Gabriele TINTI
 Acteur italien
Du néo-réalisme au péplum, du giallo aux films érotiques, Gabriele Tinti a navigué dans tous les genres du cinéma transalpin. Il a même fait un détour dans le cinéma populaire français du Gendarme de Saint-Tropez à La Folie des Grandeurs.
Gabriele Tinti est né le 22 août 1932 à Molinella en Émilie-Romagne. Son prénom de naissance est Gastone. Doté d’un beau physique de jeune premier brun aux yeux bleus, il fait ses débuts au cinéma en faisant plusieurs figurations comme adolescent. Il joue les seconds rôles au début des années cinquante notamment dans Les Années faciles de Luigi Zampa auprès de Giovanna Ralli.
Du néo-réalisme au péplum
En 1953, Gabriele Tinti obtient le rôle principal de Mario dans La Chronique des Pauvres Amants, film-phare du néo-réalisme italien réalisé par Carlo Lizzani d’après le roman de Vasco Pratolini. Il accompagne Antonella Lualdi et Marcello Mastroianni. Sympathique, brillant et d’une beauté physique indéniable, il ne tarde pas à séduire un large public aussi bien en Italie qu’à l’étranger. Il donne à plusieurs reprises la réplique à Totò dans Le Courage, Totò faux-monnayeur, Totò quitte ou double ou Le Lit pour trois. En 1955, il interprète Chiens perdus sans collier de Jean Delannoy auprès de Jean Gabin. Il aborde aussi bien le registre romantique avec Je ne suis plus une enfant, le drame avec Un Seul survivra, la comédie avec Madri pericolose que le péplum avec Esther et le Roi de Raoul Walsh, Sodome et Gomorrhe de Robert Aldrich ou Ulysse contre Hercule.
En France et aux États-Unis
S’il ne montre pas toujours le même niveau d’exigence, Gabriele Tinti participe à des films remarquables. En France, il est le chauffeur d’une bande de gangsters dans Le Gendarme de Saint-Tropez, un truand dans Brigade antigangs, le chauffeur de Charles Bronson dans Le Passager de la Pluie, le mari revenu d’entre les morts dans Qui ? auprès de Romy Schneider, Don Cesar, le bellâtre qui séduit la reine dans La Folie des Grandeurs, Aryton dans L’Île mystérieuse et Moret, l’inspecteur pro-OAS dans Le Complot. Il est souvent demandé aux États-Unis par Robert Aldrich pour Le Vol du Phoenix, Le Démon des Femmes ou par Paul Wendkos pour Les Canons de Cordoba. Il revient en France donner la réplique à une belle équipe franchouillarde dans Impossible pas Français de Robert Lamoureux ou à Marthe Keller et Gilbert Bécaud dans Toute une Vie de Claude Lelouch. Il aborde le thriller horrifique avec La Mort remonte à hier soir avec Raf Vallone ou Lisa et le Diable de Mario Bava avec Alida Valli et Elke Sommer.
Icône érotique avec Laura Gemser
De 1963 à 1969, Gabriele Tinti est marié avec l’actrice Norma Bengell. Au début des années soixante-dix, il aborde le thème en vogue du film érotique, témoin de la libération des mœurs. Il est engagé en 1975 dans Black Emanuelle de Bitto Albertini qui inaugure une longue série inspiré du succès d’Emmanuelle en France. Il a pour partenaire Laura Gemser, une actrice d'origine indonésienne de dix-huit ans sa cadette. Il épouse la star du film érotique en 1976 et lui donne la réplique dans plus de 26 films en 15 ans. Avec imagination, les producteurs et le réalisateur Joe D’Amato transportent le couple en Orient, dans le Tropique du Cancer, chez Madame Claude, livrant tous les secrets érotiques de la peu farouche ni pudique Laura Gemser et son bel Apollon.
Prisonnier du film sexuel
Prisonnier du genre, Gabriele Tinti n’a que peu l’occasion de s’échapper de l’érotisme chichiteux qui lui est imposé. Il y parvient avec quelques téléfilms comme L’Heure Simenon ou Le Gorille ou le polar de Sergio Gobbi Brigade criminelle et la comédie salace de Pasquale Festa Campanile Personne n’est parfait auprès d’Ornella Muti. Gabriele Tinti restera aux côtés de Laura Gemser jusqu’à son décès d’une crise cardiaque survenue le 12 novembre 1991 à Rome. Il venait d'achever le tournage de son dernier film, Le Voleur d'enfants de Christian de Chalonge. Celui que ses admirateurs et la presse française surnommaient le Alain Delon italien n’avait que 59 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Laura Gemser
1951 : Amor non ho... però... però de Giorgio Bianchi
1952 : Heureuse Époque (Altri tempi) d'Alessandro Blasetti
1952 : L’Île des Passions (Menzogna) d’Ubaldo Maria Del Colle
1953 : Les Années faciles (Anni facili) de Luigi Zampa
1954 : La Chronique des pauvres amants (Cronache di poveri amanti) de Carlo Lizzani
1954 : Jours d'amour (Giorni d'amore) de Giuseppe De Santis et Leopoldo Savona
1955 : Le Courage (Il coraggio) de Domenico Paolella
1955 : Scapricciatiello de Luigi Capuano
1955 : Chiens perdus sans collier de Jean Delannoy
1956 : Totò faux-monnayeur (La banda degli onesti) de Camillo Mastrocinque
1956 : Totò quitte ou double (Totò lascia o raddoppia?) de Camillo Mastrocinque
1956 : Amours de vacances (Tempo di villeggiatura) d'Antonio Racioppi
1957 : Malafemmena d’Armando Fizzarotti
1958 : Serenatella sciuè sciuè de Carlo Campogalliani
1958 : Un seul survivra (Vite perdute) de Roberto Mauri et d'Adelchi Bianchi
1958 : Je ne suis plus une enfant (Non sono più Guaglione) de Domenico Paolella
1958 : Civitas Dei de Robert Spafford
1958 : Sorrisi e canzoni de Luigi Capuano
1958 : Le Désert de la gloire (El Alamein) de Guido Malatesta
1959 : La Terreur des barbares (Il terrore dei barbari) de Carlo Campogalliani
1959 : Agosto, donne mie non vi conosco de Guido Malatesta
1959 : Destination San Remo (Destinazione Sanremo) de Domenico Paolella
1960 : David et Goliath (David e Golia) de Ferdinando Baldi, Richard Pottier et Orson Welles
1960 : Il principe fusto de Maurizio Arena
1960 : Caccia al marito de Marino Girolami
1960 : Le Lit pour trois (Letto a tre piazze) de Steno
1960 : Heaven on Earth de Robert Spafford
1960 : Esther et le Roi (Esther and the King) de Raoul Walsh et Mario Bava
1960 : Madri pericolose de Domenico Paolella
1961 : Ulysse contre Hercule (Ulisse contro Ercole) de Mario Caiano
1961 : L'Atlantide (Antinea, l’amante della città sepolta) d'Edgar G. Ulmer et Giuseppe Masini
1962 : La Bande Casaroli (La banda Casaroli) de Florestano Vancini
1962 : Seul contre Rome (Solo contro Roma) d’Herbert Wise
1962 : Sodome et Gomorrhe (Sodom and Gomorrah) de Robert Aldrich et Sergio Leone
1962 : Sept Épées pour le roi (Le sette spade del vendicatore) de Riccardo Freda
1962 : Les Séquestrés d'Altona (I sequestrati di Altona) de Vittorio De Sica
1963 : Le Jour le plus court (Il giorno più corto) de Sergio Corbucci
1963 : Défi à Gibraltar (Beta Som) de Charles Frend et Bruno Vailati
1964 : Le Voyou (Playa de Formentor) de German Lorente
1964 : Les Bandits (Llanto por un bandito) de Carlos Saura
1964 : Les Jeux de la Nuit (Noite Vazia) de Walter Hugo Khouri
1964 : Le Gendarme de Saint-Tropez de Jean Girault
1964 : Les Automnales (Le Tadorne, Canto flamenco) de Marino Girolami et Javier Setó
1965 : Sept Hommes en or (Sette uomini d'oro) de Marco Vicario
1965 : Le Vol du Phœnix (The Flight of the Phoenix) de Robert Aldrich
1966 : Roger la Honte (Trappola per l'assassino) de Riccardo Freda
1966 : L'Homme de Mykonos de René Gainville
1966 : Brigade Antigangs de Bernard Borderie
1967 : Le Retour de Django (Il figlio di Django) d'Osvaldo Civirani
1967 : Le Plus Vieux Métier du monde, « Ère préhistorique » de Franco Indovina
1967 : La CIA mène la danse (Il grande colpo dei sette uomini d'oro) de Marco Vicario
1967 : La Cible dans l'œil (L'occhio selvaggio) de Paolo Cavara
1968 : Le Démon des Femmes (The Legend of Lylah Clare) de Robert Aldrich
1968 : L'Amour à cheval (La matriarca) de Pasquale Festa Campanile
1969 : Ecce homo (Ecce Homo, i sopravvissuti) de Bruno Gaburro
1969 : Échec à la Reine (Scacco alla regina) de Pasquale Festa Campanile
1969 : Barbagia (Barbagia, la società del malessere) de Carlo Lizzani
1970 : Le Passager de la Pluie de René Clément
1970 : La Mort remonte à hier soir (La morte risale a ieri sera) de Duccio Tessari
1970 : Qui ? de Léonard Keigel
1970 : Les Canons de Cordoba (Cannon for Cordoba) de Paul Wendkos
1970 : Le Lion à sept têtes (Der Leone have sept cabeças) de Glauber Rocha
1971 : Sapho ou la Fureur d'aimer de Georges Farrel
1971 : Il sorriso del ragno de Massimo Castellani et Armando Morandi
1971 : La Saignée de Claude Mulot
1971 : La Folie des grandeurs de Gérard Oury
1972 : Tropique du Cancer (Al tropico del cancro) de Giampaolo Lomi et Edoardo Mulargia
1972 : Lisa et le Diable (Lisa e il diavolo) de Mario Bava
1973 : 24 ore... non un minuto di più de Franco Bottari
1973 : Frau Wirtins tolle Töchterlein de Franz Antel
1973 : Le Complot de René Gainville
1973 : Profession : Aventuriers de Claude Mulot
1973 : L'Île mystérieuse (La isla misteriosa) de Juan Antonio Bardem et Henri Colpi
1974 : Le Fils de personne (I figli di nessuno) de Bruno Gaburro
1974 : Toute une vie de Claude Lelouch
1974 : Séduction conjugale (Seduzione coniugale) de Franco Daniele
1974 : La Possédée (L'ossessa) de Mario Gariazzo
1974 : Impossible... pas français de Robert Lamoureux
1975 : La sensualità è un attimo di vita de Dante Marraccini
1975 : Les Enfants de la Rage (Children of Rage) d'Arthur Allan Seidelman
1975 : Black Emanuelle en Afrique (Emanuelle nera) de Bitto Albertini
1975 : Diabolicamente... Letizia de Salvatore Bugnatelli
1975 : Peccato senza malizia de Theo Campanelli
1976 : Il letto in piazza de Bruno Gaburro
1976 : Riche et respectable (Ab morgen sind wir reich und ehrlich) de Franz Antel
1976 : La ragazza dalla pelle di corallo d’Osvaldo Civirani
1976 : La Possédée du vice (Emanuelle nera: Orient reportage) de Joe D'Amato
1976 : Il colpaccio de Bruno Paolinelli
1976 : Black Emanuelle en Orient (Emanuelle nera, Orient reportage) de Joe D’Amato
1976 : Voluptueuse Laura (Eva nera) de Joe D'Amato
1976 : Vicieuse et manuelle (Velluto nero) de Brunello Rondi
1977 : Black Emanuelle en Amérique (Emanuelle in America) de Joe D'Amato
1977 : Emanuelle et les collégiennes (Suor Emanuelle) de Giuseppe Vari
1977 : Viol sous les tropiques (Emanuelle e gli ultimi cannibali) de Joe D'Amato
1977 : Gang buster (L'avvocato della mala) d'Alberto Marras
1978 : Emanuelle et les filles de Madame Claude (La via della prostituzione) de Joe D'Amato
1978 : Le Tropique du Désir (La Mujer de la tierra caliente) de José María Forqué
1978 : Chevauchées perverses (Voglia di donna) de Franco Bottari
1979 : Secrets érotiques d'Emmanuelle (I mavri Emmanouella) d’Ilias Mylokanos
1979 : I guappi non si toccano de Mario Bianchi
1979 : Sans peur et sans culotte (El periscopio) de José Ramón Larraz
1980 : Brigade criminelle (International Prostitution) de Sergio Gobbi
1980 : Exotic Love (Porno Exotic Love) de Joe D'Amato
1981 : Camp d'amour (Die Todesgöttin des Liebescamps) de Christian Anders
1981 : Les Disparus de l’île aux Mouettes (Seagull Island) de Nestore Ungaro (tv)
1981 : Personne n'est parfait (Nessuno è perfetto) de Pasquale Festa Campanile
1982 : Les Sept Salopards (La belva dalle calda pelle) de Bruno Fontana, Sebastiano Celeste
1982 : Caligula, la véritable histoire (Caligola: La storia mai raccontata) de Joe D'Amato
1982 : Pénitencier de femmes (Violenza in un carcere femminile) de Bruno Mattei
1982 : Emanuelle in the Country (Messo comunale praticamente spione) de Mario Bianchi
1982 : Les Sept Salopards (La belva dalla calda pelle) de Bruno Fontana
1983 : Les Évadés du Triangle d’or (Love is Forever) d’Hall Bartlett (tv)
1983 : Les Déchaînements pervers de Manuela (Unleashed Perversions) de Joe D’Amato
1983 : Révolte au pénitencier de filles (Emanuelle fuga dall'inferno) de Bruno Mattei
1983 : Le Gladiateur du futur (Endgame - Bronx lotta finale) de Joe D'Amato
1983 : Mystère (Dagger Eyes) de Carlo Vanzina
1984 : Cauchemar de Jean Josipovici & Gilbert Roussell
1985 : Il peccato di Lola de Bruno Gaburro
1985 : Amazonia, La Jungle blanche (Inferno in diretta) de Ruggero Deodato
1985 : La Femme pervertie (Il piacere) de Joe D'Amato
1986 : Giuro che ti amo de Nino D'Angelo et Piero Regnoli
1986 : Senza vergogna de Gianni Siragusa
1986 : Il mostro di Firenze de Cesare Ferrario
1986 : On l’appelle Sœur Désir (La monaca nel peccato) de Joe D’Amato
1986 : Le volpi della notte de Bruno Corbucci (tv)
1986 : Giuro che ti amo de Nino D’Angelo & Piero Regnoli
1987 : Falco Terror (El Ataque de los pájaros) de René Cardona Jr.
1988 : Riflessi di luce de Mario Bianchi
1988 : La Mort d’Auguste de Milan et Milo Dor (tv)
1988 : Les Volets Verts de Milan et Milo Dor (tv)
1989 : La Maison des fantasmes (La puritana) de Nini Grassia
1989 : Non aver paura della zia Marta de Mario Bianchi
1990 : Le Denier du Colt de Claude Bernard-Aubert (tv)
1990 : Troll 3 : Contamination (Contamination.7) de Fabrizio Laurenti & Joe D’Amato
1991 : Tango Bar de Philippe Setbon (tv)
1991 : Le Voleur d'enfants de Christian de Chalonge


Filmographie de Gabriele TINTI
 
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