Monica VITTI | ||
Actrice italienne | ||
Monica Vitti doit sa célébrité aux quatre filmes de Michelangelo Antonioni qui en fait la représentante existentielle de l'incommunicabilité. Mais cet excès d'intellectualisme n'était pas sa vraie nature et Monica est devenue une des plus pétulantes fantaisistes des comédiennes italiennes. Maria Luisa Ceciarelli voit le jour le 3 novembre 1931, à Rome. De descendance sicilienne, elle passe ses huit premières années d’enfance à Messine, célèbre port de pêche sicilien. Pendant la guerre, l’adolescente distrait sa fratrie en imaginant des spectacles de marionnettes, activité à laquelle elle attribuera plus tard sa passion pour l’art de la comédie. Elle n’a pas quinze ans lorsqu’elle fait, à l’insu de ses parents, une première apparition publique dans la pièce du dramaturge italien Dario Niccodemi La nemica campant une mère de 45 ans dont le fils a disparu au champ d’honneur. La muse d'Antonioni Si, pour ne pas heurter l’humeur paternelle, la jeune fille entreprend des études de secrétariat, elle les abandonne très vite, se sentant définitivement attirée par le théâtre et s’inscrit au cours d’art dramatique de Rome contre l’avis de sa famille. Diplômée en 1953, elle choisit son pseudonyme en s’inspirant du nom de sa mère Lina Vittilia et entame une carrière de comédienne sous les meilleurs auspices. De Shakespeare à Berthold Brecht, en passant par Molière, elle fait preuve de toute l’étendue de son talent que le cinéma des années cinquante semble vouloir ignorer. Ses quelques apparitions comiques dans des films de second plan lui valent cependant d’être remarquée par un réalisateur encore confidentiel, Michelangelo Antonioni, lequel utilise sa voix rauque caractéristique pour doubler Dorian Gray dans Le cri. Icône existentielle Monica Vitti intègre la troupe de son mentor dont elle ne tarde pas à devenir la compagne. Une mésaventure personnelle donne au metteur en scène l’idée d’un de ses films psychologiques qui seront sa marque de fabrique. L’avventura naît d’une disparition aussi courte qu’inquiétante de sa muse sur une île (presque) déserte. D’un naturel comique, la belle Italienne n’en va pas moins pénétrer l’univers intellectuel d’Antonioni, forte du succès international de leur première collaboration primée par le jury du festival de Cannes. C’est ainsi qu’elle illustrera, tour à tour avec Marcello Mastroianni dans La nuit, Alain Delon dans L’éclipse et Richard Harris dans Le Désert rouge, le thème récurrent de l’incommunicabilité du couple, si cher à son compagnon. Un naturel comique Chassez le naturel, il revient au galop ! Bien vite, la fantaisiste qui sommeille en elle se sent à l’étroit dans la peau de ces personnages angoissés à l’avenir dénué de perspectives heureuses. En 1964, dans Le Disque volant de Tinto Brass, Monica Vitti forme pour la première fois avec Alberto Sordi un duo qui allait devenir célèbre en cet âge d’or de la comédie à l’italienne. Le comique romain la dirigera lui-même dans Amore mio aiutami, Poussière d’étoiles et Je sais que tu sais. Dans les années 70, Monica Vitti est devenue la première actrice du genre et ses apparitions dans Drame de la jalousie d’Ettore Scola et Nini Tire-bouchon de Marcello Fondato la font entrer définitivement dans la grande histoire du cinéma transalpin. Le point culminant est atteint en 1971 lorsque Dino Risi en fait l’héroïne caméléon des douze sketches de son dernier opus, Moi, la femme. Unions artistiques Séparée de son pygmalion, Monica Vitti partage alors la vie du chef opérateur Carlo Di Palma dont la filmographie, entre 1966 et 1971, se confond avec la sienne (La ceinture de chasteté, La fille au pistolet, Drôles de couples, Les Ordres sont les ordres). Célibataire endurcie, elle concédera tardivement un passage devant monsieur le maire en 2000, épousant après 27 années de vie commune le photographe Roberto Russo, également réalisateur de quelques uns de ses derniers films (Flirt, Francesca et moi). Auteur d’une biographie intitulée Sept jupes, le nombre de vêtements qu’il lui arrivait d’enfiler lors de son enfance frileuse, elle conclut sa carrière cinématographique en voyageant des deux côtés de sa caméra sur le plateau de Scandale secret, avant de travailler pour la R.A.I. En 1995, la Mostra de Venise l’honorera d’un Lion d’Or pour l’ensemble de sa carrière. Atteinte de DCL depuis 2002, Monica Vitti meurt à son domicile de Rome, le 2 février 2022 à l'âge de 90 ans. Roberto Russo, de 16 ans son cadet est à ses côtés jusqu'au bout. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Carlo Di Palma |
1954 : Ridere! Ridere! Ridere! d’Edoardo Anton 1955 : Adriana Lecouvreur (Adriana Lecouvreur) de Guido Salvini 1956 : Una pelliccia di visone de Glauco Pellegrini 1958 : Le dritte de Mario Amendola 1960 : L'Avventura (L’avventura) de Michelangelo Antonioni 1961 : La Nuit (La notte) de Michelangelo Antonioni 1962 : L'Éclipse (L'eclisse) de Michelangelo Antonioni 1962 : Les Quatre vérités, « ‘Les Deux Pigeons » de René Clair 1963 : Château en Suède de Roger Vadim 1963 : Dragées au poivre de Jacques Baratier 1964 : Les poupées (Le bambole) de Franco Rossi 1964 : Le Désert rouge (Il deserto rosso) de Michelangelo Antonioni 1964 : La Soucoupe volante (Il disco volante) de Tinto Brass 1964 : Haute Infidélité, « La sospirosa » de Luciano Salce 1966 : Les Ogresses (Le fate), « Fata Sabina de Luciano Salce 1966 : Modesty Blaise (Modesty Blaise) de Joseph Losey 1967 : Tue-moi vite, j'ai froid (Fai in fretta ad uccidermi... ho freddo!) de Francesco Maselli 1967 : Ti ho sposato per allegria de Luciano Salce 1967 : La Ceinture de chasteté (La cintura di castità) de Pasquale Festa Campanile 1968 : La Fille au pistolet (La ragazza con la pistola) de Mario Monicelli 1969 : La Femme écarlate de Jean Valère 1969 : Amore mio aiutami d’Alberto Sordi 1970 : Drôles de couples (Le coppie) de Vittorio De Sica et Mario Monicelli 1970 : Drame de la jalousie (Dramma della Gelosia- tutti i particolari in cronaca) d'Ettore Scola 1970 : Nini Tirebouchon (Nini Tirabuscio, la donna che invento la mossa) de Marcello Fondato 1970 : La Pacifiste (La pacifista) de Miklós Jancsó 1970 : Super Témoin (La supertestimone) de Franco Giraldi 1971 : Moi, la femme (Noi donne siamo fatte così) de Dino Risi 1973 : Teresa la voleuse (Teresa la ladra) de Carlo Di Palma 1973 : La Tosca (La Tosca) de Luigi Magni 1973 : Poussière d'étoiles (Polvere di stelle) d'Alberto Sordi 1974 : Le Fantôme de la liberté de Luis Buñuel 1974 : Les ordres sont les ordres (Gli ordini sono ordini) de Franco Giraldi 1975 : Une blonde, une brune et une moto (Qui comincia l'avventura) de Carlo Di Palma 1975 : Histoire d'aimer (A mezzanotte va la ronda del piacere) de Marcello Fondato 1975 : Le Canard à l'orange (L'anatra all'arancia) de Luciano Salce 1976 : Gardez-le pour vous (Basta che non si sappia in giro) de Nanni Loy 1977 : L'altra metà del cielo de Franco Rossi 1977 : Mimi Bluette (Mimì Bluette... fiore del mio giardino) de Carlo Di Palma 1978 : La Raison d'État d’André Cayatte 1978 : Per vivere meglio, divertitevi con noi de Flavio Mogherini 1978 : Un scandale presque parfait (An Almost Perfect Affair) de Michael Ritchie 1979 : Les Monstresses (Letti selvaggi) de Luigi Zampa 1979 : Mes amours (Amori miei) de Steno 1980 : Le Mystère d'Oberwald (Il mistero di Oberwald) de Michelangelo Antonioni 1980 : Non ti conosco più amore de Sergio Corbucci 1981 : Le Tango de la jalousie (Il tango della gelosia) de Steno 1981 : Chambre d'hôtel (Camera d'albergo) de Mario Monicelli 1982 : Je sais que tu sais (Io so che tu sai che io so) d'Alberto Sordi 1982 : Scusa se è poco de Marco Vicario 1983 : Flirt (Flirt) de Roberto Russo 1986 : Francesca è mia de Roberto Russo 1989 : Scandale secret (Scandalo segreto) de Monica Vitti Filmographie de Monica VITTI | |
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