![]() | Anna-Maria FERRERO | |
Actrice italienne | ||
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Belle et frêle, merveilleuse de naturel, tantôt bercée de mélancolie, tantôt rayonnante de vie, Anna-Maria Ferrero fut l’une des meilleures actrices italiennes de sa génération. Pourtant elle ne fut jamais gratifiée du moindre honneur. Si elle avait poursuivi son travail au côté du grand et flamboyant Vittorio, les choses auraient pu se passer différemment. Anna Maria Isabella Francesca Guerra naquit le 18 février 1934 à Rome. Fille d’Arnaldo Guerra, écrivain et journaliste, et de Maria Palmieri, elle a un frère, Carlo, un médecin de dix ans son aîné. Son attirance pour le cinéma se manifeste très tôt puisqu’elle est déjà remarquée à quatorze ans par Vittorio De Sica pour participer à son œuvre la plus célèbre Le voleur de bicyclette mais le papa estime qu’elle est bien trop jeune pour fréquenter un milieu de douteuse réputation. Anna-Maria patiente encore deux ans avant que l’acteur Claudio Gora, frappé à son tour par la douceur de son visage et l’expression de son regard, ne lui propose de faire des essais pour son premier film Le ciel est rouge. Dans cette romance relatant les bombardements de la capitale, Anna-Maria, touchante d’innocence honore ce nom qu’elle devait adopter pour la suite de sa carrière. La belle ingénue Le ton est donné et pour Le Christ interdit, elle joue une jeune orpheline auprès d’un ex-prisonnier de guerre, Raf Vallone. Puis cette belle brune confirme des débuts prometteurs avec Les deux vérités en jeune orpheline assassinée par son amant, Michel Auclair, Demain est un autre jour en enfant abandonnée frôlant la prostitution, Des gosses de riches en fille de la haute société, Les Vaincus où Michelangelo Antonioni la fiance à Franco Interlenghi, un sketch romantique des Amants de la Villa Borghese avec François Périer, Les Infidèles en femme de chambre accusée d’un vol de bijoux avec Pierre Cressoy qu’elle retrouve en époux dans Giuseppe Verdi et en arpentant les ruelles florentines de l’Italie fasciste aux bras de Marcello Mastroianni dans La chronique des pauvres amants de Carlo Lizzani. Avec Vittorio Anna-Maria a tout juste vingt ans lorsque Vittorio Gassman la choisit pour être Ophélie dans Hamlet au Teatro d’Arte Italiano. Cette rencontre débouche sur une liaison amoureuse entre l’actrice et son nouveau Pygmalion, les deux amants se produisant dans Othello, Kean (sur scène et à l’écran), Ornifle ou le courant d’air d’Anouilh et Irma la douce où elle se tire fort bien de quelques numéros chorégraphiques et musicaux. On retrouve le couple au cinéma dans Le Chevalier de la Violence et L’Homme aux cent visages. Mais aux premiers jours de 1960, Anna-Maria met un terme à leur aventure amoureuse. Carlo Ponti et Dino De Laurentiis la sollicitent pour compléter le générique de Guerre et paix de King Vidor. Mais elle avoue qu’elle se sent bien mieux au théâtre. Dès lors, elle ne s’engage que dans des films qu’elle juge acceptables. Elle devient une riche héritière sujette à des crises d’éthylisme dans Les Dauphins, forme avec Gérard Blain un couple maudit dans Le bossu de Rome de Carlo Lizzani, devient Elisa, un sœur de Bonaparte dans Austerlitz d’Abel Gance et s’affiche en marquise de théâtre dans Le Capitaine Fracasse. La femme de Jean Rentrée en Italie en 1961, Anna-Maria Ferrero retrouve Carlo Lizzani pour Traqués par la Gestapo où elle incarne une jeune juive. Elle a le coup de foudre pour son nouveau partenaire Jean Sorel qu’elle épouse le 27 janvier 1962. Jean et Anna-Maria se retrouvent sur le plateau du médiocre Un marito in condomino. Dans Cocaina di domenica, un sketch de Controsesso, notre belle Romaine, fraîche épouse de Nino Manfredi, s’abandonne aux volutes trompeuses de la cocaïne. En 1963, en accord avec son mari, Anna-Maria décide de quitter temporairement le cinéma et le théâtre afin d’assumer pleinement son rôle de mère de famille. Le couple choisit la France comme refuge, ayant acquis un château à rénover dans une campagne éloignée. Hélas, la jeune femme connaît les affres de l’infertilité, la conduisant à des dépressions et la poussant à tout rejeter. En 1985, Ettore Scola la convie à rejoindre Marcello Mastroianni et Jack Lemmon dans Macaronis. Le menu, intéressant, la fait longuement hésiter mais finalement, elle préfère s’abstenir. Atteinte de la maladie d’Alzheimer, elle s’éteint à Paris, le 21 mai 2018. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec Jean Sorel |
1949 : Le Ciel est rouge (Il cielo è rosso) de Claudio Gora 1950 : Le rebelle de Naples (Il conte di Sant’Elmo) de Guido Brignone 1950 : Demain est un autre jour (Domani è un altro giorno) de Léonide Moguy 1950 : Le Christ interdit (Il Cristo proibito) de Curzio Malaparte 1951 : Lorenzaccio, le bâtard de Venise (Lorenzaccio) de Raffaello Pacini 1951 : Les deux Vérités (Le due verità) de Antonio Leonviola 1952 : Ragazze da marito de Eduardo de Filippo 1952 : La muette de Portici (La muta di Portici) de Giorgio Ansoldi 1952 : Lo sai che i papaveri de Marcello Marchesi & Vittorio Metz 1952 : Chansons du demi-siècle (Canzoni di mezzo secolo) de D Paolella 1952 : Les Infidèles (Le Infideli) de Steno & Mario Monicelli 1952 : Des gosses de riches (Fanciulle di lusso) de Bernard Vorhaus 1952 : Les Vaincus (I Vinti) de Michelangelo Antonioni 1953 : Les Locataires (Siamo tutti inquilini) de Mario Mattoli 1953 : Le Corsaire des Caraïbes (Capitan Fantasma) de Primo Zeglio 1953 : Verdi (Giuseppe Verdi) de Raffaello Matarazzo 1953 : Viva la rivista d’Enzo Trapani 1953 : Napoletani a Milano d’Eduardo de Filippo 1953 : La fièvre de vivre (Febbre di vivere) de Claudio Gora 1953 : Les Amants de la Villa Borghese (Villa Borghese) de Gianni Franciolini 1953 : Totò et Carolina (Totò e Carolina) de Mario Monicelli 1953 : Chronique des pauvres amants (Cronache di poveri amanti) de Carlo Lizzani 1954 : Femmes et soldats (Guai ai venti !) de Raffaello Matarazzo 1954 : Una parigina a Roma d’Erich Kobler 1954 : La Rivale d’Anton Giulio Majano 1954 : La Vengeance du faucon d’or (Il falco d’oro) de Carlo Ludovico Bragaglia 1955 : Canzoni di tutta Italia de Domenico Paolella 1956 : Kean (Kean, genio e sregolatezza) de Vittorio Gassman 1956 : Le chevalier de la violence (Giovanni dalle bande nere) de Sergio Grieco 1956 : Guerre et paix (War and Peace) de King Vidor 1956 : Le fils du Cheik (Los amantes del desierto) de Goffredo Alessandrini 1956 : Suprême confession (Suprema confessione) de Sergio Corbucci 1957 : La veuve (The Widow X) de Lewis Milestone 1958 : La flèche noire de Robin des Bois (Capitan Fuoco) de Carlo Campogalliani 1958 : Culpables d’Arturo Ruiz Castillo 1959 : La surprise de l’amour (Le sorprese dell’amore) de Luigi Comencini 1959 : Les Garçons (La notte brava) de Mauro Bolognini 1959 : L’Employé (L’impiegato) de Gianni Puccini 1959 : Austerlitz d’Abel Gance 1959 : L’Homme aux cent visages (Il mattatore) de Dino Risi 1960 : Gastone de Mario Bonnard 1960 : Le bossu de Rome (Il gobbo) de Carlo Lizzani 1960 : Les Dauphins (I delfini) de Francesco Maselli 1960 : Le capitaine Fracasse de Pierre Gaspard-Huit 1961 : Les partisans attaquent à l’aube (Un giorno da leoni) de Nanni Loy 1961 : Traqués par la Gestapo (L’oro di Roma) de Carlo Lizzani 1961 : Un dimanche d’été (Una domenica d’estate) de Guilio Petroni 1962 : La bataille de Naples (Le quattro giornate di Napoli) de Nanni Loy 1963 : Un marito in condominio d’Angelo Dorigo 1963 : Controsesso, « Cocaina di domenica » de Franco Rossi Filmographie d'Anna-Maria FERRERO | |
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