Isa MIRANDA | ||
Actrice italienne | ||
Ce fut une déesse ! Une sublîme actrice du cinéma italien. Mystérieuse, inaccessible, elle symbolisa le rêve et l’élégance. L’Amérique l’aura déçue mais l’Europe aura su l’aimer. Ines Isabella Sampietro naît à Milan le 5 juillet 190. Fille de paysans lombards. Elle fréquente peu l’école et travaille à 12 ans en usine. Mais la jolie fille trouve une échappatoire en exerçant des postes de vendeuse, secrétaire et enfin modèle. Tentée par le théâtre, elle s’inscrit, tout en travaillant, à l’Accademia dei Filodrammatici de Milan. Elle se présente pour la première fois devant un public dans Trois filles moitié nues. La fille de tout le monde En 1934, Angelo Rizzoli, patron du journal Novella publie une adaptation feuilletonnesque du roman La Signora di tutti et lance un concours pour trouver l’actrice vedette de son adaptation cinématographique. Il choisit Isa parmi des dizaines de candidates. C’est Max Ophüls, le réalisateur allemand, qui est aux commandes de cette histoire sombre. Elle devient la grande révélation du cinéma italien de l’époque. Elle enchaîne avec un autre mélo Come le foglie avec un personnage à l’opposé du premier. Modeste, simple et brune cette fois, elle crève tout autant l’écran. Isa Miranda rencontre son pygmalion, le jeune producteur Alfredo Guarini. Les deux jeunes gens tombent amoureux au point de ne plus se quitter. En amoureux et producteur avisé, Guarini va vite se rendre compte qu’il faut donner à la carrière de sa bien-aimée une renommée plus internationale, mais la tâche n’est pas aisée dans l’Italie fasciste. Isa conquiert d’abord le public allemand avec des versions multi-langues de Karl Heinz Martin, Pierre Chenal (L’Homme de nulle part) ou Victor Tourjansky (Le mensonge de Nina Petrovna). Puis la belle blonde part à l’assaut d’Hollywood. Les magnats de la Paramount rivalisent d’imagination pour faire de la vedette européenne une star Made in USA. Le premier film américain se nomme Hôtel Impérial, réalisé par Robert Florey. Elle apparaît comme un nouvel Ange Bleu tant sa ressemblance avec Marlène est frappante. Point d’orgue de l’escapade américaine, Isa et Alfredo se sont mariés le 1er juillet 1938. La muse du régime De retour en Italie, elle devient la muse romantique du régime fasciste grâce à trois films dirigés par Alfredo Guarini, La déesse blanche, E caduta una donna, un de ses meilleurs rôles et Documento Z-3. Et vient le chef-d’œuvre de Mario Soldati, Malombra où elle incarne une marquise raffinée, véritable ange sublime de la mort. Changement radical avec l’artiste provinciale Zaza. Mais Isa est une actrice fascinante et respectée mais pas populaire. Elle reste une star lointaine, mystérieuse, dont on sait peu de choses. À la fin des hostilités, Isa Miranda a quarante ans. Elle n’adhère pas au cinéma italien d’après guerre. Le néo-réalisme ne convient pas à son look de femme inaccessible. Aussi, elle va tourner une série de films où elle incarnera à merveille des personnages de bourgeoises séduisantes, comme L’erreur d’être vivant où elle rencontre Vittorio de Sica qui l’entraîne vers le théâtre. Ensemble, ils fondent une compagnie qu’elle continuera seule à gérer après le départ de son nouveau mentor. Au cinéma, elle se tourne résolument vers une carrière internationale avec Au-delà des grilles avec Jean Gabin qui lui vaut le prix d’interprétation à Cannes, La Ronde de Max Ophüls puis Avant le déluge, Le Secret d’Hélène Marimon, Une Manche et la Belle et Le Secret du chevalier d’Éon. Elle tourne Vacances à Venise pour David Lean auprès de Katharine Hepburn. Une vie près d’Aldo Mais le cinéma italien ne lui propose plus rien de valorisant, si ce n’est deux rôles forts de mère dans La Corruption de Bolognini et L’ennui de Damiani. Elle se perd dans quelques films d’aventures, comme Hardi Pardaillan en Catherine de Médicis et campe la comtesse Erika Stein dans Portier de Nuit. Isa Miranda aura vécu sa carrière comme une raison d’être. Elle n’aura eu qu’un seul amour dans sa vie, Alfredo Guarini, son mari et guide. Ils vieilliront ensemble, faisant face tous les deux à divers revers de fortune. Sur le tard, à cause d’une mauvaise chute, elle passe ses dernières années dans un hôpital romain. Elle s’éteint le 8 juillet 1982, rejoignant son Alfredo qui l’attend depuis l’année précédente. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Aldo Guarini |
1933 : Il caso Haller d’Alessandro Blasetti 1933 : Bar de nuit (Creature della notte) d’Amleto Palermi 1934 : Il cardinale Lambertini de Parsifal Bassi 1934 : Tenebre de Guido Brignone 1934 : La dame de tout le monde (La signora di tutti) de Max Ophüls 1934 : Comme les feuilles (Come le foglie) de Mario Camerini 1935 : Le passeport rouge (Passaporto rosso) de Guido Brignone 1935 : Maria Baschkirtseff (Il diaro di una donna amata) d’Henry Koster 1936 : Symphonie du cœur (Du bist mein Glück) de Karl Heinz Martin 1936 : Una donna fra due mondi de Goffredo Alessandrini 1936 : Die Liebe des maharadscha d’Arthur Rabenalt 1936 : L’Homme de nulle part de Pierre Chenal 1937 : Scipion l’Africain (Scipione l’Africano) de Carmine Gallone 1937 : Le mensonge de Nina Petrovna de Victor Tourjansky 1938 : Hôtel Impérial (Hotel Imperial) de Robert Florey 1939 : La Femme aux brillants (Adventure in diamonds) de George Fitzmaurice 1940 : La Déesse blanche (Senza cielo) d’Alfredo Guarini 1941 : È caduta una donna d’Alfredo Guarini 1941 : Documento Z-3 d’Alfredo Guarini 1942 : Malombra (Malombra) de Mario Soldati 1942 : Zazà de Renato Castellani 1943 : La carne e l’anima de Wladimir Strizhevsky 1945 : Lo sbaglio di essere vivo de Carlo Ludovico Bragaglia 1947 : L’aventure commence demain de Richard Pottier 1948 : Au-delà des grilles (Le mura di Malapaga) de René Clément 1948 : Pacte avec le diable (Patto col diavolo) de Luigi Chiarini 1949 : La Ronde de Max Ophüls 1949 : Je suis de la revue (Botta e risposta) de Mario Soldati 1950 : Les Hommes ne regardent pas le ciel (Gli uomini non guardano il cielo) d’U. Scarpelli 1951 : Cameriera bella presenza offresi… de Giorgio Pastina 1951 : Les sept péchés capitaux « L’avarice et la colère » d’Eduardo De Filippo 1952 : Nous les femmes (Siamo donne) de Luigi Zampa, Ingrid Bergman 1953 : Avant le déluge d’André Cayatte 1953 : Le secret d’Hélène Marimon (Il segreto di Elena) d’Henri Calef 1954 : Raspoutine de Georges Combret 1955 : Vacances à Venise (Summertime) de David Lean 1955 : Les égarés (Gli sbandati) de Francesco Maselli 1955 : I pinguini di guardano de Guido Leoni 1956 : Le trésor de Rommel (Il tresoro di Rommel) de Romolo Marcellini 1956 : Responsabilité limitée (I colpevoli) de Turi Vasile 1957 : Une manche et la belle d’Henri Verneuil 1957 : Arrivano i dollari ! de Mario Costa 1958 : Le secret du chevalier d’Eon de Jacqueline Audry 1962 : La corruption (La corruzione) de Mauro Bolognini 1962 : Una storia di notte de Luigi Petrini 1963 : Hardi, Pardaillan ! de Bernard Borderie 1963 : L’ennui (La noia) de Damiano Damiani 1964 : La Rolls-Royce jaune (the yellow Rolls-Royce) d’Anthony Asquith 1964 : La môme aux dollars (Dog eat dog) de Ray Nazzaro & Albert Zugsmith 1964 : Do you know this voice ? de Frank Nesbitt 1965 : Un monde nouveau (un mondo nuovo) de Vittorio De Sica 1965 : L’affaire du train postal (Die gentlemen bitten zur kasse) de Claus Peter Witt 1966 : L’enfer est vide (Hell is empty) de Bernard Knowles 1967 : Caroline Chérie de Denys de La Patellière 1968 : Les souliers de Saint-Pierre (The Shoes of the Fisherman) de M Anderson 1968 : Maximum flic (Colpo rovente) de Pietro Zuffi 1969 : L’assoluto naturale de Mauro Bolognini 1969 : Le dépravé (Il dio chiamato Dorian Gray) de Massimo Dallamano 1969 : La donna a una dimensione de Bruno Baratti 1970 : Un estate con sentimento de Roberto B. Scarsella 1970 : Roy Colt & Winchester Jack (Roy Colt & Winchester Jack) de Mario Bava 1971 : Marta (Dopo di che uccide il maschio e lo divora) de J. A. Nieves Conde 1971 : La Baie sanglante (Reazione a catena) de Mario Bava 1972 : Lo chiameremo Andrea de Vittorio De Sica 1972 : Le Diable à sept faces (Il diavolo a sette face) d’Osvaldo Civirani 1973 : Portier de nuit (Il portiere di notte) de Liliana Cavani 1974 : La Bambina (Le farò da padre) d’Alberto Lattuada 1980 : Habibi, amor mío de Luis García Valdivieso Filmographie d'Isa MIRANDA | |
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