Sylva KOSCINA
 Actrice italienne
Sylva Koscina a éclaté comme une bombe dans le cinéma italien, une bombe dont la trajectoire va bientôt dépasser les frontières, principalement celles de la France où l'on en déjà ressenti la déflagration. Elle imposera sa personnalité qui ne ressemble en rien à celle des vedettes de l’époque en créant un nouveau type de beauté, moins vamp que Sophia, moins fantaisiste que Gina mais sophistiquée sans être une pin-up, le type même de la jeune femme moderne et indépendante. Elle n'a pas la frimousse habituelle de l'ingénue au corps menu et rond. Elle est très grande, ses formes sont épanouies, elle est saine et directe. Ses yeux bridés et un charmant petit accent quand elle parle italien en a fait une star incontestable.
Sylva Koscina, orthographiée à l’origine Silvija Košcina est née à Zagreb, le 22 août 1933. Son père grec possède un hôtel à Split, en Croatie et sa mère est polonaise. Pendant la Seconde Guerre mondiale, âgée de dix ans elle rejoint en Italie sa sœur aînée qui vient d’épouser un citoyen italien.
Reine de beauté
Après avoir remporté des concours de beauté lorsqu'elle est adolescente, elle décroche un travail de mannequin. En 1954, elle étudie la physique à l'Université Federico II de Naples et vit dans un internat de religieuses lorsqu’on lui propose d’être Miss di Tappa, celle qui offre un bouquet de fleurs au vainqueur d’une étape du Giro. Sa photo, embrassant le gagnant est publiée dans les journaux de toute l’Europe. Eduardo De Filippo la remarque et décide de lui confier un petit rôle dans Questi fantasmi qu’il entreprend. Le projet n’aboutit pas mais Sylva fait néanmoins ses débuts d’actrice aux côtés de Totò dans Sommes-nous des hommes ou des caporaux ? de Camillo Mastrocinque qui la conduit à son premier rôle marquant, celui de Giulia, fille de l'ingénieur ferroviaire Andrea, dans Le Disque rouge de Pietro Germi. Elle enchaîne avec un rôle de jeune mère dans Guendalina d’Alberto Lattuada.
Reine de la comédie et du péplum
Actrice principale de comédies populaires, telles que L’impossible Isabelle et Pauvres Millionnaires de Dino Risi, Voleur et voleuse de Luigi Zampa ou Femmes d’un été de Gianni Franciolini, Sylva Koscina alterne avec intelligence des rôles de vamp et d’ingénue. Elle représente des femmes en quête d’ascension sociale, image d’une Italie qui a laissé derrière elle ses pires problèmes. La belle actrice s’adapte aux comédies sophistiquées comme Femmes dangereuses de Luigi Comencini. Elle acquiert une grande popularité en incarnant la fiancée d’Hercule dans Les Travaux d'Hercule et fait apprécier sa haute stature et son sex-appeal dans d’autres péplums comme Le Roi cruel, Le siège de Syracuse, Les Pilules d’Hercule. Au début des années soixante, elle a pour partenaire Jean-Paul Belmondo dans Les Distractions, Philippe Noiret dans Ravissante, Vittorio Gassman dans Chacun son alibi, Franco Fabrizi dans Copacabana, Jean Marais dans Le Masque de Fer ou Lino Ventura dans L'Arme à gauche de Claude Sautet. Elle tourne en Italie sous la direction de Giorgio Bianchi dans En pleine Bagarre, Duccio Tessari dans Le Palais des Doges, Ettore Scola dans Parlons Femmes et en France dans Judex de Georges Franju, La Salamandre d’Or de Maurice Regamey, L’Appartement des Filles de Michel Deville, Cyrano et D’Artagnan d’Abel Gance et Le Grain de Sable de Pierre Kast.
Déclin semi-érotique
Sylva Koscina investit la plupart de ses gains considérables dans une luxueuse villa à Rome mais convaincue de fraude fiscale, elle doit vendre sa demeure en 1976. Vivant avec le petit producteur Raimondo Castelli depuis 1960, ils ne se sont pas mariés en raison de la loi italienne de l'époque et le refus d’annulation de sa femme Marinella. Mariés au Mexique en 1967, leur union n'a pas été reconnue en Italie. À l’approche de la quarantaine, elle donne la réplique à Kirk Douglas dans Un Détective à la dynamite et à Paul Newman dans Évasion sur Commande. Mais le déclin est irrémédiablement amorcé. Sa carrière prend un nouvel essor lorsqu'elle est photographiée seins nus par Angelo Frontoni pour le magazine Playboy. Elle fait un dernier scandale avec son personnage de femme décomplexée dans L’assoluto naturale de Mauro Bolognini Mais ses derniers films passent inaperçus à part le rôle de Danica dans La Bataille de la Neretva et celui de la toubib allemande dans L’Assaut des jeunes Loups avec Rock Hudson. Sylva Koscina est décédée d’un cancer du sein aggravé par des problèmes cardiaques à Rome le 26 décembre 1994, à l’âge de 61 ans. Mais la profondeur de son regard émeraude continue de hanter les salles obscures.


FILMOGRAPHIE :

Avec Claude Lelouch
1955 : Siamo uomini o caporali ? de Camillo Mastrocinque
1956 : Le Disque rouge (Il ferroviere) de Pietro Germi
1956 : Michel Strogoff (Michele Strogoff) de Carmine Gallone
1957 : L'Impossible Isabelle (La nonna Sabella) de Dino Risi
1957 : Guendalina d’Alberto Lattuada
1957 : Les Fiancés de la mort (I fidanzati della morte) de Romolo Marcellini
1957 : Le Naïf aux quarante enfants de Philippe Agostini
1958 : Parisien malgré lui (Totò a Parigi) de Camillo Mastrocinque
1958 : Femmes d'un été (Racconti d'estate) de Gianni Franciolini
1958 : Quando gli angeli piangono de Marino Girolami
1958 : Je ne suis plus une enfant (Non sono più Guaglione) de Domenico Paolella
1958 : Voleur et Voleuse (Ladro lui, ladra lei) de Luigi Zampa
1958 : La nipote Sabella de Giorgio Bianchi
1958 : Les Travaux d'Hercule (Le fatiche di Ercole) de Pietro Francisci
1958 : Les Jeunes Maris (Giovani mariti) de Mauro Bolognini
1958 : La Muraille de feu (La Gerusalemme liberata) de Carlo Ludovico Bragaglia
1958 : Totò dans la Lune (Totò nella luna) de Steno
1958 : Épouses dangereuses (Mogli pericolose) de Luigi Comencini
1959 : Le Veuf (Il vedovo) de Dino Risi
1959 : Les temps sont durs pour les vampires (Tempi duri per i vampiri) de Steno
1959 : Le Roi cruel (Erode il grande) de Victor Tourjanski
1959 : La Traite (La cambiale) de Camillo Mastrocinque
1959 : Hercule et la Reine de Lydie (Ercole e la regina di Lidia) de Pietro Francisci
1959 : Le Confident de ces dames de Jean Boyer
1959 : Les Surprises de l'amour (Le sorprese dell'amore) de Luigi Comencini
1960 : I piaceri dello scapolo de Giulio Petroni
1960 : Femmes de luxe (it) (Femmine di lusso) de Giorgio Bianchi
1960 : La Charge de Syracuse (L'assedio di Siracusa) de Pietro Francisci
1960 : Les Distractions de Jacques Dupont
1960 : Ravissante de Robert Lamoureux
1960 : Mariti in pericolo de Mauro Morassi
1960 : Incorrigibles Parents (Genitori in blue-jeans) de Camillo Mastrocinque
1960 : L'Agent (Il vigile) de Luigi Zampa
1961 : Le Tueur (Il sicario) de Damiano Damiani
1961 : I Giacobini d’Edmo Fenoglio (tv)
1961 : Chacun son alibi (Crimen) de Mario Camerini
1961 : En pleine bagarre (Mani in alto) de Giorgio Bianchi
1962 : Le Jour le plus court (Il giorno più corto) de Sergio Corbucci
1962 : La Sage-femme, le Curé et le Bon Dieu (Jessica) de Jean Negulesco
1962 : Les Pilules d'Hercule (Le pillole di Ercole) de Luciano Salce
1962 : Les Faux Jetons (Le massaggiatrici) de Lucio Fulci
1962 : Le Masque de fer d’Henri Decoin
1962 : Copacabana (Copacabana Palace) de Steno
1962 : Le Mercenaire (La congiura dei dieci) d'Étienne Périer
1962 : Les Quatre Vérités, Le Lièvre et la Tortue d’Alessandro Blasetti
1962 : La Salamandre d'or de Maurice Régamey
1963 : L'Appartement des filles de Michel Deville
1963 : Le monachine de Luciano Salce
1963 : Le Procès des doges (Il fornaretto di Venezia) de Duccio Tessari
1963 : Judex de Georges Franju
1964 : X 13 agent secret (Hot Enough for June) de Ralph Thomas
1964 : Histoire nocturne (Una storia di notte) de Luigi Petrini
1964 : L'Amour en quatre dimensions (Amore in 4 dimensioni), Amore e arte de Gianni Puccini
1964 : Cyrano et d'Artagnan d’Abel Gance
1964 : Cadavere per signora de Mario Mattoli
1964 : Parlons femmes (Se permettete parliamo di donne) d'Ettore Scola
1964 : Le Grain de sable de Pierre Kast
1965 : L'Arme à gauche de Claude Sautet
1965 : I soldi de Gianni Puccini
1965 : L'Homme d'Istambul (Estambul 65) d'Antonio Isasi-Isasmendi
1965 : Juliette des esprits (Giulietta degli spiriti) de Federico Fellini
1965 : L'Amant paresseux (Il morbidone) de Massimo Franciosa
1965 : À l'italienne (Made in Italy) de Nanni Loy
1966 : Moi, moi, moi et les autres (Io, io, io... e gli altri) d'Alessandro Blasetti
1966 : Le Lit à deux places (Racconti a due piazze), Le Monsieur de passage d’Alfredo Giannetti
1966 : Baraka sur X 13 (Operacíon Silencio) de Maurice Cloche et Silvio Siano
1966 : Monnaie de singe d’Yves Robert
1966 : Carré de dames pour un as de Jacques Poitrenaud
1967 : La Belle et le Serpent (Three Bites of the Apple) d'Alvin Ganzer
1967 : Plus féroces que les mâles (Deadlier Than the Male) de Ralph Thomas
1967 : Johnny Banco d’Yves Allégret
1968 : Évasion sur commande (The Secret War of Harry Frigg) de Jack Smight
1968 : Les Protagonistes (I protagonisti) de Marcello Fondato
1968 : Un détective à la dynamite (A Lovely Way to Die) de David Lowell Rich
1968 : Pour la conquête de Rome I (Kampf um Rom I) de Robert Siodmak
1969 : Une poule, un train... et quelques monstres (Vedo nudo) de Dino Risi
1969 : Pour la conquête de Rome II (Kampf um Rom II - Der Verrat) de Robert Siodmak
1969 : Justine ou les Infortunes de la vertu (Marquis de Sade's Justine) de Jesús Franco
1969 : La Bataille de la Neretva (La battaglia della Neretva) de Veljko Bulajic
1970 : Vertige pour un tueur de Jean-Pierre Desagnat
1970 : La Modification de Michel Worms
1970 : L'Assaut des jeunes loups (Hornets' Nest) de Phil Karlson et Franco Cirino
1970 : Nini Tirebouchon (Ninì Tirabusciò: la donna che inventò la mossa) de Marcello Fondato
1970 : Ici Londres… la colombe ne doit pas voler (La colomba non deve volare) de S. Garrone
1971 : Mazzabubù... Quante corna stanno quaggiù? de Mariano Laurenti
1971 : Homo eroticus de Marco Vicario
1971 : Il sesso del diavolo d’Oscar Brazzi
1971 : Historia de una traición de José Antonio Nieves Conde
1971 : Les Jambes en l'air de Jean Dewever
1971 : Le Manipulateur (African Story) de Marino Girolami
1971 : No desearás la mujer del vecino de Fernando Merino
1972 : Uccidere in silenzio de Giuseppe Rolando
1972 : Les Sept Châles de soie jaune (Sette scialli di seta gialla) de Sergio Pastore
1972 : Beati i ricchi de Salvatore Samperi
1972 : Boccace raconte (Boccaccio) de Bruno Corbucci
1972 : La Peur au ventre (Rivelazioni di un maniaco sessuale...) de Roberto Bianchi Montero
1972 : L'Empire du crime (La mala ordina) de Fernando Di Leo
1973 : Lisa et le Diable (Lisa e il diavolo) de Mario Bava
1974 : Un par de zapatos del '32 de Rafael Romero Marchent
1974 : Las correrías del Vizconde Arnau de Joaquín Coll Espona
1974 : Delitto d'autore de Mario Sabatini
1975 : Il cav. Costante Nicosia demoniaco ovvero: Dracula in Brianza de Lucio Fulci
1977 : Treize Femmes pour Casanova (Casanova & Co.) de Franz Antel
1980 : Les Séducteurs (I seduttori della domenica), Le Carnet d'Armando de Dino Risi
1981 : Asso de Franco Castellano et Giuseppe Pipolo
1983 : Mani di fata de Steno
1983 : Cendrillon 80 (Cenerentola '80) de Roberto Malenotti
1983 : Questo e quello de Sergio Corbucci
1984 : Et la vie continue (...e la vita continua) de Dino Risi (tv)
1984 : La Nuit aux quatre lunes (Die Nacht der vier Monde) – de Jörg A. Eggers
1987 : Rimini Rimini (Rimini Rimini) de Sergio Corbucci
1988 : Une grande Histoire d’Amour (Una grande storia d'amore) de Duccio Tessari (tv)
1991 : L’Odyssée (L'odissea) de Giuseppe Recchia (tv)
1992 : Ricky e Barabba de Christian De Sica
1994 : C'è Kim Novak al telefono d’Enrico Roseo


Filmographie de Sylva KOSCINA
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs Italie > Contact