Francesca BERTINI | ||
Actrice italienne | ||
Francesca Bertini, avec ses longs cheveux noirs ondulés, ses yeux de braises soulignés par un épais maquillage et sa présence passionnée a été une des plus grandes divas du cinéma muet, multipliant les rôles dramatiques dans des œuvres célèbres. Devenue richissime grâce à son mariage avec le comte suisse Paul Cartier, elle a quitté le cinéma à l’avènement du parlant. Née Elena Seracini Vitiello, Francesca Bertini voit le jour à Prato, le 5 janvier 1892. Fille d’Adelina di Venanzio Fratiglioni, actrice célibataire, elle est enregistrée dans un orphelinat sous le nom d’Elena Taddei. Après le mariage de sa mère avec Arturo Vitiello, un accessoiriste de théâtre napolitain, elle adopte son patronyme comme nom de famille. Francesca Bertini commence à se produire sur scène à l'âge de dix-sept ans et fait ses premières apparitions au cinéma à partir de 1907. La première diva Avec ses gestes amples et ses longs cheveux bouclés, Francesca Bertini attire rapidement l’attention sur elle dans des films d’une bobine inspirés d’œuvres théâtrales comme Le Trouvère, Lucrèce Borgia, Le Roi Lear, Roméo et Juliette, La Dame aux Camélias ou littéraires comme Salomé, Manon Lescaut ou Tristan et Yseult. Sa beauté et son élégance en font une des divas du muet, superbement créée par le grand producteur Giuseppe Barattolo et formidablement dirigée par Baldassare Negroni, notamment dans La Tempête et L’Histoire d’un Pierrot. En 1914, elle adopte un format long dans des mélodrames de Nino Oxilia comme Sang Bleu et Dans la Fournaise ou Emilio Ghione dans Nelly la Gigolette et Don Pietro Caruso. Impliquée dans la production et le scénario, elle s’associe avec Gustavo Serena, partenaire et réalisateur. Le tandem triomphe avec Assunta Spina d’après le mélodrame de Salvatore Di Giacomo. C’est l’histoire d’une blanchisseuse de Naples fiancée à un boucher violent. Des films néo-réalistes avant l'heure Les films de Bertini trouvent leur succès dans une peinture réaliste de la réalité sociale comme une anticipation à ce qui deviendra vingt ans plus tard le néo-réalisme. L’élégance de l’actrice est copiée par les femmes de son temps et son jeu d’actrice est d’un grand modernisme, contrairement aux autres divas de son époque. Elle peut incarner avec succès l'héroïne langoureuse et décadente aussi bien que la femme ordinaire et populaire. Sous la direction de Robert Roberti, le père de Sergio Leone, elle trouve des rôles importants dans Eugénie Grandet, Le Conquérant du Monde, La comtesse Sarah, L’Amour d’une femme ou La Princesse Georges. En 1920, elle refuse le contrat myrifique que lui propose la Fox à Hollywood. Il faut dire qu’elle est sur le point d’épouser le riche banquier suisse Paul Cartier et que son avenir financier est assuré. Elle déménage en Suisse avec son mari et s’éloigne des plateaux. Des apparitions lucratives Francesca Bertini se lance dans le cinéma sonore avec La Femme d’une Nuit de Marcel L’Herbier dont elle assure les versions françaises et italiennes puis Odette de Jacques Houssin et Giorgio Zambon. Mais la période mussolinienne n’est pas favorable aux films sociaux réalistes dont la diva est la spécialiste. On privilégie plutôt les comédies de Téléphones blancs. Aussi, la Bertini prend sa retraite du cinéma. Elle fait de rares apparitions dans Dora l’Expiation de Raffaello Matarazzo en 1943, Au Sud rien de nouveau de Giorgio Simonelli en 1957 et La Fille de Prague de Sergio Pastore en 1969. Lorsque Luchino Visconti lui propose d'interpréter le rôle de la mère de Claudia Cardinale dans Sandra en 1965, elle réclame un cachet d’un montant tellement exorbitant que le maestro renonce devant de telles exigences et choisit la tragédienne française Marie Bell. En 1976, Bernardo Bertolucci parvient à convaincre Francesca Bertini de sortir de son silence obstiné en acceptant le rôle d'une religieuse dans son film Novecento. Elle s'est laissée interviewer en 1981 et cela a abouti à un documentaire télévisé en trois parties en 1982. À la mort de son mari, elle retourne à Rome, où elle restera jusqu'à sa mort. L’ancienne vamp du muet publie ses mémoires, Il Resto non conta en 1957. Francesca Bertini est décédée à Rome, le 13 octobre 1985 à l'âge de 97 ans. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Gustavo Serena |
Courts-métrages : 1907 : La déesse de la mer (Dea del mare) de ? 1908 : Le trouvère (Il travatore) de Louis J . Gasnier 1909 : Folchetto de Narbonne (Folchetto di Narbonna) d’Ugo Falena 1910 : Pia de Tolomei (Pia de’ Tolomei) de Gerolamo Lo Savio 1910 : Salomé d’Ugo Falena 1910 : La mort civile (La morte civile) de Gennaro Lo Savio 1910 : Lucrèce Borgia (Lucrezia Borgia) de Mario Caserini 1910 : Le roi Lear (Re Lear) de Gennaro Lo Savio 1910 : Manon Lescaut de ? 1910 : Françoise de Rimini (Francesca da Rimini) d’Ugo Falena 1910 : Shylock ou le marchand de Venise (Il mercante di Venezia) de Gennaro Lo Savio 1911 : Cola di rienzo de ? 1911 : Tristan et Yseult (Tristano e Isola) d’Ugo Falena 1911 : La contessa di Challant e Don Pedro di Cordova) de G. Lo Savio 1911 : Hernani (Ernani) de Louis J . Gasnier 1911 : Marco Visconti d’Ugo Falena 1911 : Roméo et Juliette (Giulietta e Romeo) d’Ugo Falena 1911 : La conjuration de Fiesco (La congiura di Fieschi) de ? 1912 : Idylle tragique (Idillio tragico) de Baldassare Negroni 1912 : Un drame à Florence (Un dramma à Firenze) d’Ugo Falena 1912 : Lucrèce Borgia (Lucrezia Borgia) de Gerolamo Lo Savio 1912 : Les musiciens de la rue (La suonatrice ambulante) de G. Antamoro 1912 : Ruy Blas (Ruy-Blas) de ? 1912 : Béatrice d’Este (Beatrix d’Este) d’Ugo Falena 1912 : Le faucon rouge (Il falco rosso) de ? 1912 : Les Carbonari (I Carbonari) de Gustavo Serena 1912 : Une tragédie à la cour de Milan (Una tragedia alla corte di Milano) de ? 1912 : Un amore di Pietro de’ Medici de Giuseppe Petrai 1912 : La rose de Thèbes (Rosa di Tebe) d’Enrico Guazzoni 1912 : César Borgia (Cesare Borgia) d’Ugo Falena 1912 : Le charme de la force (Il fascino della violenza) de ? 1912 : Les deux paris (Le due scommesse) de ? 1912 : La tante Berthe (Il pappagallo della zia Berta) de Baldassarre Negroni 1912 : Le portrait de l’aimée (Ritratto dell’amata) de Gerolamo Lo Savio 1912 : Flirt tragique (Tragico amore / idillo tragico) de Baldassarre Negroni 1912 : Mona Lisa et le bateau (Gioconda e la nave) de Baldassarre Negroni 1912 : Panne d’auto de Baldassarre Negroni 1912 : Larmes et sourires (Lagrime e sorrisi) de Baldassarre Negroni 1912 : Suprême sacrifice (Per la sua gioia) de Baldassarre Negroni 1912 : Le vautour (L’avvoltoio) de Baldassarre Negroni 1912 : Bibi sans pattes (In faccia al destino) de Baldassarre Negroni 1912 : Pour un blason (Per il blasone) de Baldassarre Negroni 1913 : Nini Verveine (Ninì Verbena) de Baldassarre Negroni 1913 : L’anima del demi-monde de Baldassarre Negroni 1913 : La dernière carte (L’ultima carta) de Baldassarre Negroni 1913 : L’arriviste (L’arrivista) de Baldassarre Negroni 1913 : L’arme des lâches (L’arma dei vigliacchi) de Baldassarre Negroni 1913 : La tempête (La bufera) de Baldassarre Negroni 1913 : L’union des trois (La cricca dorata) d’Emilio Ghione & B Negroni 1913 : La terre promise (La terra promessa) de Baldassarre Negroni 1913 : L’ultime atout (L’ultimo atout) de Baldassarre Negroni 1913 : Le poison des paroles (Il veleno delle parole) de B Negroni 1913 : La maestrina de Baldassarre Negroni 1913 : L’idole brisée (Idilo infranto) d’Emilio Ghione 1913 : Coucher de soleil (Tramonto) de Baldassarre Negroni 1913 : La gloire (La gloria) de Baldassarre Negroni 1913 : La belle-mère (La suocera) de ? 1913 : La veille de Noël (La vigilia di Natale) de Baldassarre Negroni 1913 : L’inévitable (La donna altrui) de Baldassarre Negroni 1913 : L’histoire d’un Pierrot (Storia di un Pierrot) de Baldassarre Negroni 1913 : La mère (La madre) de Baldassarre Negroni 1913 : L’amazone masquée (L’amazzone mascherata) de B Negroni 1914 : La chanson de Werner (La canzone di Werner) de Maurizio Rava 1914 : L’honnêteté qui tue (L’onestà che uccide) de Maurizio Rava 1914 : Pas de roses sans épines (Rose e spine) de Maurizio Rava 1914 : La princesse étrangère (La principessa straniera) de M Rava 1914 : Une femme (Una donna) d’Ivo Illuminati 1914 : Eroismo d’amore de Maurizio Rava 1915 : Blâmer les autres (Colpa altrui) de Maurizio Rava Longs-métrages : 1914 : Sang bleu (Sangue blu) de Nino Oxilia 1914 : Nelly la Gigolette (Nelly la gigolette o la danzatrice della taverna nera) d’Emilio Ghione 1914 : Dans la fournaise (Nella fornace) de Nino Oxilia 1915 : Don Pietro Caruso d’Emilio Ghione 1915 : La corde des Habsbourg (Il capestro degli Asburgo) de Gustavo Serena 1915 : Yvonne (Ivonne, la bella danzatrice) de Gustavo Serena 1915 : Assunta Spina de Francesca Bertini & Gustavo Serena 1915 : Camille, la dame aux camélias (La signora delle camelie) de G Serena 1915 : La fascinante Diana (Diana, l’affascinatrice) de Gustavo Serena 1915 : Le destin (Il destino) de Gustavo Serena 1916 : Vittima dell’ideale de Gustavo Serena 1916 : Dans le tourbillon de la vie (Nel gorgo della vita) de Giuseppe de Liguoro 1916 : Lacrymae rerum de Giuseppe de Liguoro 1916 : Malin reflet (Maligno riflesso) de Gustavo Serena 1916 : L’étudiante malicieuse (L’educanda monella) de ? 1916 : La perle du cinéma (La perla del cinema) de Giuseppe de Liguoro 1916 : Le pacte (Il patto) de Gustavo Serena 1916 : Mon petit bébé (Baby l’indiavolata) de Giuseppe de Liguoro 1916 : Odette de Giuseppe de Liguoro 1916 : Fédora (Fedora) de Gustavo Serena & Giuseppe de Liguoro 1916 : Andreina de Gustavo Serena 1917 : L’affaire Clemenceau (Il processo Clemenceau) d’Alfredo d’Antoni 1917 : La petite source (La piccola fonte) de Roberto Roberti 1917 : Malìa d’Alfredo d’Antoni 1917 : La Tosca (Tosca) d’Alfredo d’Antoni 1917 : Frou-frou d’Alfredo d’Antoni 1918 : Eugénie Grandet (Eugenia Grandet, la figlia dell’avaro) de Roberto Roberti 1918 : Mariute d’Edoardo Bencivenga 1918 : Les sept péchés capitaux : L’orgueil (L’orgoglio) d’Edoardo Bencivenga 1918 : Les sept péchés capitaux ; La gourmandise (La gola) de Camillo De Riso 1918 : Les sept péchés capitaux : La colère (L’ira) d’Edoardo Bencivenga 1918 : Les sept péchés capitaux : L’avarice (L’avarizzia) de Gustavo Serena 1918 : Les sept péchés capitaux : L’envie (L’invidia) d’Edoardo Bencivenga 1918 : Les sept péchés capitaux : la paresse (L’accidia) d’Alfredo d’Antoni 1918 : Les sept péchés capitaux : La luxure (La lussuria) d’Edoardo Bencivenga 1918 : Spiritismo de Camillo De Riso 1919 : Le conquérant du monde (Il conquistatore del mondo) de R Roberti 1919 : La pieuvre (La piovra) d’Edoardo Bencivenga 1919 : Heureuse âme (Anima allegra) de Roberto Roberti 1919 : La comtesse Sarah (La contessa Sara) de Roberto Roberti 1919 : Le serpent (La serpe) de Roberto Roberti 1919 : Lisa Fleuron de Roberto Roberti 1919 : Au-dessus des lois (Oltre la legge / la legge) de Gaston Ravel 1920 : Le dernier rêve (L’ultimo sogno) de Roberto Roberti 1920 : L’amour d’une femme (Amore di donna) de Roberto Roberti 1920 : La blessure (La ferita) de Roberto Roberti 1920 : La princesse Georges (La principessa Giorgio) de Roberto Roberti 1920 : L’ombre (L’ombra) de Roberto Roberti 1920 : Le sphynx (La sfinge) de Roberto Roberti 1920 : Marion, artiste de Café-concert (Marion, artista di caffè-concerto) de Roberto Roberti 1920 : Madeleine Ferat (Maddalena Ferat) de Roberto Roberti & Febo Mari 1921 : La fille d’Amalfi (La fanciulla di Amalfi) de Roberto Roberti 1921 : Beauté fatale (Fatale bellezza / anima selvaggia) de Gaston Ravel 1922 : La femme nue (La donna nuda) de Roberto Roberti 1922 : La jeunesse du diable (La giovinezza del diavolo) de Roberto Roberti 1923 : Consuelita de Roberto Roberti 1924 : Fleur du levant (Fior di levante) de Roberto Roberti 1926 : La fin de Monte-Carlo (Montecarlo) de Mario Nalpas & Henri Etiévant 1928 : Odette (Mein leben für das deine) de Luitz-Morat 1928 : Tu m’appartiens ! de Maurice Gleize 1929 : La possession de Léonce Perret 1930 : La femme d’une nuit de Marcel L’Herbier 1930 : La femme d’une nuit (La donna di una notta) de Marcel L’Herbier 1934 : Odette / Déchéance de Jacques Houssin & Giorgio Zambon 1943 : Dora l’expiation (Dora la espía) de Raffaello Matarazzo 1957 : Au sud rien de nouveau (A sud niente di nuovo) de Giorgio Simonelli 1969 : La fille de Prague (Una ragazza di Praga) de Sergio Pastore 1975 : 1900 (Novecento) de Bernardo Bertolucci Filmographie de Francesca BERTINI | |
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs Italie > Contact |