Masayuki MORI
 Acteur japonais
Masayuki Mori doit sa popularité à ses traits de visage intelligents et expressifs, et à sa présence unique qui inclut mélancolie et élégance. Masayuki Mori fut l’un des derniers acteurs raffinés, hautement professionnels, pratiquement disparus au Japon. Grande vedette auprès de Toshiro Mifune, Hideko Takamine ou Machiko Kyo, il est l’un des principaux acteurs de l’âge d’or du cinéma japonais.
De son vrai nom, Yukimitsu Arishima, Masayuki Mori voit le jour le 13 janvier 1911 à Sapporo. Fils aîné de trois garçons du romancier Takeo Arishima, alors enseignant à Sapporo, et de Yasuko, fille du baron Kamio Mitsuomi, général de l’armée, il est élevé par son oncle Ikuma Arishima après les décès de sa mère de la tuberculose en 1916 et de son père qui se donne la mort en 1923. Il suit sa scolarité à l’école élémentaire de Seijo, dont il sort diplômé en 1931 et entame des études de lettres, de philosophie et d’histoire de l’art qu’il abandonne pour se lancer dans une carrière d’acteur de théâtre en 1934. Mais de santé fragile, le jeune homme qui a adopté le pseudonyme de Masayuki Mori tarde à trouver le succès et gravit lentement les marches de la renommée. Il entre en 1942 sous contrat à la Toho, où il devient l’un des grands interprètes d’Akira Kurosawa avec La nouvelle Légende du grand judo et Les Hommes qui marchent sur la queue du tigre, tout en poursuivant une carrière théâtrale cahotique. En 1947, il incarne le fils aîné de la famille déchue dans Le Bal chez la famille Anjo de Kozaburo Yoshimura.
La puissance et l'intensité des plus grands
Masayuki Mori trouve ses plus grands rôles avec le maître du cinéma japonais Akira Kurosawa en jouant le mari, figure revisitée et complexe du samouraï dans Rashômon auprès de Toshiro Mifune et Machiko Kyo et le rôle principal dans l’adaptation de L’Idiot d’après Dostoïevski. Son raffinement en opposition avec la sauvagerie de Toshiro Mifune fonctionne à merveille. Il tourne parallèlement, sous la direction de Kenji Mizoguchi dans La Dame de Musashino, Les Contes de la lune vague après la pluie et L’Impératrice Yang-Kwei-Fei. Il atteint l’apogée de sa carrière dans les années cinquante avec Le pauvre cœur des hommes de Kon Ichikawa, Une femme indomptable, Nuages flottants et Quand une femme descend l’escalier de Mikio Naruse auprès de la vedette fétiche du réalisateur Hideko Takamine, Élégie du nord d’Heinosuke Gosho, le puissant drame Pêcheurs de crabes de So Yamamura, Les Tambours de la nuit et Les Contes cruels du Bushido de Takeshi Imai, Tendre et Folle Adolescence de Kon Ichikawa jusqu’à Des jours et des mois de Noboru Nakamura. Il monte sur scène fréquemment dans les années cinquante pour les compagnies Shinpa et Toho Gendai-geki. Petit mais élégant et puissant en raison de sa bonne éducation et de son intelligence, l’acteur n’hésite pas à se vieillir sur scène comme au cinéma dans Les Salauds dorment en paix d’Akira Kurosawa où il arbore une chevelure blanche. Séducteur, il a la réputation d’être l’acteur qui fait le plus briller les actrices. Une impression sans doute confirmée dans sa vie.
Incurable séducteur
En mars 1938, Masayuki Mori se lie avec l’actrice Setsuko Horikoshi lors d’une audition et l’épouse l’année suivante. De leur union naît un garçon mais à partir de l’automne 1944, il noue une liaison avec Fumiko Umeka, une actrice de la compagnie Bungakuza. Leur fille Aoi Nakajima deviendra plus tard actrice mais la rupture étant consommée, Mori ne reconnaîtra sa fille qu’à l’âge de seize ans et ne consentira jamais à la revoir. Il se marie avec la danseuse June Yoshida en 1946 qui donne la vie à son deuxième garçon. Mais l’acteur demeure un grand playboy infidèle, cependant attentionné pour sa famille comme le confirmera son fils cadet. Alors qu’il reprend la pièce Onnabashi, il ressent des douleurs nécessitant son hospitalisation d’urgence. Atteint d’un cancer du rectum, il décède à l’hôpital universitaire de Jikai à Tokyo, le 7 octobre 1973. Peu de temps avant, il avait demandé à son deuxième fils d’assister à une répétition pour témoigner de l’aptitude de son père au travail.


FILMOGRAPHIE :

Avec Hideko Takamine
et Mikio Naruse
1942 : La Carte d’une mère (Haha no chizu) de Yasujiro Shimazu
1944 : En avant les escadrons de torpilleurs ! (Raigekitai shutsudo) de Kajiro Yamamoto
1945 : La Nouvelle Légende du grand judo (Zoku Sugata Sanshiro) d’Akira Kurosawa
1945 : Ceux marchèrent sur la queue du tigre (Tora no o o fumu otokotachi) d’Akira Kurosawa
1946 : Ceux qui bâtissent l'avenir (Asu o tsukuru hitobito) d’Akira Kurosawa
1947 : Le Bal de la famille Anjo (Anjo-ke no butokai) de Kozaburo Yoshimura
1948 : Conception (Jutai) de Minoru Shibuya
1948 : Le plus beau jour de ma vie (Waga shogai no kagayakeru hi) de Kozaburo Yoshimura
1948 : La Quatrième Dame (Yoninme no shukujo) de Minoru Shibuya
1949 : La Mauvaise Fille (Furyo shojo) de Mikio Naruse
1949 : Aujourd’hui je suis amoureux (Kyoga ren'ai suru) de Koji Shima
1949 : Goodbye (Guddobai) de Koji Shima
1949 : Un amour insensé (Chijin no ai) de Keigo Kimura
1949 : Le Tambour brisé (Yabure-daiko) de Keisuke Kinoshita
1950 : L’Or du Diable (Ma no ogon) de Senkichi Taniguchi
1950 : Rashomon (Rashomon) d’Akira Kurosawa
1950 : Au bout de la bataille( Senka no hate) de Kozaburo Yoshimura
1950 : Okusama ni goyojin de Noboru Nakamura
1951 : Le Bon Démon (Zen-ma) de Keisuke Kinoshita
1951 : L'Idiot (Hakuchi) d’Akira Kurosawa
1951 : Junpaku no yoru d’Hideo Oba
1951 : La Dame de Musashino (Musashino fujin) de Kenji Mizoguchi
1951 : Tokyo hika de Shigeo Tanaka
1951 : L'Amour volé (Nusumareta koi) de Kon Ichikawa
1952 : Dokuja-to kidan: Joobachi de Shigeo Tanaka
1952 : La Belle et le Voleur (Bijo to tozoku) de Keigo Kimura
1952 : Par ci, par là (Anote konote) de Kon Ichikawa
1953 : Nuée d’oiseaux blancs (Senbazuru) de Kozaburo Yoshimura
1953 : Les Contes de la lune vague après la pluie (Ugetsu monogatori) de Kenji Mizoguchi
1953 : Frère aîné, sœur cadette (Ani imoto) de Mikio Naruse
1953 : Pêcheurs de crabe (Kanikosen) de So Yamamura
1953 : Lettre d’amour (Koibumi) de Kinuyo Tanaka
1954 : Une femme (Aru onna) de Shiro Toyoda
1954 : Le vert compagnon (Midori no nakama) de Kazuo Mori
1954 : Le plaisir du mal (Aku no tanoshisa) de Yasuki Chiba
1955 : Nuages flottants (Ukigumo) de Mikio Naruse
1955 : La fleur du chagrin (Ma-gokoro no hanahiraku) de Yasuki Chiba
1955 : L'Impératrice Yang Kwei-Fei (Yokihi) de Kenji Mizoguchi
1955 : Le Pauvre Cœur des hommes (Kokoro) de Kon Ichikawa
1955 : Romance à Yushima (Onna keizu: Yushima no shiraume) de Teinosuke Kinugasa
1955 : Maternité éternelle (Chibusa yo eien nare) de Kinuyo Tanaka
1956 : Le ballon (Fusen) de Yuzo Kawashima
1956 : Confession amoureuse (Iro zange) de Yutaka Abe
1956 : Ai wa furu hoshi no kanata ni de Buichi Saito
1956 : Ningen gyorai shitsugekisu de Takumi Furukawa
1957 : Une femme indomptable (Arakure) de Mikio Naruse
1957 : Élégie du Nord (Banka) d’Heinosuke Gosho
1957 : La Vie d’aujourd'hui (Kyo no inochi) de Tomotaka Tasaka
1958 : Être une femme (Onna d’Aru koto) de Yuzo Kawashima
1958 : Shiroi akuma de Buichi Saito
1958 : Rumeurs de la nuit (Yoru no tsuzumi) de Tadashi Imai
1959 : Suzukake no sanpomichi d’Hiromichi Horikawa
1959 : Dai san no shikaku de Koreyoshi Kurahara
1959 : Quand j’étais une femme (Onna gokoro) de Seiji Maruyama
1959 : Le Sifflement de Kotan (Kotan no kuchibue) de Mikio Naruse
1960 : Quand une femme monte l'escalier (Onna ga kaidan wo agaru toki) de Mikio Naruse
1960 : Filles, épouses et une mère (Musume tsuma haha) de Mikio Naruse
1960 : Les salauds dorment en paix (Warui yatsu hodo yoku nemuru) d’Akira Kurosawa
1960 : Gametsui yatsu de Yasuki Chiba
1960 : Tendre et folle adolescence ( Ototo) de Kon Ichikawa
1961 : Comme épouse et comme femme (Tsuma to shite onna to shite) de Mikio Naruse
1961 : Avec amour et flamme (Ai to honoho to) d’Eizo Sugawa
1961 : Médaille pour une femme (Onna no kunsho) de Kozaburo Yoshimura
1961 : Shamisen to otobai de Masahiro Shinoda
1961 : La Femme qui se maquille la nuit (Onna wa yoru kessho suru) de Yoshio Inoue
1963 : Contes cruels du Bushido (Bushido zankoku monogatari) de Tadashi Imai
1963 : Seul sur l'océan Pacifique (Taiheiyo hitori-botchi) de Kon Ichikawa
1963 : La Mer étincelante (Hikaru umi) de Ko Nakahira
1964 : Otoko girai de Ryo Kinoshita
1964 : Kikyo de Katsumi Nishikawa
1968 : Haruranman de Yasuki Chiba
1968 : C’est parfait (Kamo to negi) de Senkichi Taniguchi
1968 : Isoroku Yamamoto (Rengo kantai shirei chokan: Yamamoto Isoroku) de Seiji Maruyama
1968 : Tireur d’élite (Sogeki) d'Hiromichi Horikawa
1969 : Des jours et des mois (Hi mo tsuki mo) de Noboru Nakamura
1969 : À la marine (A kaigun) de Mitsuo Murayama
1970 : La Légende de Zatoïchi (Zatoichi abare-himatsuri) de Kenji Misumi
1972 : Ken to hana de Toshio Masuda


Filmographie de Masayuki MORI
 
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