Roberto BENIGNI
 Acteur, scénariste et réalisateur italien
Trublion du grand écran, Roberto Benigni va connaître une gloire inattendue avec La Vie est belle. Du coup, le clown engrange les récompenses aux quatre coins du monde. L’aboutissement d’un parcours qui lui a permis de rencontrer des réalisateurs aussi importants que Marco Ferreri, Bernardo Bertolucci, Federico Fellini, Jim Jarmush et Woody Allen, sans rien perdre de son dynamisme ni de son exubérance.
Roberto Remigio Benigni voit le jour à Castiglion Fiorentino en Toscane, le 27 octobre 1952. Il passe son enfance dans l’Italie rurale avec ses parents et ses trois sœurs. Après sa scolarité à Florence dans un séminaire, qu’il abandonne en raison des inondations de 1966, il fait des études à l’institut technico-commercial Datini di Prato et travaille en tant qu’apprenti magicien. A l’âge de vingt ans, le destin cinématographique lui sourit lorsqu’un réalisateur romain le remarque et l’entraîne dans sa troupe de théâtre. Après plusieurs années sur scène, Benigni devient la vedette d’un show télévisé très populaire en Italie, intitulé Onda libera. Son humour et sa liberté lui confèrent une grande popularité, mais lui jouent également de mauvais tours. En 1980, il se moque du Pape Jean-Paul II et se voit bannir pendant un an du petit écran.
Avec Jim Jarmush
La carrière cinématographique de Roberto Benigni débute en 1976 avec Berlinguer I love you, un film de Giuseppe Bertolucci dont il signe le scénario. Après s’être distingué dans Clair de femme de Costa-Gavras, Pipicacadodo de Marco Ferreri et La Luna de Bernardo Bertolucci, il réalise son premier long métrage en 1983, la comédie Tu me troubles. Le film marque la rencontre de Benigni avec Nicoletta Braschi, qui deviendra sa compagne et sa plus fidèle collaboratrice. Ils se marient le 26 décembre 1991. En 1986, il s’introduit dans le cinéma américain en collaborant avec Jim Jarmusch. Ils travaillent d’abord ensemble sur la première saynète de Coffee and cigarettes. Benigni écrit le scénario et joue dans ce film. Son talent d’acteur lui permet de rejouer dans deux autres films de Jarmusch, Down by Law, tribulations d’un trio formé de Benigni, Tom Waits et John Lurie, puis Night on Earth en chauffeur de taxi dans Rome.
Pierrot lunaire
Avec Le Petit Diable et Le Monstre, deux comédies qu’il met en scène et dans lesquelles il tient le premier rôle, il remporte un joli succès public et impose son physique lunaire et son humour poético-burlesque, qui lui donne des airs de Charlie Chaplin transalpin. En 1990, il joue sous la direction de Federico Fellini avec La Voce della luna puis retourne aux États-Unis en 1993 en incarnant Jacques Clouseau Jr. dans Le Fils de la Panthère rose de Blake Edwards. Roberto Benigni accède à la gloire internationale en 1997 grâce à La vie est belle dont il est réalisateur, scénariste et acteur. Cette fable tendre et émouvante sur l’antisémitisme lui vaut le Grand Prix du Jury à Cannes. Sa montée sur scène où il baise les pieds du président Martin Scorsese reste mémorable. On le compare au Chaplin du Dictateur en raison du sujet casse-gueule sur l’univers concentrationnaire et il est élevé au rang de juste en Israël. Il obtient dans la foulée l’Oscar du Meilleur film étranger et du Meilleur acteur.
Un fou génial
Après avoir participé à l’aventure d’Astérix et Obélix contre César en 1999, l’artiste italien se lance en 2002 dans la réalisation de Pinocchio, adaptation du conte de Collodi, dans laquelle il s’attribue le rôle du célèbre garçon de bois. Mais malgré ses qualités, le film est un échec. Trois ans plus tard, il part à la recherche de l’amour en Irak en réalisant Le Tigre et la neige aux côtés de son épouse Nicoletta Braschi. L’auteur participe ensuite à des projets italiens comme les documentaires Towards the Moon with Fellini en 2006, Il quinto dell’Inferno ou La commedia di Amos Poe. Il reçoit en 2012 une proposition inopinée, jouer dans un film de Woody Allen. L’acteur, n’ayant jamais collaboré avec le réalisateur new-yorkais, n’hésite pas à accepter le rôle et regagne le grand écran avec To Rome with Love, lui permettant ainsi de visiter le monde allénien dans son propre pays. Après avoir incarné Pinocchio, il devient avec l'âge Gepetto pour le Pinocchio de Matteo Garrone en 2019.


FILMOGRAPHIE :

Avec Nicoletta Braschi
1977 : Berlinguer I love you (Berlinguer ti voglio bene) de Giuseppe Bertolucci
1978 : Les Monstresses (Letti selvaggi) de Luigi Zampa
1979 : La Luna de Bernardo Bertolucci
1979 : Clair de femme de Costa-Gavras
1979 : I giorni cantati de Paolo Pietrangeli
1980 : Pipicacadodo (Chiedo asilo) de Marco Ferreri
1980 : Il Pap’occhio de Renzo Arbore
1980 : Le Minestrone (Il Minestrone) de Sergio Citti
1983 : Tu me troubles (Tu mi turbi) de Roberto Benigni
1985 : Non ci resta che piangere de Roberto Benigni
1986 : Coffee and Cigarettes de Jim Jarmusch
1986 : Down by Law (Down by Law) de Jim Jarmusch
1988 : Le Petit Diable (Il Piccolo Diavolo) de Roberto Benigni
1990 : La Voce della luna de Federico Fellini
1991 : Johnny Stecchino de Roberto Benigni
1991 : Night on Earth, partie Roma de Jim Jarmusch
1993 : Le Fils de la panthère rose (Son of the Pink Panther) de Blake Edwards
1994 : Le Monstre (Il Mostro) de Roberto Benigni
1997 : La vie est belle (La vita è bella) de Roberto Benigni
1999 : Astérix et Obélix contre César de Claude Zidi
2002 : Pinocchio (Pinocchio) de Roberto Benigni
2003 : Coffee and Cigarettes (long-métrage) de Jim Jarmusch
2005 : Le Tigre et la Neige (La Tigre e la neve) de Roberto Benigni
2012 : To Rome With Love de Woody Allen
2019 : Pinocchio de Matteo Garrone


Filmographie de Roberto BENIGNI
 
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