De son vrai nom Caterino Bertaglia, Rik Battaglia voit le jour le 18 février 1927 à Corbola dans la région de Vénétie. Il quitte rès tôt le domicile familial et exerce divers métiers pour vivre, étant tour à tour cordonnier, charpentier ou boulanger. Encore adolescent, il s’embarque sur un cargo qui sillonne la Mer Noire, puis se retrouve derrière le bar d’un restaurant milanais. Ce beau ténébreux, au physique solide est remarqué par le célèbre producteur Carlo Ponti qui lui donne sa première chance, en lui permettant de jouer dans La fille du fleuve de Mario Soldati en 1954. Son personnage y fait de la contrebande de cigarettes et tombe sous le charme de la pulpeuse Sophia Loren, l’épouse du producteur.
Serviteur du péplum
Pour palier ses lacunes dramatiques, Rik Battaglia suit des cours d’art dramatique durant quelques années. Il poursuit ainsi sa carrière et interprète le jeune mécanicien qui, dans La Fille de la rizière de Raffaello Matarazzo, protège sa fiancée, Elsa Martinelli, des avances d’un playboy désœuvré, Michel Auclair. Avec son physique athlétique, il est surtout à l’aise dans le péplum et le film en costumes. Il participe aux Croisades et tombe sous le charme d’une belle Orientale dans La muraille de feu de Carlo Ludovico Bragaglia, incarne des personnages historiques assez éloignés de leurs originaux comme le Carthaginois Hasdrubal, frère d’Hannibal (Victor Mature) dans Hannibal de Carlo Ludovico Bragaglia et Edgar G. Ulmer ou Vercingétorix dans Jules César conquérant de la Gaule de Tonio Boccia. En héritier légitime du trône, il combat le perfide sultan Dakar (Paul Muller) dans Les conquérants de l’Orient et reçoit l’ordre d’éliminer la belle Ariane (Rosanna Schiaffino) dans Thésée et le minotaure de Silvio Amadio, reçoit l’ordre de la reine de Crète d’éliminer la belle Ariane, alias Rosanna Schiaffino. Toujours perfide, il combat Rocambole (Channing Pollock) dans l’adaptation de Bernard Borderie.
Figure du western
Rik Battaglia doit la plupart du temps se contenter de seconds rôles de méchants dans un cinéma de genre. Il trouve ainsi le succès dans le western en participant en Allemagne, à plusieurs aventures du célèbre Winnetou, l’Apache imaginé par le romancier Karl May, aidé de son fidèle Old Shatterhand. On le voit dans Les cavaliers rouges d’Hugo Fregonese, avec Pierre Brice et Lex Barker, les interprètes attitrés des deux héros, dans Winnetou: the last shot de Harald Reinl, où Rik Battaglia campe un chef de bande ou encore dans Tonnerre sur la frontière d’Alfred Vohrer. Il tourne parfois des westerns plus ambitieux, comme Les mercenaires du Rio Grande de Robert Siodmak, où il retrouve Lex Barker. Il profite aussi de la vogue du western spaghetti et figure dans des films mythiques, comme Il était une fois... la révolution de Sergio Leone, où il incarne le général Santerna mais égare son talent dans des œuvres médiocres comme Tire Django, tire de Bruno Corbucci ou Un génie, deux associés, une cloche de Damiano Damiani qui réunit Terence Hill, Miou-Miou et Robert Charlebois.
Quelques rôles ambitieux
On le trouve dans des œuvres surprenantes comme L’Affaire Mori de Pasquale Squittieri où il incarne le chef de la mafia Antonio Capecelatro, L’île au trésor de John Hough en capitaine Smollett face à Orson Welles où L’Appel de la Forêt de Ken Annakin où il joue un trappeur néerlandais auprès de Charlton Heston. Rik Battaglia incarne d’autres célébrités, comme La Fayette, dans Liberté, égalité, choucroute de Jean Yanne, ou le marquis Michele de Cavour, chef de la police du royaume de Sardaigne dans une évocation du fondateur des Salésiens, Don Bosco, incarné par Ben Gazzara. Sans qu’il en ait lui-même apporté la confirmation, il est probable que Battaglia était gay. En tout cas, il ne s’est jamais marié et on ne lui connaît pas de progénitures. Retiré depuis 1999, Rik Battaglia décède le 27 mars 2015 à Corbola, en Vénétie, des suites d’une insuffisance cardiaque.
FILMOGRAPHIE :
Avec Richard Egan, Joan Collins et Raoul Walsh
1955 : La Fille de la rizière (La Risaia) de Raffaello Matarazzo
1955 : Les fiancés de la mort (I fidanzati della morte) de Romolo Marcellini
1956 : Liane, la sauvageonne (Liane, das Mädchen aus dem Urwald) d’Eduard von Borsody
1956 : Roland, prince vaillant (Orlando e i paladini di Francia) de Pietro Francisci
1957 : Liane, l’esclave blanche (Liane, die weiße Sklavin) d’Hermann Leitner
1957 : La muraille de feu (La Gerusalemma liberata) de Carlo Bragaglia
1957 : Adorabili e bugiarde de Nunzio Malasomma
1957 : Seule contre les Borgia (Caterina Sforza, leonessa di Romana) de G W Chili
1958 : Orage au paradis (Raw wind in eden) de Richard Wilson
1958 : Nus comme Dieu les créa (Nackt, wie gott sie Schuf) d’Hans Schott-Schöbinger
1958 : Les bateliers de la Volga (I Battellieri del Volga) de Victor Tourjansky
1959 : Les prisonniers de la tour (I reali di Francia) de Mario Costa
1959 : Annibal (Hannibal) de Carlo Ludovico Bragaglia & Edgar G. Ulmer
1959 : Entrez chez moi sans frapper (Don’t bother to knock) de Cyril Frankel
1960 : Ça c’est passé à Rome (La giornata balorda) de Mauro Bolognini
1960 : Les conquérants de l’Orient (Il conquistatore dell’Oriente) de Tanio Boccia
1960 : Esther et le roi (Esther and the king) de Raoul Walsh
1960 : Thésée et le minotaure (Tereo contro il minotauro) de Silvio Amadio
1960 : Liane, die Tochter des Dschungels d’Hermann Leitner
1961 : Sodome et Gomorrhe (Sodoma e Gomorra) de Robert Aldrich & S Leone
1962 : Jules César conquérant de la Gaule (Guilio Cesare, il conquistatore) de Tanio Boccia
1962 : Cléopâtre une Reine pour César (Una regina per Cesare) de Piero Perotti
1962 : Le jour le plus court (Il giorno più corto) de Sergio Corbucci
1962 : Rocambole de Bernard Borderie
1962 : L’enfant du cirque (Il figlio del circo) de Sergio Grieco
1963 : Le lion de Saint-Marc (Il Leone di San Marco) de Luigi Capuano
1963 : Sandokan le tigre Bornéo (Sandokan, la tigre di Mompracem) d’U Lenzi
1963 : Les cavaliers rouges (Old shatterhand) d’Hugo Fregonese
1963 : Freddy et le chant de la prairie (Freddy und dasLlied der Prärie) de Sobey Martin
1964 : Le Prince noir (Der Schut) de Robert Siodmak
1964 : Les mercenaires de Rio Grande I (Der Schatz der Azteken) de R Siodmak
1964 : Die Pyramide des Sonnengottes de Robert Siodmak
1964 : Les Amants d’outre-tombe (Gli amanti d’oltretomba) de Mario Caiano
1965 : Le Flibustier des Caraïbes (L’avventuriero della Tortuga) de Luigi Capuano
1965 : Le dernier des rois Incas (Das vermächtnis des Inka) de Georg Marischka
1965 : Winnetou III (The desperado Trail) d’Harald Reinl
1966 : Tonnerre sur la frontière (Winnetou und sein Freund Old Firehand) d’Alfred Vohrer
1966 : Les fruits amers ou Soledad de Jacqueline Audry
1966 : Target Frankie (Feuer frei auf Frankie) de José Antonio de la Loma
1967 : Ringo ne devait pas mourir (I lunghi giorni dell’odio) de G Baldanello
1967 : Radhapura (Endstation der Verdammten) d’Hans Albin
1967 : Tire Django, tire (Spara, Gringo, spara) de Bruno Corbucci
1968 : 7 winchesters pour un massacre (Black Jack) de Gianfranco Baldanello
1968 : Le trésor de la vallée de la mort (Tal der toten) d’Harald Reinl
1969 : Sept hommes pour Tobrouk (La battaglia del deserto) de Mino Loy
1970 : Chapaqua (L’oro dei bravados) de Giancarlo Romitelli
1970 : Killer Amigo (Ehi amigo... sei morto !) de Paolo Bianchini
1970 : La grande scrofa nera de Filippo Ottoni
1970 : Il était une fois la Révolution (Giù la testa) de Sergio Leone
1971 : Dommage qu’elle soit une putain (Addio, fratello crudele) de Patroni Griffi
1971 : La longue chevauchée de la vengeance (La lunga cavalcata della vendetta) de T Boccia
1971 : L’île au trésor (Die schatzinsel) de John Hough & Andrea Bianchi
1972 : L’île mystérieuse (La isla misteriosa) de Juan Antonio Bardem & Henri Colpi
1972 : L’appel de la forêt (Ruf der wildnis / call of the wild) de Ken Annakin
1972 : Les nouveaux contes de Canterbury (Canterbury n° 2) de Joe d’Amato
1972 : Croc-Blanc (Zanna Bianca) de Lucio Fulci
1974 : Dix petits nègres (And then there were none) de Peter Collinson
1974 : Wolf Larsen (Il lupo dei mari) de Giuseppe Vari
1975 : Un génie, deux associés, une cloche (Un genio, due compari, un pollo) de D. Damiani
1975 : La fine dell’innocenza de Massimo Dallamano
1975 : Une vita venduta d’Aldo Florio
1976 : Nina (A Matter of Time) de Vincente Minnelli
1976 : Des filles pour la section spéciale (Deportate della sezione speciale SS) de R. Silvestro
1976 : L’éveil des sens d’Emy Wong (Il mondo dei sensi di Emy Wong) de Bitto Albertini
1976 : L’affaire Mori (Il prefetto di ferro) de Pasquale Squitieri
1977 : Emanuelle et les collégiennes (Suor Emanuelle) de Giuseppe Vari
1977 : Mannaja, l’homme à la hache (Mannaja) de Sergio Martino
1977 : Brigade anti-racket (Ritornano quelli della calibro 38) de Giuseppe Vari
1977 : La grande bataille (Il grande attaco) d’Umberto Lenzi
1978 : Napoli... la camorra sfida, la città risponde d’Alfonso Brescia
1978 : Lo Scugnizzo d’Alfonso Brescia
1979 : Les Contrebandiers de Santa Lucia (I contrabbandieri di Santa Lucia) d’Alfonso Brescia
1980 : Zappatore d’Alfonso Brescia
1980 : La tua vita per mio figlio d’Alfonso Brescia
1981 : Capitaine Malabar dit La bombe (Bomber) de Michele Lupo
1981 : Giuramento d’Alfonso Brescia
1984 : Liberté, égalité, choucroute de Jean Yanne
1985 : Il Pentito de Pasquale Squitieri
1985 : Attention, privé ! (Detective School Dropouts) de Filippo Ottoni
1986 : Giuro che ti amo de Nino d’Angelo
1987 : Don Bosco (Don Bosco) de Leandro Castellani
1988 : La ragazza del metrò de Romano Scandariato
1989 : Diva futura (Diva Futura : L’avventura dell’amore) d’Ilona Staller & Arduino Sacco
1990 : Omicidio a luci blu d’Alfonso Brescia
1991 : Buck ai confini del cielo de Tonino Ricci
Filmographie de Rik BATTAGLIA