Née Antonietta De Pascale, elle voit le jour le 6 juillet 1931 à Beyrouth. Son père, ingénieur civil italien, y est chargé de la construction d’un pont et a épousé une Libanaise d’origine grecque. Elle y grandit en parlant couramment l’arabe, le français et l’italien. Après quelques essais au théâtre pendant cinq ans, elle commence dans un film musical Signorinella puis la même année elle joue dans Canzoni per le strade. Dans les années 1950 elle participe à certains succès, tels Miracolo a Viggiù, Pour l’Amour du Ciel avec Jean Gabin, La cieca di Sorrento, È arrivato l’accordatore, Le manteau d’Alberto Lattuada et surtout Il n’y a pas de plus grand amour sur le tournage duquel elle rencontre Franco Interlenghi, qu’elle épouse en 1955. De cette union naissent deux filles Antonella Interlenghi, qui devient actrice à son tour, et Stella qui a participé au film Top Crack en 1967.
Avec le beau Franco
Ils jouent tous deux dans plusieurs productions comme Il più comico spettacolo del mondo, Pitié pour celle qui tombe et Altair. Couple phare du cinéma italien des années cinquante, ils trouvent leurs meilleurs rôles dans les chroniques stylisées de Mauro Bolognini composées de Les Amoureux, Jeunes Maris et Les Garçons. Au dragueur en Vespa aux cheveux gominés s’oppose la jeune romantique froufroutante au caractère bien trempé. Elle travaille aussi sans son époux dans Prisonnière des Ténèbres où elle joue une aveugle, Pères et fils de Mario Monicelli avec Vittorio De Sica, Les Dauphins, Je cherche une Maman et Le désordre avec Alida Valli.
De beaux rôles en France
La France l’accueille à bras ouverts et en fait une des Adorables Créatures de Christian-Jaque et une héroïne stendhalienne dans Le Rouge et le Noir de Claude Autant-Lara auprès de Gérard Philipe. En revanche, peut-être que son image d’italienne des milieux modestes lui colle trop à la peau. Aussi, elle est une des rares actrices italiennes de sa génération à ne pas avoir attiré l’attention d’Hollywood. Ses seuls passages à l’étranger se limitent à l’autre côté des Alpes où elle trouve un beau rôle dans À double tour de Claude Chabrol auprès de Jean-Paul Belmondo. Si elle privilégie la comédie de mœurs comme Gli imbroglioni, Parlons femmes d’Ettore Scola avec Vittorio Gassman, Le Jour le plus court de Sergio Corbucci et Un Cas de Conscience de Gianni Grimaldi, on la retrouve aussi dans des péplums à la mode auprès de Jack Palance dans Les Mongols, Giuliano Gemma dans Les Titans et Mark Damon dans Les Cent Cavaliers de Vittorio Cottafavi.
Vedette TV
Après les années 1970, Antonella Lualdi n’obtient plus beaucoup de rôles de relief, sauf un joli rôle dans Vincent, François, Paul et les Autres de Claude Sautet et le thriller érotique Tutti gli uomini di Sara, seule concession à la mode sexy dont elle reste écartée. Comme beaucoup d’actrice de sa génération, elle tourne beaucoup de séries pour la télévision comme Lucien Leuwen de Claude Autant-Lara, La Corde au Cou, Vida privada ou Guerra di Spie. Bien qu’officiliellement séparée de Franco Interlenghi en 1972, elle ne divorcera jamais. Le couple est réuni une dernière fois dans La Bella Societa, leur dernier film respectif en parents du jeune Raoul Bova. En 1992, elle est engagée pour interpréter le rôle de Lucia Cordier, l`épouse d’un commissaire de police, dans les séries télévisées Les Cordier, juge et flic et Commissaire Cordier aux côtés de Pierre Mondy. Depuis ses apparitions publiques se font rares. Franco s'éteint en 2015. Discrète pendant les dernières années de sa vie, Antonella Lualdi décède dans un hôpital de Rome, le 10 août 2023 à l'âge de 92 ans.
FILMOGRAPHIE :
Avec Franco Interlenghi
et Pier Paolo Pasolini
1950 : Canzoni per le strade de Mario Landi
1950 : Pour l'amour du ciel (È più facile che un camello…) de Luigi Zampa
1951 : Abbiamo vinto ! de Robert A. Stemmle
1951 : Miracolo a Viggiù de Luigi Giachino
1951 : Son dernier verdict, (L'Ultima sentenza) de Mario Bonnard
1951 : Les deux Sergents (I due Sergenti) de Carlo Alberto Chiesa
1951 : Ha fatto 13 de Carlo Manzoni
1952 : Pentimento de Mario Costa
1952 : Adorables Créatures de Christian-Jaque
1952 : L’accordeur (È arrivato l'accordatore) de Duilio Coletti
1952 : Le Manteau (Il Cappotto) d’Alberto Lattuada
1952 : Les Enfants ne sont pas à vendre (I figli non si vendono) de Mario Bonnard
1952 : Histoires interdites (Tre storie proibite) d’Augusto Genina
1952 : La Romance de ma Vie (Il romanzo della mia vita) de Lionello De Felice
1952 : Chiens et Chats (Cani e gatti) de Leonardo De Mitri
1953 : The Story of William Tell de Jack Cardiff (cm)
1953 : Pardonne-moi... (Perdonami!) de Mario Costa
1953 : La Fille du régiment (Die Tochter der Kompanie) de Géza von Bolváry
1953 : Canzoni, canzoni, canzoni de Domenico Paolella
1953 : Ces Hommes quels mufles (Gli uomini, che mascalzoni) de Glauco Pellegrini
1954 : La Chronique des pauvres amants (Cronache di poveri amanti) de Carlo Lizzani
1954 : Amours d’une moitié de siècle (Amori di mezzo secolo) de Roberto Rossellini
1954 : Pitié pour celle qui tombe (Pietà per chi cade) de Mario Costa
1954 : Papà Pacifico de Guido Brignone
1954 : Prisonnière des ténèbres (La cieca di Sorrento) de Giacomo Gentilomo
1954 : Repris de justice (it) (Avanzi di galera) de Vittorio Cottafavi
1954 : À toi... toujours (Casta Diva) de Carmine Gallone
1954 : Le Rouge et le Noir de Claude Autant-Lara
1955 : Ces demoiselles du téléphone (Le signorine della 04) de Gianni Franciolini
1955 : Il n’y a pas de plus grand amour (Non c’è amore più grande) de Giorgio Bianchi
1955 : Les Amoureux (Gli Innamorati) de Mauro Bolognini
1955 : Le Souffle de la liberté (Andrea Chenier) de Clemente Fracassi
1956 : Altair (Altair, cadetes del aire) de Leonardo De Mitri
1956 : Nos plus belles années (I giorni più belli) de Mario Mattoli
1957 : Pères et fils (Padri e figli) de Mario Monicelli
1957 : Méfiez-vous fillettes d’Yves Allégret
1957 : La cenicienta y Ernesto de Pedro Luis Ramirez
1958 : Les Jeunes Maris (Giovanni mariti) de Mauro Bolognini
1958 : Le Ciel brûle (Il cielo brucia) de Giuseppe Masini
1958 : Mon coquin de père de Georges Lacombe
1958 : Une Vie d’Alexandre Astruc
1958 : Polikouschka (Polikuschaka) de Carmine Gallone
1959 : Délit de fuite de Bernard Borderie
1959 : J'irai cracher sur vos tombes de Michel Gast
1959 : Les Garçons (La Notte brava) de Mauro Bolognini
1959 : Match contre la mort de Claude Bernard-Aubert
1959 : À double tour de Claude Chabrol
1960 : Les Dauphins (I delfini) de Francesco Maselli
1960 : La rue des amours faciles (Via Margutta) de Mario Camerini
1960 : Je cherche une maman (Appuntamento a Ischia) de Mario Mattoli
1961 : Les Mongols (I Mongolie) d’André De Toth et Leopoldo Savona
1962 : Le Désordre (Il Disordine) de Franco Brusati
1962 : Les Titans (Arrivano i titani) de Duccio Tessari
1963 : Gli imbroglioni, sketch Suore de Lucio Fulci
1963 : L'Enfant du cirque (Il figlio del circo) de Sergio Grieco
1963 : Adieu à Hong Kong (Hong Kong un addio) de Gian Luigi Polidoro
1963 : Le Jour le plus court (Il giorno piu corto) de Bruno Corbucci
1964 : Les Possédées du démon (Delitto allo specchio) de Jean Josipovici
1964 : Le Repas des fauves de Christian-Jaque
1964 : Parlons femmes (Se Permettete parliamo di donne) d’Ettore Scola
1964 : Les Fils du Cid (I cento cavalieri) de Vittorio Cottafavi
1964 : La Coda del Diavolo de Moraldo Rossi
1964 : Amore Moi (Amore moi) de Raffaello Matarazzo
1965 : Su e giù, « Il marito d’agosto » de Mino Guerrini
1966 : Surcouf, le tigre des sept mers (Surcouf, l'eroe dei sette mari) de Sergio Bergonzelli
1966 : Go, go, play-boy (Bel Ami 2000) de Michael Pfleghar
1966 : Tonnerre sur l'océan Indien (Il Grando colpo di Surcouf) de S. Bergonzelli et Roy Rowland
1968 : Ragan (Ragan) de José Briz Mendez
1968 : Columna de Mircea Dragan
1971 : Un Cas de Conscience (Un caso di coscienza) de Gianni Grimaldi
1974 : Vincent, François, Paul... et les autres de Claude Sautet
1975 : Les Jours de la Chimère (I giorni della chimera) de Franco Corona
1976 : Magnum 44 spécial (La legge violenta della squadra anticrimine) de Stelvio Massi
1978 : Non sparate sui Bambini de Gianni Crea
1980 : Eden no sono de Yasuzo Masumura
1980 : Mafia, una legge che non perdona de Roberto Girometti
1981 : Carlota (Amor es… veneno) de Stefano Rolla
1982 : Pè sempe de Gianni Crea
1983 : Double Zéro de Conduite (Zero in condotta) de Giuliano Carnimeo
1985 : Une épine dans le cœur (Una epina nel cuore) d’Alberto Lattuada
1989 : Diritto di vivere d’Edmund Purdom
1992 : Tutti gli uomini di Sara de Gianpaolo Tescari
1992 : L’Urlo della verità de Stelvio Massi
1994 : Néfertiti, la fille du soleil (Nefertiti, figlia del sole) de Guy Gilles
2010 : La bella società de Gian Paolo Cugno
Télévision :
1967 : Don Giovannino de Bruno Corbucci
1969 : D'Artagnan de Claude Barma
1973 : Lucien Leuwen de Claude Autant-Lara
1977 : È stato così de Tomaso Sherman
1978 : La Corde au cou de Marcel Moussy
1978 : Les Eygletière de René Lucot et Louis A. Pascal
1985 : Goya (Goya) de José Ramón Larraz
1987 : Vida privada de Francesc Betriu
1989 : Guerra di spie de Duccio Tessari
1991 : Tango Bar de Philippe Setbon
1992 : Les Cordier, juge et flic de Paul Planchon et Gilles Béhat
1993 : Per amore o per amicizia de Paolo Poeti
1994 : Chèques en boîte de Nicolas Gessner
2000 : On n'a qu'une vie de Jacques Deray
2000 : La Tour secrète (I guardiani del cielo) d’Alberto Negrin
2005 : Commissaire Cordier, un Crime parfait de Bertrand Van Effenterre
Filmographie d'Antonella LUALDI