Francesca Neri est née à Trente, le 10 février 1964. Son père dirige un zoo tandis que sa mère est femme au foyer. Adolescente rebelle, elle est attirée très tôt par le cinéma. Abandonnant ses études de droit, elle intègre le Centro sperimentale di cinematografia dont elle sort diplômée en 1988.
La sulfureuse Loulou
Figurante chez Carlo Vanzina et Marco Ferreri, Francesca Neri fait sa première apparition dans Il grande Blek de Giuseppe Piccioni et joue la fille de Lea Massari dans le téléfilm Une Femme brisée d’après une nouvelle de Simone de Beauvoir. Elle endosse un des rôles principaux de Bankomatt auprès de Bruno Ganz et tient un petit rôle marquant dans Joyeux Noël, bonne Année en passagère d’un tramway. Elle fait sensation en 1990 dans Les Vies de Loulou de Bigas Luna à la réputation sulfureuse. Devenue une icône érotique, elle endosse dès lors une galerie de personnages souvent tourmentés et téméraires, à la fois fragiles et courageux, en équilibre entre folie et maladie. Mais l’actrice ne s’accommode pas de cet érotisme confirmé par son personnage complexe dans En Chair et en Os de Pedro Almodovar, autre figure emblématique de la movida madrilène.
Virage vers le cinéma d'auteur
Francesca Neri partage l’affiche avec l’acteur-réalisateur Massimo Troisi dans Je croyais que c’était de l’amour qui lui vaut son premier Ruban d’Argent. Elle passe de la chronique provinciale La Course de l’Innocent à la stripteaseuse de Sabato Italiano ou la sœur rebelle dans Al Lupo al Lupo. Elle retourne en Espagne tourner Les Voyous de Carlos Saura aux côtés d’Antonio Banderas, un film boudé par la critique et le public. De plus, une chute de cheval pendant le tournage va lui laisser des douleurs dorsales soulagées par des exercices quotidiens. Elle change de cap, tant dans sa vie privée que professionnelle. Elle rompt sa relation avec le producteur Domenico Procacci et entame une relation amoureuse avec l’acteur Claudio Amendola, son partenaire dans Mains fortes où elle incarne une psy embarquée dans un complot politique. Elle choisit des rôles plus exigeants, plus calmes et plus diversifiés dans le cinéma d'auteur. Elle montre son aspect tourmenté dans Le doux bruit de la vie de Giuseppe Bertolucci et le narcissique Le bonheur ne coûte rien de Mimmo Calopresti. Elle démontre par ailleurs des qualités comiques dans Matrimoni de Cristina Comencini et Io amo Andrea de Francesco Nuti.
Actrice fétiche de Pupi Avati
En 2001, Francesca Neri tente l’aventure hollywoodienne après avoir incarné l’épouse de l'inspecteur Giancarlo Giannini dans Hannibal de Ridley Scott. Elle partage l’affiche avec Arnold Schwarzenegger dans l’énergique Dommage collatéral d’Andrew Davis et le thriller Ginostra du français Manuel Pradal auprès d'Harvey Keitel et Andie MacDowell. Elle revient dans son pays natal pour Per sempre où elle retrouve Giancarlo Giannini, le film de science-fiction Il siero della vanità d’Alex Infascelli en présentatrice de télévision. Pupi Avati lui confie de beaux rôles de femmes en pleine maturité comme la femme cultivée et séduisante de La cena per farli conoscere, la mère d’un meurtrier dans Le Papa de Giovanna et Francesca dans Une jeunesse sans limite. Elle tourne en 2016 à Londres The Habit of Beauty, un film dramatique où elle incarne Elena, une femme qui doit se battre pour reconquérir son mari après la mort de son fils. Le film est un échec, selon l’actrice à cause d’un montage final qui n’a pas favorisé le résultat. Pendant le tournage, elle ressent les symptômes d’une cystite interstitielle qui l’empêche d’exercer pleinement son activité professionnelle et se retire du cinéma. Elle divorce à l’amiable de Claudio Amendola en octobre 2022 après 25 ans de relation. L’année précédente, elle publie son autobiographie Come carne viva et participe à l’émission Oggi è un altro giorno pour expliquer sa maladie. Selon ses dires, elle ne renonce pas totalement au monde du cinéma.
FILMOGRAPHIE :
Avec Pupi Avati
1987 : Il grande Blek de Giuseppe Piccioni
1988 : Une Femme brisée (Una donna spezzata) de Marco Leto (tv)
1989 : Joyeux Noël, bonne année (Buon Natale... Buon anno) de Luigi Comencini
1989 : Bankomatt (Bankomatt) de Villi Hermann
1990 : Les Vies de Loulou (Las edades de Lulú) de Bigas Luna
1990 : Captain America (Captain America) d'Albert Pyun
1991 : Je croyais que c'était de l'amour (Pensavo fosse amore... ) de Massimo Troisi
1992 : La dernière Frontière (La última frontera) de Manuel Cussó-Ferrer
1992 : Sabato italiano de Luciano Manuzzi
1992 : La Course de l'innocent (La corsa dell'innocente) de Carlo Carlei
1992 : Al lupo al lupo de Carlo Verdone
1993 : Les Voyous (Dispara!) de Carlos Saura
1993 : Sud (Sud) de Gabriele Salvatores
1993 : Ivo il tardivo d’Alessandro Benvenuti
1996 : Il cielo è sempre più blu d'Antonello Grimaldi
1996 : Ma Génération (La mia generazione) de Wilma Labate
1997 : Mains fortes (Le mani forti) de Franco Bernini
1997 : En chair et en os (Carne trémula) de Pedro Almodóvar
1998 : Matrimoni (Matrimoni) de Cristina Comencini
1999 : Le Doux Bruit de la vie (Il dolce rumore della vita) de Giuseppe Bertolucci
2000 : Io amo Andrea de Francesco Nuti
2001 : Hannibal (Hannibal) de Ridley Scott
2002 : Dommage collatéral (Collateral Damage) d'Andrew Davis
2002 : Ginostra de Manuel Pradal
2003 : La Felicita, le bonheur ne coûte rien (La felicità non costa niente) de Mimmo Calopresti
2003 : Per sempre (Per sempre) d'Alessandro Di Robilant
2004 : Il siero della vanità d'Alex Infascelli
2005 : La Dame aux Camélias (La signora delle camelle) de Lodovico Gasparini
2007 : La cena per farli conoscere de Pupi Avati
2008 : Le Papa de Giovanna (Il papà di Giovanna) de Pupi Avati
2010 : Une Jeunesse sans Limites (Una sconfinata giovinezza) de Pupi Avati
2012 : Une Famille parfaite (Una famiglia perfetta) de Paolo Genovese
2014 : Il ricco, il povero e il maggiordomo d’Aldo Baglio, Giacomo Poretti et Morgan Bertacca
2015 : La nostra quarantena de Peter Marcias
2015 : Senza fiato de Raffaele Verzillo
2016 : The Habit of Beauty de Mirko Pincelli
Filmographie de Francesca NERI