![]() | Massimo GIROTTI | |
Acteur italien | ||
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Au cours de soixante-quatre ans de carrière et près de 120 films, Massimo Girotti a croisé tous les grands metteurs en scène italiens comme Blasetti, Zampa, Antonioni, Comencini, Lattuada, Lizzani, Gallone, Montaldo ou Cavani. Il a tourné également fréquemment avec des réalisateurs français comme Yves Allégret, Grémillon, Autant-Lara, Delannoy ou Enrico. Toute une encyclopédie du cinéma transalpin en images. Massimo Girotti est né le 18 mai 1918 à Mogliano, dans la province de Macerata. Très sportif, le jeune homme pratique le ski, le canoë et l’équitation et devient champion de water-polo. Tête saine dans un corps sain, il poursuit des études d’ingénieur chimiste. Mais tout change à la fin des années trente et Massimo commence à s’intéresser au théâtre et au cinéma. Il obtient un petit rôle dans Dora Nelson de Mario Soldati, puis donne la réplique à Gino Cervi dans Une aventure romantique et à Michel Simon dans La Tosca, débuté par Jean Renoir et signé Carl Koch. Naissance du néo-réalisme Doté d’un physique particulièrement avantageux et de grands yeux clairs, Massimo Girotti personnifie à merveille le bel homme romantique et tourmenté. Il fait partie de la distribution de La couronne de fer, l’un des films les plus emblématiques du cinéma fasciste, aux côtés de Luisa Ferida. Luchino Visconti, séduit par ses brusques effarouchement le prévoit pour incarner le farouche bandit Gramigna mais le projet n’aboutit pas, suite au refus du ministre de la Culture populaire, Alessandro Pavoliini. Luchino Visconti persiste et lui confie le rôle du vagabond Gino dans Les Amants diaboliques (Ossessione), adaptation naturaliste du Facteur sonne toujours deux fois de James Cain. Sa compagne est interprétée par Clara Calamai dans un contre-emploi complet en remplacement d’Anna Magnani, fortait pour cause de maternité. Les meilleurs réalisateurs italiens du moment, parmi lesquels Roberto Rossellini (Un pilote revient) ou Alessandro Blasetti (Un jour dans la vie), font appel à son charisme et à son charme ténébreux. Il est à ce titre une des figures emblématiques du néo-réalisme. Le spécialiste du péplum Massimo Girotti qui témoignera à plusieurs reprises de la dureté de son mentor Luchino Visconti qui le dirige aussi dans Troilus et Cressida de Shakespeare au théâtre où il incarne Ajax. Sans abandonner le théâtre où il s’illustrera dans Mademoiselle Julie de Strindberg en 1957 et dans La Cerisaie de Tchékhov en 1965, l’acteur enchaîne les films avec une grande polyvalence. Il se distingue dans des drames comme La porte du ciel de Vittorio De Sica, Chasse tragique et Onze heures sonnaient de Giuseppe De Santis ou Au nom de la loi, étude de mœurs de Pietro Germi où il incarne un juge d’instruction qui défie la mafia. En 1948 il est Sébastien dans le classique du péplum, Fabiola d’Alessandro Blasetti avec Michèle Morgan. Le péplum devient dès lors son genre de prédilection qui lui permet de faire valoir ses qualités physiques et athlétiques. Il incarne un convaincant Spartacus pour Riccardo Freda et séduit Belinda Lee dans Aphrodite, déesse de l’Amour. Acteur intelligent et profond, il est particulièrement performant chez Antonioni (Chronique d’un Amour), Mauro Bolognini (La veine d’or), Alberto Lattuada (La Novice) ou les français Yves Allégret (Nez-de-Cuir), Jean Grémillon (L’Amour d’une femme) ou Claude Autant-Lara (Marguerite de la nuit). Il retrouve Luchino Visconti pour Bellissima et surtout le révolutionnaire clandestin le marquis Roberto Ussoni dans Senso avec Alida Valli et Farley Granger, peut-être son meilleur rôle. Un extraordinaire acteur de composition Dans les années soixante, Massimo Girotti profite du regain du péplum pour tourner Le roi cruel de Tourjansky, Le géant de Thessalie de Freda ou Romulus et Remus de Corbucci dans lequel s’opposent deux légendes du genre, Steve Reeves et Gordon Scott. Pier Paolo Pasolini, forte personnalité du cinéma italien, le fait tourner dans Théorème, puis dans Médée, unique apparition au cinéma de la cantatrice Maria Callas. Par la suite, l’acteur se fait un peu plus rare, alternant les seconds rôles dans les séries B et dans des films plus importants, parmi lesquels Le dernier tango à Paris de Bertolucci, Monsieur Klein de Losey, Passion d’amour de Scola, Cagliostro où il incarne un Casanova vieillissant et la comédie de Roberto Benigni Le Monstre. Avec son épouse Marcella Girotti, il a deux enfants. Son fils Alessio Girotti a été assistant de Visconti sur Violence et Passion et sa fille Arabella a publié un dictionnaire du Chi è ? des femmes italiennes. On le retrouve une dernière fois en vieil amnésique dans La fenêtre d’en face de Ferzan Özpetek. C’est quelques jours après la fin du tournage que Massimo Girotti décède, terrassé par une crise cardiaque à 84 ans, le 5 janvier 2003, à Rome. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec Micheline Presle |
1939 : Dora Nelson de Mario Soldati 1940 : Une aventure romantique (Una romantica avventura) de Mario Camerini 1940 : La Tosca (Tosca) de Carl Koch 1941 : La couronne de fer (La corona di ferro) d’Alessandro Blasetti 1941 : Les pirates de Malaisie (I pirati della Malesia) d’Enrico Guazzoni 1941 : Les deux tigres (Le due tigri) de Giorgio Simonelli 1941 : La farce tragique (La cena delle beffe) d’Alessandro Blasetti 1941 : La famille Brambilla en vacances (La famiglia Brambilla in vacanza) de Carl Boese 1942 : Un pilote revient (Un pilota ritorna) de Roberto Rossellini 1942 : Appassionata de Roldano Lupi 1943 : Knock out (Harlem) de Carmine Gallone 1943 : Les amants diaboliques (Ossessione) de Luchino Visconti 1943 : La proie du désir (Desiderio) de Marcello Pagliero & Roberto Rossellini 1943 : La chair et l’âme (La carne e l’anima) de Wladimiro Strichewsky 1944 : Apparition (Apparizione) de Jean de Limur 1945 : I dieci comandamenti de Giorgio Walter Chili 1946 : Un jour dans la vie (Un giorno nella vita) d’Alessandro Blasetti 1946 : La porte du ciel (La porta del cielo) de Vittorio De Sica 1946 : La fille maudite (Preludio d’amore) de Giovanni Paolucci 1946 : Le baiser fatal (Fatalità) de Giorgio Bianchi 1946 : Jeunesse perdue (Gioventù perduta) de Pietro Germi 1947 : Les années difficiles (Anni difficili) de Luigi Zampa 1947 : Chasse tragique (Caccia tragica) de Giuseppe De Santis 1947 : Noël au camp 119 (Natale al campo 119) de Pietro Francisci 1948 : La course aux illusions (Molti sogni per le strade) de Mario Camerini 1948 : Fabiola d’Alessandro Blasetti 1948 : Au nom de la loi / La maffia (In nome della legge) de Pietro Germi 1948 : Les années difficiles (Anni difficili) de Luigi Zampa 1948 : L’amour (L’amore) de Roberto Rossellini & Marcello Pagliero 1949 : Benvenuto, reverendo ! d’Aldo Fabrizi 1949 : Plus fort que la haine (Duello senza onore) de Camillo Mastrocinque 1949 : Altura de Mario Sequi 1950 : Chronique d’un amour (Cronaca di un amore) de Michelangelo Antonioni 1950 : Volets clos (Persiane chiuse) de Luigi Comencini 1950 : Clandestino a Trieste de Guido Salvini 1951 : Bellissima de Luchino Visconti 1951 : Nez de cuir de Yves Allégret 1951 : Onze heures sonnaient (Roma ore uncidi) de Giuseppe De Santis 1951 : Vacanze col gangster de Dino Risi 1952 : Il tenente Giorgio de Raffaello Matarazzo 1952 : Dans les faubourgs de la ville (Ai margini della metropoli) de Carlo Lizzani 1952 : Cour martiale (Il segreto delle tre punte) de Carlo Ludovico Bragaglia 1952 : Spartacus (Spartaco) de Riccardo Freda 1952 : Sur le pont des Soupirs (Sul ponte dei sospiri) d’Antonio Leonviola 1953 : Une fille sans homme (Un marito per Anna Zaccheo) de G De Santis 1953 : L’amour d’une femme de Jean Grémillon 1953 : Angoisse d’une mère (Vortice) de Raffaello Matarazzo 1954 : Divisione Folgore de Duilio Coletti 1954 : Senso de Luchino Visconti 1954 : La tua donna de Giovanni Paolucci 1955 : I quattro del getto tonante de Fernando Cerchio 1955 : Marguerite de la nuit de Claude Autant-Lara 1955 : La veine d’or (La vena d’oro) de Mauro Bolognini 1955 : La mère et l’enfant (Disperato addio) de Lionello De Felice 1955 : Mamma sconosciuta de Carlo Campogalliani 1956 : Bambino (Guaglione) de Giorgio C. Simonelli 1956 : I vagabondi delle stelle de Nino Stresa 1956 : Oublié mon passé (Dimentica il mio passato) de Primo Zeglio 1956 : Saranno uomini / Serán hombres de Silvio Siano 1956 : La bestia humana / Los asesinos también mueren de Daniel Tinayre 1957 : Lazzarella, petite canaille (Lazzarella) de Carlo Ludovico Bragaglia 1957 : Aphrodite, déesse de l’amour (La venere di Cheronea) de F Cerchio & V Tourjansky 1957 : La trovatella di Pompei de Giacommo Gentilomo 1957 : Souvenirs d’Italie (It happened in Rome) d’Antonio Pietrangeli 1957 : Une année pour une route (La strada lunga un anno) de G De Santis 1958 : Le roi cruel (Erode il grande) d’Amaldo Genoino & Victor Tourjansky 1958 : La tête du tyran (Giuditta e Oloferne) de Fernando Cerchio 1958 : Asphalte d’Hervé Bromberger 1959 : La cento chilometri de Giulio Petroni 1959 : Le notti dei Teddy Boys de Leopoldo Savona 1959 : Les loups dans l’abîme (Lupi nell’abisso) de Silvio Amadio 1959 : Les cosaques (I cosacchi) de Victor Tourjansky & Giorgio Rivalta 1960 : Cavalcata selvaggia de Piero Pierotti 1960 : La novice (Lettere di una novizia / Rita) d’Alberto Lattuada 1960 : Le géant de Thessalie (I giganti della Tassaglia) de Riccardo Freda 1960 : Romulus et Remus (Romolo è Remo) de Sergio Corbucci 1962 : Vénus impériale (Venere imperiale / imperial Venus) de Jean Delannoy 1962 : De l’or pour César (Oro per i Cesari) de Sabato Ciuffini & André De Toth 1962 : Le jour le plus court (Il giorno più corto) de Sergio Corbucci 1963 : Mafia a la sbarra d’Oreste Palella 1963 : La fabuleuse aventure de Marco Polo de Noël Coward & Denys de La Patellière 1965 : Idoli controluce d’Enzo Battaglia 1965 : El misterioso señor Van Eyck d’Augustín Navarro 1966 : Les sorcières (Le streghe) de Franco Rossi 1968 : Et si l’on faisait l’amour ? (Scusi, facciamo l’amore ?) de Vittorio Caprioli 1968 : Théorème (Teorema) de Pier Paolo Pasolini 1968 : La coppia d’Enzo Siciliano 1969 : Médée (Medea) de Pier Paolo Pasolini 1969 : Les deux sœurs (Le sorelle / the sisters) de Roberto Malenotti 1969 : La tente rouge (La tenta rossa) de Michaïl L. Kalatazov 1972 : Baron vampire (Gli orrori del castello di Norimberga) de Mario Bava 1972 : Les voraces de Sergio Gobbi 1972 : Le dernier tango à Paris (Ultimo tango a Parigi) de Bernardo Bertolucci 1972 : Mon corps avec rage (Il mio corpo con rabbia) de Roberto Natale 1973 : La dernière chance (L’ultima chance) de Maurizio Lucidi 1973 : Alle origini della mafia d’Enzo Muzii 1974 : Il bacio de Mario Lanfranchi 1974 : Cagliostro de Daniele Pettinari 1975 : Marc la Gâchette (Mark il poliziotto spara per primo) de Stelvio Massi 1975 : À en crever (Morte sospetta di una minorenne) de Sergio Martino 1975 : L’innocent (L’innocente) de Luchino Visconti 1976 : L’agnese va a morire de Giuliano Montaldo 1977 : Monsieur Klein / Mr. Klein de Joseph Losey 1980 : Passion d’amour (Passione d’amore) d’Ettore Scola 1983 : L’art d’aimer (The art of love) de Walerian Borowczyk 1985 : Berlin affair (Interno Berlinese) de Liliana Cavani 1987 : La Bohème de Luigi Comencini 1988 : Il cuore di mamma de Gioia Benelli 1988 : La révolution française : Les années lumières de Robert Enrico 1989 : Rebus de Massimo Guglielmi 1992 : Dall’altra parte del mondo d’Arnaldo Catinari 1993 : L’amore dopo d’Attilio Concari 1994 : Le monstre (Il monstro) de Robert Benigni 1996 : Un bel di’vedremo de Tonino Valerii 2002 : La fenêtre d’en face (La finestra di fronte) de Ferzan Ozpetek Télévision : 1956 : Les Hauts de Hurlevent (Cime tempestose) de Mario Landi 1960 : Le Constructeur Sollness (Il costruttore Sollness) de Mario Ferrero 1963 : Le Masque et la Grâce (La maschera e la grazia) d’Anton Giulio Majano 1963 : Paura per Janet de Daniele D’Anza 1964 : Athalie (Atalia) de Mario Ferrero 1965 : La tua giovinezza d’Anton Giulio Majano 1966 : Le Roi (Il Re) de Silverio Blasi 1966 : La volpe e le camelie de Silverio Blasi 1966 : La felicità domestica de Gian Domenico Giagni 1967 : Les Fiancés (I promessi sposi) de Sandro Bolchi 1969 : Jekyll (Jekyll) de Giorgio Albertazzi 1971 : Il segno del comando de Daniele D’Anza 1975 : Benjowski de Fritz Umgelter 1976 : Les Origines de la Mafia (Alle origini della Mafia, la Legge) d’Enzo Muzli 1977 : Le dernier Vol pour Venise (L’ultimo aero per Venezia) de Daniele D’Anza 1980 : Vento notturno de Sandro Spina 1980 : Ricatto internazionale de Dane Guardamagna 1980 : Un reietto delle isole de Giorgio Moser 1981 : Une Fugue à Venise de Josée Dayan 1985 : Quo Vadis ? (Quo Vadis ?) de Franco Rossi 1985 : Christophe Colomb (Christopher Columbus) d’Alberto Lattuada 1987 : La Guerre des Bœufs (Der Ochsenkrieg) de Sigi Rothemund 1988 : Cœur de Mère (Cuore di Mamma) de Gioia Benelli 1990 : Mademoiselle Ardel de Michael Braun 1992 : Dalla notte all’alba de Cinzia Th. Torrini 2000 : Le Cardinal (Der Kardinal der Preis der Liebe) de Berthold Mittermayr 2000 : Le Sentiment de Culpabilité (Senso di colpa) de Massimo Spano Filmographie de Massimo GIROTTI | |
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