Giovanna RALLI
 Actrice italienne
Décorée par deux rubans d’argent au cours de sa carrière, Giovanna Ralli a été dirigée par quelques-uns des plus grands réalisateurs du cinéma italien, comme Mario Monicelli, Ettore Scola, Roberto Rossellini et Vittorio De Sica. Cependant, malgré un des beaux visages du cinéma italien, l’actrice n’a pas réussi à se maintenir au sommet de la hiérarchie au-delà des années cinquante.
Giovanna Ralli est née le 2 janvier 1935 à Rome. Poussée par sa mère, elle joue pour la première fois à l’âge de six ans dans La maestrina et Les enfants nous regardent. Puis, à 15 ans, elle fait des apparitions dans Les Feux du Music-hall d’Alberto Lattuada et Federico Fellini, Rome-Paris-Rome de Luigi Zampa et La Famiglia Passaguai d’Aldo Fabrizi. Par la suite, elle ne réussit pas à s’affirmer comme le font ses contemporaines Gina Lollobrigida ou Sophia Loren. Elle est toujours doublée à cause de son fort accent romain, et son nom n’occupe presque jamais le haut de l’affiche.
Amidei et Rossellini
Sa carrière connaît un tournant au milieu des années 1950, quand elle fait la connaissance du réalisateur Sergio Amidei auquel elle se liera sentimentalement. À partir de là, on lui confie des premiers rôles dans des films comme Cette folle jeunesse de Gianni Franciolini, Les Jeunes Filles de San Frediano de Valerio Zurlini, Un héros de notre temps de Mario Monicelli ou Le Bigame de Luciano Emmer. Néanmoins, elle se retrouve progressivement à toujours interpréter le même rôle, celle de la fille du peuple romaine, une étiquette qui restera collée à elle jusqu’à la fin de sa carrière. Les années suivantes, Sergio Amidei la présente à Roberto Rossellini, qui la fait tourner dans trois films, un petit rôle dans Le Général Della Rovere et le personnage principal dans Les Évadés de la nuit et à nouveau dans Viva l’Italia. Elle remporte le ruban d’argent de la meilleure actrice, et pourtant l’actrice ne reçoit plus aucune demande digne d’être remarquée. Elle tourne en France Le Goût de la Violence de Robert Hossein et Horace 62 avec Charles Aznavour. C’est ainsi qu’elle décide de tenter une seconde carrière à Hollywood. Ce choix ne se révèle pas heureux, car en dehors d’un petit rôle dans le film Qu’as-tu fait à la guerre, papa ? de Blake Edwards, elle ne participe qu’à des insuccès. Sur Le Chat croque les diamants, elle entame une relation avec son partenaire Michael Caine.
Des sous-produits policiers ou érotiques
Après l’échec de sa carrière à Hollywood, elle retourne en Italie dans les années 1970, mais désormais les temps ont changé et il ne semble plus y avoir de place pour l’actrice romaine. À l’exception d’un joli second rôle dans Nous nous sommes tant aimés d’Ettore Scola qui lui vaut le ruban d’argent du meilleur second rôle féminin, elle ne participe qu’à des films médiocres comme Di che segno sei? de Sergio Corbucci et Pour aimer Ophélie, tous deux en duo avec Renato Pozzetto. Elle cède à la mode du néo-polar avec La Lame infernale et du giallo avec Les Yeux froids de la peur. Elle tourne également la comédie érotique Sexycon de Sergio Martino. Cette façon qu’elle a de s’adapter à l’époque la porte à poser nue pour le magazine Playboy, ce qui lui vaut des critiques négatives. Le producteur Carlo Ponti produit le film Colpita da improvviso benessere de Franco Giraldi dans une tentative pour la relancer. Giovanna Ralli interprète le personnage qui lui colle, à savoir la fille du peuple, dans ce cas une poissonnière, mais les années 1950 sont bien loin, la comédie à l’italienne est sur le déclin, et surtout Sergio Amidei n’est plus à ses côtés. Giovanna Ralli n’oubliera pas pour autant le geste de Carlo Ponti et, dans les rares interviews qu’elle accorde, elle tient toujours à préciser son affection pour le producteur et sa femme Sophia Loren.
Une retraite bien gagnée
Le 14 mars 1977, elle se marie avec Ettore Boschi, un bonheur stable de plus de 30 ans jusqu’au décès d’Ettore le 22 juillet 2013. Au début des années 1980, Giovanna Ralli décide de se retirer du cinéma et se consacre au théâtre, ne retournant au grand écran qu’en 1991 avec Dans la soirée. Elle essaye de nouveau de s’adapter à son temps et participe à ces nombreuses fictions télévisées, parmi lesquelles Un prete tra noi, Ho sposato uno sbirro et Tutti pazzi per amore. Dans les dernières années, elle n’accorde que de petites participations à des films modestes. Le 31 mars 2014, Giovanna Ralli reçoit le prix Anna-Magnani pour l’ensemble de sa carrière.


FILMOGRAPHIE :

Avec Roberto Rossellini
1942 : La maestrina de Giorgio Bianchi
1944 : Les enfants nous regardent (I bambini ci guardano) de Vittorio De Sica
1950 : Les Feux du music-hall (Luci del varietà) d’Alberto Lattuada et Federico Fellini
1951 : Rome-Paris-Rome (Signori, in carrozza !) de Luigi Zampa
1951 : La famiglia Passaguai d’Aldo Fabrizi
1952 : La famiglia Passaguai fa fortuna d’Aldo Fabrizi
1952 : Papa diventa mamma d’Aldo Fabrizi
1952 : La Louve de Calabre (La Lupa) d’Alberto Lattuada
1953 : Les Années faciles (Anni facili) de Luigi Zampa
1953 : Les Amants de Villa Borghese (Villa Borghese) de Gianni Franciolini
1953 : Le prix de l’honneur (Il prezzo dell’onore) de Ferdinando Baldi
1953 : Fermi tutti... arrivo io! de Sergio Grieco
1953 : Le navire des filles perdues (La nave delle donne maledette) de Rafaello. Matarazzo
1953 : L’Amour à la ville (L’amore in città), partieGli Italiani si voltano d’Alberto Lattuada
1953 : Rivalité (Rivalità) de Giuliano Biagetti
1954 : Madame du Barry de Christian-Jaque
1954 : Prima di sera de Piero Tellini
1955 : Les Jeunes Filles de San Frediano (Le ragazze di San Frediano) de Valerio Zurlini
1955 : Ces demoiselles du téléphone (Le Signorine dello 04) de Gianni Franciolini
1955 : Un Héros de notre temps (Un eroe dei nostri tempi) de Mario Monicelli
1955 : Les Hussards d’Alex Joffé
1955 : Cette folle jeunesse (Racconti romani) de Gianni Franciolini
1956 : Le Bigame (Il bigamo) de Luciano Emmer
1956 : Una pelliccia di visone de Glauco Pellegrini
1956 : Amours de vacances (Tempo di villeggiatura) d’Antonio Racioppi
1956 : Peccato di castità de Gianni Franciolini
1957 : Le Moment le plus beau (Il momento più bello) de Luciano Emmer
1957 : Le belle dell’aria de Mario Costa & Eduardo Manzanos
1958 : Tuppe tuppe, Marescià de Carlo Ludovico Bragaglia
1958 : Come te movi, te fulmino de Mario Mattoli
1959 : Le Général Della Rovere (Il generale Della Rovere) de Roberto Rossellini
1959 : Le Miroir aux alouettes (Costa Azzurra) de Vittorio Sala
1959 : L'Ennemi de ma femme (Il nemico di mia moglie) de Gianni Puccini
1959 : Les Femmes de chambre (Le Cameriere) de Carlo Ludovico Bragaglia
1959 : Les Voleurs (I ladri) de Lucio Fulci
1959 : Un homme facile (Un uomo facile) de Paolo Heusch
1959 : Nel piu dipinto di blue de Piero Tellini
1960 : Les Canailles de Maurice Labro
1960 : Les Évadés de la nuit (Era notte a Roma) de Roberto Rossellini
1961 : Vive l’Italie (Viva l’Italia) de Roberto Rossellini
1961 : Le Goût de la violence de Robert Hossein
1961 : Pastasciutta nel deserto de Carlo Ludovico Bragaglia
1962 : Horace 62 d’André Versini
1962 : La dernière attaque (La guerra continua) de Leopoldo Savona
1962 : La Nonne de Monza (La Monaca di Monza) de Carmine Gallone
1963 : Carmen 63 (Carmen di trastevere) de Carmine Gallone
1964 : Le Coq du village (Liolà) d’Alessandro Blasetti
1964 : La Vie aigre (La vita agra) de Carlo Lizzani
1964 : La Fugue (La fuga) de Paolo Spinola
1966 : Qu'as-tu fait à la guerre, papa ? (What Did You Do in the War, Daddy?) de Blake Edwards
1967 : Gros coup à Pampelune (The Caper of the Golden Bulls) de Russell Rouse
1967 : Parlons femmes (Se permettete parliamo di donne) d’Ettore Scola
1968 : Le chat croque les diamants (Deadfall) de Bryan Forbes
1968 : Le mercenaire (El mercenario) de Sergio Corbucci
1969 : La Femme invisible (La Donna invisibile) de Paolo Spinola
1969 : La Religieuse de Monza (La Monaca di Monza) d’Eriprando Visconti
1970 : Les Canons de Cordoba (Cannon for Cordoba) de Paul Wendkos
1971 : Une prostituée au service du public et en règle avec la loi d’Italo Zingarelli
1971 : Les yeux froids de la peur (Gli occhi freddi della paura) d’Enzo G. Castellari
1974 : Nous nous sommes tant aimés (C'eravamo tanto amati) d’Ettore Scola
1974 : La Lame infernale (La polizia chiede aiuto) de Massimo Dallamano
1974 : Pour aimer Ophélie (Per amare Ofelia) de Flavio Mogherini
1975 : Di che segno sei? de Sergio Corbucci
1976 : Sexycon (40 gradi all’ombra del lenzuolo) de Sergio Martino
1976 : Colpita da improvviso benessere de Franco Giraldi
1976 : Chi dice donna, dice donna,partie la signorina X de Tonino Cervi
1976 : Languidi baci… perfide carezze d’Alfredo Angeli
1981 : Manolesta (Manolesta) de Pasquale Festa Campanile
1991 : Dans la soirée (Verso sera) de Francesca Archibugi
1994 : Même heure, l'année prochaine (Tutti gli anni una volta l'anno) de Gianfrancesco Lazotti
2003 : Il pranzo della domenica de Carlo Vanzina
2008 : Il sangue dei vinti de Michele Soavi
2011 : Immaturi de Paolo Genovese
2012 : Immaturi - Il viaggio de Paolo Genovese
2012 : Samedi, Dimanche et Lundi (Sabato, domenica e lundì) de Franza Di Rosa
2013 : Mister Love de Benedetta Pontellini
2013 : Un garçon en or (Un ragazzo d’oro) de Pupi Avati
2022 : Marcel ! de Jasmine Trinca

Télévision :
1989 : Poliziotti de Tomaso Sherman
1992 : Adieu mon Fils (Solo per dirti addio) de Sergio Sollima
1995 : Machinations de Gérard Vergez
1997 : Un prete tra noi de Giorgio Capitani
2001 : Angelo il custode de Gianfrancesco Lazotti
2003 : Una famiglia per caso de Camilla Costanzo & Alessio Cremonini
2005 : Les Couleurs de la Vie (I colori della vita) de Stefano Reali
2008 : Ho sposato uno sbirro de Carmine Elia
2009 : L’Île des Secrets (L’isola dei segreti) de Ricky Tognazzi


Filmographie de Giovanna RALLI
 
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