GASSMAN Vittorio
 Acteur et réalisateur italien
Fabuleux acteur italien, capable de tenir tous les rôles d’un film, Vittorio Gassman était capable de la plus grande finesse comme son émouvante interprétation d’Âme perdue au cabotinage le plus féroce des Monstres en passant par les mâles cyniques et égoïstes où aux séducteurs cruels. Avec toujours un humour aussi grandiose que féroce.
Vittorio Gassman naît le 1er septembre 1922 à Gênes, fils d’un ingénieur allemand et d’une mère toscane passionnée de théâtre. Il grandit à Rome où il pratique le basket à un haut niveau de compétition. Quand il quitte le lycée en 1941, sa mère le pousse à s’inscrire à l’Académie Nationale d’Art Dramatique dirigé par Silvio D’Amico. Il y rencontre Nora Ricci, issue d’une grande famille de comédiens et l’épouse en 1944. De cette union naît la petite Paola. À la fin de la guerre, après avoir été prisonnier en Allemagne, il reprend rapidement sa carrière et fonde sa propre compagnie théâtrale.
Grand acteur de théâtre
Répéré pour ses qualités d’investissement dans ses personnages, Vittorio Gassman travaille notamment sur Un Tramway nommé désir avec Luchino Visconti et débute la mise en scène avec Peer Gynt d’Henryk Ibsen. Cet acteur brillant attire l’attention des producteurs de cinéma. Il fait ses débuts en incarnant Davide, un pêcheur de Portofino qui rentre de captivité dans La Fille maudite. Il participe essentiellement à des films de cape et d’épée comme Le prince pirate de Pietro Francisci avec Milly Vitale, Daniele Cortis de Mario Soldati et Le Cavalier mystérieux de Riccardo Freda où il est Casanova, Son interprétation la plus notable est celle du criminel dans le drame néo-réaliste Riz amer de Giuseppe De Santis, avec Raf Vallone et Silvana Mangano. Mais hormis ces films de grande qualité, les premières participations de Vittorio Gassman au cinéma n’ont guère d’intérêt et l’acteur n’attribue que peu de valeur artistique au cinéma. Il devient l’acteur vedette de la troupe du Théâtre national dirigé par Guido Salvini.
Le roi de la comédie italienne
Le comédien est appelé à Hollywood où il partage brièvement la vie de l’actrice Shelley Winters, sa partenaire de Mambo de Robert Rossen qui lui donne une fille, Vittoria. Il donne la réplique à Gloria Grahame dans Les Frontières de la Vie, Cyd Charisse dans Sombrero, Elizabeth Taylor dans Rhapsodie, Audrey Hepburn dans Guerre et Paix et sa compatriote Gina Lollobrigida dans La Belle des Belles. De retour en Italie, il dirige lui-même Kean d’après Jean Paul Sartre. Il aborde le genre satirique en jouant un voleur bégayant dans Le pigeon de Mario Monicelli. Le succès du film va lancer l’âge d’or de la comédie italienne. Il reçoit un Lion d’Or à Venise pour son rôle de soldat pusillanime dans La grande guerre, toujours de Monicelli. Il devient l’acteur favori de Dino Risi qui lui fait participer à La Marche sur Rome satire de la prise au pouvoir de Mussolini et lui confie surtout le rôle du mentor exubérant mais pourtant pathétique d’un étudiant joué par Jean-Louis Trintignant dans Le fanfaron. Pour Risi, qu’il soit Gaucho, Tigre, Prophète ou Monstre, il met à mal la société italienne contemporaine. Il conçoit avec Giuseppe Erba le Théâtre populaire italien en 1960. Vittorio vit avec l’actrice française Juliette Mayniel, future mère d’Alessandro Gassman en 1965.
Acteur mythique de composition
Dans les années soixante-dix, Vittorio Gassman trouve des grands rôles, tantôt pathétiques, tantôt grottesques auprès des grands noms du cinéma italien comme Mario Monicelli pour L’Armée Brancaleone et Brancaleone aux croisades, Ettore Scola pour Nous nous sommes tant aimés ou Valerio Zurlini dans Le Désert des Tartares. Au sommet de sa gloire, il est récompensé à Cannes pour Parfum de femme de Dino Risi où officier irascible et aveugle, il est accompagné lors d’un trajet Turin-Naples, par un jeune élève officier interprété par Alessandro Momo. Très présent sur la scène internationale, il participe au film de science-fiction Quintet de Robert Altman, au western spaghetti Mais qu’est-ce que je viens foutre dans cette révolution? de Sergio Corbucci, l'artistique Benvenuta d'André Delvaux et le littéraire Ma Vie est un roman d’Alain Resnais. Le divorce étant enfin légalisé en Italie, il épouse en secondes noces la comédienne Diletta D’Andrea, mère de son quatrième enfant Jacopo.
Fin de carrière avec Scola
Dans les années quatre-vingts, Vittorio Gassman dirige sa progéniture dans Di padre in figlio. Il revient à intervalles irréguliers à la réalisation avec L’alibi avec Tina Aumont et Sans famille. Il travaille également pour la télévision. À la fin de sa carrière, il tourne ses meilleurs films sous la direction d’Ettore Scola (Nous nous sommes tant aimer, La Terrasse, La Famille, Le Dîner). Il traverse une période de dépression qu’il combat en écrivant mémoires et récits. Il apparaît en 1999 dans son 133e et dernier film, La Bomba, aux côtés de son fils Alessandro et de Shelley Winters. Cet exceptionnel comédien italien, jamais assagi, s’éteint dans sa 88e année le 29 juin 2000 à Rome.


FILMOGRAPHIE :

Avec Mario Monicelli
1945 : Incontro con Laura de Carlo Alberto Felice
1946 : La Fille maudite (Preludio d’amore) de Giovanni Paolucci (it)
1947 : Daniele Cortis (Daniele Cortis) de Mario Soldati
1947 : Le avventure di Pinocchio de Giannetto Guardone
1947 : La Fille du capitaine (La figlia del capitano) de Mario Camerini
1948 : Le Juif errant (L'ebreo errante) de Goffredo Alessandrini
1948 : Le Chevalier mystérieux (Il cavaliere misterioso) de Riccardo Freda
1948 : Riz amer (Riso amaro) de Giuseppe de Santis
1949 : Le Loup de la Sila (Il lupo della Sila) de Duilio Coletti
1949 : Una voce nel tuo cuore d’Alberto d’Aversa (it)
1949 : L'Épervier du Nil (Lo sparviero del Nilo) de Giacomo Gentilomo
1949 : J'étais une pécheresse (Ho sognato il paradiso) de Giorgio Pàstina
1949 : Giuliano, bandit sicilien (I fuorilegge) d’Aldo Vergano
1950 : Le Prince pirate (Il leone di Amalfi) de Pietro Francisci
1951 : Anna (Anna) d’Alberto Lattuada
1951 : L'Héritier de Zorro (Il sogno di Zorro) de Mario Soldati
1951 : Trahison (Il tradimento) de Riccardo Freda
1952 : La Traite des blanches (La tratta delle bianche) de Luigi Comencini
1952 : La Couronne noire (La corona negra) de Luis Saslavsky
1953 : Le Mystère des bayous (Cry of the hunted) de Joseph H. Lewis
1953 : Les Frontières de la vie (The glass wall) de Maxwell Shane
1953 : Sombrero (Sombrero) de Norman Foster
1954 : Rhapsodie (Rhapsody) de Charles Vidor
1954 : Mambo (Mambo) de Robert Rossen
1954 : Scandale à Milan (Difendo il mio amore) de Giulio Macchi
1955 : La Belle des belles (La donna più bella del mondo) de Robert Z. Leonard
1956 : Kean (Kean) de Vittorio Gassman et Francesco Rosi
1956 : Le Chevalier de la violence (Giovanni dalle Bande Nere) de Sergio Grieco
1956 : Guerre et paix (War and Peace) de King Vidor
1957 : La Blonde enjôleuse (La ragazza del palio) de Luigi Zampa
1958 : La Tempête (La tempesta) d’Alberto Lattuada
1958 : Le Pigeon (I soliti ignoti) de Mario Monicelli
1959 : La Grande Guerre (La grande guerra) de Mario Monicelli
1959 : Quand la terre brûle (The Miracle) d’irving Rapper et Gordon Douglas
1959 : La Traite (La cambiale) de Camillo Mastrocinque
1959 : Les Surprises de l'amour (Le sorprese dell'amore) de Luigi Comencini
1959 : L'Homme aux cent visages (Il mattatore) de Dino Risi
1960 : Chacun son alibi (Crimen) de Mario Camerini
1960 : Hold-up à la milanaise (Audace colpo dei soliti ignoti) de Nanni Loy
1960 : Les Blousons noirs de la chanson (I Teddy boys della canzone) de Domenico Paolella
1961 : Le Jugement dernier (Il giudizio universale) de Vittorio De Sica
1961 : Barabbas (Barabba) de Richard Fleischer
1961 : Les Joyeux Fantômes (Fantasmi a Roma) d’Antonio Pietrangeli
1961 : Les Guérilleros (I briganti italiani) de Mario Camerini
1962 : Le Fanfaron (Il sorpasso) de Dino Risi
1962 : La Marche sur Rome (La marcia su Roma) de Dino Risi
1962 : Âme noire (Anima nera) de Roberto Rossellini
1962 : Les Amours difficiles (L'amore difficile), « L'avaro » de Luciano Lucignani
1963 : Les Monstres (I mostri) de Dino Risi
1963 : Viol à l'italienne (La smania addosso) de Marcello Andrei
1963 : Le Succès (Il successo) de Dino Risi et Mauro Morassi
1964 : Parlons femmes (Se permettete parliamo di donne) d’Ettore Scola
1964 : Frénésie d’été (Frenesia dell’estate) de Luigi Zampa
1964 : Le Gaucho (Il gaucho) de Dino Risi
1964 : Risate all'italiana de Camillo Mastrocinque
1964 : Cent millions ont disparu (La congiuntura) d’Ettore Scola
1965 : Guerre secrète (The Dirty Game) de Carlo Lizzani
1965 : Slalom (Slalom) de Luciano Salce
1966 : Belfagor le Magnifique (L'arcidiavolo) d’Ettore Scola
1966 : Une vierge pour le prince (Una vergine per il principe) de Pasquale Festa Campanile
1966 : L'Armée Brancaleone (L'armata Brancaleone) de Mario Monicelli
1966 : Les Nuits facétieuses (Le piacevoli notti) d’Armando Crispino et Luciano Lucignani
1967 : L'Homme à la Ferrari (Il tigre) de Dino Risi
1967 : Sept fois femme (Woman Times Seven), « Linda » de Vittorio De Sica
1967 : Le Déchaîné (Lo scatenato) de Franco Indovina
1967 : Fantômes à l'italienne (Questi fantasmi) de Renato Castellani
1968 : Le prophète (Il profeta) de Dino Risi
1968 : La pecora nera de Luciano Salce
1969 : Dove vai tutta nuda? de Pasquale Festa Campanile
1969 : 12 + 1 (Una su 13) de Nicolas Gessner et Luciano Lucignani
1969 : Pleins Feux sur l'archange (L'arcangelo) de Giorgio Capitani
1969 : L'Alibi (Alibi) de Vittorio Gassman, Adolfo Celi et Luciano Lucignani
1970 : Contestation générale (Contestazione generale) de Luigi Zampa
1970 : Il divorzio de Romolo Guerrieri
1970 : Brancaleone s'en va-t-aux croisades (Brancaleone alle crociate ) de Mario Monicelli
1971 : Scipion, dit aussi l'Africain (Scipione detto anche l'africano) de Luigi Magni
1971 : Au nom du peuple italien (In nome del popolo italiano) de Dino Risi
1971 : L'Audience (L'udienza) de Marco Ferreri
1972 : Sans famille (Senza famiglia, nullatenenti cercano affetto) de Vittorio Gassman
1972 : Mais qu'est-ce que je viens foutre au milieu de cette révolution ? de Sergio Corbucci
1973 : La Tosca (La Tosca) de Luigi Magni
1974 : Nous nous sommes tant aimés (C'eravamo tanto amati) d’Ettore Scola
1974 : Parfum de femme (Profumo di donna) de Dino Risi
1975 : Histoire d’aimer (A mezzanette va la ronda del piacere) de Marcello Fondato
1976 : La Carrière d’une femme de chambre (Telefoni bianchi) de Dino Risi
1976 : Virginité (Come una rosa al naso) de Franco Rossi
1976 : Le Désert des Tartares (Il deserto dei Tartari) de Valerio Zurlini
1976 : Mesdames et messieurs, bonsoir (Signore e signori, buonanotte) d’Ettore Scola
1977 : Âmes perdues (Anima persa) de Dino Risi
1978 : Les Nouveaux Monstres (I nuovi mostri) de Dino Risi, Mario Monicelli, Ettore Scola
1978 : Un mariage (A wedding) de Robert Altman
1979 : Quintet (Quintet) de Robert Altman
1979 : Deux Bonnes Pâtes (Due pezzi di pane) de Sergio Citti
1979 : Cher papa (Caro papà) de Dino Risi
1980 : Je suis photogénique (Sono fotogenico) de Dino Risi
1980 : La Terrasse (La terrazza) d’Ettore Scola
1980 : Le Plus Secret des agents secrets (The Nude Bomb) de Clive Donner
1980 : Chambre d’hôtel (Camera d’albergo) de Mario Monicelli
1981 : Il turno de Tonino Cervi
1981 : L'Anti-gang (Sharky's machine) de Burt Reynolds
1982 : Tempête (Tempest) de Paul Mazursky
1982 : Di padre in figlio de Vittorio Gassman
1982 : Il conte Tacchia de Sergio Corbucci
1983 : Benvenuta d’André Delvaux
1983 : La vie est un roman d’Alain Resnais
1984 : Le Pouvoir du mal (Paradigma) de Krzysztof Zanussi
1985 : Le Pigeon vingt ans après (I soliti ignoti vent'anni dopo) d’Amanzio Todini
1987 : La Famille (La famiglia) d’Ettore Scola
1987 : Une catin pour deux larrons (I picari) de Mario Monicelli
1988 : Lo zio indegno de Franco Brusati
1988 : Mortacci de Sergio Citti
1988 : L’altro enigma de Vittorio Gassman et Carlo Tuzii (tv)
1989 : Oublier Palerme (Dimenticare Palermo) de Francesco Rosi
1989 : Les 1001 nuits de Philippe de Broca
1990 : Les Amusements de la vie privée (I divertimenti della vita privata) de Cristina Comencini
1990 : Valse d’amour (Tolgo il disturbo) de Dino Risi
1991 : Rossini! Rossini! de Mario Monicelli
1992 : El largo invierno de Jaime Camino
1992 : Quando eravamo repressi de Pino Quartullo
1993 : Abraham (Abraham) de Joseph Sargent (tv)
1994 : Même heure, l'année prochaine (Tutti gli anni una volta l'anno) de Gianfrancesco Lazotti
1996 : Sleepers (Sleepers) de Barry Levinson
1997 : Un homme digne de confiance de Philippe Monnier (tv)
1997 : Le Désert de feu (Deserto di fuoco) d’Enzo G. Castellari (tv)
1998 : Le Dîner (La cena) d’Ettore Scola
1999 : La bomba de Giulio Base


Filmographie de Vittorio GASSMAN
 
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