Doris DURANTI
 Actrice italienne
Toute la carrière de Doris Duranti a été marquée par sa rivalité avec Carla Calamai. Lorsque cette dernière dévoila généreusement sa poitrine dans La Farce tragique, Doris ne pouvait rester en reste et fit de même dans Carmela. Cette surenchère érotique motivée par son désir de s’attirer les faveurs des grands du Régime causa sa perte.
De son vrai nom Doris Franca Pagani, Doris Duranti voit le jour à Livourne le 25 avril 1917. Alors que les gamines de son âge préfèrent la mer ou la montagne, la petite Doris passe ses vacances sur les plateaux de cinéma. Après quelques figurations, la jeune Doris se fait connaître à dix-huit ans en incarnant une Abyssinienne dans Sentinelles de Bronze, sous la direction de Romolo Marcellini, puis une métisse dans Sous la croix du Sud de Guido Brignone.
La guerre des seins
La disparition des stars hollywoodiennes, interdites par le régime favorise son accession au vedettariat. Sa beauté provocante en fait l’une des divas préférées des hauts dignitaires du régime. Elle s’affirme en 1939 dans Les Diamants de Corrado D’Errico, Cavalliera rusticana d’Amleto Palermi et La Fille du Corsaire du vétéran Enrico Guazzoni. En 1941, sa grande rivale Carla Calamai est dénudée quelques secondes par Amedeo Nazzari dans La Farce tragique d’Alessandro Blasetti. Doris Duranti n’accepte pas de se laisser souffler la palme du scandale par cette Carla et demande au réalisateur Flavio Calzavara de la dénuder dans Carmela. Très fière de sa prestation, elle déclare : « Mes seins sont les premiers qui ont été filmés position debout, naturellement droits, orgueilleux, sans truquage, tandis que la Calamai s'est fait filmer allongée ». Histoire de mettre un terme à la polémique, rappelons que la première apparition d’une poitrine dénudée italienne à l’écran est celle de Vittoria Carpi dans La Couronne de Fer.
Les liaisons dangereuses
Pendant les dernières années du régime fasciste, lee public italien est subjugué par l’élégance très Hollywoodienne de Doris Duranti mais la belle scandaleuse s’apparente plus aux belles garces de l’écran qu’au star prestigieuse comme Ingrid Bergman, Irene Dunne ou Claudette Colbert. Hormis l’incident de la guerre des seins, l’actrice est surtout présente dans des drames en costumes comme Le Roi s’amuse de Mario Bonnard, Le Lion de Damas et Capitaine Tempête de Corrado d’Errico, La comtesse de Castiglione de Flavio Calzavara, ainsi que Rosalba de Ferruccio Cerio. Elle est louée pour son courage lorsqu’elle part tourner Giarabub de Goffredo Alessandrini dans le désert de Lybie. Fréquentant les hautes sphères du pouvoir, elle s’affiche avec son amant Alessandro Pavolini, alors ministre de la culture populaire. Elle le suit à Venise lors de la chute du régime fasciste. Lorsque Pavolini est capturé et exécuté par les partisans, Doris fait une tentative de suicide. Elle s’installe en Suisse auprès de son nouveau mari, le propriétaire d’un cinéma à Chiasso. Elle se rend en Amérique latine et épouse (ou prétend le faire) un policier argentin. Elle dirige un restaurant chic mais la nostalgie ne tarde pas à faire son effet.
De petits rôles pour son retour
Doris Duranti fait son retour en Italie en 1949 et retrouve le chemin des plateaux de cinéma. Cantonnée aux rôles secondaires, elle côtoie Sophia Loren dans Il Voto, Gabrielle Ferzetti dans Police en alerte de Franco Rossi, Jean Gabin et Michèle Morgan dans La minute de vérité de Jean Delannoy et Anna Maria Ferrero dans La Muette de Portici. Elle se retire du cinéma en 1953 après l’obscur Vol 971 de Rafael Salvia. En 1975, elle apparaît une dernière fois à l’écran dans Divine Créature de Giuseppe Patroni Griffi aux côtés de Terence Stamp et Laura Antonelli. Celle que l’on avait surnommée L’Orchidée noire a toujours traîné avec elle un parfum de scandale. Toujours prête à offrir ses charmes aux pires dictateurs sanguinaires, elle s’installe en République Dominicaine où elle noue une longue liaison avec le dictateur local, Rafael Trujillo. Doris Duranti décède à Saint-Domingue, le 9 mars 1995 à l’âge de soixante-dix-huit ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Flavio Calzavara
1935 : Aldebaran (Aldebaran) d’Alessandro Blasetti
1935 : Le serpent à sonnette (il serpente a sonagli) de Raffaello Matarazzo
1935 : Ginevra degli Almieri de Guido Brignone
1935 : Freccia d’oro de Piero Ballerini & Corrado d’Errico
1935 : Ginevra degli Almieri de Guido Brignone
1936 : Amazzoni bianche de Gennaro Righelli
1936 : L’escadron blanc (Squadrone bianco) d’Augusto Genina
1936 : La Gondole aux chimères (La gondola delle chimere) d’Augusto Genina
1937 : Vivre (Vivere) de Guido Brignone
1937 : Sentinelles de bronze (Sentinelle di Bronzo) de Romolo Marcellini
1938 : Sous la Croix du Sud (Sotto la croce del sud) de Guido Brignone
1939 : Les Diamants (Diamanti) de Corrado D’Errico
1939 : Ricchezza senza domani de Ferdinando Maria Poggioli
1939 : Cavalleria rusticana d’Amleto Palermi
1939 : È sbarcato un marinaio de Piero Ballerini
1940 : Le Cavalier de Kruja (Il cavaliere di Kruja) de Carlo Campogalliani
1940 : La Fille du Corsaire (La figlia del Corsaro verde) d’Enrico Guazzoni
1941 : Le Roi s’amuse (il Re si diverte) de Mario Bonnard
1941 : Nuit tragique (Tragica notte) de Mario Soldati
1941 : Le Lion de Damas (Il Leone di Damasco) de Corrado d’Errico
1942 : Giarabub de Goffredo Alessandrini
1942 : Capitaine Tempête (Capitan Tempesta) de Corrado d’Errico
1942 : Capitan Tormenta de Corrado d’Errico
1942 : Carmela (Carmela) de Flavio Calzavara
1942 : La Comtesse de Castiglione (La contessa Castiglione) de Flavio Calzavara
1943 : On ne peut pas revenir en arrière (Nessumo torna indietro) d’Alessandro Blasetti
1943 : Calafuria de Flavio Calzavara
1944 : Résurrection (Resurrezione) de Flavio Calzavara
1944 : Rosalba (Rosalba) de Max Calandri & Ferruccio Cerio
1949 : Estrela de manhã de Jonald
1950 : Il Voto de Mario Bonnard
1950 : Police en alerte (I Falsari) de Franco Rossi
1951 : Clandestino a Trieste de Guido Salvini
1951 : La Minute de vérité de Jean Delannoy
1951 : Pentimento de Mario Costa
1952 : Tragico ritorno de Pier Luigi Faraldo
1952 : La storia del fornaretto di Venezia de Giacinto Solito
1952 : À la pointe de l’épée (A fil di spada) de Carlo Ludovico Bragaglia
1952 : La muette de Portici (La Muta di Portici) de Giorgio Ansoldi
1952 : Papà ti ricordo de Mario Volpe
1953 : François le contrebandier (François il contrabandiere) de Gianfranco Parolini
1953 : Vol 971 (Vuelo 971) de Rafael J. Salvia
1975 : Divine créature (La divina creatura) de Guiseppe Patroni Griffi


Filmographie de Doris DURANTI
 
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