Marcello MASTROIANNI
 Acteur italien
Au cours d'une longue carrière, Marcello Mastroianni illumina le ciel de Cinecitta d'une lumière tranquille. A l'encontre des principaux représentants de la comédie italienne, son jeu est fait davantage d'une retenue ironique, mettant toujours en exergue le côté dérisoire de ses personnages.
Marcello Mastroianni voit le jour, le 28 septembre 1924 à Fontana Liri, dans la région historique du Latium d’un père menuisier et de son épouse Ida. Il grandit à Turin, ville natale de son frère Ruggero futur monteur puis à Rome. À quatorze ans, Marcello fait sa première figuration dans Marionette de Carmine Galone.
Jeune premier ironique
Marcello Mastroianni suit sans enthousiasme une formation dans les travaux publics. Mais la passion qui l’anime, c’est de devenir comédien et le jeune homme entre en 1945 au Centre Théâtrale Universitaire. Il fait ses débuts professionnels dans la compagnie de Luchino Visconti. Après quelques rôles secondaires dans des comédies comme Dans les coulisses de Steno et Monicelli ou Dimanche d’août de Luciano Emmer, il obtient son premier rôle important dans Acte d’accusation. En 1950, il épouse l’actrice Flora Carabella qui fait de lui le père de sa première fille Barbara en décembre 1951. L’union est faite pour durer et Marcello ne voudra jamais divorcer même quand il vivra de grandes histoires d’amour avec Faye Dunaway ou Catherine Deneuve avec qui il a une fille Chiara née en 1972. Protagoniste d’une grande polyvalence et d’une habileté incontestées, il devient le jeune premier en vue des années cinquante sous la direction de Mario Camerini (Les Héros du Dimanche, Par-dessus les Moulins), Giuseppe De Santis (Jours d’amour pour lequel il reçoit un Ruban d’argent), Carlo Lizzani (Chronique des pauvres amants), Alessandro Blasett (Dommage que tu sois une canaille), Mario Monicelli (Pères et fils) et Luciano Emmer (Les Fiancées de Rome, Le Bigame, Le moment le plus beau). Il continue à se produire avec succès sur les planches dans Un Tramway nommé désir, Mort d’un Commis voyageur, Oncle Vania ou Oreste mis en scène par Visconti qu’il retrouve au cinéma pour Nuits blanches auprès de Jean Marais et Maria Schell.
Séducteur distancié
À partir des années soixante, Marcello Mastroianni accède à la renommée internationale grâce à La Dolce Vita de Federico Fellini dont il devient l’alter ego dans Huit et demi, Fellini Roma, La Cité des Femmes et Ginger et Fred. Il devient un des principaux artisans de l’âge d’or de la comédie italienne avec Le Pigeon de Mario Monicelli. Il enchaîne les comédies traitant souvent de sujets sociaux importants comme Les Camarades, Casanova 70, Drame de la Jalousie, La Femme du Prêtre. Type même du séducteur italien, il n’hésite pas à casser son image devenant impuissant dans Le bel Antonio de Bolognini, homosexuel dans Une Journée particulière le chef-d’œuvre de Scola, obèse dans La grande Bouffe, ridicule en général Custer dans Touche pas à la femme blanche, enceint dans L’événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la lune de Jacques Demy, en Casanova vieillissant dans La Nuit de Varennes et souvent veule, volage ou manipulé.
Une grande carrière internationale
Serviteur d'un cinéma italien de qualité (La Nuit d'Antonioni, L'Étranger de Visconti, Une journée particulière d'Ettore Scola), il tourne avec des réalisateurs étrangers comme Jules Dassin (La Loi), Louis Malle (Vie privée), Terence Young (Opération Opium), John Boorman (Leo the Last), Yves Robert (Salut l’Artiste), Theo Angeloupoulos (L’Apiculteur), Nikita Mikhalkov (Les Yeux noirs). Il garde cependant une méfiance pour le cinéma américain, sa seule tentative dans Quatre New-yorkaises confirme qu’il avait raison. Sous des dehors de dilettante, le comédien interprète à la perfection tous les personnages, des plus sympathiques aux plus veules. Au total, il a tourné près de 150 films sur soixante ans de carrière. En 1995, dans Trois vies et une seul mort de Raoul Ruiz, il donne la réplique à sa fille, Chiara. L’année suivante, il tourne son dernier film, Voyage au début du monde sous la direction du vétéran centenaire portugais Manoel de Oliveira. Sa dernière compagne Anna-Maria Tato lui consacre un documentaire biographique, Je me souviens, oui, je me souviens dans lequel il raconte lui-même avec auto-ironie et sérénité les étapes les plus importantes et significatives de sa vie et de sa carrière. Cet immense acteur décède à soixante-douze ans d’un cancer du pancréas, le 19 décembre 1996, à Paris.


FILMOGRAPHIE :

Avec Federico Fellini
1939 : Marionette de Carmine Gallone
1940 : La Couronne de Fer (La colonna di ferro) d’Alessandro Blasetti
1942 : L’Ombre du passé (Una storia d’amore) de Mario Camerini
1944 : Les Enfants nous regardent (I bambini ci guardano) de Vittorio De Sica
1948 : Le Pain des pauvres (Vertigine d'amore) de Luigi Capuano
1948 : L'Évadé du bagne (I Miserabili) de Riccardo Freda
1949 : Vent'anni de Giorgio Bianchi
1950 : Dans les coulisses (Vita da cani) de Mario Monicelli et Steno
1950 : Contre la loi (Contro la legge) de Flavio Calzavara
1950 : Dimanche d'août (Domenica d'agosto) de Luciano Emmer
1950 : Les Mousquetaires de la mer (Cuori sul mare) de Giorgio Bianchi
1951 : L'Inconnue des cinq cités (Passaporto per l'oriente), « Rome » de Romolo Marcellini)
1951 : Acte d'accusation (Atto d'accusa) de Giacomo Gentilomo
1951 : Paris est toujours Paris (Parigi è sempre Parigi) de Luciano Emmer
1952 : Tragico ritorno de Pier Luigi Faraldo
1952 : Sensualité (Sensualità) de Clemente Fracassi
1952 : Les Fiancés de Rome (Le ragazze di piazza di Spagna) de Luciano Emmer
1952 : Plume noire (Penne nere) d'Oreste Biancoli
1952 : La Muette de Portici (La muta di Portici) de Giorgio Ansoldi
1952 : L'Ange du péché (L'eterna catena) d'Anton Giulio Majano
1953 : Le Chemin de l'espérance (Il viale della speranza) de Dino Risi
1953 : Le Chemin de l’espérance (La valigia dei sogni) de Luigi Comencini
1953 : Il n'est jamais trop tard (Non è mai troppo tardi) de Filippo Walter Ratti
1953 : Lulu (Lulù) de Fernando Cerchio
1953 : La Fièvre de vivre (Febbre di vivere) de Claudio Gora
1953 : Les Héros du dimanche (Gli eroi della domenica) de Mario Camerini
1954 : L'Esclave du péché (Schiava del peccato) de Raffaello Matarazzo
1954 : Conquête héroïque (La principessa delle Canarie) de Paolo Moffa
1954 : Jours d'amour (Giorni d'amore) de Giuseppe De Santis et Leopoldo Savona
1954 : La Chronique des pauvres amants (Cronache di poveri amanti) de Carlo Lizzani
1954 : Quelques pas dans la vie (Tempi nostri) d'Alessandro Blasetti et Paul Paviot
1955 : Tam-tam (Tam tam mayumbe) de Gian Gaspare Napolitano et Folco Quilici
1955 : Par-dessus les moulins (La bella mugnaia) de Mario Camerini
1955 : Dommage que tu sois une canaille (Peccato che sia una canaglia) d'Alessandro Blasetti
1956 : La Maison du souvenir (Casa Ricordi) de Carmine Gallone
1956 : La Chance d'être femme (La fortuna di essere donna) d'Alessandro Blasetti
1956 : Le Bigame (Il bigamo) de Luciano Emmer
1957 : Le Médecin et le Sorcier (Il medico e lo stregone) de Mario Monicelli
1957 : Le Moment le plus beau (Il momento più bello) de Luciano Emmer
1957 : Pères et fils (Padri e figli) de Mario Monicelli
1957 : Des filles et des hommes (La ragazza della salina) de František Cáp
1957 : Nuits blanches (Le notti bianche) de Luchino Visconti
1958 : Femmes d'un été (Racconti d'estate) de Gianni Franciolini
1958 : Amour et Ennuis (Amore e guai) d'Angelo Dorigo
1958 : Le Pigeon (I soliti ignoti) de Mario Monicelli
1959 : Papa est amoureux (Tutti innamorati) de Giuseppe Orlandini
1959 : L'Ennemi de ma femme (Il nemico di mia moglie) de Gianni Puccini
1959 : Un morceau de ciel (Un ettaro di cielo) d'Aglauco Casadio
1959 : La Loi (La legge) de Jules Dassin
1959 : Ferdinand Ier, roi de Naples (Ferdinando I. re di Napoli) de Gianni Franciolini
1960 : Adua et ses compagnes (Adua e le compagne) d'Antonio Pietrangeli
1960 : La Dolce Vita (La dolce vita) de Federico Fellini
1960 : Le Bel Antonio (Il bell'Antonio) de Mauro Bolognini
1961 : Les Joyeux Fantômes (Fantasmi a Roma) d'Antonio Pietrangeli
1961 : La Nuit (La notte) de Michelangelo Antonioni
1961 : L'Assassin (L'assassino) d'Elio Petri
1961 : Divorce à l'italienne (Divorzio all'italiana) de Pietro Germi
1962 : Vie privée de Louis Malle
1962 : Journal intime (Cronaca familiare) de Valerio Zurlini
1963 : Huit et demi (Otto e mezzo) de Federico Fellini
1963 : Les Camarades (I compagni) de Mario Monicelli
1963 : Hier, aujourd'hui et demain (Ieri, oggi, domani) de Vittorio De Sica
1964 : Mariage à l'italienne (Matrimonio all'italiana) de Vittorio De Sica
1965 : Aujourd'hui, demain et après-demain (Oggi, domani, dopodomani) de M Ferreri et L Salce
1965 : Casanova 70 (Casanova '70) de Mario Monicelli
1965 : La Dixième Victime (La decima vittima) d'Elio Petri
1966 : Opération Opium (Poppies Are Also Flowers) de Terence Young
1966 : Moi, moi, moi et les autres (Io, io, io.... e gli altri) d'Alessandro Blasetti
1966 : Spara forte, più forte... non capisco d’Eduardo De Filippo
1967 : L'Étranger (Lo straniero) de Luchino Visconti
1968 : Fantômes à l'italienne (Questi fantasmi) de Renato Castellani
1968 : Le Temps des amants (Amanti) de Vittorio De Sica
1968 : Diamonds for Breakfast de Christopher Morahan
1968 : Break-up, érotisme et ballons rouges (L'uomo dei cinque palloni) de Marco Ferreri
1969 : Bloc-notes d'un cinéaste (Block-notes di un regista) de Federico Fellini
1970 : Le Voyeur (Giuochi particolari) de Franco Indovina
1970 : Drame de la jalousie (Dramma della gelosia - tutti i particolari in cronaca) d'Ettore Scola
1970 : Les Fleurs du soleil (I girasoli) de Vittorio De Sica
1970 : Léo le dernier (Leo the Last) de John Boorman
1971 : Scipion, dit aussi l'Africain (Scipione detto anche l'Africano) de Luigi Magni
1971 : Le Ravi (Permette? Rocco Papaleo) d'Ettore Scola
1971 : La Femme du prêtre (La moglie del prete) de Dino Risi
1971 : Ça n'arrive qu'aux autres de Nadine Trintignant
1972 : Fellini Roma (Fellini-Roma) de Federico Fellini
1972 : Roma Liberta (Correva l'anno di grazia 1870) d'Alfredo Giannetti
1972 : Liza (La cagna) de Marco Ferreri
1972 : Quoi ? (Che?) de Roman Polanski
1973 : Rapt à l'italienne (Mordi e fuggi) de Dino Risi
1973 : L'Événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la Lune de J. Demy
1973 : Allonsanfan (Allonsanfàn) de Paolo et Vittorio Taviani
1973 : La Grande Bouffe (La grande abbuffata) de Marco Ferreri
1973 : Représailles SS (Rappresaglia) de George Cosmatos
1973 : Salut l'artiste d’Yves Robert
1974 : Touche pas à la femme blanche ! (Non toccare la donna bianca) de Marco Ferreri
1975 : La Pépée du gangster (La pupa del gangster) de Giorgio Capitani
1975 : Divine Créature (Divina creatura) de Giuseppe Patroni Griffi
1975 : Vertiges (Per le antiche scale) de Mauro Bolognini
1976 : Todo modo (Todo Modo) d'Elio Petri
1976 : Mesdames et messieurs, bonsoir (Signore e signori, buonanotte) d’Ettore Scola
1976 : La Femme du dimanche (La donna della domenica) de Luigi Comencini
1976 : Culastrisce nobile veneziano de Flavio Mogherini
1977 : La Maîtresse légitime (Mogliamante) de Marco Vicario
1977 : Une journée particulière (Una giornata particolare) d'Ettore Scola
1978 : Mélodie meurtrière (Giallo napoletano) de Sergio Corbucci
1978 : Enquête à l'italienne (Doppio delitto) de Steno
1978 : Les Mains sales (Le mani sporche) d'Elio Petri (tv)
1978 : Rêve de singe (Ciao maschio) de Marco Ferreri
1978 : La Fille (Così come sei) d'Alberto Lattuada
1978 : D'amour et de sang (Fatto di sangue fra due uomini...) de Lina Wertmüller
1979 : Le Grand Embouteillage (L'ingorgo) de Luigi Comencini
1980 : La Cité des femmes (La città delle donne) de Federico Fellini
1980 : La Terrasse (La terrazza) d'Ettore Scola
1981 : Fantôme d'amour (Fantasma d’amore) de Dino Risi
1981 : La Peau (La pelle) de Liliana Cavani
1982 : La Nuit de Varennes (Il mondo nuovo) d'Ettore Scola
1982 : Derrière la porte (Oltre la porta) de Liliana Cavani
1982 : Les Frénétiques (The Last Horror Film) de David Winters
1983 : Gabriela (Gabriela, Cravo e Canela) de Bruno Barreto
1983 : L'Histoire de Piera (Storia di Piera) de Marco Ferreri
1983 : Le Général de l'armée morte (Il generale dell'armata morta) de Luciano Tovoli
1984 : Henri IV, le roi fou (Enrico IV) de Marco Bellocchio
1985 : La Double Vie de Mathias Pascal (Le due vite di Mattia Pascal) de Mario Monicelli
1985 : Macaroni (Maccheroni) d'Ettore Scola
1986 : L'Apiculteur (O melissokomos) de Theo Angelopoulos
1986 : Ginger et Fred (Ginger e Fred) de Federico Fellini
1987 : Intervista (Intervista) de Federico Fellini
1987 : Miss Arizona de Pál Sándor
1987 : Le Pigeon vingt ans après (I soliti ignoti vent'anni dopo) d'Amanzio Todini
1987 : Cuore di ladro d’Ugo Fabrizio Giordani
1987 : Les Yeux noirs (Oci ciorni) de Nikita Mikhalkov
1989 : Splendor (Splendor) d'Ettore Scola
1989 : Quelle heure est-il ? (Che ora è) d'Ettore Scola
1990 : Ils vont tous bien ! (Stanno tutti bene) de Giuseppe Tornatore
1991 : Tchin-Tchin (Cin cin) de Gene Saks
1991 : Dans la soirée (Verso sera) de Francesca Archibugi
1991 : Le Pas suspendu de la cigogne (To meteoro vima tou pelargou) de Theo Angelopoulos
1991 : Le Voleur d'enfants de Christian de Chalonge
1992 : Quatre New-yorkaises (Used People) de Beeban Kidron
1993 : On n'en parle pas (De eso no se habla) de María Luisa Bemberg
1993 : Un, deux, trois, soleil de Bertrand Blier
1994 : Prêt-à-porter (Ready to wear) de Robert Altman
1995 : Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma d’Agnès Varda
1995 : Par-delà les nuages (Al di là delle nuvole) de Michelangelo Antonioni et Wim Wenders
1995 : A che punto è la notte de Nanni Loy (tv)
1996 : Pereira prétend (Sostiene Pereira) de Roberto Faenza
1996 : Trois vies et une seule mort de Raoul Ruiz
1997 : Voyage au début du monde (Viagem ao Princípio do Mundo) de Manoel de Oliveira


Filmographie de Marcello MASTROIANNI
 
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