Eleonora ROSSI-DRAGO | ||
Actrice italienne | ||
Eleonora Rossi-Drago possédait un des plus beaux visages du cinéma italien. Pourtant, malgré la direction des plus grands réalisateurs transalpins, des participations à des productions internationales de John Huston ou Julien Duvivier, la réputation de la belle actrice ne dépassera jamais les frontières de la péninsule. Eleonora Rossi-Drago voit le jour sous le nom de Palmina Omiccioli à Gênes, le 23 septembre 1925 d’un père officier de marine espagnol en escale et d’une mère pure souche. À 17 ans, elle épouse en cachette un certain Rossi et met au monde une petite Fiorella. Mais le père s’exile en Argentine et ne donnera plus de nouvelles de lui. Palmina en conservera son nom de scène. Elle part à Rome ou elle travaille dans un grand magasin, fait un peu de mannequinat et tente sa chance à l’élection de Miss Italie 1947. Si elle part avec le handicap d’être mère célibataire, elle figure honorablement derrière Lucia Bosè et Gina Lollobrigida. La belle provocante Eleonora Rossi-Drago intéresse naturellement les milieux du cinéma et fait de la figuration dans Le Pirate de Capri d’Edgar G. Ulmer et Altura avec Massimo Girotti. La belle Génoise est remarquée par Luigi Comencini qui lui confie un rôle de prostituée auprès de Giuletta Masina dans Volets clos. Cantonnée aux rôles de tapineuses ou de jeunes femmes provocantes qu’elle sait préserver de la vulgarité par une élégance naturelle, elle enchaîne avec Histoires interdites avec Gino Cervi, Sensualité avec Amedeo Nazzari et Marcello Mastroianni, Virginité avec Leonardo Cortese, Amour et Jalousie d’Alessandro Blasetti ou La Traite des blanches de Luigi Comencini avec Vittorio Gassman. Elle défraie la chronique avec une prétendue liaison avec Amedeo Nazzari. La belle veuve d'Été violent Sa présence racée a fait d’Eleonora Rossi-Drago « la grande dame » du cinéma italien à l’égale de Sophia Loren, Gina Lollobrigida ou Silvana Mangano. Elle est dirigée au théâtre par Luchino Visconti auprès de Marcello Mastroianni dans Oncele Vania et travaille avec les plus grands cinéastes de renom du cinéma transalpin comme Michelangelo Antonioni (Femmes entre elles), Pietro Germi (Meurtre à l’italienne), Roberto Rossellini (Anima nera), , Vittorio Gassman (Kean), Ettore Scola (Parlons femmes). Elle trouve son plus beau rôle dans Été violent de Valerio Zurlini, celui d’une jeune veuve dont Jean-Louis Trintignant, fils d’un dignitaire fasciste, tombe amoureux. Elle tient le rôle principal du sketch de Renzo Rossellini dans L'Amour à vingt ans. Carrière européenne Eleonora Rossi-Drago est aussi en France la partenaire de Daniel Gélin dans L’Esclave et L’Affaire Maurizius, Jean-Claude Pascal dans Le Fric, Jean Marais dans La Tour prend garde, François Périer dans Tous peuvent me tuer. Sa carrière internationale comprend aussi l’Allemagne avec Accord final de Wolfgang Liebeneiner et La Main rouge Kurt Meisel, l’Espagne avec El Diablo tambien llora de José Antonio Nieves Conde avec Fernando Rey, Le Tueur à la rose rouge d'Eugenio Martin avec Jean Sorel et El ulimo Sabado de Pedro Balañá avec Francisco Rabal. Dino De Laurentis l’engage pour deux productions, Sous dix Drapeaux de Duilio Coletti et La Bible de John Huston. Le refus de vieillir Pourtant, Eleonora Rossi-Drago ne devient pas la star internationale attendue malgré un monde du cinéma qui ne jure que par les divas italiennes. À 40 ans, l’actrice reste somptueuse mais le temps a passé et son statut s’est mis à chanceler. Supportant mal la gloire qui décline au rythme de la beauté qui s’efface, Eleonora sombre dans la dépression. En 1971, quelques semaines après être devenue grand-mère, elle fait une tentative de suicide. Elle termine sa carrière en endossant le rôle d’Anne d’Autriche dans la série D’Artagnan de Claude Barma où le célèbre mousquetaire gascon est incarné par Dominique Paturel. Elle cède à la mode érotique horrifique avec Camille 2000 de Radley Metzger, Le Dépravé où Helmut Berger incarne une version modernisée du Portrait de Dorian Gray et renonce définitivement à sa carrière après le film d’horreur de série Z Libido de Sergio Bergonzelli où elle est jetée en patûre à un psychopathe sanguinaire auprès d'une autre ex-star descendue de son piédestal, Anna-Maria Pierangeli. En 1973, elle épouse un richissime homme d’affaires Sarde, Domenico La Cavera qui fait d’elle une baronne. Elle se retire à Palerme et vit pendant 37 ans à l’abri des regards. La Cavera, devenu une des figures puissantes de la Sicile meurt à 95 ans le 22 février 2011. Eleonora Rossi-Drago s’éteint peu avant d’une hémorragie cérébrale le 2 décembre 2007 à Palerme à l'âge de 82 ans. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Michelangelo Antonioni |
1949 : Les Pirates de Capri (I pirati di Capri) de Giuseppe Maria Scotese et Edgar George Ulmer 1949 : Cet amour éternel (Altura) de Mario Sequi 1950 : Due sorelle amano de Jacopo Comin 1951 : Les Volets clos (Persiane chiuse) de Luigi Comencini 1951 : Virginité (Verginità) de Leonardo De Mitri 1951 : Son dernier verdict (L'ultima sentenza) de Mario Bonnard 1952 : Amour et Jalousie (La fiammata) d'Alessandro Blasetti 1952 : Histoires interdites (Tre storie proibite) de Augusto Genina 1952 : La Traite des Blanches (La tratta delle bianche) de Luigi Comencini 1952 : Sensualité (Sensualità) de Clemente Fracassi 1953 : Panique à Gibraltar (I sette dell'Orsa maggiore) de Duilio Coletti 1953 : L'Esclave d’Yves Ciampi 1954 : L'Affaire Maurizius de Julien Duvivier 1954 : Vêtir ceux qui sont nus (Vestire gli ignudi) de Marcello Pagliero 1954 : Destinées (Destini di donne), « Elizabeth, la victime de la guerre » de Marcello Pagliero 1955 : Femmes entre elles (Le amiche) de Michelangelo Antonioni 1955 : Bataille devant Tobrouk (Il prezzo della gloria) d'Antonio Musu 1956 : Femmes seules (Donne sole) de Vittorio Sala 1956 : Kean(Kean) de Vittorio Gassman et Francesco Rosi 1956 : Sœur Letizia (Suor Letizia) de Mario Camerini 1957 : La Tour, prends garde ! de Georges Lampin 1957 : Tous peuvent me tuer d’Henri Decoin 1958 : La Route d'une année (La strada lunga un anno) de Giuseppe De Santis 1958 : Padri e figli de Guglielmo Morandi (tv) 1959 : La Traversée fantastique (Dagli Appennini alle Ande) de Folco Quilici 1959 : Été violent (Estate violenta) de Valerio Zurlini 1959 : Brèves Amours (Vacanze d'inverno) de Camillo Mastrocinque et Giuliano Carnimeo 1959 : Meurtre à l'italienne (Un maledetto imbroglio) de Pietro Germi 1959 : Le Fric de Maurice Cloche 1960 : Flagrant Délit (La garçonnière) de Giuseppe De Santis 1960 : La Main rouge (Die Rote Hand) de Kurt Meisel 1960 : Sous dix drapeaux (Sotto dieci bandiere) de Duilio Coletti 1960 : David et Goliath (Davide e Golia) de Richard Pottier et Ferdinando Baldi 1960 : L'impiegato de Gianni Puccini 1960 : Accord final (de) (Schlußakkord) de Wolfgang Liebeneiner 1961 : Le Commando traqué (Tiro al piccione) de Giuliano Montaldo 1961 : Chasse à la drogue (Caccia all'uomo) de Riccardo Freda 1961 : Le Glaive du conquérant (Rosmunda e Alboino) de Carlo Campogalliani 1962 : Les Don Juan de la Côte d'Azur (I digiovanni della Costa Azzurra) de Vittorio Sala 1962 : Le Tueur à la rose rouge (Ipnosi) d'Eugenio Martín 1962 : Âme noire (Anima nera) de Roberto Rossellini 1962 : Espions sur la Tamise (de) (Der Teppich des Grauens) d’Harald Reinl 1962 : L'Amour à vingt ans, « Rome » de Renzo Rossellini 1963 : Tempête sur Ceylan (Das Todesauge von Ceylon) de Giovanni Roccardi et Gerd Oswald 1963 : Wounds of Hunger de George Sherman 1964 : La Soucoupe volante (Il disco volante) de Tinto Brass 1964 : Parlons femmes (Se permettete parliamo di donne) de Ettore Scola 1964 : L'idea fissa, « L’ultima Carta » de Gianni Puccini 1964 : L'Amour facile (Amore facile), « Il vedovo bianco » de Gianni Puccini 1964 : La Citadelle (La cittadella) d'Anton Giulio Majano (tv) 1964 : Le Train du samedi (Il treno del sabato) de Vittorio Sala 1965 : La Case de l'oncle Tom (Onkel Toms Hütte) de Géza von Radványi 1965 : El diablo también llora(Il delitto di Anna Sandoval) de José Antonio Nieves Conde 1965 : Le Boeing décolle à seize heures (Il segreto del vestito rosso) de Silvio Amadio 1965 : Meurtre à l'italienne (Io uccido, tu uccidi), "Il plenilunio" de Gianni Puccini 1965 : Su e giù, « Il colpo del leone » de Mino Guerrini 1966 : La Bible (The Bible) de John Huston 1966 : Mano di velluto d’Ettore Fecchi 1967 : El último sábado de Pedro Balañá 1968 : La Contestation (L'età del malessere) de Giuliano Biagetti 1969 : D'Artagnan de Claude Barma (tv) 1969 : Camilla (Camille 2000) de Radley Metzger 1969 : Diritto di cronaca de Vittorio Sala (tv) 1969 : Gli angeli del 2000 d’Honil Ranieri 1970 : Le Dépravé (Il dio chiamato Dorian) de Massimo Dallamano 1970 : Libido ou Dans les replis de la chair (Nelle pieghe della carne) de Sergio Bergonzelli Filmographie d'Eleonora ROSSI-DRAGO | |
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