Alberto Sordi voit le jour à Rome, dans le quartier du Trastevere, le 15 juin 1919. Fils d’un professeur de musique et d’une enseignante, il sillonne l’Italie dès l’âge de 8 ans au sein d’une troupe d’enfants acteurs, emmenés par un enseignant, qui donne des spectacles de marionnettes et des pièces enfantines. Plus tard, on le retrouve membre de la chorale de la Chapelle Sixtine de Rome. Il fait sa première apparition à l’écran en 1937 dans le célèbre Scipion l’Africain mais sa prestation n’est pas créditée au générique. Parallèlement à cette activité, il participe à des spectacles de variétés sous le nom d’Albert Odisor. Après avoir effectué son service militaire dans la fanfare, il tient son premier grand rôle dans un film, aujourd’hui oublié, I tre aquilotti. Mais, pour beaucoup d’Italiens de cette époque, Alberto Sordi est avant tout une voix. Outre le doublage, il anime en effet, de 1947 à 1951, plusieurs émissions radiophoniques très suivies.
Sous le signe de Rome
Alberto est révélé par Federico Fellini dans Le courrier du cœur qui se moque des romans-photos. Il retrouve le Maestro dans l’extraordinaire I Vittelloni. Dans les années 50, l’acteur acquiert peu à peu une immense popularité grâce à La belle de Rome, Sous le Ciel de Provence, L’Adieu aux Armes à Hollywood et surtout La Grande Guerre de Mario Monicelli. Et puis vient l’explosion de la Comédie Italienne, ancrée dans une forte réalité sociale dépeinte d’un œil féroce et satirique, qui émerveille toute une génération de spectateurs d’avant et après 1968. Sordi tourne sous la direction des plus grands maîtres de l’époque comme Mario Monicelli (Un Bourgeois tout petit petit), Ettore Scola (La plus belle soirée de ma vie), Dino Risi (Le Veuf), Luigi Comencini (La grande Pagaille, L'Argent de la Vieille), Mauro Bolognini pour n’en citer que quelques uns, avant de passer lui-même derrière la caméra pour une production qui ne franchit que rarement les frontières de sa péninsule natale, injustement si on s’en réfère au magnifique Poussière d’étoile avec Monica Vitti.
Le roi de la comédie
Avec Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman et Nino Manfredi, il est l’un des quatre mousquetaires de la comédie italienne des années 60/70, et le seul à s’être cantonné dans le genre, ses seuls rôles dramatiques sont plus proches de l’humour noir comme Le Témoin de Mocky. Car son royaume est celui du rire et de la bouffonnerie. Il promène son personnage de petit bourgeois fourbe et lâche, bavard et excessif, dans près de 150 films dont 18 qu’il met en scène et une quarantaine dont il est l’auteur. Par ailleurs, doté d’un bel organe, il ne manque pas, lorsque l’occasion s’en présente, de faire profiter les auditeurs ou les téléspectateurs de ses excellentes qualités vocales. On sait peu de choses sur l’homme. Célibataire endurci, certains le décrivirent cynique, égoïste et avare. On l’a dit amoureux tour à tour d’Alida Valli, de Silvana Pampanini (qui refusa sa demande en mariage) et de Silvana Mangano. En 1999, à l’occasion de son 80e anniversaire, il est nommé pour un jour maire honoraire de la capitale italienne. Il vit ses dernières années auprès de sa sœur, dans un appartement romain, ne se déplaçant à la fin que sur une chaise roulante. Quant à ses derniers films italiens, ils n’ont pas survécu à l’avènement de la télévision «berlusconienne». Alberto Sordi est décédé dans sa villa de Rome, le 24 février 2003 d’une attaque cardiaque. Mais cela faisait près de vingt ans que le public était orphelin de sa présence.
FILMOGRAPHIE :
Avec Catherine Spaak
1937 : Le Féroce Saladin (Il feroce Saladino) de Mario Bonnard
1938 : Tarakanowa (La principessa Tarakanova) de Mario Soldati
1939 : La notte delle beffe de Carlo Campogalliani
1940 : Cuori nella tormenta de Carlo Campogalliani
1941 : L'Archange au masque noir (Il bravo di Venezia) de Carlo Campogalliani
1942 : Le signorine della villa accanto de Gian Paolo Rosmino
1942 : Giarabub de Goffredo Alessandrini
1942 : I tre aquilotti de Mario Mattoli
1942 : La signorina de László Kish
1942 : Casanova farebbe così! de Carlo Ludovico Bragaglia
1943 : Sant'Elena, piccola isola d’Umberto Scarpelli et Renato Simoni
1944 : Tre ragazze cercano marito de Duilio Coletti
1944 : Circo equestre Za-bum »Galop finale al circo » de Mario Mattoli
1945 : Chi l'ha visto? de Goffredo Alessandrini
1945 : L'Innocent Casimir (L'innocente Casimiro) de Carlo Campogalliani
1945 : Les Ennuis de Monsieur Travet (Le miserie del signor Travet) de Mario Soldati
1947 : Il vento m'ha cantato una canzone de Camillo Mastrocinque
1947 : Le Crime de Giovanni Episcopo (Il delitto di Giovanni Episcopo) d'Alberto Lattuada
1947 : Le Passeur (Il Passatore) de Duilio Coletti
1948 : Sous le soleil de Rome (Sotto il sole di Roma) de Renato Castellani
1948 : Che tempi! de Giorgio Bianchi
1948 : Dieci minuti con i doppiatori de Gaetano Amata (cm)
1951 : Cameriera bella presenza offresi... de Giorgio Pàstina
1951 : Mamma mia che impressione! de Roberto Savarese
1951 : Totò et le Roi de Rome (Totò e i re di Roma) de Steno et Mario Monicelli
1952 : Le Cheik blanc ou Courrier du cœur (Lo sceicco bianco) de Federico Fellini
1952 : Jeunesse (Giovinezza) de Giorgio Pàstina
1952 : L’Accordeur est arrivé (È arrivato l'accordatore) de Duilio Coletti
1952 : Viva il cinema! de de Giorgio Baldaccini et Enzo Trapani
1953 : Pattes de velours (L'incantevelo nemica) de Claudio Gora
1953 : Les Vitelloni (I Vitelloni) de Federico Fellini
1953 : Canzoni, canzoni, canzoni, « Io cerco la Titina » de Domenico Paolella
1953 : Une fille formidable (Ci troviamo in galleria) de Mauro Bolognini
1953 : Les Gaîtés de la correctionnelle (Un giorno in pretura) de Steno
1953 : Deux Nuits avec Cléopâtre (Due notti con Cleopatra) de Mario Mattoli
1954 : Amours d'une moitié de siècle (Amori di mezzo secolo) de Mario Chiari
1954 : Le Mariage (Il matrimonio) d'Antonio Petrucci
1954 : Gran varietà, « Fregoli » de Domenico Paolella
1954 : Quelques pas dans la vie (Tempi nostri), « Scusi, ma... » d’Alessandro Blasetti
1954 : Allegro squadrone de Paolo Moffa
1954 : Accadde al commissariato de Giorgio Simonelli
1954 : Une Parisienne à Rome (Una Parigina a Roma) d'Erich Kobler
1954 : Un Américain à Rome (Un Americano a Roma) de Steno
1954 : Tripoli, bel suol d'amore de Ferruccio Cerio
1954 : L'Assassin de la rue Paradis (Lo scocciatore, Via Padova 46) de Giorgio Bianchi
1954 : Le Séducteur (Il seduttore) de Franco Rossi
1954 : L'Art de se débrouiller (L'arte di arrangiarsi) de Luigi Zampa
1955 : Le Signe de Vénus (Il segno di Venere) de Dino Risi
1955 : Bonsoir Maître (Buonanotte... avvocato!) de Giorgio Bianchi
1955 : La Belle de Rome (La bella di Roma) de Luigi Comencini
1955 : Accadde al penitenziario de Giorgio Bianchi
1955 : Bravissimo de Luigi Filippo D'Amico
1955 : I pappagalli de Bruno Paolinelli
1955 : Le Célibataire (Lo scapolo) d'Antonio Pietrangeli
1955 : Piccola posta de Steno
1955 : Un héros de notre temps (Un eroe dei nostri tempi) de Mario Monicelli
1956 : Faccia da mascalzone de Raffaele Andreassi
1956 : Guardia, guardia scelta, brigadiere e maresciallo de Mauro Bolognini
1956 : Les Week-ends de Néron (Mio figlio Nerone) de Steno
1956 : Sous le ciel de Provence (Era di venerdi 17) de Mario Soldati
1956 : Mi permette, babbo! de Mario Bonnard
1957 : Arrivano i dollari! de Mario Costa
1957 : Souvenirs d'Italie (It happened in Rome) d'Antonio Pietrangeli
1957 : Madame, le Comte, la Bonne et moi (Il conte Max) de Giorgio Bianchi
1957 : Le Médecin et le Sorcier (Il medico e lo stregone) de Mario Monicelli
1957 : L'Adieu aux armes (A Farewell to Arms) de Charles Vidor
1958 : Il marito de Nanni Loy et Gianni Puccini
1958 : Voleur et Voleuse (Ladro lui, ladra lei) de Luigi Zampa
1958 : Le Septième Ciel (La vedova elettrica) de Raymond Bernard
1958 : Fortunella (Fortunella) d'Eduardo De Filippo
1958 : Domenica è sempre domenica de Camillo Mastrocinque
1958 : Venise, la Lune et toi (Venezia, la luna e tu) de Dino Risi
1958 : Femmes d'un été (Raconti d'estate) de Gianni Franciolini
1959 : L'Enfer dans la ville (Nella città l'inferno) de Renato Castellani
1959 : Polycarpe, maître calligraphe (Policarpo, ufficiale di scrittura) de Mario Soldati
1959 : Oh ! Qué mambo (Il giovane leone) de John Berry
1959 : Brèves Amours (Vacanze d'inverno) de Camillo Mastrocinque et Giuliano Carnimeo
1959 : Le Moraliste (Il moralista) de Giorgio Bianchi
1959 : Le Miroir aux alouettes (Costa Azzurra) de Vittorio Sala
1959 : La Grande Guerre (La grande guerra) de Mario Monicelli
1959 : Profession Magliari (I magliari) de Francesco Rosi
1959 : Le Veuf (Il vedovo) de Dino Risi
1959 : Brevi amori a Palma di Majorca de Giorgio Bianchi
1960 : La Grande Pagaille (Tutti a casa) de Luigi Comencini
1960 : L'Agent (Il vigile) de Luigi Zampa
1960 : Chacun son alibi (Crimen) de Mario Camerini
1960 : Gastone (Gastone) de Mario Bonnard
1960 : Le Jugement dernier (Il giudizio universale) de Vittorio De Sica
1961 : Le Meilleur Ennemi (The Best of Enemies) de Guy Hamilton
1961 : Une vie difficile (Una vita difficile) de Dino Risi
1962 : Le Commissaire (Il commissario) de Luigi Comencini
1962 : Mafioso ou L'Homme de la Mafia (Mafioso) d'Alberto Lattuada
1963 : L'Amour à la suédoise (Il diavolo) de Gian Luigi Polidoro
1963 : Il boom de Vittorio De Sica
1963 : Il maestro di Vigevano d'Elio Petri
1964 : Ma femme (La mia signora) de Tinto Brass, Luigi Comencini et Mauro Bolognini
1964 : La Soucoupe volante (Il disco volante) de Tinto Brass
1964 : Risate all'italiana de Camillo Mastrocinque
1965 : Les Trois Visages (I tre volti « Latin lover » de Franco Indovina
1965 : Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines de Ken Annakin
1965 : Les Complexés (I complessi) de Luigi Filippo D'Amico
1965 : Thrilling, « L'autostrada del sole » de Carlo Lizzani
1965 : À l'italienne (Made in Italy), « La famiglia » de Nanni Loy
1966 : Nos maris (I nostri mariti), « Il marito di Roberta » de Luigi Filippo D'Amico
1966 : Les Ogresses (Le fate), « L'Ogresse Marta (Fata Marta) » d’Antonio Pietrangeli
1966 : Fumo di Londra d’Alberto Sordi
1966 : Scusi, lei è favorevole o contrario? d’Alberto Sordi
1967 : Les Sorcières (Le streghe) de Mauro Bolognini
1967 : Un Italien en Amérique (Un italiano in America) d'Alberto Sordi
1968 : Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu..? d'Ettore Scola
1968 : Le Gynéco de la mutuelle (Il medico della mutua) de Luigi Zampa
1969 : Les Conspirateurs (Nell'anno del Signore) de Luigi Magni
1969 : Amore mio aiutami d’Alberto Sordi
1969 : Il prof. dott. Guido Tersilli de Luciano Salce
1970 : Contestation générale (Contestazione generale) de Luigi Zampa
1970 : Drôles de couples (Le coppie) d’Alberto Sordi & Vittorio De Sica
1970 : Il presidente del Borgorosso Football Club de Luigi Filippo D'Amico
1971 : Détenu en attente de jugement (Detenuto in attesa di giudizio) de Nanni Loy
1971 : Bello, onesto, emigrato Australia sposerebbe compaesana illibata de Luigi Zampa
1972 : L'Argent de la vieille (Lo scopone scientifico) de Luigi Comencini
1972 : La Plus Belle Soirée de ma vie (La più bella serata della mia vita) d'Ettore Scola
1972 : Fellini Roma (Roma) de Federico Fellini
1973 : Anastasia mio fratello de Steno
1973 : Poussière d'étoiles (Polvere di stelle) d'Alberto Sordi
1974 : Tant qu'il y a de la guerre, il y a de l'espoir (Finché c'è guerra c'è speranza) d'A. Sordi
1975 : Di che segno sei?, épisode Il fuoco de Sergio Corbucci
1976 : Un sorriso, uno schiaffo, un bacio in bocca de Mario Morra
1976 : Pudeurs à l'italienne (Il comune senso del pudore) d'Alberto Sordi
1976 : La Fiancée de l'évêque (Quelle strane occasioni), « L'ascensore » de Luigi Comencini
1977 : Un bourgeois tout petit petit (Un borghese piccolo piccolo) de Mario Monicelli
1978 : Les Nouveaux Monstres (I nuovi mostri) de Mario Monicelli, Ettore Scola & Dino Risi
1978 : Où es-tu allé en vacances ? (Dove vai in vacanza ?) d'Alberto Sordi
1978 : Le Témoin de Jean-Pierre Mocky
1979 : Le Grand Embouteillage (L'ingorgo) de Luigi Comencini
1979 : Le Malade imaginaire (Il malato immaginario) de Tonino Cervi
1980 : Moi et Catherine (Io e Caterina) d'Alberto Sordi
1981 : Le Marquis s'amuse (Il marchese del Grillo) de Mario Monicelli
1981 : Je sais que tu sais (Io so che tu sai che io so) d'Alberto Sordi
1982 : In viaggio con papà d’Alberto Sordi
1983 : I bersaglieri de Corrado Prisco (cm)
1983 : La vita comincia a... d’Ettore Scola (cm)
1983 : Il tassinaro d’Alberto Sordi
1984 : Bertoldo, Bertoldino e Cacasenno de Mario Monicelli
1984 : Tutti dentro d’Alberto Sordi
1985 : Sono un fenomeno paranormale de Sergio Corbucci
1986 : Troppo forte de Carlo Verdone
1987 : Un tassinaro a New York d’Alberto Sordi
1988 : Les Deux Fanfarons (Una botta di vita) d'Enrico Oldoini
1989 : I promessi sposi de Salvatore Nocita
1990 : L'Avare (L'avaro) de Tonino Cervi
1990 : Au nom du peuple souverain (Il nome del popolo scorano) de Luigi Magni
1991 : Vacanze di Natale '91 d’Enrico Oldoini
1992 : Assolto per aver commesso il fatto d’Alberto Sordi
1993 : Nestore, l'ultima corsa d’Alberto Sordi
Filmographie d'Alberto SORDI