Mariangela MELATO
 Actrice italienne
Mariangelo Melato était fière d’être milanaise, qui pour elle, était synonyme d’acharnement, de sérieux et de grande rigueur dans le travail. Elle n’avait pas le physique d’une Juliette de Shakespeare, et surtout, elle n’avait pas la voix mélodieuse que l’on attend d’une jeune actrice. Sa voix à elle, si caractéristique, l’a tout de suite entraînée vers des rôles de prostituée et de folle au théâtre comme au cinéma. Elle a travaillé avec les plus grands metteurs en scène, Giorgio Strehler, Giuseppe Bertolucci, Mario Monicelli, Pupi Avati, Lina Wertmüller et Luchino Visconti qui disait d’elle «c’est un petit crapaud, mais avec une paire de couilles !!». Sa force, son intelligence, son éclatante personnalité, jamais banale ni prévisible et ses yeux immenses transportaient des émotions par milliers.
Mariangela Melato est née à Milan, le 19 septembre 1941. Fille d'un gardien de la paix allemand et d'une mère couturière, elle fait ses premiers pas dans la vie comme modéliste à l’âge de seize ans avant d’intégrer la célèbre Académie Philodramatique de Milan. Dès ses débuts au théâtre et au cinéma, elle s’impose comme une diva précieuse et rare, comme Anna Magnani, Bette Davis ou Katharine Hepburn. Elle incarne des centaines de rôles.
Une grande dame du théâtre
Au cinéma, on retiendra surtout ses interprétations de la Milanaise snob et insupportable, aux côtés de Giancarlo Giannini dans la peau du “plouc”. Au théâtre, chacun de ses rôles reste inoubliable, Blanche dans Un tramway nommé désir, Mère Courage, la Médée d’Euripide… Son talent lui vaut les prix les plus prestigieux. Elle peut tout jouer de la comédie musicale (elle chante bien et danse à merveille) au rôle de Maisie, une enfant déchaînée, et jusqu’à son personnage particulièrement ardu dans L’Affaire Makropulos où elle incarne une femme de 337 ans ! Elle est aussi d’une souplesse incroyable, malléable comme une poupée de coton. Pour sa première apparition à la télévision, elle choisit… de sortir d’une valise !
De la comédie aux drames
Mariangela Melato entame sa carrière au cinéma en 1969 dans trois films réalisés successivement par Pupi Avati, Luigi Zampa et Franco Prosperi. Elle est ensuite la partenaire Gian Maria Volonté dans La classe ouvrière va au paradis d’Elio Petri, palmé d’or à Cannes et de Giancarlo Giannini dans Mimi métallo blessé dans son honneur de Lina Wertmüller. Elle commence ainsi une fructueuse collaboration avec la réalisatrice, qui se poursuit avec Film d’amour et d’anarchie en prostituée anarchiste et Vers un destin insolite, sur les flots bleus de l’été, toujours avec Giannini. Pour le reste des années 1970, elle travaille avec Claude Chabrol pour Nada, Elio Petri pour Todo modo, Mario Monicelli pour Cher Michel et Luigi Comencini pour Qui a tué le chat ?. Pour la télévision, elle incarne la princesse Bithja dans la mini-série Moïse avec Burt Lancaster, qui a également été exploitée dans une version cinématographique. Par la suite, Mariangela Melato apparaît encore dans une vingtaine de films, dont quelques productions internationales comme Flash Gordon de Mike Hodges, Les fesses à l’air avec Ryan O’Neal et Dancers d’Herbert Ross.
Triomphes scéniques
À partir des années 1980, pour le petit écran, Mariangela Melato participe à de nombreuses émissions de variétés, séries et dramatiques télévisées. Mais son parcours reste toujours étroitement lié au monde du théâtre. En 1982, elle triomphe dans Il caso di Alessandro e Maria écrite par Giorgio Gaber et Sandro Luporini. Elle confirme son talent de tragédienne dans deux pièces d’Euripide, Médée et Phèdre, et excelle dans la comédie avec Vêtir ceux qui sont nus de Pirandello et La mégère apprivoisée de Shakespeare. Après un long combat contre un cancer du pancréas, Mariangela Melato meurt le 11 janvier 2013, à la clinique Antea de Rome, entourée de ses proches, sa sœur Anna et de Renzo Arbore, l’homme qui a partagé sa vie dès la fin des années soixante, vingt ans d’amour qui se transformeront en une solide amitié jusqu’aux derniers jours de l’actrice. La Melato a été de ces étoiles qui illuminent un peu plus le ciel noir des salles obscures.


FILMOGRAPHIE :

Avec LIna Wertmüller
1970 : Thomas e gli indemoniati de Pupi Avati
1970 : Contestation générale (Contestazione generale) de Luigi Zampa
1970 : Deux Trouillards en vadrouille (Io non scappo... fuggo) de Francesco Prosperi
1970 : L'Invasion d’Yves Allégret
1970 : Juste un gigolo (Basta guardarla) de Luciano Salce
1971 : Miracle à l'italienne (Per grazia ricevuta) de Nino Manfredi
1971 : Romance (Incontro) de Piero Schivazappa
1971 : Un prêtre à marier (Il prete sposato) de Marco Vicario
1971 : Come Together (Rapporto a tre) de Saul Swimmer
1971 : La classe ouvrière va au paradis (La classe operaia va in paradiso) d'Elio Petri
1972 : Le général dort debout (Il generale dorme in piedi) de Francesco Massaro
1972 : Les Maffiosi (La violenza: Quinto potere) de Florestano Vancini
1972 : Mimi métallo blessé dans son honneur (Mimì metallurgico ferito nell'onore) L Wertmüller
1972 : Société anonyme anti-crime (La polizia ringrazia) de Steno
1972 : Lo chiameremo Andrea de Vittorio De Sica
1973 : Film d'amour et d'anarchie (Film d'amore e d'anarchia) de Lina Wertmüller
1974 : La Policière (La poliziotta) de Steno
1974 : Par le sang des autres de Marc Simenon
1974 : Nada de Claude Chabrol
1974 : Vers un destin insolite sur les flots bleus de l'été de Lina Wertmüller
1975 : Moïse (Mosè) de Gianfranco De Bosio
1975 : Face d'espion CIA (Faccia di spia) de Giuseppe Ferrara
1975 : Di che segno sei? de Sergio Corbucci
1975 : L'Arbre de Guernica (L’Albero di Guernica) de Fernando Arrabal
1976 : Attenti al buffone d’Alberto Bevilacqua
1976 : Todo Modo (Todo modo) d'Elio Petri
1976 : Cher Michel (Caro Michele) de Mario Monicelli
1977 : La presidentessa de Luciano Salce
1977 : La Cabine des amoureux (Casotto) de Sergio Citti
1978 : Qui a tué le chat ? (Il gatto) de Luigi Comencini
1979 : I giorni cantati de Paolo Pietrangeli
1979 : Saxophone (Saxofone) de Renato Pozzetto
1979 : Oublier Venise (Dimenticare Venezia) de Franco Brusati
1980 : Une femme italienne (Oggetti smarriti) de Giuseppe Bertolucci
1980 : Il pap'occhio de Renzo Arbore
1980 : Flash Gordon (Flash Gordon) de Mike Hodges
1981 : Les Fesses à l'air (So Fine) d'Andrew Bergman
1982 : Le Bon Soldat (Il buon soldato) de Franco Brusati
1982 : Bello mio, bellezza mia de Sergio Corbucci
1982 : Aiutami a sognare de Pupi Avati
1983 : Domani si balla! de Maurizio Nichetti
1983 : Le Pétomane (Il petomane) de Pasquale Festa Campanile
1985 : Secrets, Secrets (Segreti segreti) de Giuseppe Bertolucci
1985 : My Dearest Son (Figlio mio, infinitamente caro...) de Valentino Orsini
1986 : Nuits d'été (Notte d'estate con profilo greco...) de Lina Wertmüller
1987 : Dancers (Giselle) d’Herbert Ross
1989 : Mortacci de Sergio Citti
1993 : La fin est connue (La fine è nota) de Cristina Comencini
1999 : Panni sporchi de Mario Monicelli
1999 : Un uomo perbene de Maurizio Zaccaro
2001 : L'Amour probablement (L'amore probabilmente) de Giuseppe Bertolucci
2004 : L'Amore ritorna (L’amore ritorna) de Sergio Rubini
2005 : Vieni via con me de Carlo Ventura
2010 : Philomène Marturano (Filumena Marturano) de Franza Di Rosa

Télévision :
1975 : Oreste (Orestea), « Agamennone » de Marco Parodi
1975 : Roland furieux (Orlando furioso) de Luca Ronconi
1986 : Vêtir ceux qui sont nus (Vestire gli ignudi) de Giancarlo Sepe
1986 : Lulu (Lulu) de Sandro Bolchi
1987 : Emma (Quattro storie di donne, Emma) d’Ennio De Concini
1989 : Le Chinois de Vittorio Sindoni
1989 : Médée (Medea) de Thomas Sherman
1990 : Anna des Miracles (Anna dei miracoli) de Giancarlo Sepe
1991 : Une Vie en jeu (Una vita in gioco) de Franco Giraldi
1992 : Une Vie en jeu 2 (Una vita in gioco 2) de Giuseppe Bertolucci
1993 : Deux fois vingt ans (Due volte vent'anni) de Livia Giampalmo
1996 : L'avvocato delle donne d’Andrea et Antonio Frazzi
2000 : Le Syndrome de Stockholm (La vita cambia) de Gianluigi Calderone
2008 : Rebecca (Rebecca, la prima moglie) de Riccardo Milani
2013 : Sola me ne vo… de Mariangela Melato


Filmographie de Mariangela MELATO
 
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