Carlo NINCHI
 Acteur italien
Solide acteur de composition, Carlo Ninchi a traversé toutes les époques de l’Italie fasciste aux grandes heures de la Cinecitta. À l’inverse de son frère Annibale Ninchi, le Scipion l’Africain d’avant-guerre, il a surtout privilégié le cinéma paraissant dans plus de 120 films en 30 ans de carrière.
Carlo Ninchi voit le jour à Bologne, le 31 mai 1897. Né dans une famille d’artistes, il est le frère cadet d’Annibale Ninchi, né en 1887 et le cousin de l’actrice Ave Ninchi. Il fait ses débuts sur scène dans la compagnie de son frère, en s’orientant vers un répertoire mélancolique et peu bavard.
Vedette du cinéma fasciste
Avec son physique puissant et sa voix au timbre incomparable, Carlo Ninchi joue Pilade dans L'Oreste de Vittorio Alfieri et interprète d'autres classiques grecs. Il acquiert une popularité à partir des années 1930, en rejoignant la compagnie du Théâtre Eliseo, une renommée qui grandit avec sa présence cinématographique exceptionnelle et prolifique. Il fait ses débuts sur grand écran dans L’Étoile du Cinéma de Mario Almirante et participe à quelques reconstitutions historiques typiques de la dictature fasciste. On le retrouve dans Terra madre d'Alessandro Blasetti, Chemise noire de Giovacchino Forzano, Scipion l’Africain de Carmine Gallone dont son frère Annibale tient le rôle principal, L’Homme de la Légion de Romolo Marcellini et surtout Dora Nelson de Mario Soldati aux côtés d’Assia Norris. S’il tourne La Conquête de l’air de Zoltan Korda en Angleterre auprès de Laurence Olivier, il est surtout présent dans le cinéma italien. Mario Bonnard en fait un de ses protagonistes dans trois films, La jeune Fille de Portici, Le Chevalier noir et Le Roi s’amuse.
L'apogée pendant la guerre
Carlo Ninchi devient un des acteurs les plus populaires auprès des Italiens et surtout des Italiennes pendant la guerre, grâce aux comédies de téléphones blancs de Mario Mattoli comme Chaînes invisibles, Ce soir rien de nouveau, La Vallée du Diable, La Vispa Teresa et Circo equestre Za-bum. Il côtoie Doris Duranti, Clara Calamai et Alida Valli. Ses films à la fois drôles et larmoyants touchent au cœur de l’Italie déchirée par les bombardements. Il s’illustre sous la direction de solides réalisateurs comme Camillo Mastrocinque (Turbine), Mario Camerini (Les Fiancés), Carmine Gallone (Odessa en Flammes), Mario Soldati (Nuit tragique) et Goffredo Alessandrini (Giarabub, son plus gros succès). Il s’essaie également au vaudeville et à la revue sur scène.
Des films par dizaines
Après la guerre, Carlo Ninchi participe au renouveau du cinéma italien avec deux films importants tournés dans les derniers jours du conflit, Deux Lettres anonymes de Mario Camerini et La Porte du Ciel de Vittorio De Sica. Il passe du drame Armando le Mystérieux de Carlo Ludovico Bragaglia au film comique Totò au Tour d’Italie jusqu’au film engagé comme La Proie du Désir de Roberto Rossellini, tourné en 1942 dans une quasi-clandestinité. Riccardo Freda en fait le héros vigoureux de films historiques comme Le Fils de D’Artagnan, Le Comte Ugolin ou Spartacus, Eduardo De Filippo l’engage dans Naples Millionnaire et René Clair en fait un prince dans La Beauté du Diable. D’une rare disponibilité, l’acteur enchaîne thrillers, comédies, péplums, films d’aventure et drames sociaux à une cadence infernale.
De l’imposante filmographie de Carlo Ninchi, se dégagent La Porteuse de Pain de Maurice Cloche, Les Chemises rouges de Goffredo Alessandrini où il incarne Garibaldi, Amour et Jalousie d’Alessandro Blasetti, Il Marito de Nanny Loy, Responsabilité limitée de Turi Vasile avec Isa Miranda et Etchika Choureau et La Ciocara de Vittorio De Sica où il incarne le père de Jean-Paul Belmondo. Il se retire du grand écran en 1962 après le péplum Constantin le Grand de Lionello De Felice où il est Constant Chlorius et Le Tigre des Mers de Luigi Capuano face à Anthony Steel. Son visage austère plein de nostalgie devient un masque tragique dans de nombreuses séries télévisées jusqu’en 1970. Carlo Ninchi au terme d’une carrière exceptionnelle est mort à son domicile de Milan, le 1er mai 1974 à l’âge de 76 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Alida Valli
1931 : L’Étoile du Cinéma (La stella del cinema) de Mario Almirante
1931 : Cour d'assises (Corte d'Assise) de Guido Brignone
1931 : La Scala (La Scala) de Gennaro Righelli
1931 : Edelweiss ou le Solitaire de la Montagne (Il solitario della montagna) de W. De Liguoro
1931 : Le Rappel de la terre (Terra madre) d'Alessandro Blasetti
1932 : La Wally de Guido Brignone
1933 : Chemise noire (Camisa nera) de Giovacchino Forzano
1935 : Amo te sola de Mario Mattoli
1935 : Le Passeport rouge (Passaporto rosso) de Guido Brignone
1937 : Scipion l'Africain (Scipione l'africano) de Carmine Gallone
1938 : La Conquista dell’aria de Romolo Marcellini
1939 : Cavalleria rusticana d’Amleto Palermi
1939 : Dora Nelson (Dora Nelson) de Mario Soldati
1939 : Scandalo per bene d’Esodo Pratelli
1939 : L’Homme de la Légion (L’uomo della legione) de Romolo Marcellini
1940 : L’Arcidiavolo de Toni Frenguelli
1940 : La jeune Fille de Portici (La fanciulla di Portici) de Mario Bonnard
1940 : Lucrèce Borgia (Lucrezia Borgia) d’Hans Hinrich
1941 : La Leggenda della primavera de Giorgio Walter Chili
1941 : Le Chevalier noir (Marco Visconti) de Mario Bonnard
1941 : Les Fiancés (I promessi sposi) de Mario Camerini
1941 : Le Roi s'amuse (Il re si diverte) de Mario Bonnard
1942 : Chaînes invisibles (Catene invisibili) de Mario Mattoli
1942 : Nuit tragique (Tragica notte) de Mario Soldati
1942 : Odessa en Flammes (Odessa in fiamme) de Carmine Gallone
1942 : Giarabub (Giarabub) de Goffredo Alessandrini
1942 : Capitaine Tempête (Capitan Tempesta) de Corrado D’Errico
1942 : Millardi, che follia ! de Guido Brignone
1942 : Le Lion de Damas (Il leone di Damasco) de Corrado D'Errico et Enrico Guazzoni
1942 : Dans les catacombes de Venise (I due Foscari) d'Enrico Fulchignoni
1942 : Ce soir, rien de nouveau (Stasera nienti di nuovo) de Mario Mattoli
1942 : Luisa Sanfelice de Leo Menardi
1942 : Son Enfant (La morte civile) de Ferdinando Maria Poggioli
1943 : La Vallée du Diable (La valle del diavolo) de Mario Mattoli
1943 : In due si soffre meglio de Nunzio Malasomma
1943 : La Vispa Teresa de Mario Mattoli
1943 : La Vie en 24 Heures (Tutta la vita in ventiquatt’ore) de Carlo Ludovico Bragaglia
1943 : La Dame en Noir (La Signora in nero) de Nunzio Malasomma
1943 : La Proie du Désir (Desiderio) de Marcello Pagliero & Roberto Rossellini
1944 : Vers l'Abîme (Lacrime di sangue) de Guido Brignone
1944 : Circo equestre Za-bum de Mario Mattoli
1944 : Le Chemin du Péché (Le vie del peccato) de Giorgio Pastina
1944 : Les dix Commandements (I dieci comandamenti) de Giorgio Walter Chili
1945 : La Porte du ciel (La porta del cielo) de Vittorio De Sica
1945 : Deux Lettres anonymes (Due lettere anonime) de Mario Camerini
1945 : Le Chant de la vie (Il canto della vita) de Carmine Gallone
1945 : Tempête d’Âme (Tempesta d’anime) de Giacomo Gentilomo
1945 : O Sole mio (O sole mio) de Giacomo Gentilomo
1946 : Armando le Mystérieux (La primula bianca) de Carlo Ludovico Bragaglia
1946 : L’Adultère (L'adultera) de Duilio Coletti
1946 : Amants en Fuite (Amanti in fuga) de Giacomo Gentilomo
1947 : Dernier Amour (Ultimo amore) de Luigi Chiarini
1947 : Flammes sur la Mer (Fiamme sul mare) de Michal Waczynski
1947 : La Fille du capitaine (La figlia del capitano) de Mario Camerini
1947 : Le Passeur (Il passatore) de Duilio Coletti
1947 : Le Courrier du Roi (Il corriere del re) de Gennaro Righelli
1947 : Le Cavalier noir (I cavalieri dalle maschere nera) de Pino Mercanti
1948 : L’île de Monte-Cristo (L’isola de Montecristo) de Mario Sequi
1948 : Je suis l’Assassin (Sono io l’assassino) de Roberto Bianchi Montero
1948 : Il corriere di ferro de Francesco Zavatta
1948 : Un mese d’onestà de Domenico Gambino
1948 : Le Héros de la Rue (L’eroe della strada) de Carlo Borghesio
1948 : Totò au Tour d'Italie (Totò al giro d'Italia) de Mario Mattoli
1948 : Les Contrebandiers de la Mer (I contrabbandieri del mare) de Roberto Bianchi Montero
1948 : L’Appel du Sang (Il richiamo del sangue) de John Clements & Ladislalao Vajda
1949 : Fabiola (Fabiola) d'Alessandro Blasetti
1949 : Le Comte Ugolin (Il conte Ugolino) de Riccardo Freda
1949 : Totò le Moko (Totò le Moko) de Carlo Ludovico Bragaglia
1949 : La Main de la Mort (La mano della morta) de Carlo Campogalliani
1949 : Exodus (Il grido della terra) de Duilio Coletti
1949 : Le Diable au Couvent (Il diavolo in covento) de Nunzio Malasomma
1949 : Capitaine Démon (Capitan Demonio) de Carlo Borghesio
1949 : Comment j’ai découvert l’Amérique (Come scopersi l’America) de Carlo Borghesio
1949 : Le Fils de d'Artagnan (Il figlio di d'Artagnan) de Riccardo Freda
1950 : Taxi de nuit (Taxi di notte) de Carmine Gallone
1950 : La Beauté du diable de René Clair
1950 : Alerte à l’Arsenal (Fiamme sulla laguna) de Giuseppe Maria Scotese
1950 : La Porteuse de pain de Maurice Cloche
1950 : Les Six Femmes de Barbe Bleue (Le sei mogli di Barbablù) de Carlo Ludovico Bragaglia
1950 : Naples millionnaire (Napoli milionaria) d'Eduardo De Filippo
1950 : Chanson des Rues (Canzoni per le strade) de Mario Landi
1950 : Le Prince pirate (Il leone di Amalfi) de Pietro Francisci
1950 : Fascination (Sangue sul sagrato) de Goffredo Alessandrini
1950 : Senza Bandiera de Lionello De Felice
1950 : Napoléon (Napoleone) de Carlo Borghesio
1951 : Beautés à bicyclette (Bellezze in bicicletta) de Carlo Campogalliani
1951 : Opération Mitra (Operazione Mitra) de Giorgio Cristallini
1951 : Les Amants de Ravello (Gli amanti di Ravello) de Luigi Capuano
1951 : Amor non ho… però… però de Giorgio Bianchi
1951 : Cameriera bella presenza offresi de Giorgio Pastina
1951 : Messaline (Messalina) de Carmine Gallone
1952 : Quatre roses rouges (Quattro rose rosse) de Nunzio Malasomma
1952 : L'Héritier de Zorro (Il sogno di Zorro) de Mario Soldati
1952 : Une Croix sans Nom (Una croce senza nome) de Tullio Covaz
1952 : Non ho paura di vivere de Fabrizio Taglioni
1952 : Le Mousquetaire fantôme (Il moschettiere fantasma) de Max Calandri & William French
1952 : Les Chemises rouges (Camicie rosse) de Goffredo Alessandrini
1952 : Don Lorenzo (La canzone della vita) de Carlo Ludovico Bragaglia
1952 : Amour et Jalousie (La fiammata) d'Alessandro Blasetti
1952 : Je suis un Bâtard (La nemica) de Giorgio Bianchi
1952 : La Prisonnière de la tour de feu (Prigioniera della torre di fuoco) de Giorgio Walter Chili
1953 : Jeunesse dépravée (Gioventù alla sbara) de Ferruccio Cerio
1953 : L'Ennemi public numéro un d’Henri Verneuil
1953 : Spartacus (Spartaco) de Riccardo Freda
1953 : La Cavallina storna de Giulio Morelli
1953 : Un Siècle d’Amour, Garibaldina (Cento anni d’amore) de Lionello De Felice
1953 : Amours d’une Moitié de Siècle (Amori di mezzo secolo) de Glauco Pellegrini
1954 : Avant le déluge d’André Cayatte
1954 : Le Médecin des Fous (Il medico dei pazzi) de Mario Mattoli
1954 : Naples est toujours Naples (Napoli è sempre Napoçli) d’Armando Fizzarotti
1954 : Sémiramis, Esclave et Reine (La cortigiana di Babilonia) de Carlo Ludovico Bragaglia
1954 : Rouge et Noir (Rosso e nero) de Domenico Paolella
1955 : Les Compères (I due compari) de Ruggero Maccari
1955 : Destination Piovarolo (Destinazione Piovarolo) de Domenico Paolella
1955 : Chéri-Bibi de Marcello Pagliero
1956 : Les Fiancés de la mort (I fidanzati della morte) de Romolo Marcellini
1956 : Nos plus belles années (I giorni più belli) de Mario Mattoli
1956 : Moi, Catherine (Io, Caterina) d’Oreste Patella
1956 : Adieu, Pays (Ciao, pais…) d’Osvaldo Langini
1956 : Les Millardaires (I milliardari) de Guido Malatesta
1957 : Responsabilité limitée (I colpevoli) de Turi Vasile
1957 : Il Marito de Nanny Loy, Fernando Palacios & Gianni Puccini
1960 : La paysanne aux Pieds nus (La Ciociara) de Vittorio De Sica
1960 : Les trois Flibustiers (I moschettieri del mare) de Massimo Patrizi et Steno
1961 : Constantin le Grand (Costantino il grande) de Lionello De Felice
1962 : Le Tigre des Mers (La tigre dei sette mari) de Luigi Capuano


Filmographie de Carlo NINCHI
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs Italie > Contact