Alida VALLI
 Actrice italienne
Alida Valli a débuté à l'écran durant son adolescence et, avant d'avoir atteint l'âge de 20 ans, elle était déjà une des idoles du public italien. De 1936 à 2001, elle a tourné plus de 100 films au cours d'une carrière d'une longévité exceptionnelle sous la direction des meilleurs réalisateurs.
Alida Maria Laura von Altenburger naît le 31 mai 1921, à Pola, grand port autrichien sur la Mer Adriatique, devenue aujourd’hui Pula en Croatie. Descendante de l’aristocratie italo-autrichienne lettrée et cultivée, elle est la fille d’une pianiste et du baron Gino von Altenburger qui agit comme journaliste. D’une intelligence précoce, Alida fréquente le Centro Sperimentale di Cinematografia de Rome à seize ans et débute au cinéma dans Le Tricorne de Mario Camerini aux côtés de Peppino De Filippo.
Une idole du cinéma fasciste
Alida Valli découvre rapidement le succès avec des comédies qualifiées de téléphone blanc comme Les deux Sergents d’Enrico Guazzoni et se retrouve à de nombreuses reprises dirigée par l’Autrichien Max Neufeld dans Mille lires par mois, La Maison du Péché, Absence injustifiée, Taverna rossa ou La première Femme qui passe. Elle prend un virage dramatique avec Plus fort que l’amour et Manon Lescaut de Carmine Gallone et surtout Le Mariage de Minuit de Mario Soldati , pour lequel elle remporte le prix spécial de la meilleure actrice à la Mostra de Venise. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle joue dans de nombreux films, dont Ce soir, rien de nouveau de Mario Mattoli, dont la chanson Ma l'amore no devient le leitmotiv des années quarante italiennes et le diptyque Nous les Vivants et Addio Kira ! de Goffredo Alessandrini, deux films adaptés d’un roman très anti-soviétique qui aura cependant des problèmes avec la censure du gouvernement italien de Benito Mussolini. Après plusieurs semaines, les films sont retirés des salles lorsque les gouvernements allemand et italien ont découvert que l'histoire contenait également un message antifasciste.
Une grande carrière internationale
Au lendemain de la guerre, Alida Valli, considérée comme plus belle femme du monde répond à l’appel de David Selznick qui souhaite en faire une deuxième Ingrid Bergman. Elle apparaît dans Le Procès Paradine d' Alfred Hitchcock avec Gregory Peck, Le Miracle des Cloches d’Irving Pichel avec Fred MacMurray et Frank Sinatra et aux côtés d'Orson Welles et Joseph Cotten dans Le troisième Homme de Carol Reed , considéré comme l’un des plus grand films britanniques de tous les temps et à nouveau avec Cotten dans L’Étranger dans la Cité de Robert Stevenson. Ayant acquis une renommée internationale, elle est souvent créditée du nom de Valli, ce qui la contrarie. « Je me sens ridicule de porter un seul nom », déclare-t-elle « Les gens me confondent avec Rudy Vallée.» Elle ne supporte pas plus le contrôle total de Selznick sur ses acteurs et obtient la résiliation de son contrat. Elle revient en Europe au début des années 1950 et joue dans de nombreux films français et italiens. En 1954, elle connaît un grand succès dans le mélodrame Senso de Luchino Visconti Dans ce film, qui se déroule à Venise au milieu du XIXe siècle, elle incarne une comtesse vénitienne déchirée entre les idéaux patriotiques et un amour adultère pour un officier des forces d'occupation autrichiennes joué par Farley Granger. Après cet énorme succès qui lui vaut l’Étoile de Cristal en France, elle se consacre au théâtre avec L’Homme, la Bête et la Vertu et Henri IV de Luigi Pirandello ou Rosmersholm d’Henrik Ibsen.
Une véritable institution du cinéma
Alida Valli tourne en France Les yeux sans visage, un film d’horreur de Georges Franju, Le Gigolo avec Jean-Claude Brialy, Ophélia de Claude Chabrol et Une aussi longue absence d’Henri Colpi, palme d’or à Cannes. Elle tourne avec les meilleurs réalisateurs italiens comme Franco Brusati dans Le Désordre, Pier Paolo Pasolini dans Œdipe Roi, Bernardo Bertolucci dans La Stratégie de l’Araignée, 1900 et La Luna, Valerio Zurlini dans Le Professeur avec Alain Delon ou Dario Argento dans Inferno. Elle reçoit en 1997, un Lion d'or pour l’ensemble de sa carrière. Côté privé, son amour d’adolescence Carlo Cugnasca est tué en mission à Tobrouk en 1941. Elle épouse Oscar de Mejo en 1943. Ils ont deux fils ensemble avant que leur mariage ne se termine par un divorce en 1952. Elle épouse le réalisateur italien Giancarlo Zagni au début des années 1960 qui se termine également par un divorce en 1970. La carrière cinématographique d’Alida Valli a souffert en 1953 du scandale entourant la mort de Wilma Montesi, une affaire d'orgies liées à la drogue et au sexe dans la société romaine dans lequel est impliqué l’amant d’Alida, le musicien de jazz Piero Piccioni, fils du ministre italien des Affaires étrangères. Elle tourne son dernier film La Semaine sainte en 2001 en Espagne. Alida Valli s’éteint à son domicile romain le 22 avril 2006 à l’âge de 84 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Luchino Visconti
1934 : Le Tricorne (Il cappello a tre punte) de Mario Camerini
1936 : Les Deux Sergents (I due Sergenti) d'Enrico Guazzoni
1937 : Le Féroce Saladin (Il feroce Saladino) de Mario Bonnard
1937 : Sono stato io! de Raffaello Matarazzo
1937 : L'ultima nemica d’Umberto Barbaro :
1938 : La Maison du péché (La casa del peccato) de Max Neufeld
1938 : L'ha fatto una signora (it) de Mario Mattoli
1938 : L'amor mio non muore! de Giuseppe Amato
1939 : Absence injustifiée (Assenza ingiustificata) de Max Neufeld
1939 : Bal au château (Ballo al castello) de Max Neufeld
1939 : Mille Lires par mois (Mille lire al mese) de Max Neufeld
1940 : La Première Femme qui passe (La prima donna che passa) de Max Neufeld
1940 : Plus fort que l'amour (Oltre l'amore) de Carmine Gallone
1940 : La Taverne rouge (Taverna rossa) de Max Neufeld
1940 : Manon Lescaut (Manon Lescaut) de Carmine Gallone
1941 : La Maîtresse secrète (L'amante segreta) de Carmine Gallone
1941 : Leçon de chimie à neuf heures (Ore 9 lezione di chimica) de Mario Mattoli
1941 : Lumières dans les ténèbres (Luce nelle tenebre) de Mario Mattoli
1941 : Le Mariage de minuit (Piccolo mondo antico) de Mario Soldati
1942 : Ce soir, rien de nouveau (Stasera niente di nuovo) de Mario Mattoli
1942 : Nous, les vivants (Noi vivi) de Goffredo Alessandrini
1942 : Addio Kira ! de Goffredo Alessandrini
1942 : Les Deux orphelines (Le due orfanelle) de Carmine Gallone
1942 : Chaînes invisibles (Catene invisibili) de Mario Mattoli
1943 : Apparition (Apparizione) de Jean de Limur
1943 : Je t'aimerai toujours (T'amerò sempre) de Mario Camerini
1943 : Tragique destin (I pagliacci) de Giuseppe Fatigati
1944 : Circo equestre Za-bum (it) de Mario Mattoli, segments
1945 : Le Chant de la vie (Il canto della vita) de Carmine Gallone
1945 : La Vie recommence (La vita ricomincia) de Mario Mattoli
1946 : Eugénie Grandet (Eugenia Grandet) de Mario Soldati
1947 : Le Procès Paradine (The Paradine Case) d'Alfred Hitchcock
1948 : Le Miracle des cloches (The Miracle of the Bells) d'Irving Pichel
1949 : Le Troisième Homme (The Third Man) de Carol Reed
1950 : L'Étranger dans la cité (Walk Softly, Stranger) de Robert Stevenson
1950 : La Tour blanche (The White Tower) de Ted Tetzlaff
1951 : Les Miracles n'ont lieu qu'une fois (I miracoli non si ripetono) d'Yves Allégret
1953 : Les Anges déchus (Il mondo le condanna) de Gianni Franciolini
1952 : Rapt à Venise (La mano dello straniero) de Mario Soldati
1953 : Nous les femmes (Siamo donne) segment Alida Valli de Gianni Franciolini
1953 : Les Amants de Tolède (El tirano de Toledo) d'Henri Decoin et Fernando Palacios
1954 : Senso (Senso) de Luchino Visconti
1957 : Le Cri (Il Grido) de Michelangelo Antonioni
1957 : Un dénommé Squarcio (La grande strada azzurra) de Gillo Pontecorvo
1958 : L'Homme en culottes courtes (it) (L'uomo dai calzoni corti) de Glauco Pellegrini
1958 : Les Bijoutiers du clair de lune de Roger Vadim
1958 : Barrage contre le Pacifique de René Clément
1959 : Signé Arsène Lupin d’Yves Robert
1959 : Les Yeux sans visage de Georges Franju
1960 : Le Gigolo de Jacques Deray
1960 : Le Séducteur (Il peccato degli anni verdi) de Leopoldo Trieste
1960 : Le Dialogue des carmélites de Philippe Agostini et Raymond Leopold Bruckberger
1961 : Une aussi longue absence d’Henri Colpi
1961 : Les Joyeux Voleurs (The Happy Thieves) de George Marshall
1962 : La Fille du torrent d’Hans Herwig
1962 : Al otro lado de la ciudad d’Alfonso Balcázar
1962 : Le Désordre (Il disordine) de Franco Brusati
1962 : Quatre Femmes pour un Héros (Homenaje a la hora de la siesta) de L. Torre Nilsson
1963 : Ophélia de Claude Chabrol
1963 : L'Autre femme (Quella terribile notte) de François Villiers
1963 : El hombre de papel d’Ismael Rodríguez
1963 : Le Castillan (El valle de las espadas) de Javier Setó
1963 : A la salida de Giancarlo Zagni (cm)
1965 : Humour noir (Umorismo nero), « La Corneille (La cornacchia) » de Giancarlo Zagni
1967 : Œdipe roi (Edipo re) de Pier Paolo Pasolini
1970 : La Stratégie de l'araignée (La strategia del ragno) de Bernardo Bertolucci
1970 : Le Champignon de Marc Simenon
1972 : L'Œil du labyrinthe (L'occhio nel labirinto) de Mario Caiano
1972 : Le Professeur (La prima notte di quiete) de Valerio Zurlini
1973 : Lisa et le Diable (Lisa e il diavolo) de Mario Bava
1973 : Diario di un italiano de Sergio Capogna
1974 : Tendre Dracula ou La Grande trouille de Pierre Grunstein
1974 : Le Pervers (No es nada, mamá, sólo un juego) de José María Forqué
1974 : Il consigliere imperiale de Sandro Bolchi (tv)
1974 : L'Antéchrist (L'anticristo) d'Alberto de Martino
1975 : Ce cher Victor de Robin Davis
1975 : La Chair de l'orchidée (Un' orchidea rosso sangue) de Patrice Chéreau
1975 : Il caso Raoul de Maurizio Ponzi
1976 : Le Pont de Cassandra (The Cassandra Crossing) de George Pan Cosmatos
1976 : Le Jeu du solitaire de Jean-François Adam
1976 : 1900 (Novecento) de Bernardo Bertolucci
1977 : Suspiria (Suspiria) de Dario Argento
1977 : Berlinguer ti voglio bene de Giuseppe Bertolucci
1978 : Le Crime du siècle (Indagine su un delitto perfetto) de Giuseppe Rosati
1978 : Les Grandes conjurations, Le Tumulte d'Amboise de Serge Friedman (tv)
1978 : Porco mondo de Sergio Bergonzelli
1978 : Un cœur simple (Un cuore semplice) de Giorgio Ferrara
1978 : La Petite Sœur du diable (Suor Omicidi) de Giulio Berruti
1979 : La Luna (La Luna) de Bernardo Bertolucci
1979 : Zoo zéro d’Alain Fleischer
1979 : Le Bailli de Greifensee (Der Landvogt von Greifensee) de Wilfried Bolliger
1979 : Licanthropus (Licanthropus, il figlio della notte) de Massimo Pirri
1980 : Aquella casa en las afueras d’ Eugenio Martín
1980 : Eredità della priora d’Anton Giulio Majano (tv)
1980 : Inferno (Inferno) de Dario Argento
1981 : La Chute des anges rebelles (La caduta degli angeli ribelli) de Marco Tullio Giordana
1981 : Une saison de paix à Paris (Sezona mira u Parizu) de Predrag Golubovic :
1982 : Sogni mostruosamente proibiti de Neri Parenti
1985 : Aspern d’Eduardo de Gregorio
1985 : Secrets, secrets (Segreti segreti) de Giuseppe Bertolucci
1987 : Le Jupon rouge de Geneviève Lefebvre
1988 : À notre regrettable époux de Serge Korber
1989 : Il piccolo mondo antico de Salvatore Nocita (tv)
1991 : La Bocca (La Bocca) de Luca Verdone
1991 : Zitti e mosca d’Alessandro Benvenuti
1993 : Le Long Silence (Il lungo silenzio) de Margarethe von Trotta
1993 : Delitti privati de Sergio Martino (tv)
1993 : Bugie rosse de Pierfrancesco Campanella
1995 : Romance sur le lac (A Month by the Lake) de John Irvin
1996 : Fatal Frames - Fotogrammi mortali d’Al Festa (it)
1999 : Le Doux Bruit de la vie (Il dolce rumore della vita) de Giuseppe Bertolucci
2000 : Vino santo (Es lebe die Liebe, es lebe der Wein) de Xaver Schwarzenberger (tv)
2001 : L'Amour probablement (L'amore probabilmente) de Giuseppe Bertolucci
2002 : La Semaine sainte (Semana santa) de Pepe Danquart


Filmographie d'Alida VALLI
 
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