Dolores DEL RIO
 Actrice mexicaine
Dolores Del Rio est considérée comme l’actrice la plus représentative et la plus renommée au niveau international du cinéma mexicain. Star du muet, elle a su après la deuxième guerre mondiale porter haut les couleurs d’un cinéma illustré par Emilio Fernandez aux côtés de ses amis Pedro Armendariz et Maria Felix.
Dolores Del Rio, de son vrai nom Maria Dolores Lopez-Negrete voit le jour à Durango, le 3 août 1905. Son père est directeur de banque et sa mère cousine du président Madero assure la prospérité de la famille. Mais cette famille fortunée perd tous ses biens pendant la Révolution mexicaine. Cousine du comédien Ramon Novarro, Dolores voit rapidement dans la nouvelle Babylone du cinéma, l’occasion de retrouver son train de vie d’antan. Elle épouse l’avocat Jaime Martinez del Rio en 1921 et se rend aux États-Unis. Divorcée en 1928, elle conserve son patronyme d’épouse comme nom d’actrice. Elle tient un second rôle dans Joanna d’Edwin Carewe en 1925 mais accède dès l’année suivante au rang de star avec What Price Glory de Raoul Walsh. Admirée comme une des plus femmes de l’écran, elle s’épanouit jusqu’à la fin des années vingt en interprétant Résurrection, Les Amours de Carmen, La Piste de 98, Ramona, The Red Dance ou Evangeline.
Belle exotique
Après l’avènement du parlant, elle conserve son rang de vedette mais on fait désormais moins appel à ses ressources d’actrice et on lui offre principalement des rôles exotiques ou décoratifs. On peut alors la voir, notamment, dans The Bad One de George Fitzmaurice, L’Oiseau de Paradis de King Vidor avec Joel McCrea, Flying Down to Rio, Madame Du Barry de William Dieterle, In Caliente avec Pat O’Brien, Wonder Bar avec Al Jolson et I Live for Love de Busby Berkeley. Dès la seconde moitié des années 30, son étoile pâlit peu à peu et des films comme Le danger d’aimer de Thornton Freeland, réalisé en Angleterre, Amour d’Espionne ou encore The Man from Dakota de Leslie Fenton ne sont pas en capacité de donner un second souffle à sa carrière. De plus, en 1934, Dolores del Río est victime d’une chasse aux sorcières menée contre les rouges à Hollywood. Avec James Cagney, Ramón Novarro et Lupe Vélez, dont elle écrasait les plates-bandes en tant que bomba latina, elle est accusée de promouvoir le communisme en Californie, ce qui aura des conséquences sur sa carrière. Elle est congédiée de Viva Villa qu’elle juge anti-mexicain et remplacée par Fay Wray. Dolores est classée dans les box-office comme poisons aux côtés de Greta Garbo, Marlene Dietrich, Mae West, Katharine Hepburn et Joan Crawford. Après le tournage de Voyage au pays de la peur, qui lui donne comme partenaire Orson Welles, avec qui elle est alors intimement liée, elle retourne dans son pays natal.
L’âge d’or mexicain
Elle revient alors à l’avant-plan et devient immédiatement une des reines du cinéma mexicain, qui lui réserve une place de choix en son sein. Les films poétiques d’Emilio Fernandez la placent comme véritable icône d’un cinéma passionné, ponctués de succès comme Flor Silvestre, Bugambilla, Maria Candelaria ou La Mal aimée. D’autres grands cinéastes mexicains emboîtent le pas comme Fernando De Fuentes (La Jungle en Feu), Roberto Gavaldon (Double Destinée, La Maison de l’amour perdu), Ismael Rodriguez (La Cucaracha), Alejandro Galindo (Doña Perfecta).
Actrice fordienne
Des portraits tragiques qui lui permettent de s’illustrer à nouveau dans deux films de John Ford, Dieu est mort et Les Cheyennes mais aussi de donner la réplique à Elvis Presley dans Les Rôdeurs de la Plaine de Don Siegel. Elle fait sa dernière apparition dans Les Enfants de Sanchez aux côtés de deux monstres sacrés locaux, Anthony Quinn et Katy Jurado. Dolores Del Rio a épousé en 1930 le directeur artistique attitré de la MGM, Cedric Gibbons jusqu’en 1941. Elle convole une dernière fois avec Lewis Riley qui sera à ses côtés jusqu’à la fin de sa vie, le 11 avril 1983 où elle succombe à une affection hépatique à Newport Beach. Son corps est inhumé dans le cimetière Panteon de Dolores à Mexico. Un deuil national est décrété.


FILMOGRAPHIE :

Avec Cedric Gibbons
1925 : Joanna (Joanna) d’Edwin Carewe
1926 : High Steppers d’Edwin Carewe
1926 : Pals First d'Edwin Carewe
1926 : Au service de la gloire (What Price Glory ?) de Raoul Walsh
1927 : Résurrection (Resurrection) d’ Edwin Carewe
1927 : Carmen (The Loves of Carmen) de Raoul Walsh
1928 : La Piste de 98 (The Trail of '98) de Clarence Brown
1928 : La Danse rouge (The Red Dance) de Raoul Walsh
1928 : Ramona (Ramona) d’Edwin Carewe
1928 : Vengeance (Revenge) d'Edwin Carewe
1929 : Evangeline (Evangelina) d’Edwin Carewe
1929 : Chäteaux de Sable (No other Woman) de Lou Tellegen
1930 : The Bad One de George Fitzmaurice
1932 : Girl of the Rio d’Herbert Brenon
1932 : L'Oiseau de paradis (Bird of Paradise) de King Vidor
1933 : Carioca (Flying Down to Rio) de Thornton Freeland
1934 : Wonder Bar (Wonder Bar) de Lloyd Bacon et Busby Berkeley
1934 : Madame du Barry (Madame du Barry) de William Dieterle
1935 : A Caliente (In Caliente) de Lloyd Bacon
1935 : Je vis pour aimer (I Live for Love) de Busby Berkeley
1935 : La Veuve de Monte-Carlo (The Widow from Monte Carlo) de Arthur Greville Collins
1936 : Le Danger d'aimer (Accused) de Thornton Freeland
1937 : La Danseuse de San Diego (The Devil's Playground) d'Erle C. Kenton
1937 : Amour d'espionne (Lancer Spy) , de Gregory Ratoff
1938 : Concession Internationale (International Settlement) d’Eugene Forde
1940 : L'Homme du Dakota (The Man from Dakota) de Leslie Fenton
1943 : L'Ouragan (Flor silvestre) d'Emilio Fernández
1943 : Voyage au pays de la peur (Journey Into Fear) de Norman Foster et Orson Welles
1944 : María Candelaria (Maria Candelaria) d'Emilio Fernández
1945 : Les Abandonnées (Los Abandonadas) d'Emilio Fernández
1945 : Bugambilla, amour maudit (Bugambilla) d'Emilio Fernández
1945 : La Jungle en feu (La selva de fuego) de Fernando de Fuentes
1946 : Double Destinée (La otra) de Roberto Gavaldón
1947 : Dieu est mort (The Fugitive) de John Ford
1948 : Historia de una mala mujer de Luis Saslavsky
1949 : La Mal aimée (La Malquerida) d’Emilio Fernández
1950 : La Maison de l'amour perdu (La casa chica) de Roberto Gavaldón
1951 : Deseada de Roberto Gavaldón
1951 : Doña Perfecta d’Alejandro Galindo
1953 : L'Enfant et le Brouillard (El niño y la niebla) de Roberto Gavaldón
1953 : Reportage (Reportaje) d’Emilio Fernandez
1953 : Señora Ama de Julio Bracho
1958 : Adónde van nuestros hijos? de Benito Alazraki
1959 : La cucaracha (La cucaracha) d'Ismael Rodríguez
1960 : Les Rôdeurs de la plaine (Flaming Star) de Don Siegel
1962 : El pecado de una madre d’Alfonso Corona Blake
1964 : Les Cheyennes (Cheyenne Autumn) de John Ford
1966 : La dama del alba de Francisco Rovira Beleta
1966 : Casa de mujeres de Julián Soler
1967 : La Belle et le Cavalier (C'era una volta…) de Francesco Rosi
1978 : Les Enfants de Sanchez (The Children of Sanchez) d’Hall Bartlett


Filmographie de Dolores DEL RIO
 
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