Assia NORIS
 Actrice italienne d'origine russe
Belle ingénue, fraîche et vertueuse, Assia Noris a été l’héroïne typique de comédies appelées Téléphones blancs, souvent réalisées par Mario Camerini avec Vittorio De Sica comme partenaire. Son cinéma désuet ne survivra pas à la chute du régime fasciste et au néo-réalisme d’après-guerre. Il reste une belle étoile aux toilettes somptueuses et à la beauté séduisante.
Anastasia Noris von Gerzfeld voit le jour à Saint-Pétersbourg, alors capitale impériale, le 26 février 1912 d’un père Baron Nikolai Karlowitsch von Herzfeld officier allemand et d’une mère Marija von Herzfeld née Prodjaiko de Petite Russie. La famille fuit la révolution russe et se réfugie en France puis en Italie. Elle épouse l'Italien Gaetano d'Assia dont elle adopte le nom comme patronyme de scène.
Idole des films de Téléphones blancs
Assia Noris débute au cinéma au début du parlant dans des pantalonnades des frères Eduardo et Peppino De Filippo. Elle tourne plusieurs films de Mario Bonnard en deux versions, française et italienne (Trois Hommes en habit, Quei due) et devient une vraie star avec Giallo de Mario Camerini qui lui donne Vittorio De Sica comme partenaire dans Je donnerai un Million, L’uomo che sorride, Mais ça n’est pas une chose sérieuse et surtout Monsieur Max et Les grands Magasins. Pour remplacer les stars hollywoodiennes invisibles pendant le gouvernement de Mussollini, Assia Noris adopte des tenues somptueuses et la posture glamoureuse d’une Carole Lombard ou Joan Crawford, ainsi que la candeur et la fantaisie des personnages qu’interprète en France Danielle Darrieux. Elle tourne Je veux vivre dans la joie de Camillo Mastrocinque avec Gino Cervi, La Maison du Péché de Max Neufeld avec Amedeo Nazzari, Dora Nelson de Mario Soldati avec Massimo Girotti et Lune de Miel de Giacomo Gentilomo. Elle épouse son mentor Mario Camerini en 1940 qui la dirige dans Cent mille dollars, Battements de Cœur, Une Aventure romantique et L’Ombre du Passé. Le couple divorce en 1943.
Passage à la Continentale
Fine, élégante, candide ou espiègle, Assia Noris se rend en France pour tourner Le Voyageur de la Toussaint de Louis Daquin avec le jeune Jean Desailly et Le Capitaine fracasse d’Abel Gance où elle campe une merveilleuse Isabella auprès de Fernand Gravey. Avec Le coup de pistolet de Renato Castellani, elle prouve sa capacité à aborder également des rôles dramatiques. À la fin de la guerre et du régime fasciste, la renommée d’Assia Noris chute brutalement. Son implication politique étant faible et son différend avec Adolf Hitler largement relayé dans la presse, l’actrice ne fait l’objet d’aucune poursuite. Celle qui donnait l’image pure de l’Italienne embarrasse la critique en s’affichant en bikini au grand dam des deux icônes sexuelles du cinéma de l’époque, Doris Duranti et Clara Calamai.
Vénérable retraitée
Après la guerre, Assia Noris s’essaie au théâtre avec des résultats plutôt décevants. Elle a des liaisons avec le jeune réalisateur Roberto Rossellini, Jacob Pelster qui meurt en 1947 et Tony Habib en 1949. Elle tourne en Égypte l’exotique La Pécheresse blanche de Goffredo Alessandrini et après une quinzaine d'années d'absence, fait un retour surprise en 1965 en vieille entremetteuse dans La Célestine de Carlo Lizzani, adapté d’un roman médiéval espagnol de Fernando de Rojas. Après l’échec de cette dernière réalisation et consciente qu’elle ne pourra plus retrouver son éclat d’antan, elle quitte définitivement le monde du spectacle. Elle s’installe à San Remo où elle vit oubliée de tous pendant plusieurs décennies. À l’âge vénérable de 86 ans, Assia Noris est hospitalisée et s’éteint le 27 janvier 1998 à San Remo. Elle est enterrée dans le cimetière de Valle Armea dans la même ville.


FILMOGRAPHIE :

Avec Vittorio De Sica
1932 : Trois Hommes en habit (Tre uomini in frak) de Mario Bonnard
1933 : Ève cherche un père de Mario Bonnard
1933 : La Demoiselle de l’Autobus (La signorina dell'autobus) de Nunzio Malasomma
1934 : Giallo de Mario Camerini
1935 : La Marche nuptiale de Mario Bonnard
1935 : La Marcia nuziale de Mario Bonnard
1935 : Quei due de Gennaro Righelli
1936 : L'uomo che sorride de Mario Mattoli
1936 : Mais ça n’est pas une chose sérieuse (Ma non è una cosa seria) de Mario Camerini
1936 : Je donnerai un million (Darò un milione) de Mario Camerini
1937 : Monsieur Max (Il signor Max) de Mario Camerini
1937 : Una donna tra due mondi de Goffredo Alessandrini
1937 : Nina, non far la stupida de Nunzio Malasomma
1937 : Maman Colibri de Jean Dréville
1937 : Allegri masnadieri de Marco Elter
1938 : Je veux vivre dans la Joie (Voglio vivere con Letizia) de Camillo Mastrocinque
1938 : La Maison du péché (La casa del peccato) de Max Neufeld
1939 : Battements de Cœur (Batticuore) de Mario Camerini
1939 : Les Grands Magasins (Grandi magazzini) de Mario Camerini
1940 : Dora Nelson (Dora Nelson) de Mario Soldati
1940 : Cent Mille Dollars (Centomila dollari) de Mario Camerini
1940 : Une Aventure romantique (Una romantica avventura) de Mario Camerini
1941 : Lune de Miel (Luna di miele) de Giacomo Gentilomo
1941 : Con le donne non si scherza de Giorgio Simonelli
1942 : Margherita fra i tre d’Ivo Perilli
1942 : Le Coup de pistolet (Un colpo di pistola) de Renato Castellani
1942 : L'Ombre du passé (Una storia d'amore) de Mario Camerini
1943 : Le Capitaine Fracasse d’Abel Gance
1943 : Le Voyageur de la Toussaint de Louis Daquin
1943 : Una piccola moglie de Giorgio Bianchi
1945 : Les Dix Commandements (I dieci comandamenti, Non rubare) de Giorgio Walter Chili
1945 : Che distinta famiglia ! de Mario Bonnard
1950 : La Pécheresse blanche (Aminah) de Goffredo Alessandrini
1965 : La Célestine (La Celestina P... R...) de Carlo Lizzani


Filmographie d'Assia NORIS
 
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