Clara CALAMAI | ||
Actrice italienne | ||
En dévoilant pour la première fois en Italie sa poitrine dénudée dans La farce tragique, Clara Calamai provoque un scandale inédit. Elle accède à la notoriété et devient l’actrice préférée du Duce. Heureusement pour elle, l’histoire retiendra surtout son extraordinaire prestation dans Ossessione qui va lancer le mouvement du néo-réalisme italien. Clara Calamai naît le 7 septembre 1909, à Prato en Toscane. Elle débute à l’écran en 1937 avec des rôles secondaires dans, notamment, des films historiques tels que Pietro Micca d’Aldo Vergano et Ettore Fieramosca d’Alessandro Blasetti. Le charme et la polyvalence de l’actrice sont rapidement remarqués et elle devient une star du cinéma italien en 1939. Clara Calamai est l’interprète des films historiques et des comédies de style téléphones blancs. Le petit boulanger de Venise de Dulio Coletti, L’eredità in Corsa d’Oreste Biancoli, Adieu Jeunesse de Ferdinando Maria Poggioli, Boccaccio de Marcello Albani lui font rapidement gravir les échelons de la célébrité. La Prima Diva desnuda En 1941, pour La farce tragique, adaptation de la pièce de Sem Benelli par Alessandro Blasetti, Amedeo Nazzari arrache la robe de la belle courtisane jouée par Clara. La vision fugace de ses seins nus fait sensation et provoque le scandale. L’actrice expliquera qu’elle s’est sentie obligée par le réalisateur coûtumier du fait (il découvrira Vittoria Carpi dans La Couronne de fer la même année) et a finalement accepté à condition que le plateau reste fermé. Cependant, on raconte que des spectateurs auraient vu plusieurs fois le film uniquement à cause de la scène aux seins nus. La censure intervient et le film, interdit aux moins de seize ans, remporte un immense succès. Calamai donne la réplique à toutes les plus grandes vedettes masculines de la péninsule comme Amedeo Nazzari dans Le peintre maudit, Gino Cervi dans La Reine de Navarre, Vittorio De Sica dans Ma Femme et son détective, Rossano Brazzi, Andrea Checchi, Massimo Serato. Elle obtient de grands succès dans L’avventuriera del piano di sopra de Raffaello Matarazzo, une comédie classeuse avec Vittorio De Sica, le film d’aventure Les pirates de Malaisie du vétéran Enrico Guazzoni, la comédie Ma femme et son detective de Carlo Ludovico Bragaglia et le film historique Henri IV de Giorgio Pastina. La naissance du néo-réalisme Clara Calamai est surtout la protagoniste dans Les amants diaboliques réalisé par Luchino Visconti d’après le roman de James M. Cain Le facteur sonne toujours deux fois. Ce film, prévu à l’origine pour Anna Magnani, qui doit y renoncer pour cause de grossesse, offre sans doute à LA Calamai le rôle le plus inhabituel de la première partie de sa carrière. Le réalisateur, tout en gardant la sensualité de l’actrice, la dépouille en effet de son glamour habituel, afin qu’elle puisse incarner ce personnage de femme sensuelle et égoïste, très loin des canons romantiques en vogue. Le néo-réalisme est né. En mai 1944, elle épouse Leonardo Bonzi, explorateur et réalisateur de documentaires. Après-guerre, Clara Calamai est encore bien présente avec des œuvres comme Deux lettres anonymes de Mario Camerini qui réunit une jeune femme, un résistant et un collaborateur, L’adultera de Duilio Coletti, qui lui vaut un Ruban d’Argent de la meilleure actrice, Amants sans amour de Gianni Franciolini, librement adapté de La Sonate à Kreutzer, le drame historique Le chevalier de la révolte de Giorgio Pastina, inspiré des Vêpres siciliennes de Verdi ou encore Romanticismo de Clemente Fracassi. Le déclin et l'oubli À partir de 1953, Clara Calamai est beaucoup moins active et on ne l’aperçoit plus que dans quelques productions, parmi lesquelles Nuits blanches dans lequel Luchino Visconti lui fait jouer le rôle d’une prostituée aux côtés de Jean Marais, Maria Schell et Marcello Mastroianni. Elle retrouve le cinéaste en 1966 pour un sketch des Sorcières où elle incarne une ancienne actrice auprès de Silvana Mangano et Annie Girardot. Sa filmographie s’achève avec le film d’horreur culte Les frissons de l’angoisse de Dario Argento où elle incarne la mère excentrique de Gabriele Lavia, meurtrière vêtue de noir. Clara Calamai, après son divorce avec Leonardo Bonzi, partage ensuite sa vie avec le capitaine d’aviation Valerio Andreoli. Elle rentre peu à peu dans l’anonymat et vit isolée, loin de toute mondanité mais son charisme est resté intact. Victime d’une crise cardiaque, elle meurt le 21 septembre 1998 dans la station balnéaire de Rimini à l’âge de 89 ans. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Luchino Visconti et Massimo Girotti |
1937 : Pietro Micca d’Aldo Vergano 1938 : Ettore Fieramosca (Ettore Fieramosca) d’Alessandro Blasetti 1938 : On a volé un homme (Hanno rapito un uomo) de Gennaro Righelli 1938 : Il destino in tasca de Gennaro Righelli 1938 : Le ring enchanté (Io, suo padre) de Mario Bonnard 1939 : Le partenaire invisible (Il socio invisible) de Leone R. Roberti 1939 : Le petit boulanger de Venise (Il fornaretto di Venezia) de Duilio Coletti 1939 : L’eredità in Corsa d’Oreste Biancoli 1939 : Les surprises du wagon-lit (Le sorprese del vagone letto) de Gian Paolo Rosmino 1940 : Boccace (Boccaccio) de Marcello Albani 1940 : Le Capitaine Fracasse (Capitan Fracassa) de Duilio Coletti 1940 : Adieu jeunesse (Addio giovinezza !) de Ferdinando Maria Poggioli 1940 : Le peintre maudit (Carravaggio il pittero maledetto) de G Alessandrini 1940 : Le Roi du cirque (Il re del circo) de Tullio Covaz & Hans Hinrich 1941 : Manœuvre d’amour (Manovre d’amore) de Gennaro Righelli 1941 : La Farce tragique (La cena delle beffe) d’Alessandro Blasetti 1941 : Les Maris (I mariti) de Camillo Mastrocinque 1941 : L’avventuriera del piano di sopra de Raffaello Matarazzo 1941 : Les pirates de Malaisie (I pirati della Malesia) d’Enrico Guazzoni 1941 : Lumière dans les ténèbres (Luce nelle tenebre) de Mario Mattoli 1941 : Brivido de Giacomo Gentilomo 1941 : La Reine de Navarre (Le Regina di Navarra) de Carmine Gallone 1942 : Ma femme et son détective (La guardia del corpo) de Carlo Ludovico Bragaglia 1942 : Les voies du cœur (La vie del cuore) de Camillo Mastrocinque 1942 : L’homme à femmes (Le sorelle Materassi) de Ferdinando MariaPoggioli 1942 : Don César de Bazan (Don Cesare di Bazan) de Riccardo Freda 1942 : Les Amants diaboliques (Ossessione) de Luchino Visconti 1943 : Una piccola moglie de Giorgio Bianchi 1943 : Henri IV (Enrico IV) de Giorgio Pastina 1943 : Dernier amour (Addio, amore) de Gianni Franciolini 1944 : Deux lettres anonymes (due lettere anonime) de Mario Camerini 1945 : La resa di Titì de Giorgio Bianchi 1946 : L’Adultera de Duilio Coletti 1946 : Le monde est comme ça (Il mondo vuole così) de Giorgio Bianchi 1946 : Angelo, tyran de Padoue (Il tiranno di Padova) de Max Neufeld 1946 : Le dernier amour (Ultimo amore) de Luigi Chiarini 1947 : Amants sans amour (Amanti senza amore) de Gianni Franciolini 1947 : Quando gli angeli dormono de Ricardo Gascón 1949 : Le chevalier de la révolte (Vespro Siciliano) de Giorgio Pastina 1949 : Romanticismo de Clemente Fracassi 1952 : Chair inquiète (Carne inquieta) de Silvestro Prostifilippo 1952 : Il moschettiere fantasma de Max Calandri & William French 1957 : Nuits blanches (Le Notti bianche) de Luchino Visconti 1958 : Aphrodite, déesse de l’amour (Afrodite, dea dell’amore) de Mario Bonnard 1966 : Les Sorcières (Le Streghe « La strega bruciata viva » de Luchino Visconti 1975 : La Pécheresse (La peccatrice) de Pier Ludovico Pavoni 1975 : Les frissons de l’angoisse (Profondo rosso) de Dario Argento Filmographie de Clara CALAMAI | |
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