Gian Maria VOLONTÉ
 Acteur italien
Gian Maria Volonté, c'est d'abord un regard d'homme intelligent. Cela n'abonde pas, en fait, sur l'écran comme à la ville. Et puis il choisit ses rôles, n'accepte pas n'importe quoi car il a de la société une vision précise. Il estime qu'il a des devoirs vis-à-vis du public et d'abord de son peuple. Il s'attache avant tout au contenu.
Gian Maria Volonté est né à Milan le 9 avril 1933. Fils de Mario Volonté officier fasciste de la province de Varese et de Carolina Bianchi qui appartient à une riche famille d’industriels, il grandit dans un milieu aisé à Turin auprès de son jeune frère Claudio qui sera également acteur. Tournant le dos à son milieu, il s’installe à Rome pour se former à l' Académie nationale d'art dramatique Silvio D'Amico dont il sort diplômé en 1957.
Un cinéma citoyen
Gian Maria Volonté interprète Calderon, Shakespeare ou Goldoni au théâtre et fait ses débuts en 1960 dans Sous dix Drapeaux de Duilio Coletti. Le visage dur et la corpulence imposante, l’acteur enchaîne les films de divertissements pour des raisons alimentaires. On le voit ainsi dans des westerns spaghetti sous le pseudonyme de Johnny Wells comme Pour une poignée de dollars, Et pour quelques dollars de plus, Lutring, réveille-toi et tue ou El Chuncho de Damiano Damiani opposé à Klaus Kinski. Mais très vite, il s’intéresse à des sujets politiques et sociaux et après un petit rôle dans La Fille à la valise de Valerio Zurlini, il apparaît dans Un Homme à brûler des frères Taviani en syndicaliste paysan et Le Terroriste de Gianfranco De Bosio auprès d’Anouk Aimée. En Italie et dans une grande partie de l'Europe, Gian Maria Volonté se fait remarquer pour ses rôles de personnages mémorables mais névrotiques dans des drames sociaux de grande envergure illustrant les mouvements politiques et sociaux de la société italienne et européenne dans les années 1960 et 1970. Il définit son personnage de citoyen engagé et volontaire dans plusieurs réalisations d’Elio Petri qui marquent sa carrière comme À chacun son dû avec Irene Papas, Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon avec Florinda Bolkan, La Classe ouvrière va au paradis avec Mariangela Melato et Todo modo avec Michel Piccoli. En 1972, s’il n’obtient pas le prix d’interprétation à Cannes, il est la tête d’affiche de La Classe ouvrière va au paradis et L’Affaire Mattei de Francesco Rosi qui se partagent la Palme d’or.
La conscience d'un peuple
Sa réputation d’acteur intellectuel engagé à gauche est confirmée dans Bandits à Milan de Carlo Lizzani, Les Hommes contre de Francesco Rossi, Sacco et Vanzetti de Giuliano Montaldo, Viol en première page de Marco Bellocchio, L’Attentat d’Yves Boisset ou Opération Ogro de Gillo Pontecorvo. Il est également reconnu pour ses performances dans Le Cercle rouge de Jean-Pierre Melville, Lucky Luciano de Rosi, Le Soupçon de Francesco Maselli avec Annie Girardot et Le Christ s’est arrêté à Eboli de Francesco Rosi. Véritable institution du cinéma transalpin, Gian Maria Volonté collectionne les récompenses, prix d’interprétation à Cannes pour La Mort de Mario Ricci de Claude Goretta, Ours d’argent à Berlin pour L’Affaire Aldo Moro de Giuseppe Ferrara, Ruban d’Argent pour L’Œuvre au noir d’André Delvaux, adapté du roman de Marguerite Yourcenar et David di Donatello du meilleur acteur pour Portes ouvertes de Gianni Amelio. En 1991, le jury lui décerne un Lion d'or pour l'ensemble de sa carrière.
Militant à la ville et à l'écran
Gian Maria Volonté était un fervent militant politique proche du communisme. Il partage la vie de l'actrice italienne et députée du Parti communiste italien Carla Gravina pendant près de 10 ans après leur rencontre au théâtre dans Roméo et Juliette qu’il mettait en scène. Le couple a une fille Giovanna Gravina, née au début des années 1960. À partir de 1977 il est le compagnon de l’actrice Angelica Ippolito jusqu'à sa mort. Gian Maria Volonté connaît des problèmes cardiaques depuis les années 1980. Alors qu’il tourne en Grèce, à Florina, Le Regard d’Ulysse de Theo Angelopoulos, l’acteur succombe à une crise cardiaque à l'âge de 61 ans le 6 décembre 1994. C’est Erland Josephson qui reprend son rôle. Le grand comédien repose selon ses souhaits, dans un petit cimetière de l’île sarde de La Maddalena.


FILMOGRAPHIE :

Avec Yves Boisset
1960 : Sous dix drapeaux (Sotto dieci bandiere) de Duilio Coletti
1960 : La Fille à la valise (La ragazza con la valigia) de Valerio Zurlini
1961 : L'Atlantide (Antinea, l'amante della città sepolta) de Giuseppe Masini et Edgar G. Ulmer
1961 : Hercule à la conquête de l'Atlantide (Ercole alla conquista di Atlantide) de V. Cottafavi
1961 : À cheval sur le tigre (A cavallo della tigre) de Luigi Comencini
1962 : Un homme à brûler (Un uomo da bruciare) des frères Taviani et Valentino Orsini
1962 : La Bataille de Naples (Le quattro giornate di Napoli) de Nanni Loy
1963 : Le Terroriste (Il terrorista) de Gianfranco De Bosio
1963 : Le Péché (Noche de verano) de Jorge Grau
1964 : Le Cocu magnifique (Il magnifico cornuto) d'Antonio Pietrangeli
1964 : Pour une poignée de dollars (Per un pugno di dollari) de Sergio Leone
1965 : Les Saisons de notre amour (Le stagioni del nostro amore) de Florestano Vancini
1965 : Et pour quelques dollars de plus (Per qualche dollaro in più) de Sergio Leone
1966 : Lutring... réveille-toi et meurs (Svegliati e uccidi) de Carlo Lizzani
1966 : La Sorcière amoureuse (La strega in amore) de Damiano Damiani
1966 : L'Armée Brancaleone (L'armata Brancaleone) de Mario Monicelli
1966 : Het gangstermeisje de Frans Weisz
1967 : I sette fratelli Cervi de Gianni Puccini
1967 : El Chuncho (¿Quien sabe?) de Damiano Damiani
1967 : À chacun son dû (A ciascuno il suo) d'Elio Petri
1967 : Le Dernier Face à face (Faccia a faccia) de Sergio Sollima
1968 : Bandits à Milan (Banditi a Milano) de Carlo Lizzani
1968 : Un corps, une nuit (Summit) de Giorgio Bontempi
1969 : Sous le signe du scorpion (Sotto il segno dello scorpione) de Paolo et Vittorio Taviani
1969 : La Maîtresse de Gramigna (L'amante di Gramigna) de Carlo Lizzani
1970 : Les Hommes contre (Uomini contro) de Francesco Rosi
1970 : Le Vent d'est de Jean-Luc Godard
1970 : Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (Indagine su un cittadino) d'E. Petri
1970 : Le Cercle rouge de Jean-Pierre Melville
1971 : La classe ouvrière va au paradis (La classe operaia va in paradiso) d'Elio Petri
1971 : Sacco et Vanzetti (Sacco e Vanzetti) de Giuliano Montaldo
1972 : 12 décembre (12 dicembre) de Giovanni Bonfanti et Pier Paolo Pasolini
1972 : L'Affaire Mattei (Il caso Mattei) de Francesco Rosi
1972 : L'Attentat d’Yves Boisset
1972 : Viol en première page (Sbatti il mostro in prima pagina) de Marco Bellocchio
1973 : Giordano Bruno (Giordano Bruno) de Giuliano Montaldo
1974 : Lucky Luciano (Lucky Luciano) de Francesco Rosi
1975 : Le Soupçon (Il sospetto) de Francesco Maselli
1976 : Todo modo (Todo Modo) d'Elio Petri
1976 : Actes de Marusia (Actas de Marusia) de Miguel Littin
1977 : Un juge en danger (Io ho paura) de Damiano Damiani
1979 : Le Christ s'est arrêté à Eboli (Cristo si è fermato a Eboli) de Francesco Rosi
1979 : Opération Ogre (Ogro) de Gillo Pontecorvo
1980 : Stark System d’Armenia Balducci
1981 : La Dame aux camélias (La storia vera della signora dalle camelie) de Mauro Bolognini
1983 : La Mort de Mario Ricci de Claude Goretta
1986 : L'Affaire Aldo Moro (Il caso Moro) de Giuseppe Ferrara
1987 : Chronique d'une mort annoncée (Cronaca di una morte annunciata) de Francesco Rosi
1987 : Un enfant de Calabre (Un ragazzo di Calabria) de Luigi Comencini
1988 : L'Œuvre au noir d’André Delvaux
1989 : Pestalozzis Berg de Peter von Gunten
1990 : Tre colonne in cronaca de Carlo Vanzina
1990 : Portes ouvertes (Porte aperte) de Gianni Amelio
1991 : Una storia semplice d’Emidio Greco
1992 : Funes, un gran amor de Raúl de la Torre
1993 : Tirano Banderas de José Luis García Sánchez

Télévision :
1957 : Phèdre (Fedra) de Sandro Bolchi
1959 : Saül (Saul) de Claudio Fino
1959 : L'idiota de Giacomo Vaccari
1960 : La Pisana de Giacomo Vaccari
1962 : Iphigénie à Aulis (Ifigenia in Aulide) de Giacomo Colli
1963 : Il taglio del bosco de Vittorio Cottafavi
1964 : La Vie de Michel-Ange (Vita di Michelangelo) de Silverio Blasi
1965 : Maigret (Le inchieste del commissario Maigret), « Una vita in gioco » de Mario Landi
1965 : La strada più lunga de Nelo Risi
1967 : Le Caravage (Caravaggio) de Silverio Blasi
1981 : La Chartreuse de Parme (La Certosa di Parma) de Mauro Bolognini


Filmographie de Gian Maria VOLONTÉ
 
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