Ettore Manni est né le 6 mai 1927 à Rome, en Italie. Malgré son inexpérience d’acteur, il est choisi par Luigi Comencini pour le rôle principal dans La traître des blanches auprès d’Eleonora Rossi-Drago. Suite au succès du film, Manni interrompt ses études universitaires et commence à apparaître dans un nombre important de films de tout genre, devenant en peu de temps l’un des acteurs les plus populaires du cinéma italien. Il obtient les rôles principaux dans les productions Ponti/De Laurentiis comme Les trois corsaires, Fratelli d’Italia, La louve de Calabre et Le navire des filles perdues les deux derniers avec Kerima et May Britt. Carlo Ponti lui adjoint sa femme aux yeux sensuels Sophia Loren dans Deux nuits avec Cléopâtre, Ettore jouant Marc Antoine et Sophia Cléopâtre.
Jeune premier bondissant
Ettore Manni s’impose pour ses prouesses physiques et pour certaines de ses qualités dramatiques. Il interprète le frère d’Attila fléau de Dieu incarné par Anthony Quinn et retrouve Rossi-Drago dans Donne sole et Femmes entre elles de Michelangelo Antonioni, ainsi qu’avec Kerima et May Britt dans Duel en Sicile. La qualité de ses films déclinent à la fin des années 50, mais il reste très actif dans des films à petit budget tels que La révolte des gladiateurs, Le pirate de l’épervier noir et Diez fusiles esperan. Il donne la réplique à Linda Cristal dans Les légions de Cléopâtre et à Debra Paget que La vallée des pharaons. Les spectacles d’épée et de sandale sont devenus à la mode à cette époque et Manni en profite pleinement avec des rôles de soutien dans Hercule à la conquête de l’Atlantide, Goliath et le cavalier masqué, La terreur des Kirghiz et Fort Alésia avec Richard Harrison en héros musclé. Manni saute également dans le train du «western spaghetti» des années plus tard avec des apparitions dans les films Ringo au pistolet d’or, Trois cavaliers pour fort Yuma, Un homme, un cheval et un pistolet, Starblack, Et maintenant... recommande ton âme à Dieu ou Le fossoyeur.
Au service d'un cinéma populaire
En dehors de l’Italie, Manni, qui est devenu plus trapu ces dernières années, joue des rôles de prêtres et d’officiers. Il apparaît comme Jason dans deux «Angélique» Indomptable Angélique et Angélique et le Sultan. Il apporte également son soutien à d’anciennes gloires masculines anglo-saxonnes importés après leur apogée pour occuper les têtes d’affiche en Italie. Il apparaît ainsi dans Alerte sur le Vaillant avec John Mills, Les Vikings attaquent avec Cameron Mitchell, De l’or pour César avec Jeffrey Hunter, Rome contre Rome avec John Drew Barrymore, La bataille d’El Alamein avec Frederick Stafford, et Incontro d’amore avec John Steiner. Il travaille aussi sur quelques productions étrangères comme Le Secret de Santa Fioritta avec Maureen O’Hara ou Mademoiselle avec Jeanne Moreau.
Ettore et Krista Nell
Au début des années 1970, Manni a rencontré la magnifique actrice d’origine autrichienne Krista Nell, qui avait des rôles principaux et secondaires dans des films français et italiens. Bien qu’ils ne se soient pas mariés, ils sont devenus des compagnons de longue date. Ils apparaissent ensemble dans la série des Sartana puis Les belles au bois dormantes et Karzan, le maître de la jungle. Malheureusement, Krista Nell meurt de la leucémie à Rome en 1975. Elle n’avait que 28 ans. Ettore Manni, accablée de chagrin, souffre de dépression chronique après sa mort, mais continue à travailler en Italie, apparaissant dans Oh, Serafina ! en père de la scandaleuse Dalila Di Lazzaro, La bidonata, Selle d’argent, L’Affaire Savolta et Le malade imaginaire version d’Alberto Sordi ainsi que de nombreux téléfilms. La mort prématurée de l’acteur le 27 juillet 1979 à Rome à l’âge de 52 ans a donné lieu à beaucoup de spéculation. On croyait à l’origine que Manni, collectionneur passionné d’armes à feu, s’était accidentellement tiré une balle dans l’aine alors qu’il nettoyait ou manipulait un révolver. On pense aujourd’hui qu’il s’est suicidé. Son dernier film, La cité des femmes de Federico Fellini en rôle de soutien à Marcello Mastroianni, est sorti à titre posthume et dédié à sa mémoire.
FILMOGRAPHIE :
Avec Izia Higelin
1952 : Frères d’Italie (Fratelli d’Italia) de Fausto Saraceni
1952 : Les trois corsaires (I tre corsari) de Mario Soldati
1952 : La louve de Calabre (La lupa) d’Alberto Lattuada
1953 : Duel en Sicile (Cavalleria rusticana) de Carmine Gallone
1953 : Attila, fléau de Dieu (Attila / Attila, il flagello di Dio) de Pietro Francisci
1953 : Le spectacle le plus comique du monde (Il più comico spettacolo del mondo) de Mattoli
1953 : Yalis (Yalis, la vergine del roncador) de Francesco De Robertis & L Salmieri
1953 : Deux nuits avec Cléopâtre (Due notti con Cleopatra) de Mario Mattoli
1953 : Le navire des filles perdues (La nave delle donne maledette) de Rafaello Matarazzo
1954 : L’hôtel du rendez-vous (Tua per la vita) de Sergio Grieco
1954 : Torpilles humaines (Siluri umani) d’Antonio Leonviola
1954 : Divisione Folgore de Duilio Coletti
1954 : Bella non piangere ! de David Carbonari & Duilio Coletti
1955 : Femmes entre elles (Le amiche) de Michelangelo Antonioni
1955 : L’affaire Mirella (Addio sogni di gloria) de Giuseppe Vari
1955 : Femme seule (Donne sole) de Vittorio Sala
1955 : Agguato sul mare de Pino Mercanti
1955 : Oublié mon passé (Río Guadalquivir) de Primo Zeglio
1957 : Adieu pour toujours (Addio per sempre !) de Mario Costa
1957 : Pauvres mais beaux (Poveri ma belli) de Dino Risi
1957 : Marisa (Marisa la civetta) de Mauro Bolognini
1957 : Susanna tutta panna de Steno
1957 : Il ricatto di un padre de Giuseppe Vari
1957 : La ballerine et le bon Dieu (Ballerina e buon Dio) d’Antonio Leonviolla
1958 : Voleur et voleuse (Ladro lui, ladra lei) de Luigi Zampa
1958 : La révolte des gladiateurs (La rivolta dei gladiatori) de V Cottafavi
1958 : El Alamein (Deserto di gloria) de Guido Malatesta & Duilio Coletti
1958 : Giovane canaglia de Giuseppe Vari
1958 : Le pirate de l’épervier noir (Il pirata dello spaviero nero) de Sergio Grieco
1958 : Le roi cruel (Erode il grande) d’Amaldo Genoino & Victor Tourjansky
1958 : Zoras le rebelle (Diez fusiles esperan) de José Luis Sáenz de Heredia
1959 : Bon voyage Pablo (Buen viaje, Pablo) d’Ignicio F. Iquino
1959 : Les légions de Cléopâtre (Le legioni di Cleopatra) de Vittorio Cottafavi
1960 : Austerlitz d’Abel Gance
1960 : La vallée des pharaons (Il sepolcro dei re) de Fernando Cerchio & A G Majano
1960 : La révolte des esclaves (La rivolta degli schiavi) de Nunzio Malasomma
1960 : Porte close (A porte chiuse) de Dino Risi
1961 : Hercule à la conquête de l’Atlantide (Ercole alla conquista di Atlantide) de V. Cottafavi
1961 : Les vierges de Rome (Le vergini di Roma) de Vittorio Cottafavi & Carlo L. Bragaglia
1961 : Alerte sur le Valiant (The Valiant) de Roy Ward Baker
1961 : Maciste à la cour du cheik (Maciste contro lo sceicco) de Domenico Paolella
1961 : La fille des Tartares (Ursus e la ragazza Tartara) de Remigio Del Grosso
1962 : La Guerre du désert (Quattro notti con Alba) de Luigi Filippo D’Amico
1962 : Les Vikings attaquent (I Normanni) de Giuseppe Vari
1962 : Le cheik rouge (Lo sceicco rosso) de Fernando Cerchio
1963 : Le jour le plus court (Il giorno più corto) de Sergio Corbucci
1963 : La pupa de Giuseppe Orlandini
1963 : De l’or pour César (Oro per i Cesari) de Sabato Ciuffini & André DeToth
1963 : Le sorcier de l’Arménie (Roma contro Roma) de Giuseppe Vari
1963 : Agent spécial à Venise / Voir Venise et crever d’André Versini
1963 : Goliath et le cavalier masqué (Golia e il cavaliere mascherato) de Piero Pierotti
1964 : La terreur des Kirghiz (Ursus, il terrore dei Kirghiz) d’Antonio Margheriti
1964 : Les géants de Rome (I giganti di Roma) d’Antonio Margheriti
1965 : Mademoiselle de Tony Richardson
1965 : Le scandale de la Villa Fiorita (The battle of the Villa Fiorita) de Delmer Daves
1965 : Ringo au pistolet d’or (Johnny Oro) de Sergio Corbucci
1966 : Sept hommes et une garce de Bernard Borderie
1966 : Johnny Colt (Starblack) de Giovanni Grimaldi
1966 : Belfagor le magnifique (L’arcidiavolo) d’Ettore Scola
1966 : Indomptable Angélique de Bernard Borderie
1966 : Trois cavaliers pour Fort Yuma (Per pochi dollari ancora) de Giorgio Ferroni
1966 : Une étrange nuit (La notte pazza del conigliaccio) d’Alfredo Angeli
1967 : Un homme, un cheval, un pistolet (Un uomo, un cavallo, una pistola) de Luigi Vanzi
1967 : Etranger, signe-toi ! (Straniero fatti il segno della croce !) de Demofilo Fidani
1967 : Angélique et le sultan de Bernard Borderie
1967 : Né pour tuer (Nato per uccidere) d’Antonio Mollica
1968 : Jusqu’à la dernière goutte de sang (All’ultimo sangue) de Paolo Moffa
1968 : La bataille d’El Alamein (La battaglia di El Alamein) de Giorgio Ferroni
1968 : Et maintenant, recommande ton âme à Dieu (Raccomanda l’anima a dio !) de D. Fidani
1969 : Les Libertines (Las bellas) de Pierre Chenal
1969 : Sartana (Se incontri Sartana prega per le tua morte) de Gianfranco Parolini
1970 : La salamandre du désert (La salamandra del deserto) de Riccardo Freda
1970 : Sartana le redoutable (Inginocchiati straniero) de Demofilo Fidani
1970 : Arrivano Django e Sartana è la fine de Demofilo Fidani
1970 : Mazzabubù… quante corna stanno quaggiù ? de Marino Laurenti
1970 : Incontro d’amore d’Ugo Liberatore & Paolo Heusch
1971 : Moi la femme ! (Noi donne siamo fatte cosi) de Dino Risi
1972 : Caresses à domicile (A.A.A. Massaggiatrice bella presenza offresi...) de Demofilo Fidani
1972 : Karzan, le maître de la jungle (Karzan, il favoloso uomo della giungla) de Demofilo Fidani
1972 : La chevauchée des trois mousquetaires (Li chiamavano i tre moschettierii) de S Amadio
1972 : Amico mio, frega tu... che frego io ! de Demofilo Fidani
1973 : Big guns / Les grands fusils (Tony Arzenta) de Duccio Tessari
1973 : L’emprise des sens (Anna, quel particolare piacere) de Giuliano Carnimeo
1973 : L’enfer des héros (Eroi all’inferno) de Joe d’Amato
1973 : Chino (Valdez, il mezzosangue) de Duilio Colleti & John Sturges
1973 : Buona parte di Paolina de Nello Rossati
1974 : Lucrezia giovane de Luciano Ercoli
1974 : La grande bourgeoise (Fatti di gente per bene) de Mauro Bolognini
1974 : Les chiens enragés (Cani arrabbiato) de Mario Bava
1974 : Attenti al buffone ! d’Alberto Bevilacqua
1975 : ...A tutte le auto della polizia de Mario Caiano
1975 : Divine créature (La divina creatura) de Guiseppe Patroni Griffi
1975 : La pécheresse (La peccatrice) de Pier Ludovico Pavoni
1975 : La madama de Duccio Tessari
1975 : Furie noire (Furia nera) de Demofilo Fidani
1975 : MKS 118 (Poliziotti violenti) de Michele Massimo Tarantini
1976 : Oh ! Serafina ! d’Alberto Lattuada
1976 : L’exécuteur (Gli esecutori) de Maurizio Lucidi
1976 : Pronto ad uccidere de Franco Prosperi
1976 : La bidonata de Luciano Ercoli
1977 : La selle d’argent (Sella d’argento) de Lucio Fulci
1977 : Au nom du pape roi (In nome del papa re) de Luigi Magni
1977 : Un uomo in ginocchio de Damiano Damiani
1978 : Antigang (La malavita attacca... la polizia risponde !) de Mario Caiano
1978 : Il commissario di ferro de Stelvio Massi
1978 : L’affaire Savolta (La verdad s obre el caso Savolta) d’Antonio Drove
1979 : Le malade imaginaire (Il malato immaginario) de Tonino Cervi
1979 : La cité des femmes (La citta delle donne) de Federico Fellini
Filmographie d'Ettore MANNI