Nino MANFREDI
 Acteur et réalisateur italien
Avec Vittorio Gassman, Alberto Sordi et Ugo Tognazzi, Nino Manfredi peut être considéré comme l’un des quatre mousquetaires de l’âge d’or de la comédie italienne. Plus sobre et plus fin que ces camarades du quatuor, il en demeure également le plus discret. Il n’en conçut pas moins un personnage singulier du genre, victime chronique de la société productiviste qu’il parvient à retourner à son avantage, sans crainte d’utiliser les moyens les plus inavouables.
Né le 22 mars 1921 à Castro dei Volsci, près de Rome, Saturnino Manfredi est issu d’une famille de paysans. Dans les années 30, sa famille s’installe à Rome pour y trouver un travail plus sûr. Très fragile, le jeune Nino, atteint d’une pleurésie, fait plusieurs séjours à l’hôpital. Très tôt, il devient membre de la troupe de comédiens amateurs d’une paroisse romaine. Mais, pour faire plaisir à papa, policier, il s’inscrit dès 1941 à l’université de Rome où il poursuit des études de droit. Diplôme en main, il s’engage dans le maquis jusqu’à la fin de la guerre.
Une voix pour ses débuts
Après la fin des combats, Nino Manfredi revient vers la comédie, tout en exerçant de petits boulots (chauffeur pour l’armée américaine, assureur,…). Après avoir suivi les cours de l’école d’Art Dramatique de Rome, il est engagé par plusieurs compagnies milanaises, comme celle de Vittorio Gassman, ou le Piccolo Teatro de Milan, fondé par Giorgio Strehler. Parallèlement, le jeune acteur se produit à la radio et réalise de nombreux doublages pour le cinéma (Gérard Philipe ou ses compatriotes Marcello Mastroianni et Renato Salvatori, dont la voix déplaisait à certains producteurs). Peu auparavant Nino et Marcello s’étaient disputé la même femme, Flora Carabella, qui deviendra la première épouse de Mastroianni.
Un pillier de la comédie
Les débuts cinématographiques de Nino Manfredi remontent à 1947 dans Monastero di Santa Chiara de Mario Sequi. Passées quelques œuvres sans importance, l’acteur traverse la première partie de sa carrière cinématographique à l’ombre de grands comédiens comme Alberto Sordi ou Totò et trouve un rôle important dans Les Amoureux de Mauro Bolognini avant de devenir un des pilliers de la comédie italienne travaillant avec Dino Risi à sept reprises dont Il Gaucho, Opération San Gennaro ou Vedo Nudo, Luigi Comencini (À cheval sur le Tigre) et Ettore Scola (Affreux, sale et méchant). Dès lors son personnage de prolétaire victime de la société moderne commence à se dessiner. En 1971, il dirige son premier long métrage, Miracle à l’italienne, une satire féroce de la bigoterie superstitieuse qui lui vaut les remontrances du Vatican, puis en 1981 Nu de femme, errance vénitienne d’un couple qui cherche à se reconstruire.
Un artiste tous terrains
Nino Manfredi réalise ses meilleures performances dans Pain et Chocolat de Franco Brusati, Café express de Nanni Loy, Au nom du pape roi de Luigi Magni, Un jouet dangereux de Giuliano Montaldo et surtout Nous nous sommes tant aimés, le chef-d’œuvre d’Ettore Scola. Artiste polymorphe, Nino Manfredi a participé, outre sa carrière théâtrale, à plusieurs revues de music-hall. Son premier succès du genre fut Un trapezo per Lisistrata en 1959. En 1962, il donne Rugantino à Broadway, puis à Buenos-Aires. Il se lancera également dans la chanson, participant au Festival de San Remo avant d’enregistrer plusieurs microsillons. À l’aube des années 80, La télévision de Berlusconi détruit peu à peu le cinéma transalpin. Nino Manfredi, sans doute à contre cœur se tourne vers le petit écran. Il peut néanmoins faire preuve de l’étendue de ses qualités de comédien tragi-comique, face à la toujours belle Stefania Sandrelli, dans le merveilleux film de Luigi Magni, Secondo Ponzio Pilato. À l’automne 2003, le Festival de Venise lui a décerné le Prix Bianchi pour l’ensemble de sa carrière. Marié en 1955 au mannequin Erminia Ferrari, Nino Manfredi est le père de trois enfants, Giovanna, Roberta et Luca Manfredi qui lui offre, en 1997, un de ses derniers rôles dans Grazie Di Tutto. Hospitalisé en décembre 2003 à la suite d’un accident cérébral, il décède six mois plus tard, le 4 juin 2004 à Rome, à l'âge de 83 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Nanni Loy
1949 : Torna a Napoli de Domenico Gambino
1949 : Monastero di Santa Chiara de Mario Sequi
1951 : Anema e core de Mario Mattoli
1952 : La Prisonnière de la tour de feu (Prigioniera della torre di fuoco) de Giorgio Walter Chili
1952 : Viva il cinema! d’Enzo Trapani et Giorgio Baldaccini
1953 : Chansons, chansons, chansons (Canzoni, canzoni, canzoni) de Domenico Paolella
1953 : Un dimanche romain (La domenica della buona gente) d'Anton Giulio Majano
1953 : J'ai choisi l'amour (Ho scelto l'amore) de Mario Zampi
1954 : Ridere! Ridere! Ridere! d’Edoardo Anton
1955 : Non scherzare con le donne de Giuseppe Bennati
1955 : Prisonniers du mal (Prigionieri del male) de Mario Costa
1955 : Le Célibataire (Lo scapolo) d'Antonio Pietrangeli
1956 : Totò, Peppino et la Danseuse (Totò, Peppino e... la malafemmina) de C. Mastrocinque
1956 : Les Amoureux (Gli innamorati) de Mauro Bolognini
1956 : Guardia, guardia scelta, brigadiere e maresciallo de Mauro Bolognini
1956 : Amours de vacances (Tempo di villeggiatura) d'Antonio Racioppi
1956 : Camping (Camping) de Franco Zeffirelli
1957 : Susanna à la crème (Susanna tutta panna) de Steno
1957 : Femmine tre volte de Steno
1958 : Hold-up à la milanaise (Audace colpo dei soliti ignoti) de Nanni Loy
1958 : Caporal de semaine (Caporale di giornate) de Carlo Ludovico Bragaglia
1958 : Carmela è una bambola de Gianni Puccini
1958 : Voyage de plaisir (Camping) de Franco Zeffirelli
1958 : Le Gendarme, le Voleur et la Bonne (Guardia, ladro e cameriera) de Steno
1958 : Sérénade au canon (Pezzo, capopezzo e capitano) de Wolfgang Staudte
1958 : Adorabili e bugiarde de Nunzio Malasomma
1958 : Venise, la Lune et toi (Venezia, la luna e tu) de Dino Risi
1958 : Double Vie (Il bacio del sole) de Siro Marcellini
1959 : I ragazzi dei Parioli de Sergio Corbucci
1959 : L'impiegato de Gianni Puccini
1960 : Les Pilules d'Hercule (Le pillole di Ercole) de Luciano Salce
1960 : Chacun son alibi (Crimen) de Mario Camerini
1960 : Totò, Fabrizi et les jeunes d’aujourd’hui (Totò, Fabrizi e i giovani d'oggi) de Mario Mattoli
1961 : Le Carabinier à cheval (Il carabiniere a cavallo) de Carlo Lizzani
1961 : Le Jugement dernier (Il giudizio universale) de Vittorio De Sica
1961 : À cheval sur le tigre (A cavallo della tigre) de Luigi Comencini
1962 : Les Années rugissantes (Gli anni ruggenti) de Luigi Zampa
1962 : Un beau châssis (I motorizzati) de Camillo Mastrocinque
1963 : Les Amours difficiles (L'amore difficile), l'Aventure d'un soldat de Nino Manfredi
1963 : Le Bourreau (El verdugo) de Luis García Berlanga
1963 : La Fille de Parme (La parmigiana) d'Antonio Pietrangeli
1963 : I cuori infranti, « ... E vissero felici » de Gianni Puccini
1964 : Haute Infidélité (Alta infedeltà), « Scandaloso » de Franco Rossi
1964 : Le Gaucho (Il gaucho) de Dino Risi
1964 : Contre-sexe (Controsesso) de Franco Rossi et Renato Castellani
1965 : À l'italienne (Made in Italy) de Nanni Loy
1965 : Les Complexés (I complessi) de Franco Rossi et Dino Risi
1965 : Les Poupées (Le bambole) de Luigi Comencini et Franco Rossi
1965 : Questa volta parliamo di uomini de Lina Wertmüller
1965 : Thrilling, « Il vittimista » d’Ettore Scola
1965 : Je la connaissais bien (Io la conoscevo bene) d'Antonio Pietrangeli
1966 : Opération San Gennaro (Operazione San Gennaro) de Dino Risi
1966 : Moi, moi, moi et les autres (Io, io, io... e gli altri) d'Alessandro Blasetti
1966 : Adulterio all'italiana de Pasquale Festa Campanile
1967 : Une rose pour tous (Una rosa per tutti) de Franco Rossi
1967 : Jeux d'adultes (Il padre di famiglia) de Nanni Loy
1968 : Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami ... d'Ettore Scola
1968 : Les Russes ne boiront pas de Coca-Cola (Italian Secret Service) de Luigi Comencini
1968 : Fais-moi très mal mais couvre-moi de baisers (Straziami, ma di baci saziami) de Dino Risi
1969 : Les Conspirateurs (Nell'anno del signore) de Luigi Magni
1969 : Une poule, un train... et quelques monstres (Vedo nudo) de Dino Risi
1970 : Rosolino Paternò, soldato... de Nanni Loy
1970 : Contestation générale (Contestazione generale) de Luigi Zampa
1970 : Miracle à l'italienne (Per grazia ricevuta) de Nino Manfredi
1971 : Trastevere de Fausto Tozzi
1971 : Scandale à Rome (Roma bene) de Carlo Lizzani
1971 : La Betìa ovvero in amore, per ogni gaudenza, ci vuole sofferenza de G. De Bosio
1972 : Girolimoni, il mostro di Roma de Damiano Damiani
1972 : Lo chiameremo Andrea de Vittorio De Sica
1973 : Pain et Chocolat (Pane e cioccolata) de Franco Brusati
1974 : Nous nous sommes tant aimés (C'eravamo tanto amati) d'Ettore Scola
1976 : Attenti al buffone d’Alberto Bevilacqua
1976 : Affreux, sales et méchants (Brutti, sporchi e cattivi) d'Ettore Scola
1976 : Gardez-le pour vous (Basta che non si sappia in giro) de Luigi Magni et Nanni Loy
1976 : Mesdames et messieurs, bonsoir (Signore e signori, buonanotte) de Luigi Comencini
1976 : La Fiancée de l'évêque (Quelle strane occasioni) de Luigi Magni
1977 : Au nom du pape roi (In nome del Papa Re) de Luigi Magni
1978 : Le Pot de vin (La mazzetta) de Sergio Corbucci
1979 : Un jouet dangereux (Il giocattolo) de Giuliano Montaldo
1979 : Gros-Câlin de Jean-Pierre Rawson
1980 : Café express (Cafe express) de Nanni Loy
1981 : Nu de femme (Nudo di donna) de Nino Manfredi
1982 : Spaghetti House de Giulio Paradisi
1982 : Testa o croce, « Il beduino » de Nanni Loy
1983 : Questo e quello de Sergio Corbucci
1986 : Il tenente dei carabinieri de Maurizio Ponzi
1986 : Grandi magazzini de Castellano et Pipolo
1987 : Helsinki-Napoli (Helsinki Napoli All Night Long) de Mika Kaurismäki
1987 : Une catin pour deux larrons (I picari) de Mario Monicelli
1987 : Selon Ponce Pilate (Secondo Ponzio Pilato) de Luigi Magni
1990 : Au nom du peuple souverain (In nome del popolo sovrano) de Luigi Magni
1990 : Alberto Express d’Arthur Joffé
1991 : Mima de Philomène Esposito
1994 : Coup de lune (Colpo di luna) d'Alberto Simone
1995 : Le Hollandais volant (De Vliegende Hollander) de Jos Stelling
1998 : Grazie di tutto de Luca Manfredi
2000 : La Carbonara de Luigi Magni
2001 : Una milanese a Roma de Diego Febbraro
2002 : Apri gli occhi e... sogna de Rosario Errico
2003 : La luz prodigiosa de Miguel Hermoso

Télévision :
1954 : Orchestra delle quindici de Romolo Siena
1954 : Il successo de Franco Enriquez
1956 : L'Alfiere d’Anton Giulio Majano
1958 : Graditi ospiti de Mario Landi
1958 : I giocatori de Silverio Blasi
1972 : Les Aventures de Pinocchio (Le avventure di Pinocchio) de Luigi Comencini
1989 : Moi Jane, toi Tarzan (Io Jane, tu Tarzan) d'Enzo Trapani
1991 : Julianus barát de Gábor Koltay
1993 : Un commissaire à Rome (Un commissario a Roma) de Luca Manfredi, Ignazio Agosta
1997 : Linda e il brigadiere d’Alberto Simone et Gianfrancesco Lazotti
1998 : Dio ci ha creato gratis d’Angelo Antonucci
1999 : Meglio tardi che mai de Luca Manfredi
2000 : Una storia qualunque d’Alberto Simone
2002 : Le ragioni del cuore d’Anna Di Francisca, Luca Manfredi et Alberto Simone
2002 : Un difetto di famiglia d’Alberto Simone
2003 : Chiaroscuro de Tomaso Sherman
2003 : La notte di Pasquino de Luigi Magni
2003 : Un posto tranquillo de Luca Manfredi


Filmographie de Nino MANFREDI
 
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