Carla DEL POGGIO
 Actrice italienne
Carla Del Poggio a été la charmante ingénue de comédies typiques de l’ère mussolinienne. Grâce à sa rencontre avec Alberto Lattuada, elle va changer de registre et incarner des personnages de mauvaise vie pathétiques et adorables. Lorsqu’elle privilégie sa vie de famille aux plateaux de cinéma à tout juste trente ans, on ne peut que regretter son choix tant l’actrice avait magnifié l’âme de la femme italienne.
De son vrai nom Maria Luisa Attanasio, Carla Del Poggio est née à Naples, le 2 décembre 1925. Fille d’Ugo Attanasio, un colonel de l’Armée italienne qui devient ensuite acteur de cinéma et d’une femme au foyer, Maria Pia, elle cultive depuis son enfance une passion pour la danse rythmique et moderne et le divertissement. Une passion qui l’amène à s'inscrire à l'École des Arts Cinématographiques de Rome et à abandonner ses études alors qu'elle est encore adolescente.
La charmante ingénue du cinéma fasciste
Remarquée par Vittorio de Sica, Carla Del Poggio joue sous sa direction la comédie Maddalena... zéro en conduite. Elle joue une élève en concurrence avec sa professeur de lettres, Vera Bergman pour conquérir le cœur du beau séducteur Vittorio. Elle participe à quelques-unes des comédies sentimentales très primées sous l’époque fasciste dirigée par Vittorio De Sica dans Un Garibaldien au couvent, Carlo Ludovico Bragaglia dans L’École des Timides et Une Violette dans les Cheveux, Luigi Zampa dans Dames, C’è sempre un ma, Roberto Roberti dans La Boca sulla strada ou Nunzio Malasomma dans Incontri di notte.
Madame Lattuada
C’est dans ce dernier film qu’à lieu le grand virage dans sa vie avec sa rencontre du scénariste et réalisateur Alberto Lattuada. Les deux s'apprécient, tombent amoureux et deux ans plus tard, malgré onze ans de différence, deviennent mari et femme le 2 avril 1945. Entre 1946 et 1950, Carla del Poggio participe à quatre longs métrages de Lattuada. Le projet d’adaptation du roman d’Alberto Moravia Les Indifférents n’aboutit pas. Alors que jusque là Carla a surtout interprété des filles pures et innocentes, Alberto élargit son répertoire. Il en fait une prostituée dans Le Bandit avec Amedeo Nazzari, une fille-mère obligée de se prostituer et qui finira assassinée dans Sans Pitié, la paysanne du 19e siècle dans Le Moulin du Pô et la petite actrice d’une petite troupe de théâtre dans Les Lumières du Music-Hall que Lattuada réalise en compagnie de Federico Fellini. Le couple a deux enfants Ugo et Maria Pia Attanasio qui conservera le vrai nom de leur mère lorsqu’elle devient actrice.
Du romantisme au néo-réalisme
Au cours de sa brève carrière, Carla Del Poggio tourne avec des cinéastes du calibre de Giuseppe De Santis dans La Chasse tragique, un drame typique du néo-réalisme, Pietro Germi dans Jeunesse perdue, Georg-Wilhelm Pabst dans Affaire de fou avec Aldo Fabrizi et Guido Brignone où elle a par deux fois l’occasion de donner la réplique à son père Ugo Attanasioi. On la retrouve dans des films de Français comme Bernard Borderie dans Les Loups chassent la nuit avec Jean-Pierre Aumont et Fernand Ledoux et Richard Pottier dans Les Révoltés de Lomanach avec Dany Robin et Amedeo Nazzari.
Théâtre et télévision
Carla del Poggio se produit au théâtre dans Indifférence avec Giuletta Masina et L’importance d’être constant d’Oscar Wilde. Elle tourne son dernier film I Girovaghi (Les Clochards) d’Hugo Fregonese avec Peter Ustinov en 1956. Elle se contente par la suite d’apparitions à la télévision dans Deux douzaines de roses écarlates, une adaptation de la comédie d'Aldo De Benedetti réalisée par Alberto Gagliardelli et Piccolo mondo antico de Silverio Blasi. Sa dernière apparition, toujours à la télévision, est dans Best Seller de Gianfranco Bettetini. Après sa retraite de la scène, Carla del Poggio se consacre à ses deux enfants et à son mari, avec qui elle reste mariée pendant plus de soixante ans jusqu’à son décès en juillet 2005. Atteinte d’Alzheimer, Carla Del Poggio s’éteint dans sa maison de Rome dans la nuit du 14 octobre 2010, à l'âge de 84 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Alberto Lattuada
1940 : Madeleine, zéro de conduite (Maddalena, zero in condotta) de Vittorio De Sica
1940 : La scuola dei timidi de Carlo Ludovico Bragaglia
1940 : Un garibaldien au couvent (Un Garibaldino al convento) de Vittorio De Sica
1940 : Une violette dans les cheveux (Violette nei capelli) de Carlo Ludovico Bragaglia
1941 : La Boca sulla strada de Roberto Roberti
1942 : Dames (Signorinette) de Luigi Zampa
1942 : C’è sempre un ma ! de Luigi Zampa
1942 : Incontri di Notte de Nunzio Malasomma
1944 : Tre ragazze cercano marito de Duilio Coletti
1945 : Umanità de Jack Salvatori
1946 : Le bandit (Il Bandito) d’Alberto Lattuada
1946 : L’angelo e il diavolo de Mario Camerini
1946 : Jeunesse perdue (Gioventù perduta) de Pietro Germi
1947 : La Chasse tragique (Caccia tragica) de Guiseppe De Santis
1947 : Sans pitié (Senza pietà) d’Alberto Lattuada
1948 : Le Moulin du Pô Iil mulino del Po) d’Alberto Lattuada
1949 : Cavalcata d’eroi de Mario Costa
1949 : Sigillo rosso de Flavio Calzavaro
1950 : Les feux du music-hall (Luci del varietà) de Federico Fellini & Alberto Lattuada
1950 : Il sentiero dell’odio de Sergio Grieco
1950 : Les loups chassent la nuit (La Ragazza di Trieste) de Bernard Borderie
1951 : Le péché d’une mère (Core’ngrato) de Guido Brignone
1951 : Onze heures sonnaient (Roma ore uncidi) de Giuseppe De Santis
1952 : Le tourment du passé (Tormento del passato) de Mario Bonnard
1952 : Fille dangereuse (Bufere) de Guido Brignone
1952 : Le secret d’Hélène Marimon d’Henri Calef
1952 : Mélodies immortelles (Melodie immortali) de Giacomo Gentillomo
1953 : Affaires de fou (Cose da pazzi) de Georg Wilhelm Pabst
1953 : Les Révoltés de Lomanach de Richard Pottier
1956 : Les Clochards (I Girovaghi) d’Hugo Fregonese


Filmographie de Carla DEL POGGIO
 
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