai yo: Funto hen) de Yoji Yamada
1971 : Une vie simple (Otoko wa tsurai yo: Torajiro koiuta) de Yoji Yamada
1972 : Mon cher quartier (Otoko wa tsurai yo: Shibamata bojo) de Yoji Yamada
1972 : Rêve éveillé (Otoko wa tsurai yo: Torajiro yumemakura) de Yoji Yamada
1973 : Élégie du vagabondage (Otoko wa tsurai yo: Torajiro wasurenagusa) de Yoji Yamada
1973 : Mon Torajirô à moi (Otoko wa tsurai yo: Watashi no tora-san) de Yoji Yamada
1974 : La Maladie d’amour (Otoko wa tsurai yo: Torajiro koiyatsure) de Yoji Yamada
1974 : Le Vase de sable (Suna no utsuwa) de Yoshitaro Nomura
1974 : Les Affres de la paternité (Otoko wa tsurai yo: Torajiro komoriuta) de Yoji Yamada
1975 : Un parapluie pour deux (Otoko wa tsurai yo: Torajiro aiaigasa) de Yoji Yamada
1975 : Intellectuellement vôtre (Otoko wa tsurai yo: Katsushika risshihen) de Yoji Yamada
1976 : La Libellule rouge (Otoko wa tsurai yo: Torajiro yuyake koyake) de Yoji Yamada
1976 : Pur est le cœur du poète (Otoko wa tsurai yo: Torajiro junjo shishu) de Yoji Yamada
1977 : Mon Seigneur ! (Otoko wa tsurai yo: Torajiro to tonosama) de Yoji Yamada
1977 : L'Entremetteur (Otoko wa tsurai yo: Torajiro ganbare!) de Yoji Yamada
1978 : Elle court, elle court la rumeur (Otoko wa tsurai yo: Uwasa no Torajiro) de Yoji Yamada
1979 : Tora-san ange gardien (Otoko wa tsurai yo: Tonderu Torajiro) de Yoji Yamada
1979 : L'Américain (Otoko wa tsurai yo: Torajiro haru no yume) de Yoji Yamada
1980 : Okinawa mon amour (Otoko wa tsurai yo: Torajiro haibisukasu no hana) de Yoji Yamada
1980 : Un drôle de père (Otoko wa tsurai yo: Torajiro kamome uta) de Yoji Yamada
1981 : Tora-san et la geisha (Otoko wa tsurai yo: Naniwa no koino Torajiro) de Yoji Yamada
1981 : La Promesse (Otoko wa tsurai yo: Torajiro kamifusen) de Yoji Yamada
1982 : L'Indécis (Otoko wa tsurai yo: Torajiro ajisai no koi) de Yoji Yamada
1982 : Kaikyo de Shiro Moritani
1982 : Le Conseiller (Otoko wa tsurai yo: Hana mo arashi mo Torajiro) de Yoji Yamada
1983 : La Chanteuse (Otoko wa tsurai yo: Tabi to onna to Torajiro) de Yoji Yamada
1983 : Priez pour nous Tora-san (Otoko wa tsurai yo: Kuchibue o fuku Torajiro) de Yoji Yamada
1984 : Funérailles (The Funeral/Ososhiki) de Juzo Itami
1984 : Marions-les (Otoko wa tsurai yo: Yogiri ni musebu Torajiro) de Yoji Yamada
1984 : Amour interdit (Otoko wa tsurai yo: Torajiro shinjitsu ichiro) de Yoji Yamada
1985 : Tokyo-Ga de Wim Wenders
1985 : Le Cœur sur la main (Otoko wa tsurai yo: Torajiro ren'aijuku) de Yoji Yamada
1985 : L'Institutrice (Otoko wa tsurai yo: Shibamata yori ai o komete) de Yoji Yamada
1986 : L'Oiseau bleu du bonheur (Otoko wa tsurai yo: Shiawase no aoi tori) de Yoji Yamada
1986 : Kokushi muso de Nobuhiko Hosaka
1987 : En route pour Hokkaido ! (Otoko wa tsurai yo: Shiretoko bojo) de Yoji Yamada
1987 : Il était une fois Tora-san (Otoko wa tsurai yo: Torajiro monogatari) de Yoji Yamada
1988 : Quelle salade ! (Otoko wa tsurai yo: Torajiro sarada kinenbi) de Yoji Yamada
1989 : Rêves (Yume) d’Akira Kurosawa
1989 : Détour par Vienne (Otoko wa tsurai yo: Torajiro kokoro no tabiji) de Yoji Yamada
1989 : Mon oncle (Otoko wa tsurai yo: Boku no ojisan) de Yoji Yamada
1990 : Les Vacances de Tora-san (Otoko wa tsurai yo: Torajiro no kyujitsu) de Yoji Yamada
1991 : Jusqu'au bout du monde (Bis ans Ende der Welt) de Wim Wenders
1991 : La Confession (Otoko wa tsurai yo: Torajiro no kokuhaku) de Yoji Yamada
1992 : La Mousse lumineuse (Hikarigoke) de Kei Kumai
1992 : C’est dur d’être Tora-San (Otoko wa tsurai yo: Torajiro no seishun) de Yoji Yamada


Filmographie de Chishu RYU
 
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