Lucia BOSÈ
 Actrice italienne
Issue d’une famille modeste, fille de Domenico Bosè et Francesca Borloni, Lucia Bosè voit le jour à Milan, le 28 janvier 1931. Elle entre à quatorze ans comme dactylo dans le cabinet d’un avocat et devient ensuite vendeuse dans une pâtisserie. C’est là que Luchino Visconti remarque cette petite caissière de seize ans à la taille élancée, aux grands yeux mélancoliques et au maintien si racé qu’on la prendrait pour une Visconti. Le réalisateur lui promet un avenir dans le cinéma.
Reine de beauté
Une de ses amies envoie une photo de Lucia au comité d’un concours de beauté, elle franchit toutes les étapes jusqu’au titre suprême de Miss Italie 1947, malgré l’opposition de son père et de son frère. L’année 1947 est d’ailleurs à marquer d’une pierre blanche puisque Gianna Maria Canale, future reine des Amazones, arrive deuxième au concours et Gina Lollobrigida troisième. À l’époque l’Italie vivait dans l’espérance du million capable de changer une vie... Lucia Bosè tourne un essai pour Riz amer filmé par Giuseppe De Santis mais rate le rôle au profit de Silvana Mangano qui devient avec cette ouvrière en short haut et ajusté une star internationale. Bosè débute au cinéma sous la direction du même réalisateur dans Pâques sanglantes, co-scénarisé par Carlo Lizzani, au succès bien moindre.
Révélée par Antonioni
C’est Michelangelo Antonioni qui la révèle dans deux films méconnus, coécrits par Francesco Maselli Chronique d’un Amour et La Dame sans camélia. L’actrice, consacrée par le nouveau cinéma italien, s’illustre encore dans Les Fiancés de Rome de Luciano Emmer et Onze heures sonnaient de De Santis. Elle tourne sous la direction de Mario Soldati, Giorgio Simonelli et Francesco Maselli. Lucia est associée à plusieurs reprises au jeune premier Walter Chiari, à qui de brèves fiançailles l’unissent. Steno et Mario Monicelli, Francesco Rosi, Luigi Zampa, Ettore Scola participent à l’écriture de certains de ses films, dans ce temps de grande vitalité du cinéma italien. En 1954, elle est éclipsée par la toute jeune Brigitte Bardot dans le film d’espionnage Haine, Amour et Trahison de Mario Bonnard. L’année suivante, Lucia Bosè épouse le matador Luis Miguel Dominguin, qui vient de rompre avec Ava Gardner, et dont elle aura trois enfants Miguel Bosé, Lucía Dominguín et Paola Dominguin. Le couple s’installe en Espagne. L’actrice travaille alors avec Juan Antonio Bardem pour Mort d’un cycliste et Luis Buñuel pour Cela s’appelle l’Aurore. Après une apparition dans Le Testament d’Orphée de Jean Cocteau auprès de Pablo Picasso, Lucia Bosè se retire.
Congé conjugal et maternel
La mythique interprète d’Antonioni ne revient sur les écrans qu’en 1968, année de son divorce. Son fils Miguel Bosé, mène une carrière d’acteur et de chanteur en Europe, principalement en Espagne. L’ex-égérie du néoréalisme collabore de nouveau avec des compatriotes prestigieux, les frères Taviani (Sous le signe du scorpion), Federico Fellini (Satyricon), Mauro Bolognini (Metello, Vertiges et La Chartreuse de Parme), Liliana Cavani (L’Invitée), au cinéma et à la télévision. La rivale de Silvana Mangano, digne de succéder à Isa Miranda et Alida Valli, fréquente le meilleur cinéma d’auteur. Marguerite Duras lui offre une improbable conversation avec Jeanne Moreau et Gérard Depardieu dans Nathalie Granger, Daniel Schmid lui confie le rôle-titre dans Violanta, Jeanne Moreau en fait Laura, une des quatre amies de son premier essai Lumière. L’icône joue aussi bien George Sand, la comtesse Bathory ou Dona Elvira dans L’Avare de Molière. Dévoilant un talent insolite en 1981 pour le disque Io Pomodoro, pop et pyschélique, Lucia Bosè participe également au célèbre Chronique d’une mort annoncée de Francesco Rosi mais sa composition est reléguée au second plan. Discrète, comme elle était déjà à l’époque de sa gloire dans ses rôles les plus beaux, Lucia Bosè promène depuis quarante ans sur des écrans exigeants la nostalgie d’une époque bénie. Lucia Bosè disparaît discrètemùent d'une pneunomie pendant la pandémie de Covid-19 à Ségovie en Espagne, le 23 mars 2020.< Elle avait 89 ans.br />

FILMOGRAPHIE :

Avec Michelangelo
Antonioni
1950 : Pâques sanglantes (Non c'è pace tra gli ulivi) de Giuseppe De Santis
1950 : Chronique d'un amour (Cronaca di un amore) de Michelangelo Antonioni
1951 : Le due verita d’Antonio Leonviola
1951 : E l'amor che mi rovina de Mario Soldati
1951 : Paris est toujours Paris (Parigi è sempre Parigi) – de Luciano Emmer
1951 : Onze heures sonnaient (Roma Ore 11) de Giuseppe De Santis
1952 : Les Fiancés de Rome (Le ragazze di piazza di Spagna) de Luciano Emmer
1952 : Oggi sposi de Marino Girolami
1952 : Era lei che lo voleva ! de Girolami et Giorgio Simonelli
1953 : La Dame sans camélia (La Signora senza camelie) – de Michelangelo Antonioni
1953 : Questa è la vita, segment "La marsina stretta" d’Aldo Fabrizi
1953 : Le Village magique (Vacanze d'amore) de Jean-Paul Le Chanois
1954 : Accadde al commissariato de Giorgio Simonelli
1954 : Symphonie inachevée (Sinfonia d'amore) de Glauco Pellegrini
1954 : Haine, Amour et Trahison (Tradita) de Mario Bonnard
1955 : Mort d'un cycliste (Muerte de un ciclista) de Juan Antonio Bardem
1956 : Les Égarés (Gli sbandati) de Francesco Maselli
1956 : Cela s'appelle l'aurore de Luis Buñuel
1959 : Le Testament d'Orphée de Jean Cocteau
1968 : Sous le signe du scorpion (Sotto il segno dello scorpione) de Paolo & Vittorio Taviani
1968 : No somos de piedra de Manuel Summers
1968 : Nocturno 29 de Pedro Portabella
1969 : Del amor y otras soledades de Basilio Martín Patino
1969 : Satyricon (Fellini Satyricon) de Federico Fellini
1969 : Un hiver à Majorque (Jutrzenka un invierno en Mallorca) de Jaime Carmino
1969 : Metello (Metello) de Mauro Bolognini
1970 : Qualcosa striscia nel buio de Mario Colucci,
1970 : Ciao Gulliver de Carlo Tuzli
1971 : La controfigura de Romolo Guerrieri
1971 : La maison des colombes (Un solo grande amore) de Claudio Guerrin Hill
1971 : Equinozio de Maurizio Ponzi
1972 : Arcana de Giulio Questi
1972 : Nathalie Granger de Marguerite Duras
1973 : Cérémonie sanglante (Ceremonia sangrienta) de Jorge Grau
1973 : La colonna infame de Nelo Risi
1973 : Vera un cuento cruel de Josefina Molina Reig
1973 : L'ospite de Liliana Cavani
1974 : La Messe dorée de Beni Montresor
1974 : Vertiges (Per le antiche scale) de Mauro Bolognini
1974 : Los viajes escolares de Jaime Chavarri
1974 : Manchas de sangre en un coche nuevo d'Antonio Mercero
1975 : Il garofano rosso de Luigi Faccini
1976 : Lumière de Jeanne Moreau
1977 : Violanta de Daniel Schmid
1980 : Mon enfant, ma mère de Serge Moati (tv)
1982 : La Chartreuse de Parme (téléfilm) de Mauro Bolognini
1982 : Ehrengard d'Emidio Greco
1983 : Dans les ténèbres (Entre tinieblas) de Pedro Almodóvar
1987 : Chronique d'une mort annoncée(Cronaca di una morte annunciata) de Francesco Rosi
1988 : El nino de la luna d'Augustin Villaronga
1988 : Brumal de Cristina Andreu
1989 : L'Avare (L'avaro) de Tonino Cervi
1990 : Volevo i pantaloni de Maurizio Ponzi
1991 : Alta Societa de Giorgio Capitani
1994 : Il coraggio di Anna de Giorgio Capitani
1999 : Le Dernier Harem (Harem suaré) de Ferzan Ozpetek
2007 : Le Vice-Roi (I vicere') de Roberto Faenza


Filmographie de Lucia BOSÈ
 
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