Walter Annicchiarico est né à Vérone le 8 mars 1924, d’une famille originaire des Pouilles. Sportif, il pratique la boxe et le tennis. Ses débuts dans la vie active sont désastreux comme technicien radio, journaliste ou employé de banque. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il rejoint le Decima MAS Flottiglia créé par le régime fasciste, puis la Wehrmacht.
Le play-boy turbulent
Après la guerre, libéré d’un camp de prisonnier à Coltano, près de Pise, il fait ses débuts au théâtre en 1946 où il montre un don inné pour l’improvisation. La même année, il débute au cinéma dans Vanita. Il enchaîne des films drôles mais sans grand relief jusqu’à O.K. Néron où il occupe un rôle secondaire mais valorisant et Bellissima de Luchino Visconti avec Anna Magnani. On le retrouve dans des rôles secondaires en France dans La Minute de Vérité avec Michèle Morgan, Nana avec Martine Carol ou Je suis un sentimental avec Eddie Constantine. Ce fanfaron un peu arrogant atteint une grande popularité avec des comédies populaires sans prétention et des liaisons tapageuses avec Lucia Bosè, Elsa Martinelli, Delia Scala, la chanteuse Mina qui en font un don juan infatigable.
Succès internationaux
Chiari obtient un certain succès international dans des films tels que La petite Hutte, Bonjour Tristesse, Le Corniaud ou Cosa Nostra. Lors du tournage de La petite Hutte, il entame une relation passionnée et tumultueuse avec Ava Gardner, toujours mariée officiellement à Frank Sinatra mais déjà éloignée de lui. Contrairement à de nombreux acteurs italiens de l’époque, il maîtrise parfaitement l’anglais et triomphe à Broadway dans The Gay Life, une comédie musicale inspirée d’une pièce de Schnitzler. Il joue également dans They’re a Weird Mob, le dernier film de Michael Powell et Emeric Pressburger.
Des soucis avec la justice
En 1970, Walter Chiari est arrêté et emprisonné à Rome, soupçonné de possession et de trafic de cocaïne. Il passe 70 jours en cellule avant d’être libéré sous caution. Bien qu’il soit connu dans le monde du spectacle en tant que consommateur de cocaïne, Chiari a joui pendant des années de l’impunité à condition de s’en tenir à sa consommation personnelle. Après sa libération et son acquittement partiel (il est jugé non coupable comme trafiquants et reçoit une peine clémente pour l’accusation de possession de drogue à des fins personnelles), sa carrière ne s’en remettra jamais. La télévision nationale italienne est interdite pour lui, et tout ce qui s’offre à lui sont des comédies discrètes et des émissions de télévision locales. Il se concentre sur le théâtre comme moyen de stopper la spirale descendante et, s’il ne retrouve jamais sa renommée, donne de brillantes performances dans The Critic de Sheridan, Six heures au plus tard de Marc Terrier et Fin de Partie de Samuel Beckett. Chiari succombe à une crise cardiaque à Milan, le 21 décembre 1991. Ce même jour, il avait effectué un bilan médical complet et positif. Ne se présentant pas à un dîner avec un directeur de théâtre où il aurait dû discuter de son implication dans une nouvelle production, il a été retrouvé par son hôte assis dans un fauteuil, devant un télévision en marche. Sa pierre tombale porte la ligne qu’il a mentionnée au réalisateur Dino Risi comme son choix favori pour une épitaphe : «Ne vous inquiétez pas, je ne fais que rattraper mon sommeil».
FILMOGRAPHIE :
Avec Ava Gardner
1947 : Che tempi ! de Giorgio Bianchi
1948 : Totò au tour d’Italie (Totò al Giro d’Italia) de Mario Mattoli
1949 : Quel fantasma di mio marito de Camillo Mastrocinque
1950 : Mon frère a peur des femmes (L’inafferrabile 12) de Mario Mattoli
1950 : Les Cadets de Gascogne (I cadetti di Guascogna) de Mario Mattoli
1950 : Nous avons vaincu (Abbiamo vinto !) de Robert A. Stemmle
1950 : Les nôtres arrivent (Arrivano i nostri) de Mario Mattoli
1951 : È l’amore che mi rovina de Mario Soldati
1951 : O.K. Néron (O.K. Nerone) de Mario Soldati
1951 : Quelles drôles de nuits (Era lui !… si ! si !) de MGirolami & Marcello Marchesi
1951 : Il padrone del vapore de Mario Mattoli
1951 : Bellissima (Bellissima) de Luchino Visconti
1951 : Vendetta… Sarda de Mario Mattoli
1951 : L’héritier de Zorro (Il sogno di Zorro) de Mario Soldati
1951 : Viva il cinema ! de Giorgio Baldaccini & Enzo Trapani
1952 : Era lei che lo volera de Marino Girolami & Giorgio Simonelli
1952 : Lo sai che i papaveri de Marcello Marchesi & Vittorio Metz
1952 : Oggi sposi de Marino Girolami
1952 : Cinque poveri in automobile de Mario Mattoli
1952 : La minute de vérité de Jean Delannoy
1952 : Noi due soli de Marino Girolami
1952 : Amore rosso d’Aldo Vergano
1953 : Nous sommes tous des milanais (Siamo tutti milanesi) de Mario Landi
1953 : Viva la rivista d’Enzo Trapani
1953 : Les hommes sont des fripouilles ! (Gli uomini, che mascalzoni !) de Glauco Pellegrini
1953 : Drôles de bobines (Cinema d’altri tempi) de Steno
1953 : Les gaietés de la correctionnelle (Un giorno in pretura) de Steno
1953 : C’est la vie (Questa è la vita), Marsina stretta d’Aldo Fabrizi)
1953 : Gran varietà de Domenico Paolella
1954 : Repris de justice (Avanzi di galera) de Vittorio Cottafavi
1954 : Accadde al commissariato de Giorgio Simonelli
1954 : Le village magique de Jean-Paul Le Chanois
1954 : Nana de Christian-Jaque
1955 : Rouge et noir (Rosso e nero) de Domenico Paolella
1955 : Je suis un sentimental de John Berry
1955 : Accadde al penitenziario de Giorgio Bianchi
1955 : Io piaccio de Giorgio Bianchi
1955 : Le Muchacho (Mi tío Jacinto) de Ladislao Vajda
1956 : Moglie e buoi de Leonardo De Mitri
1957 : Donatella (Donatella) de Mario Monicelli
1957 : La petite Hutte (The little Hut) de Mark Robson
1957 : Bonjour Tristesse (Bonjour Tristesse) d’Otto Preminger
1957 : Premier Mai de Luis Saslavsky
1957 : Amore a prima vista de Franco Rossi
1958 : Le faux Célibataire (Una mujer para Marcelo) de Giorgio Bianchi
1958 : Les Fiancés de Rome (La ragazza di piazza San Pietro) de Piero Costa
1958 : Parque de Madrid d’Enrique Cahen Salaberry
1958 : L’Ami du jaguar (L’amico de Giaguaro) de Giuseppe Bennati
1959 : Lui, lei e il nonno d’Anton Giulio Majano
1959 : La surprise de l’amour (Le sorprese dell’amore) de Luigi Comencini
1959 : Ces sacrées romaines (I baccanali di Tiberio) de Giorgio Simonelli
1960 : Un dollaro di fifa de Giorgio Simonelli
1960 : Vacances en Argentine (Vacanze in Argentina) de Guido Leoni
1960 : Femmine di lusso de Giorgio Bianchi
1960 : Un mandarino per Teo de Mario Mattoli
1960 : La chasse aux maris (Caccia al marito) de Marino Girolami
1960 : Ferragosto in bikini de Marino Girolami
1960 : Mi mujer me gusta más d’Antonio Román
1961 : Les trois Magnifiques (I magnifici tre) – de Giorgio Simonelli
1961 : Mariti a congresso de Luigi Filippo D’Amico
1961 : Walter e i suoi cugini de Marino Girolami
1961 : La Fille sous le drap (La ragazza sotto il lenzuolo) de Marino Girolami
1961 : Les beautés sur la plage (Bellezze sulla spiaggia) de Romolo Guerrieri
1962 : Copacabana (Copacabana Palace) de Steno
1962 : Un beau chassis (I motorizzati) de Camillo Mastrocinque
1962 : Due contro tutti d’Alberto De Martino & Antonio Momplet
1962 : Gli italiani e le donne de Marino Girolami
1963 : Les députés (Gli onorevoli) de Sergio Corbucci
1963 : La Donna degli altri è sempre più bella de Marino Girolami
1963 : Le jour le plus court (Il giorno più corto) de Sergio Corbucci
1963 : L’appartement du dernier étage (L’attico) de Gianni Puccini
1963 : La femme des autres (La rimpatriata) de Damiano Damiani
1963 : Obiettivo ragazze de Mario Mattoli
1963 : Les motorisés (Le motorizzate« La signora ci marcia ») de Marino Girolami
1963 : Gli imbroglioni « Medico e fidanzata » de Lucio Fulci
1963 : Follie d’estate d’Edoardo Anton & Carlo Infascelli
1963 : Le Jeudi (Il giovedi) de Dino Risi
1963 : Les héros de l’Ouest (Gli eroi del West) de Steno
1964 : Parlons femmes (Se permette parliamo di donne) d’Ettore Scola
1964 : Les maniaques (I maniaci) de Lucio Fulci
1964 : Les jumeaux du Texas (I gemelli del Texas) de Steno
1964 : Les deux vikings (Här kommer) d’Arne Mattsson
1964 : Le Corniaud de Gérard Oury
1964 : Las otoñales « 40 ma non li dimostra de Marino Girolami & Javier Setó
1965 : Amore all’italiana de Steno
1965 : Thrilling « Sadik » de Gian Luigi Polidoro
1965 : Falstaff (Campanadas a medianoche) d’Orson Welles
1965 : A l’italienne (Made in Italy« Usi e costumi ») de Nanni Loy
1965 : Moi, moi, moi et les autres (Io, io, io... e gli altri) d’A Blasetti
1965 : Ischia operazione amore de Vittorio Sala
1966 : Drôles de zèbres ! (They’re a wreid mob) de Michael Powell
1967 : La più bella coppia del mondo de Camillo Mastrocinque
1967 : La Contestation (Capriccio all’italiana) « La gelosia » de Mauro Bolognini
1969 : Gonflés à bloc (Monte Carlo or bust) de Ken Annakin
1969 : Squeeze a flower de Marc Daniels
1971 : Cosa Nostra (The Valachi papers) de Terence Young
1973 : Amore mio non farmi male de Vittorio Sindoni
1974 : Zig-Zig de Laszlo Szabo
1974 : La banca di monate de Francesco Massaro
1975 : Son tornate a fiorire le rose de Vittorio Sindoni
1975 : Passi furtivi in una notte boia de Vincenzo Rigo
1976 : Come ti rapisco il pupo de Lucio De Caro
1976 : Par amour pour Césarina (Per amore di Cesarina) de Vittorio Sindoni
1976 : La Bidonata de Luciano Ercoli
1977 : Rira bien... qui rira le dernier (Ride bene... chi ride ultimo) de Walter Chiari
1977 : Tre soldi e la donna di classe de Giovanni Grimaldi
1978 : Tanto va la gatta al lardo… de Marco Aleandri
1978 : Ridendo e scherzando de Vittorio Sindoni
1979 : Belli e brutti ridono tutti de Domenico Paolella
1979 : Tre sotto il lenzuolo « No, non è per gelosia » de Domenico Paolella
1986 : Romance (Romanzo) de Massimo Mazzucco
1988 : Kafka la colonia penale de Giuliano Betti
1990 : Tracce di vita amorosa de Peter Del Monte
Filmographie de Walter CHIARI