Folco LULLI
 Acteur italien
Folco Lulli, acteur massif au jeu puissant a traversé le cinéma italien de l’après-guerre aux années soixante. Il a été cependant ignoré des représentants éminents du néo-réalisme d’après-guerre comme Vittorio De Sica, Roberto Rossellini ou Luchino Visconti et plus tard des grands noms de la comédie italienne des années soixante comme Dino Risi, Luigi Comencini ou Ettore Scola. Ceci explique que ce brillant acteur au beau palmarès ne figure pas souvent dans la liste des grandes personnalités du cinéma transalpin. Un oubli parfaitement injuste.
Folco Lulli voit le jour à Florence, le 3 juillet 1912. Fils de Gino Lulli, un célèbre baryton, il est le frère aîné de l’acteur Piero Lulli, avec lequel il tournera plusieurs films. À 24 ans, suite au décès de son père, il s’engage comme placier en produits pharmaceutiques pour subvenir aux besoins de sa famille. Très rapidement, il en arrive à fonder son propre laboratoire. Mais la Seconde Guerre Mondiale arrive, qui le voit combattre en Afrique Orientale. Revenu au pays, Folco Lulli devient un antifasciste convaincu. Entré très tôt dans la résistance italienne, Folco Lulli est capturé par les nazis et enfermé dans un camp de concentration, dont il ne tarde pas à s’évader. Il racontera cette expérience plus tard, en réalisant le court métrage Un piccolo esercito sulle langhe.
Lattuada et De Santis
Rendu à la vie civile, ce n’est qu’en 1946, plusieurs années après son cadet, qu’il fait, sa première apparition au cinéma dans Le Bandit, film réalisé par Alberto Lattuada. Son physique trapu, sa démarche chaloupée, sa moustache fournie et sa tignasse d’un noir de jais, vont être mises à contribution dans plus de cent films qui vont faire de lui un acteur très populaire. En 1949, on l’aperçoit dans Toto cherche un appartement de Steno et Mario Monicelli. Mais son premier film important est sans nul doute Lumière du Music-Hall, réalisé en 1950 par le tandem Alberto Lattuada et Federico Fellini. De grands réalisateurs italiens font régulièrement appel à lui. Il tourne La fille du capitaine de Mario Camerini, Pâques sanglantes de Giuseppe de Santis, Sans Pitié d’Alberto Lattuada, Heureuse époque d’Alessandro Blasetti, Une fille nommée Madeleine d’Augusto Genina.
La France accueillante
Dans les années cinquante, Folco Lulli fonde une maison de production et internationalise sa carrière. C’est ainsi qu’il acquiert une grande notoriété en France grâce à cinq films qui en font une figure familière, le chauffeur de camion dans Le salaire de la peur de Henri-Georges Clouzot aux côtés d’Yves Montand et Charles Vanel, Jacopo dans Le comte de Monte-Cristo de Robert Vernay avec Jean Marais, Angelo dans L’Air de Paris de Marcel Carné avec Jean Gabin et Arletty, l’aventurier de Fortune carrée tourné dans une région qu’il connaît bien et l’excellent et atypique film d’André Cayatte, Œil pour Œil, dans lequel il interprète le rôle d’un mari qui va conduire à sa perte, à travers le désert, le médecin (Curd Jürgens) ayant refusé de soigner son épouse, décédée.
Bonnasse ou inquiétant
Durant les années soixante, Folco Lulli promène sa silhouette énorme et son allure bonasse à travers nombre de films italiens comme Sous dix drapeaux de Duilio Coletti et français comme Le grand restaurant avec Louis de Funès ou La Fayette de Jean Dréville et sous la direction de cinéastes américains venus en Italie comme Raoul Walsh ou Richard Thorpe. Sa performance dans Les camarades de Mario Monicelli est récompensée par l’attribution du Ruban d’Argent du meilleur acteur de composition. En 1967, il interprète, produit et co-réalise Gente d’onore, avant de faire quelques apparitions à la télévision dans des émissions de divertissements et des séries comme I circolo Pickwick où il interprète le père d’Enzo Cerusico.
Un homme à femmes
Malgré son apparence bourrue, Folco Lulli a une solide réputation de séducteur. Des actrices dont on lui prête des liaisons, c'est avec Silvana Panpanini en 1953, qui formera le couple le plus médiatisé. En 1958, il fait la connaissance d’une jeune Française, Jeanine Rimont alors qu'il tourne Les Italiens ils sont fous de Duilio Coletti avec Victor McLaglen. Il l'épouse peu après et de cette union naîtra son unique enfant, Gino en 1966. Souffrant de diabète et de difficultés respiratoires, Folco Lulli succombe à une embolie à l'âge de 57 ans le 24 mai 1970, au centre hospitalier Policlino Gemelli de Rome.


FILMOGRAPHIE :

Avec Yves Montand
1946 : Le Bandit (Il bandito) d’Alberto Lattuada
1946 : Armando le Mystérieux (La primula bianca) de Carlo Ludovico Bragaglia.
1947 : Comment j'ai perdu la guerre (Como persi la guerra) de Carlo Borghesio
1947 : Chasse tragique (Caccia tragica) de Giuseppe De Santis
1947 : La Fille du Capitaine (La figlia del capitano) de Mario Camerini
1947 : Le Crime de Giovanni Episcopo (Il delitto di Giovanni Episcopo) d’Alberto Lattuada
1947 : Le Passeur ou Brigand par amour (Il passatore) de Duilio Coletti
1948 : Le Carrefour des passions (Gli uomini sono nemici) d’Ettore Giannini.
1948 : Le Héros de la rue (L'eroe della strada) de Carlo Borghesio.
1948 : Le Pain des pauvres (Vertigine d’amore) de Luigi Capuano
1948 : Sans pitié (Senza pietà) d’Alberto Lattuada
1948 : Fuite en France (Fuga in Francia) de Mario Soldati
1948 : Le Diable blanc (Il diavolo bianco) de Nunzio Malasomma.
1949 : Totò cherche un appartement (Toto cerca casa) de Steno et Mario Monicelli
1949 : Comment j'ai découvert l'Amérique (Come scopersi l'America) de Carlo Borghesio.
1949 : Au diable la célébrité (Al diavolo la celebrità) de Steno et Mario Monicelli
1950 : L'Épervier du Nil (Lo sparviero del Nilo) de Giacomo Gentilomo
1950 : Pâques sanglantes (Non c'è pace tra gli ulivi) de Giuseppe De Santis
1951 : Camorra (Amore e sangue) de Marino Girolami
1951 : Terre de violence (Schatten über Neapel) d’Hans Wolff
1951 : La Cité des stupéfiants (Lebbra bianca) d’Enzo Trapani.
1951 : Lorenzaccio de Raffaello Pacini
1951 : Les Feux du music-hall (Luci del varietà) de Federico Fellini et Alberto Lattuada
1951 : Tragique sérénade (Serenata tragica) de Giuseppe Guarino
1951 : Le Fils de personne (I figli di nessuno) de Raffaello Matarazzo
1952 : Prigionieri delle tenebres d’Enrico Bomba
1952 : Mère coupable (La colpa di una madre) de Carlo Duse
1952 : L'Île des passions (Menzogna) d’Ubaldo Maria Del Colle
1952 : Heureuse Époque (Altri tempi) d’Alessandro Blasetti
1953 : Nous les brutes (Noi cannibali) d’Antonio Leonviola
1953 : L'Auberge tragique (Riscatto) de Marino Girolami
1953 : Infame accusa de Giuseppe Vari
1953 : Jeunes Mariés de Gilles Grangier
1953 : Le Salaire de la peur d’Henri-Georges Clouzot
1954 : L'Air de Paris (Aria de Parigi) de Marcel Carné
1954 : La Fille de Palerme (La peccatrice dell'isola) de Sergio Corbucci et Sergio Grieco
1954 : Tonnerre sous l'Atlantique (La grande speranza) de Duilio Coletti
1954 : Non vogliamo morire d’Oreste Palella
1954 : Une fille nommée Madeleine (Maddalena) d’Augusto Genina
1954 : Le Comte de Monte-Cristo (Il tesoro di Montecristo) de Robert Vernay
1954 : Meurtre dans les dunes (Acque amare) de Sergio Corbucci
1954 : Orient-Express de Carlo Ludovico Bragaglia
1954 : Le Carrousel fantastique (Carosello napoletano) d’Ettore Giannini
1955 : Fortune carrée (Shaitan, il diavolo avventuroso) de Bernard Borderie
1955 : Londres appelle Pôle Nord (Londra chiama Polo Nord) de Duilio Coletti
1955 : Todos somos necesarios de José Antonio Nieves Conde.
1955 : Étoile de Rio (Stern von Rio) de Kurt Neumann
1956 : La Fille de la rizière (La risaia) de Raffaello Matarazzo
1956 : L'Homme et l'Enfant de Raoul André
1957 : Le ciel brûle (Il cielo brucia) de Giuseppe Masini
1957 : Io, Caterina d’Oreste Palella
1957 : Œil pour œil (Occhio per occhio) d’André Cayatte
1958 : El Hereje de Francisco de Borja Moro.
1958 : Les Italiens ils sont fous (Gli italiani sono matti) de Duilio Coletti et Luis Maria Delgado
1958 : Sérénade au Canon (Pezzo, capopezzo e capitano) de Wolfgang Staudte
1958 : Polikouschka (Polikuschaka) de Carmine Gallone
1958 : Délit de fuite (Sangue sull asfalto) de Bernard Borderie
1959 : La Grande Guerre (La grande guerra) de Mario Monicelli
1959 : Les Loups dans l'abîme (Lupi nell'abisso) de Silvio Amadio
1959 : Sous le signe de Rome (Nel segno di Roma) de Guido Brignone
1959 : La Nuit des traqués de Bernard-Roland
1960 : Spada senza bandiera de Carlo Veo
1960 : Marie des Isles de Georges Combret
1960 : Les Régates de San Francisco de Claude Autant-Lara
1960 : Sous dix drapeaux (Sotto dieci bandiere) de Duilio Coletti
1960 : La Reine des Amazones (La regina delle Amazzoni) de Vittorio Sala.
1960 : La Reine des barbares (La regina dei tartari) de Sergio Grieco
1960 : Esther et le Roi (Esther and the king) de Raoul Walsh et Mario Bava
1960 : Vacances en Argentine (Vacanze in Argentina) de Guido Leoni
1961 : L'Épée de l'Islam (Wa Islamah), (La spada dell'Islam) d’Andrew Marton et Enrico Bomba
1961 : La Ruée des Vikings (Gli invasori) de Mario Bava
1961 : L'Enlèvement des Sabines (Il ratto delle sabine) de Richard Pottier
1961 : La Fayette de Jean Dréville
1961 : Les Brigands (I masnadieri) de Mario Bonnard
1961 : Les Tartares (I Tartari) de Richard Thorpe et Ferdinando Baldi
1962 : Un alibi per morire de Roberto Bianchi Montero.
1962 : Dulcinée (Dulcinea) de Vicente Escrivá
1962 : La Dernière Attaque (La guerra continua) de Leopoldo Savona
1962 : La Vengeance du colosse (Marte, dio della guerra) de Marcello Baldi
1963 : Les Camarades (I compagni) de Mario Monicelli
1963 : La Revanche de d’Artagnan (D'Artagnan contro i tre moschettieri) de Fulvio Tului
1963 : Le signe de Zorro (Il segno di Zorro) de Mario Caiano
1963 : Dulcinée (Dulcinea) de Vicente Escrivá
1963 : Le Jour le plus court (Il giorno più corto) de Sergio Corbucci
1964 : Les Parias de la gloire d’Henri Decoin
1964 : Dernier avion pour Baalbek (FBI operazione Baalbeck) de Marcello Giannini
1964 : Filles et garçons (Oltraggio al pudore) de Silvio Amadio
1965 : Humour noir (Humorismo in nero), « La Cornacchia » de Giancarlo Zagni
1965 : La Fabuleuse Aventure de Marco Polo de Denys de La Patellière et Noël Howard
1965 : Testa di rapa de Giancarlo Zagni
1966 : L'Armée Brancaleone (L'armata Brancaleone) de Mario Monicelli
1966 : Opération Goldman (Operazione Goldman) d’Antonio Margheriti
1966 : Le Grand Restaurant de Jacques Besnard
1966 : Le Vicomte règle ses comptes de Maurice Cloche
1966 : Der Mörder mit dem Seidenschal d’Adrian Hoven
1967 : Les Gens d’honneur (Gente d’onore) de Folco Lulli
1968 : Il Circolo Pickwick d’Ugo Gregoretti (tv)
1968 : Un Colt et le diable (Anche nel west c'era una volta Dio) de Marino Girolami
1968 : Tire, Django, tire (Spara, gringo, spara) de Bruno Corbucci
1969 : Raptus (Eros e thanatos) de Marino Girolami
1969 : Baltagul (La mazza) de Mircea Muresan.
1969 : Mercanti di vergini de Renato Dall'Ara.
1969 : Trois hommes sur un cheval de Marcel Moussy
1969 : Une veuve en or de Michel Audiard
1970 : L'Âne de Zigliara ou Une drôle de bourrique de Jean Canolle
1970 : Le prisonnier de Monaco de Jacques Audoir
1971 : Tre nel mille de Franco Indovina


Filmographie de Folco LULLI
 
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