Laura ANTONELLI
 Actrice italienne
Laura Antonelli c’est cette plastique irréprochable et ce visage à la fois sensuel et noble qui en a fait, pour Luchino Visconti, qui la dirigea, la femme la plus belle de l’univers. Née Laura Antonaz le 28 novembre 1941 à Pola, en Italie, elle commence par enseigner l’éducation physique, à Rome, où elle s’est installée avec sa famille au début des années 1960. Au même moment, son physique pulpeux lui vaut de paraître dans des romans-photos et dans de petits rôles au cinéma. Les producteurs lui proposent de se déshabiller un peu dans des films encore timides qui exploitent un filon érotique prometteur. C’est ainsi qu’on peut voir en 1967 Laura Antonelli dans La révolution sexuelle de Riccardo Ghione, qui vante les bienfaits d’une société permissive, où la liberté sexuelle serait complète, et dans le film de Massimo Dallamano inspiré du roman de Sacher-Masoch, Vénus en fourrure, où l’actrice déambule nue sous son vison, épié par un voyeur qui veut ensuite la dominer. Après ce film sulfureux, interdit un temps par la censure, Laura Antonelli joue le rôle de la femme d’un photographe qui, en vacances à Bali, tombe amoureuse d’un Anglais dans Incontro d’amore de Paolo Heusch et Ugo Liberatore, qui mêle érotisme et magie noire.
L’éxplosion Malicia
Et puis c’est Malicia, le film de Salvatore Samperi qui rend Laura Antonelli célèbre et lui vaut maintes récompenses. Elle y incarne une domestique au charme trouble et au corps parfait, qui enflamme l’imagination d’un adolescent. Dans le même temps, l’actrice débute une carrière remarquée en France, qui lui permet de mieux souligner ses talents d’actrice. Dans le film superbe et bondissant de Jean-Paul Rappeneau, Les mariés de l’an II, Laura Antonelli est Pauline de Guérande, une fière amazone préparant un complot royaliste. C’est dans ce film qu’elle rencontre Jean-Paul Belmondo et devient sa compagne pour près d’une décennie. Elle interprète aussi Juliette Vaudreuil, pour laquelle Paul Crauchet, auteur dramatique, écrit une pièce, dans le premier film de Philippe Labro, Sans mobile apparent. Et puis la voilà courtisée par Belmondo dans Docteur Popaul de Claude Chabrol, où elle incarne sa séduisante belle-sœur. Elle a ensuite le privilège de tourner avec les plus grands réalisateurs italiens. Dans Mon Dieu comment suis-je tombée si bas?, Luigi Comencini lui donne une fois encore le rôle d’une bourgeoise perverse qui, s’apercevant qu’elle vient d’épouser son frère, tombe dans les bras de son chauffeur et se laisse aller à une relation saphique. C’est un personnage tragique qu’elle incarne dans le film de Luchino Visconti, L’innocent, celui d’une femme bafouée par son mari qui, apprenant qu’elle est enceinte de son amant, va jusqu’à assassiner l’enfant qu’elle met au monde. Dans Passion d’amour d’Ettore Scola, elle vit une tendre histoire d’amour avec un beau militaire incarné par Bernard Giraudeau. Après sa rupture avec notre Bébel, elle interrompt sa carrière pendant trois ans avant d’accepter un petit rôle dans Tranches de vie de François Leterrier. On voit encore Laura Antonelli dans La Vénitienne de Mauro Bolognini où elle incarne une jeune veuve en mal d’amour pendant le carnaval de Venise et dans l’adaptation de la pièce de Molière, L’avare de Tonino Cervi où elle est Frosine aux côtés d’Alberto Sordi en Harpagon.
Triste destinée
Après cet apogée cinématographique, sa carrière marque le pas. En 1991, on trouve de la cocaïne chez Laura Antonelli, qui a maille à partir avec la justice. Elle est finalement relaxée après neuf années de procédure. Elle tourne la douteuse suite Malicia 2000 à nouveau dirigée par Salvatore Samperi mais qui se révèle un bide au box-office. Les répercussions de cet échec, cumulé à son imbroglio juridique poussent l’actrice à abandonner sa carrière. Pour ce dernier rôle, Laura Antonelli subit une intervention de chirurgie esthétique qui la défigure et provoque une violente allergie au collagène. Dès lors, elle se retire à Ladispoli, à une quarantaine de kilomètres de Rome, où elle vit recluse dans un petit appartement, redécouvrant la foi et la pratique religieuse. Pour elle, Laura Antonelli n’existe plus. Et c’est à Ladispoli qu’elle meurt toute seule le 22 juin 2015. Sex-symbol adulé des années 70, elle quitte le monde dans la plus totale indifférence.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jean-Paul Belmondo
1964 : Le cocu magnifique (Il magnifico cornuto) d’Antonio Pietrangeli
1965 : Le sedicenni de Luigi Petrini
1966 : L’espion qui venait du surgelé (Dr. Goldfoot and the girl bombs) de Mario Bava
1966 : Scusi, lei è favorevole o contrario ? d’Alberto Sordi
1967 : La révolution sexuelle (La rivoluzione sessuale) de Riccardo Ghione
1968 : Les femmes sont dangereuses (L’arcangelo) de Giorgio Capitani
1969 : Un détective (Macchie di belletto) de Romolo Guerini
1969 : Vénus en fourrure (La malizie di Venere) de Massimo Dallamano
1969 : Un nommé Sledge (A Man called Sledge) de Vic Morrow & Giorgio Gentili
1970 : Incontro d’amore d’Ugo Liberatore & Paolo Heusch
1970 : Gradiva de Giorgio Albertazzi
1970 : Les Mariés de l’an II de Jean-Paul Rappeneau
1971 : Sans mobile apparent de Philippe Labro
1971 : Ma femme est un violon (Il merlo maschio) de P Festa Campanile
1971 : Le député plaît aux femmes (All’onorevole piacciono le donne) de Lucio Fulci
1972 : Malicia (Malizia) de Salvatore Sampieri
1972 : Docteur Popaul de Claude Chabrol
1973 : Sexe fou (Sessomato) de Dino Risi
1973 : Péché véniel (Peccato veniale) de Salvatore Sampieri
1973 : L’histoire de l’œil (Simona) de Patrick Longchamps
1974 : Mon dieu comment suis-je tombée si bas ? ) de Luigi Comencini
1975 : Divine créature (Divina creatura) de Guiseppe Patroni Griffi
1975 : L’innocent (L’innocente) de Luchino Visconti
1976 : Tre scimmie d’oro de Gianfranco Pagani
1977 : La Maîtresse légitime (Mogliamante) de Marco Vicario
1977 : Le journal noir (Gran bollito) de Mauro Bolognini
1978 : Les monstresses (Letti selvaggi) de Luigi Zampa
1979 : Le malade imaginaire (Il malato immaginario) de Tonino Cervi
1979 : Mi faccio la barca de Bruno Corbucci
1980 : Passion d’amour (Rassione d’amore) d’Ettore Scola
1981 : Rosa (Casta e pura) de Salvatore Samperi
1981 : Il Turno de Tonino Cervi
1981 : Les derniers monstres (Sesso e violentieri) de Dino Risi
1982 : Viuuulentemente mia de Carlo Vanzina
1982 : Marche au pas (Porca vacca !) de Pasquale Festa Campanile
1984 : Tranches de vie de François Leterrier
1985 : L’Enchaîné (La Gabbia) de Giuseppe Patroni Griffi
1985 : La Vénitienne (La Venexiana) de Mauro Bolognini
1986 : Le grand magasin (Grandi magazzini) de Franco Castellano & G. Moccia
1986 : Rimini, Rimini de Sergio Corbucci
1987 : Roba da ricchi de Sergio Corbucci
1989 : L’avare (L’avaro) de Tonino Cervi
1991 : Malicia 2000 (Malizia 2000) de Salvatore Sampieri


Filmographie de Laura ANTONELLI
 
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