Lea PADOVANI | ||
Actrice italienne | ||
Lea Padovani avait une grande capacité à jouer dans la comédie que malheureusement les réalisateurs négligent toujours. Aussi, malgré ses belles prestations auprès de Totò ou Macario, c’est dans le registre des filles du peuple accablées de misère et les aristocrates hautaines au visage froid de femme fatale calculatrice que Lea Padovani va s’illustrer aussi bien au cinéma, au théâtre et à la télévision. Lea Padovani voit le jour le 28 juillet 1920 à Montalto di Castro dans la région du Latium. Elle entre dans la prestigieuse Accademia d’Arte drammatica de Rome et débute sa carrière dans des revues musicales et au théâtre. Elle fait sa première apparition dans Febbre azzura, un spectacle musical de Mario Amendola avec le grand acteur comique Erminio Macario qui sera également son premier partenaire au cinéma dans la comédie L’Innocent Casimir où Lea incarne une jeune provinciale pudibonde. Actrice phare du néo-réalisme L’année suivante, sa prestation d’ouvrière antifasciste dans Le soleil se lèvera encore d’Aldo Vergano, l’une des premières manifestations du néo-réalisme fait de Lea Padovani une star. Elle confirme son statut en donnant la réplique à Rossano Brazzi dans Le Diable blanc et à Walter Chiari dans Che Tempi, adapté d’une pièce de théâtre à succès. Avec ses faux airs à la Silvana Mangano, elle ne quitte pas son apparence misérable lorsqu’elle tourne le drame hollywoodien Donnez nous aujourd’hui d’Edward Dmytryk. On est au début de la Guerre froide et les prises de position de l’actrice et la réputation de gauchiste d’Edward Dmytryk nuisent à la poursuite d’une carrière aux États-Unis. Lea et Orson Lea Padovani apparaît dans de grands drames prolétaires comme Acte d’accusation auprès de Marcello Mastroianni, Les deux Gosses de Flavio Calzavara et Pour le bonheur de sa fille où elle retrouve son réalisateur Aldo Vergano. En 1950, elle est pressentie par Orson Welles pour devenir la Desdémone dans Othello. La diva italienne avait connu Welles dans les années 40 et avait été brièvement fiancée. Le génial réalisateur lui dit « Je vais faire de toi une star italienne » ce à quoi, elle répond « Je le suis déjà ! ». Le film est finalement présenté à Cannes sous pavillon marocain en 1952 mais Lea Padovani a du céder sa place à Suzanne Cloutier. De la même façon, elle est remplacée par Marina Berti dans Quo Vadis, étant prise par le tournage d’une petite série B Trois pas au nord avec Lloyd Bridges. Des femmes marquées Alors que Lea Padovani enchaîne les comédies comme Totò et les Femmes, Drôles de bobines de Steno ou Gran Varieta dans un skech de Dominico Paolella où est la femme et partenaire d'un chanteur ringard incarné par Vittorio De Sica, ce sont ses rôles de femmes marquées par le destin qui assoient sa réputation. Elle se prostitue dans Onze heures sonnaient de Giuseppe De Santis, Une de celles-là d’Aldo Fabrizi ou encore Femmes damnées de Giuseppe Amato auprès de Linda Darnell et cherche à abandonner son nouveau-né dans Quelques pas dans la vie d’Alessandro Blasetti. Elle tourne une scène jugée hot à cette époque dans Le Dossier noir d’André Cayatte. Des quartiers pauvres à la vie de château Délaissant les bidonvilles des villes italiennes, Lea Padovani avec une grande désinvolture va se mettre à fréquenter les palais. Superbe en costume, elle est la princesse Mathilde Bonaparte dans La Castiglione de Georges Combret, la reine Marie-Louise d’Espagne dans La Maja nue d’Henry Koster, Catherine de Médicis dans La princesse de Clèves de Jean Delannoy et l’impératrice Eugénie pour Ottocento pour la télévision. La star revient au théâtre dans La Chatte sur un toit brûlant et La Rose tatouée, deux pièces de Tennessee Williams. Elle tourne Le Roman d’un jeune homme pauvre et La Mégère apprivoisée pour la télévision et Un Train pour Istanbul en vidéo. Yves Allégret la choisit pour être la Maheude dans Germinal en 1963. Elle fait encore quelques apparitions en mère de Jacques Perrin dans Un homme à moitié, en grande-duchesse dans Ehrengard et tourne son dernier film dans un rôle d’aristocrate dans La putain du roi d’Axel Corti auprès de Timothy Dalton. Femme indépendante, Lea Padovani est toujours restée célibataire et n’a pas eu d’enfants. Elle meurt à Rome, le 23 juin 1991, à l’âge de 71 ans, laissant l’image d’une des grandes actrices du cinéma italien. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Vittorio De Sica |
1945 : L’innocente Casimiro de Carlo Campogalliani 1946 : Le soleil se lèvera encore (Il sole sorge ancora) d’Aldo Vergano 1947 : Le Diable blanc (Il Diavolo bianco) de Nunzio Malasomma 1947 : Che tempi ! de Giorgio Bianchi 1947 : Le Cavalier noir (I cavalieri dalle maschere nera) de Pino Mercanti 1948 : L’appel du sang (Il richiamo del sangue) de John Clements & Ladislao Vajda 1948 : Cocaïne (Una lettera all’alba) de Giorgio Bianchi 1949 : Donnez-nous aujourd’hui (Give us this Day) d’Edward Dmytryk 1949 : Alerte à l’arsenal (Fiamme sulla laguna) de Giuseppe Maria Scotese 1950 : Due mogli sono troppo de Mario Camerini 1950 : Acte d’accusation (Atto d’accusa) de Giacomo Gentilomo 1950 : Trois pas au Nord (Three Steps North) de W. Lee Wilder 1950 : Pour le bonheur de sa fille (La grande rinuncia) d’Aldo Vergano 1951 : Les deux gosses (I due derelitti) de Flavio Calzavara 1951 : Totò et les femmes (Totò e le donne) de Steno & Mario Monicelli 1952 : La Fiancée de Pompéi (Papà ti ricordo) de Mario Volpe 1952 : Onze heures sonnaient (Roma ore uncidi) de Giuseppe De Santis 1952 : Don Lorenzo (La canzone della vita) de Carlo Ludovico Bragaglia 1952 : Les enfants ne sont pas à vendre (I figli non si vendono) de Mario Bonnard 1952 : Une de celles là (Una di quelle) d’Aldo Fabrizi 1953 : Drôles de bobines (Cinema d’altri tempi) de Steno 1953 : La barriera della legge de Piero Costa 1953 : Quelques pas dans la vie (Tempi nostri) d’Alessandro Blasetti 1953 : Gran varietà de Domenico Paolella 1953 : Femmes damnées (Donne proibite) de Giuseppe Amato 1953 : Amoursd’une moitié de siècle (Amori di mezzo secolo, Girandola 1910) d’A. Pietrangeli 1953 : Un siècle d’amour (Cento anni d’amore) de Lionello De Felice 1954 : La tua donna de Giovanni Paolucci 1954 : Le Séducteur (Il seduttore) de Franco Rossi 1954 : Femmes et soldats (Guai ai venti !) de Raffaello Matarazzo 1954 : Divisione Folgore de Duilio Coletti 1954 : La Castiglione (La contessa di Castiglione) de Georges Combret 1954 : Naples est toujours Naples (Napoli è sempre Napoli) d’Armando Fizzarotti 1954 : La femme est la même pour tous (La moglie è uguale per tutti) de Giorgio Simonelli 1955 : Le Dossier noir d’André Cayatte 1955 : Chéri-bibi de Marcello Pagliero 1955 : Pain, amour et jalousie (Pane, amore e… gelosia) de Luigi Comencini 1956 : L’intruse (Catene amare) de Raffaello Matarazzo 1956 : Œil pour œil d’André Cayatte 1957 : Dieu seul m’arrêtera (Solo dio mi fermerà) de Renato Polselli 1957 : El Alamein (Deserto di gloria) de Guido Malatesta & Duilio Coletti 1958 : Montparnasse 19 de Jacques Becker 1958 : Pain, amour et Andalousie (Pan, amor y… Andalucía) de Javier Setó 1959 : La Maja nue (La Maja desnuda) d’Henry Koster 1960 : La Princesse de Clèves de Jean Delannoy 1962 : Miracle à Cupertino (The Reluctant Saint) d’Edward Dmytryk 1962 : Frénésie d’été (Frenesia dell’estate) de Luigi Zampa 1963 : L’Ennui (La noia) de Damiano Damiani 1963 : Germinal d’Yves Allégret 1965 : Un Homme à moitié (Un uomo a metà) de Vittorio De Seta 1966 : Bagarre à Bagdad pour K27 (Il gioco delle spie) de Paolo Bianchini 1967 : Gli altri, gli altri e noi de Maurizio Arena 1968 : Candy de Christian Marquand 1970 : Ciao Gulliver de Carlo Tuzii 1971 : Equinozio de Maurizio Ponzi 1982 : Ehrengard d’Emidio Greco 1988 : Il cuore di mamma de Gioia Benelli 1990 : La Putain du Roi (The King’s Whore) d’Axel Corti Filmographie de Lea PADOVANI | |
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